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Le grand jour s’en vient pour Édouard Julien

Revue de presse

Benoît Rioux, Le Journal de Montréal, le 26 mai 2019

Édouard Julien, Université Auburn

Dans environ une semaine, soit du 3 au 5 juin, le repêchage du baseball majeur se tiendra pour les jeunes espoirs des quatre coins de l’Amérique du nord et le Québécois Édouard Julien risque fortement d’être sélectionné.

«Sera-t-il choisi en deuxième ronde? Sera-t-il choisi au 10e tour? On ne le sait pas», a toutefois prévenu le réputé recruteur québécois Alex Agostino, qui œuvre pour l’organisation des Phillies de Philadelphie.

Au moment d’entrer à l’Université Auburn en 2018, il était convenu que Julien ne serait pas éligible au repêchage avant 2020. Or, une décision rendue au cours des derniers mois permet officiellement à l’athlète de 20 ans d’être sélectionné en vertu de ses études effectuées au Québec avant de se retrouver dans l’État de l’Alabama.

«Honnêtement, je ne suis pas surpris qu’il soit éligible dès cette année, a admis Agostino. J’étais plutôt surpris qu’il ne le soit pas au début de l’année. Pour lui, c’est un peu la même situation que Charles Leblanc (repêché au quatrième tour par les Rangers du Texas en 2016). Ils ont fait chacun une année au Cégep avant d’aller aux États-Unis.»

Photo ci-dessus : « Édouard Julien sera-t-il choisi en deuxième ronde? Sera-t-il choisi au 10e tour? On ne le sait pas», a toutefois prévenu le réputé recruteur québécois Alex Agostino.

Gagner son pari
Julien, qui maintient une moyenne au bâton de ,236 avec les Tigers d’Auburn cette saison, a connu une légère baisse de régime à l’approche du repêchage, mais il continue néanmoins d’intéresser plusieurs équipes. D’entre elles, on devine que les Phillies demeurent à l’affût. Sous les recommandations d’Agostino, l’organisation de Philadelphie avait d’ailleurs repêché Julien au 37e tour en 2017, mais le Québécois avait préféré emprunter la route de la NCAA afin d’augmenter sa valeur.

Son objectif: être choisi plus tôt au repêchage lors d’une année subséquente et obtenir conséquemment un boni de signature plus important.

«On peut dire qu’il a pris une excellente décision, a avoué Agostino. On avait eu des discussions, mais nous n’avions pas une tonne d’argent pour lui quand on l’a choisi en fin de repêchage. Définitivement, il est en train de gagner son pari.»

En évoluant à l’Université Auburn, Julien n’est plus sur le territoire couvert par Agostino. Il est toutefois permis de croire que les Phillies s’intéressent toujours au produit de l’école secondaire Cardinal-Roy, à Québec.

«Ce qu’on aimait le plus de lui quand on l’a repêché, c’était son coup de bâton, c’est le critère numéro un, a indiqué le recruteur québécois, mentionnant du même souffle la vitesse de Julien. Si un joueur frappe, une équipe va lui trouver une position en défensive. Et la défensive, ce n’est pas non plus un point négatif dans le cas d’Édouard.»

Un record de Frank Thomas battu
Chez les Tigers, Julien a évolué régulièrement au troisième but dans les derniers mois. L’an passé, il était souvent utilisé comme frappeur de choix. Le Québécois avait alors totalisé 69 points produits en 62 matchs, brisant ainsi le record de l’Université Auburn pour un joueur de première année. Cette marque était d’ailleurs détenue par Frank Thomas, ancienne gloire des White Sox de Chicago. Julien avait par ailleurs frappé 17 circuits. En 2019, il a ajouté huit longues balles en 57 parties jusqu’ici.

«J’ai toujours su qu’Édouard frappait la balle avec aplomb, il a toujours été bon pour faire contact, a décrit Agostino. Plus jeune, avec l’équipe nationale junior, il voyait bien la balle même quand il affrontait des lancers qui pouvaient dépasser les 90 milles à l’heure. Pour ce qui est de la puissance qu’il a démontrée avec Auburn dans les deux dernières années, je dois avouer que je suis agréablement surpris.»

«Un bon kid»
Figurant pourtant parmi les meilleurs espoirs québécois depuis longtemps, le jeune joueur de baseball Édouard Julien a surtout fait les manchettes, en août dernier, quand il a été arrêté en Alabama après s’être retrouvé intoxiqué dans un lieu public.

«C’est un peu dommage, parce que c’est un bon kid, a plaidé Jean-Philippe Roy, qui a été son entraîneur à l’école secondaire Cardinal-Roy à Québec et qui est également recruteur pour l’organisation des Brewers de Milwaukee. Honnêtement, si les Brewers sont intéressés à lui, j’aimerais ça qu’ils prennent le temps de m’appeler. Je leur dirais que c’est un bon petit gars. Il a fait une niaiserie comme c’est déjà arrivé à un peu tout le monde et il s’est fait pogner.»

Pour Roy, il ne fait aucun doute: Julien sera assurément sélectionné par une équipe du baseball majeur lors du prochain repêchage.

Parmi les autres Québécois qui pourraient être appelés à l’encan annuel, il y a le lanceur Mathieu Deneault-Gauthier, qui évolue pour le Wolf Pack de l’Université North Carolina State. Celui-ci n’a toutefois pas connu la saison espérée, étant laissé de côté au cours des dernières semaines.

En seulement 10 manches et deux tiers passées au monticule, Deneault-Gauthier a maintenu une moyenne de points mérités de 2,53.

Des Québécois à surveiller
Outre les joueurs universitaires, certains jeunes fréquentant les collèges américains (JUCO) ou quelques espoirs d’âge junior pourraient aussi être sélectionnés. Le lanceur Conor Angel, qui porte les couleurs des Raiders de Northwest Florida, fait jaser avec sa balle rapide. L’athlète de 19 ans a notamment totalisé 53 retraits au bâton en 41 manches.

Les noms d’Archer Brookman, Olivier Morin-Larocque, Antoine Jean et Raphaël Pelletier circulent également. On connaît le penchant du recruteur canadien des Astros de Houston Jim Stevenson pour les joueurs du Seminole State College, établissement que fréquentent justement Brookman et Marc-Antoine Lebreux. À noter que les joueurs d’âge junior, comme Jean et Pelletier, pourraient être repêchés plus tardivement puisqu’ils conservent l’option d’aller à l’université.

Plusieurs Québécois sont éligibles au prochain repêchage du baseball majeur, voici les candidats susceptibles d’intéresser l’une ou l’autre des équipes.

Édouard Julien (20 ans) - troisième but - Tigers de l’Université Auburn
Conor Angel (19 ans) - lanceur droitier - Raiders de Northwest Florida State College
Archer Brookman (20 ans) - receveur - Trojans de Seminole State College
Antoine Jean (17 ans) - lanceur gaucher - Équipe canadienne junior/ABC
Mathieu Deneault-Gauthier - lanceur droitier - Université North Carolina State
Marc-Antoine Lebreux - voltigeur - Seminole State College
Jean-Christophe Masson - voltigeur - équipe canadienne junior/ABC
Olivier Morin- Laroque - lanceur droitier - North Eastern Oklahoma College
Raphaël Pelletier - receveur - équipe canadienne junior/ABC
William Sierra - lanceur droitier - Yavapai College

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Remplis sous: Baseball et softball Mots clés:
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