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Jean-François Côté amoureux du baseball

Revue de presse

Jean-François Tardif, Le Soleil, le 9 juin 2019

Ça fait presque 20 ans que Jean-François Côté est absent de la scène du baseball régional. Hormis un retour d’une saison comme entraîneur-chef dans le midget AA, il ne s’est pas impliqué avec quelque organisation que ce soit, lui qui avait pourtant travaillé à la naissance de l’équipe de baseball du Rouge et Or et des Capitales, et qui avait été entraîneur dans la LBJEQ. Mais qu’on ne se trompe pas, cette absence n’avait rien à voir avec un manque de passion.

«Je suis un amoureux du baseball», lance Côté. Ç’a toujours été ça, avant même le Rouge et Or ou les Capitales. Quand j’étais enfant et qu’il y avait du hockey à la télévision, je l’écoutais et j’aimais ça. Mais quand c’était du baseball, c’était la folie. Personne n’avait le droit de toucher à la télé, de parler ou de faire quoi que ce soit qui aurait pu me déranger. Au fil des ans, ma passion et mes différentes implications m’ont permis d’acquérir des connaissances historiques, administratives et sur le terrain qui m’ont poussé à en connaître toujours davantage. Malheureusement, quand tu commences à en savoir un peu plus sur le baseball, tu te rends compte que plus tu en sais, moins tu en sais, car il y en a toujours plus à savoir.

Photo de droite : Jean-François Côté en compagnie d'André Lachance. Plus que jamais l'ancien coach est convaincu qu'il reviendra dans les sphères du baseball qu'il a quitté il y a une vingtaine d'année. (Infographie : Le Soleil)

«Le baseball, c’est donc la chose avec laquelle je suis le plus familier. J’aime l’informatique, les chiffres, mon travail, mes amis, mais le domaine où je suis le plus à l’aise, c’est celui du baseball. Encore aujourd’hui, j’écoute au moins un match de baseball par jour sur MLB TV.»

C’est au début des années 2000 que Côté a mis fin à ses implications dans le monde du baseball. Il a décidé d’arrêter de courir après ses rêves afin de s’occuper de sa santé financière et de se bâtir une retraite à son goût. Et il est allé travailler comme analyste dans le domaine de l’informatique où il est devenu un spécialiste du système Excel.

«Je n’ai pas vraiment eu de deuil du baseball à faire parce que je ne suis pas resté chez moi à ne rien faire. Je me suis rapidement aperçu que mon trip, c’était de partir des projets, mais que le travail de gestionnaire dans une équipe n’était pas vraiment quelque chose qui m’intéressait. En fait, la seule chose dont je me suis ennuyé, c’est d’être sur le terrain avec les jeunes, l’esprit de gang, vendre un concept et de prendre des décisions. Parce qu’au baseball, l’implication du coach pendant le jeu est unique. L’entraîneur a un impact direct sur le résultat d’un match, à chaque match.»

Feuille de route remplie
Côté a marqué le baseball régional à bien des niveaux. Et il avait une feuille de route bien remplie quand il a réorienté sa carrière. Avec son bon ami André Lachance, avec qui il a dirigé les Diamants de Québec à leur deuxième année d’existence, il a d’abord mis au monde le programme de baseball du Rouge et Or de l’Université Laval, une équipe qu’il a dirigée jusqu’en 1999, avec laquelle il a décroché un titre national et dont il dit que ce fut un trip exceptionnel, un projet qui n’avait que du positif... à l’exception de la météo. Le duo est aussi responsable de la naissance des Capitales. Lachance a eu l’idée d’emmener du baseball professionnel à Québec et Côté a travaillé à convaincre Miles Wolff d’installer une franchise au Stade municipal. On connaît la suite...

«Ça s’est fait en trois étapes. André Lachance est celui qui a fait le clin d’œil à la fille, moi, j’ai été le géniteur et Nicolas Labbé a mis l’enfant au monde. C’est lui qui a fait que le 3 juin 1999, les Capitales étaient prêts à recevoir les gens au stade. Par la suite, Michel Laplante l’a fait grandir.

«Je ressens un grand sentiment de fierté du devoir accompli. Ce que je retiens de ma carrière au baseball, c’est la chance que j’ai eue. J’ai fait des rencontres exceptionnelles comme M. Wolff que j’ai cruisé pendant cinq ans. Et ça, c’est peut-être la chose dont je suis le plus fier. Avoir convaincu un millionnaire américain à déménager à Québec pour partir du baseball.»

Côté pensait bien que son implication dans le baseball était chose du passé. Mais l’automne dernier, dans le cadre d’un reportage sur les 20 ans des Capitales, il a jasé avec André Lachance qui lui a proposé d’accompagner l’équipe nationale féminine de développement à un camp d’entraînement à Cuba. C’est là qu’il a compris que son implication n’était pas terminée.

«J’ai réalisé que j’aime encore le baseball, que j’aime ça autant qu’avant. Et j’ai su que j’allais me réimpliquer. De quelle manière? Je ne le sais pas. En coachant? En travaillant sur un c.a. de quelque chose? En partant une business? En étant dans la vente d’équipement? Je ne sais pas. Mais j’ai encore des projets de fou. La seule façon d’avoir une bonne idée, c’est d’avoir plein d’idées. Et j’ai un rêve que je caresse pour ma retraite. Comme j’ai de grandes connaissances dans le système Excel et que j’ai accès aux statistiques avancées du baseball, j’aimerais me partir une petite business qui offrirait des stats avancées à des équipes professionnelles mineures. Est-ce la manière dont je reviendrai au baseball? Je ne sais pas. On verra.»

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QUESTIONS/RÉPONSES

Q Fait marquant

R Convaincre M. Wolff de déménager à Québec. Sans M. Wolff, les Capitales ne démarrent jamais. Je me souviens de cette journée du 18 juillet 1998. Il m’a téléphoné et m’a dit : «Je pars le projet, je déménage à Québec avec ma famille. Es-tu toujours intéressé? — Oui. Tu es le premier employé des Capitales.»

Q Ce dont tu t’ennuies le moins

R La pluie. Au baseball, tu gagnes, tu perds ou il fait mauvais. Et la manière dont je me sentais pendant que je perdais. Pour moi, perdre, c’était la fin du monde. J’étais prêt à tout pour gagner. Mais une fois que j’avais perdu, c’était fini.

Q Idoles de jeunesse

R Mike Schmidt. Comme lui, je frappais fort, je n’étais pas le meilleur pour la moyenne et je jouais au troisième but. En vieillissant, je m’identifie plus à des lanceurs. C’est pas mal impressionnant de voir aller un gars comme Jacob deGrom.

Q Plus grande fierté comme coach

R Quand j’ai été engagé comme entraîneur-chef à Lévis dans le junior élite. C’est aussi quand je parle à mes anciens joueurs et qu’ils m’appellent encore tous coach. Quand j’ai coaché midget AA, 16 de mes anciens gars sont venus à Québec afin de jouer un match pour m’aider à préparer mes jeunes pour le provincial. Ça m’a ému de voir que mes anciens se préoccupaient de moi et ça m’a fait dire que ce que j’avais fait sur le plan humain, ça marchait. Et j’en suis très fier.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault

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