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Stéphan Bédard: le meilleur des deux mondes

Revue de presse

Jean-François Tardif, Le Soleil, le 5 août 2019

Stéphan Bédard

Pendant des années, Stéphan Bédard a travaillé avec les meilleurs joueurs de baseball de la région. Au niveau junior, il a été coach avec les Patriotes, les Alouettes, les Diamants, les Aigles et les Voyageurs. Il a aussi été entraîneur adjoint avec les Capitales pendant cinq saisons. Aujourd’hui, il est toujours aussi présent sur les terrains de baseball, mais c’est au niveau mineur, où il profite du meilleur des deux mondes, qu’il sévit.

«J’avais complètement abandonné le coaching quand j’y suis retourné», lance Bédard, un professeur d’éducation physique de formation. «À l’époque, mon fils commençait à jouer. Je me suis dit que tant qu’à regarder ses matchs des estrades et à critiquer, je serais plus utile sur le terrain. J’avais été chanceux. J’avais travaillé avec de bons coachs et j’avais côtoyé de bons joueurs. Je me suis dit que ça serait bon de redonner aux jeunes ce que j’avais reçu comme joueur et comme entraîneur.»

Même s’il avait œuvré avec l’élite pendant des années, Bédard n’a eu aucune difficulté à retourner à la base et à faire la transition vers les jeunes au début de leur apprentissage du baseball. Pour lui, l’approche était simple. Les enfants devaient avant tout s’amuser sur le terrain. Et parce qu’il n’avait jamais coaché pour le prestige, il n’a jamais vu son retour dans le baseball mineur comme une rétrogradation.

Photo ci-dessus : Après avoir travaillé pendant des années avec les meilleurs joueurs de la région, Stéphan Bédard est depuis une dizaine d'années, entraîneur dans le baseball mineur où il a le plaisir de diriger son fils. (Photo : Erick Labbé et Photothèque Le Soleil)

«J’ai autant de plaisir avec les jeunes que j’en ai eu avec les Capitales ou dans le junior, même si c’est complètement différent. Il y a des petits gars que je dirige depuis 9 et même 10 ans. C’est le fun d’avoir commencé à leur enseigner il y a longtemps et de les avoir vus grandir et de constater leur développement et leur progression.»

Deux coupures
C’est par hasard que Bédard est devenu coach. Jouant dans le bantam AA, il a décidé en compagnie de son bon ami Marc Griffin de prendre les destinées de la formation bantam A qui n’avait pas d’entraîneur. De fil en aiguille, il a poursuivi sa route dans le midget AAA et le junior élite avant de se retrouver avec les Capitales, avec qui il a passé cinq saisons.

«À la fin de 2005, Darren Bush m’a dit qu’il pourrait m’avoir une job de gérant dans la Frontier League. Sur le coup, ce fut : “Go, je suis parti’’. Mais après avoir réfléchi, je me suis demandé ce que je ferais si, après deux ou trois ans, ça ne fonctionnait plus. Étais-je prêt à déménager et à recommencer ailleurs? Parallèlement, j’avais des opportunités de travail comme prof au niveau scolaire. J’ai donc opté pour la sécurité et je suis retourné dans le baseball junior.

«J’aurais peut-être pu continuer avec les Capitales. Mais avec l’enseignement, c’était difficile. En mai et en juin, faire les deux, c’était pas mal exigeant. Et quand je recommençais l’école en septembre, j’étais brûlé. Je n’avais pas pu profiter de mes vacances. Ç’a été difficile de renoncer au baseball professionnel. Mais j’ai pris ma décision pour les bonnes raisons. J’y étais allé avec ma tête. J’étais prêt. Et j’avais une belle alternative avec le junior.»

Bédard a vécu une deuxième séparation avec le baseball alors qu’il était entraîneur-chef des Aigles. À sa dernière année, il a réalisé qu’il n’était plus là pour les bonnes raisons. Son gars avait commencé à jouer au baseball. Et quand fiston avait des matchs en même temps que les Aigles évoluaient, Bédard ne cherchait qu’à suivre les exploits de son fils. «J’ai compris que je devais abandonner le junior afin d’investir dans mon gars afin de vivre et de partager de beaux moments avec lui.

