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« J’adore compétitionner et ici tout est prétexte à la compétition » – Anthony Moniz-Kingsbury

Les nôtres dans les universités et collèges américains

Texte et recherches de Jacques Lanciault

Anthony Moniz-Kingsbury

Mirabel, Québec, le 18 décembre 2018 — Anthony Moniz-Kingsbury, un jeune homme de Hull au Québec, a amorcé cet automne des études et une carrière de baseballeur collégial américain au McCook Community College, une institution qui a pignon sur rue dans la toute petite ville de McCook au Nebraska.

L’équipe de baseball du collège McCook évolue en première division de la NJCAA (National Junior Athletic Association). La saison dernière, deux Québécois portaient les couleurs de cette formation, Christopher Bellemare et Mathieu Tremblay. Pour la saison 2018-2019, Moniz-Kingbury sera le seul représentant de la « Belle province ».

Étant à ses premiers pas dans le baseball collégial américain, nous étions curieux de connaître ses premières impressions quant à son nouvel environnement, à son acclimatation en classe tout comme au sein de son équipe de baseball, aux entraînements, à ses entraîneurs et évidemment à sa progression depuis son arrivée! Nous avons communiqué avec lui par courriel, voici ce qu’il nous a confié.

Photo ci-dessus : Au cours de la saison estivale 2018, Anthony Moniz-Kingsbury a porté les couleurs de la formation des Reds de Capital City, une équipe ottavienne composée de joueur de 22 ans et moins qui se définit comme un « Summer Collegiate Baseball Club ».

Contrairement à bien d’autres « juniors colleges », l’équipe de baseball du collège McCook a disputé très peu de matchs au cours de la saison d’automne qui vient de prendre fin…

« Nous avons joué très peu de parties contre des équipes d’autres écoles cet automne », nous indique Moniz-Kingsbury. « Nos coachs voulaient plutôt que nous concentrions nos efforts sur notre développement. En fait, en grande majorité nous n’étions pas prêts à compétitionner, n’ayant pas atteint le niveau où nous voulons être, alors nos coachs ont annulé beaucoup de rencontres. »

« Bref, cet automne, le but n’était pas de jouer, mais bien de nous préparer à bien jouer lors de la saison hiver-printemps 2019 qui s’en vient. »

L’athlète de 17 ans aime bien la mentalité qui prévaut pour le moment au sein de sa nouvelle équipe. D’avoir placé la priorité sur le développement des athlètes porte déjà ses fruits selon lui.

« L’accent a vraiment été placé sur notre développement. Notre équipe utilise le programme “DriveLine” et cet automne nous avons travaillé sur la phase nommée “On-Ramping Program”, où nous devions améliorer la vélocité de nos lancers! Tous nos gars ont vu des bonds importants dans la vitesse de leurs lancers… et nous n’avons pas encore terminé. »

« Nous travaillons très fort sur différents aspects comme la force, la vitesse, la mobilité, la mécanique de nos mouvements et bien d’autres. »

Objectif numéro 1 : perdre du poids
Outre d’améliorer la vitesse des tirs du jeune athlète québécois, les entraîneurs de la troupe du Nebraska ont travaillé avec Moniz-Kingsbury sur sa souplesse, sa mobilité et sa vitesse.

« Ils étaient plus que satisfaits de ma force, mais je n’ai pas encore une excellente mobilité ni une vitesse de mouvement satisfaisante quand je lance. »

« Pour m’aider, ils m’ont fixé un objectif de perte de poids… et dès la fin du mois d’août j’ai dû perdre beaucoup de livres! En fait, je suis arrivé ici à 250 livres et aujourd’hui lorsque je grimpe sur la balance elle n’indique plus que 215! ».

Les efforts déployés par Anthony Moniz-Kingsbury depuis son arrivée au collège McCook semblent avoir payé. Déjà, sans lui avoir confirmé sa position officielle, ils lui ont quand même fait part de comment ils entendaient l’utiliser lors de la saison d’hiver-printemps.

« Présentement, ils me voient plus comme lanceur de moyenne et de longue relève. En fait, ils ont une bonne idée de ce que chacun des gars va faire dans l’équipe, mais rien n’a encore été confirmé. Nous devons tous nous battre pour obtenir un poste… et performer pour le garder! »

Un environnement très compétitif… qui plaît au Québécois
L’environnement dans lequel évolue Moniz-Kingbury au collège McCook est très très très compétitif.

Les dirigeants de l’équipe de baseball mise sur cet aspect pour que leurs joueurs se développent le mieux possible en vue de la saison hiver-printemps.

