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La force du mental

Revue de presse

Daniel Richard, RDS.Ca, le 31 juillet 2019

Phillippe Aumont, Champions d'Ottawa

Marc Messier l’a dit dans le film Les Boys : la dureté du mental. Ils en avaient pas mal plus qu’ils pensaient, les joueurs des Boys, du mental. Phillippe Aumont, aussi, en avait pas mal plus qu’il pensait. C’est notamment ce qu’il a découvert en amorçant la saison dans la Ligue Can Am, avec les Champions d’Ottawa.

Utilisé en tant que lanceur partant, Aumont excelle depuis le début du calendrier, avec une moyenne de points mérités de 2,00, en 13 départs. Il a retiré 108 frappeurs au bâton en 85 manches. Et surtout, il a du fun!

« Je retrouve un peu le plaisir que j’avais plus jeune. Tout est à propos de l’équipe et non pas chacun pour soi, lance-t-il. Ici, je peux rater un départ et je vais me reprendre dans 5 jours. Il n’y a pas quelqu’un qui va passer devant moi ou je ne vais pas retourner au niveau AA. C’est pas mal plus agréable de lancer dans de telles conditions. Je pense que nous avons l’équipe pour faire quelque chose de bien en fin de saison et lors des séries. »

Photo ci-dessus : Phillippe Aumont a vécu une soirée qu’il n’est pas prêt d’oublier, le 16 juillet dernier. Le grand droitier a lancé 9 manches et il a récolté 18 retraits au bâton. Il s’agit d’un record de la Ligue Can Am.

Aumont ne le cache pas trop et on le saisit rapidement, le baseball affilié ne lui manque pas trop. Cette mentalité du chacun pour soi, tous dans le même moule, n’était pas pour lui.

« On ne me parle plus de ma mécanique et ça fait du bien. Ma mécanique n’a jamais été ma force et ce ne l’est pas plus cette année. Pourtant, j’ai du succès. Les équipes du baseball affilié mettent tellement l’emphase sur la mécanique et ils oublient plusieurs autres aspects, dont celui de la force mentale et de la confiance. »

Aumont y revient souvent, à la force entre les deux oreilles.

« Il y a des lanceurs qui n’ont pas la meilleure mécanique, mais qui connaissent du succès, notamment parce qu’ils ont confiance en leurs moyens. Ils savent quoi lancer à l’adversaire pour avoir le meilleur. Ils peuvent s’adapter selon la présence précédente du frappeur adverse. Ils savent quels lancers fonctionnent le jour du départ. Tout ça est important, dans un match », détaille le lanceur de 30 ans.

Aumont est également utilisé comme partant et il adore ce rôle.

« Lorsque j’étais releveur, j’étais dans une mentalité plus agressive. J’arrivais tout le temps dans le match, le couteau entre les dents. C’est différent comme partant, puisque j’ai la même routine avant chaque départ. Je débute le match sur une page blanche et j’ai l’impression d’avoir plus de contrôle sur l’issu du résultat. C’est certain qu’en connaissant du succès, c’est pas mal plus agréable. »

N’en demeure pas moins qu’avec une telle saison, Aumont pourrait bien recevoir l’appel d’une organisation des majeures durant la saison morte. Il a œuvré au niveau AAA en 2018. Ne comptez toutefois pas sur lui pour tenter sa chance à nouveau.

« Honnêtement, ça ne m’intéresse plus. Après une mauvaise sortie, il y un entraîneur qui va venir me parler de ma mécanique et je vais lui dire de me lâcher avec ça. Je n’ai plus envie d’être dans cette mentalité où je n’ai pas droit à l’erreur », affirme-t-il.

Plutôt que le baseball affilié, Aumont aimerait bien tenter l’expérience du baseball au Japon.

« J’en ai parlé à ma petite famille et c’est quelque chose qui nous intéresse. Le calibre de jeu est excellent – s’apparente au niveau AAA - et ce serait une belle expérience culturelle à vivre. Je connais quelques joueurs qui y sont allés et ils ont aimé l’expérience. »

Instructeur des lanceurs
Les lanceurs des Champions peuvent profiter de l’expérience d’Aumont, puisqu’il agit aussi à titre d’instructeur des lanceurs. Il compte d’ailleurs sur la force du nombre pour améliorer l’ensemble du groupe qu’il a sous la main.

« Je dis souvent à mes lanceurs de se parler entre eux. On peut trouver des solutions de cette façon. Ça m’aide beaucoup en tant que lanceur puisque je suis tout le temps en train de parler de la façon de lancer et c’est plus facile à appliquer sur le monticule. Ça fait clairement de moi un lanceur plus efficace. Nous pouvons apprendre de la façon de lancer des autres, comment ils exécutent leur changement de vitesse ou de quelle façon ils abordent certains types de frappeurs. C’est quelque chose que je ne faisais jamais dans le baseball affilié et ça m’aurait aidé, sauf que c’est une façon de procéder qui est individuelle. »

Le moulin à vent
Aumont a vécu une soirée qu’il n’est pas prêt d’oublier, le 16 juillet. Le grand droitier a lancé 9 manches et il a récolté 18 retraits au bâton. Il s’agit d’un record de la Ligue Can Am.

« Le pire dans tout ça, c’est que ce n’était vraiment pas parti pour ça, se remémore-t-il. Je n’étais pas capable de lancer la balle où je voulais lors de la 1re manche. Lorsque je suis retourné dans l’abri, je me suis dit : ouin, je vais devoir travailler fort pour essayer d’être efficace dans ce duel. Quand je suis retourné sur le monticule en 2e manche, c’était tout le contraire. Tout ce que j’essayais fonctionnait et je me suis mis à accumuler les retraits au bâton. Rien ne changeait lorsque je retournais dans l’abri. J’avais la même mentalité que dans n’importe quel autre départ. »

Aumont est présentement à Lima, au Pérou, avec l’équipe canadienne qui prend part aux Jeux panaméricains. Il est notamment en compagnie des Québécois, Jonathan Malo et Édouard Julien.

« Nous avons un titre à défendre – Le Canada a remporté les 2 dernières éditions – et je crois que nous avons le groupe pour y arriver encore cette année. »

Aumont a excellé à son premier départ. Il n’a accordé aucun point mérité et seulement 4 coups sûrs en 6 manches avec l’équipe canadienne. Le Canada a remporté son premier match, 10-0, face à l’Argentine.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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