«Quand je fais le bilan de ma carrière, je me dis que j’ai été très chanceux. J’ai été avec les Capitales et j’ai vécu les belles années du baseball junior alors qu’il y avait beaucoup d’engouement chez les gens et au niveau médiatique. J’ai été de toutes les rivalités, j’ai connu plein de monde et j’ai participé au développement de nombreux joueurs. Je suis fier de ça.»

S’il a toujours été dans son élément dans le coaching, Bédard l’est tout autant dans le monde de l’enseignement. Dans les deux cas, il peut profiter de ses grandes qualités de pédagogue. Et si l’entraîneur a l’avantage de travailler avec des passionnés, le prof a sa recette pour intéresser les jeunes qui ont l’éducation physique en aversion. Il les traite avec respect.

«Si tu commences à crier après un jeune et que tu te mets sur son dos, tu vas avoir des problèmes. Quand un élève te dis que ça ne lui tente pas de faire de l’éducation physique, tu ne dois jamais le prendre personnel. Ton travail est de tenter de l’amener à participer, de lui dire : “Je ne te demande pas d’être bon, je veux juste que tu essaies’’. Et habituellement, les jeunes embarquent là dedans.»

Entraîneur-chef de la formation bantam AA pour laquelle évolue son fils, Bédard sait qu’il devra éventuellement renoncer à diriger fiston. Mais il assure que cela ne sera pas la fin de sa carrière en coaching. «J’ai du fun et je vais aider d’autres gars. C’est sûr que je vais trouver un moyen de m’impliquer dans le baseball. De toute manière, si j’arrêtais tout, après deux semaines, ma blonde me mettrais dehors [rires].»

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QUESTIONS/RÉPONSES

Q Fait marquant

R Mes années avec les Capitales. Et aussi le championnat canadien junior à l’Île-du-Prince-Édouard (2010) que j’ai vécu comme coach des Alouettes de Charlesbourg.

Q Personnalité marquante

R Mon grand chum Marc [Griffin]. On a développé notre passion du baseball ensemble en passant beaucoup de temps sur des terrains à travailler et à s’amuser. Et par la suite, on a coaché ensemble.

Q Des regrets

R Aucun. J’ai toujours fait pour le mieux en prenant ce que j’estimais être la meilleure décision pour le bien de l’équipe. J’assume toutes les décisions que j’ai pu prendre dans ma carrière d’entraîneur.

Q Ce qui te manque le plus

R C’est de partager les connaissances à l’époque où j’étais avec les Capitales. Quand tu jasais avec un gars qui a joué dans le AAA ou dans le baseball majeur, il t’amenait sa vision de ce qu’il avait vécu, on confrontait nos idées et ça donnait de beaux échanges.

Q Gérants marquants

R Jay Ward. Au niveau des connaissances du baseball et du vécu, il était incroyable. C’était un maniaque de baseball. Je ne peux pas compter le nombre de fois que je suis arrivé à la maison à deux heures du matin après un match parce qu’on avait jasé. Et Darren Bush, et Rich Gedman qui coachait à North Shore.

Q Plus bel espoir que tu as coaché

R Vincent Lachance qui a signé avec les Expos. Il avait énormément de talent. J’ai coaché de vraiment bons joueurs mais je pense que lui était une coche au dessus.

Q Dans 10 ans...

R C’est sûr que je serai en quelque part sur un terrain de baseball. Où, je ne le sais pas. Je n’ai jamais coaché pour le prestige et je suis d’avis que l’on trouve notre compte à tous les niveaux. Et je suis chanceux, je suis capable de m’ajuster aux groupes de jeunes.

Q Rêve

R J’aimerais aller voir un match au stade des Giants. Le stade me semble tellement beau avec la baie en arrière. Aller voir un match là, ç’a l’air magique.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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