« Peu importe ce que nous faisons, on nous place toujours en mode compétition. Que ce soit lors de nos séances de musculation, lors des journées de mesure de la vélocité de nos lancers et même quand nous en sommes à accomplir notre arm care, on ajoute toujours un aspect compétitif. Et ce, avec des conséquences pour les perdants… comme courir plus longtemps ou encore travailler quelques minutes de plus avec des medicine-balls, etc. »

Et cette façon de faire plaît énormément à Moniz-Kingsbury… « Cet aspect compétitif que l’on retrouve ici, j’adore. Compétitionner contre ses coéquipiers, ça crée une camaraderie incroyable. »

Des jours et des semaines… très occupés!
La somme de travail à réaliser jour après jour, semaine après semaine, au collège McCook, notamment en termes d’heures à consacrer à l’entraînement, est faramineuse!

« Une semaine type au collège McCook s’est passablement chargée », de lancer notre jeune baseballeur. « La majorité des jours, nous avons des séances d’entraînement de musculation… à 6 h 00 le matin! Puis, nous nous rendons à nos cours, qui sont de 9 h 00 à midi ou 13 heures, dépendamment de la journée. Après l’école, nous nous rendons sur le terrain de baseball pour une pratique qui dure normalement un bon deux heures. »

Mais, ce n’est pas terminé, car après une petite pause et le souper… les joueurs retournent à la salle de musculation pour la deuxième fois de la journée.

« C’est très exigeant! Nous consacrons entre 20 et 24 heures à l’entraînement physique et aux pratiques par semaine. »

« Il ne nous reste pas beaucoup de temps libre… Et ce temps qui nous reste, nous devons le consacrer, généralement, à étudier et à faire nos devoirs… ou encore à d’autres entraînements. »

Mais, malgré que c’est vraiment à cela qu’il s’attendait, Moniz-Kingbury avoue qu’on ne peut pas s’imaginer à quel point c’est dur tant qu’on n’a pas plongé dans une telle vie!

« Je joue avec des gars de collèges américains depuis que j’ai 16 ans et j’ai souvent discuté avec eux. Je leur ai posé beaucoup de questions sur comment ça se passait… mais ce n’est qu’une fois que tu y es que là ça te frappe. »

Anthony Moniz-Kingsbury

Des entraîneurs de haut niveau… et des installations superbes!
Le baseballeur hullois est heureux de pouvoir compter à McCook sur des entraîneurs très compétents.

« Nos coachs sont extrêmement compétents. L’entraîneur-chef compte dix années d’expérience dans ce rôle. Notre entraîneur des lanceurs est tout nouveau à McCook, mais il appartient à une institution du Texas qui se concentre sur le développement des joueurs… et plusieurs de leurs athlètes ont été repêchés par le baseball professionnel ou par des équipes universitaires évoluant en division 1 de la NCAA. »

« Ils sont assez stricts… et nous n’avons pas le temps de niaiser! L’année dernière, l’équipe n’a pas connu une bonne saison et tout le personnel d’entraîneurs veut s’assurer que ça ne se répète pas cette année. »

Si la compétence des entraîneurs est très appréciée des joueurs… Kingsbury-Moniz souligne que ce qui est encore plus fantastique est de pouvoir s’entraîner dans un environnement pratiquement idéal!

« Nous avons la chance de profiter d’installations superbes. Nos joueurs de position peuvent utiliser les cages de frappeurs en tout temps. Ce sont les vétérans qui ont des clés et il suffit aux joueurs de leur demander. »

« Pour nous les lanceurs, nous utilisons le gymnase intérieur. Comme je l’ai mentionné plus tôt nous suivons le programme “Driveline”… et notre entraînement physique est vraiment bien géré avec différents équipements très modernes. »

« Pour notre programme d’amélioration de la vélocité, nous avons des caméras slow motion pour analyser notre mécanique et plusieurs autres machines qui nous aide dans chaque aspect de notre développement. »

« Quant à la salle de musculation, elle n’est pas très grande, mais on y retrouve tout ce dont nous avons besoin… et plus encore! »

Une intégration toute en douceur
La majorité des baseballeurs québécois qui se retrouvent dans des collèges américains ont, en plus de s’intégrer à leur nouvel environnement, à apprendre à maîtriser la langue anglaise. Pour Moniz-Kingsbury, cet aspect n’est pas entré en considération.

« La langue pour moi n’a jamais été un problème, je parle mieux l’anglais que le français, donc je n’ai pas eu à m’ajuster. »

« Compte tenu de cela, mon intégration a été très facile. Dès mon arrivée ici, je me suis bien entendu avec les vétérans et les autres recrues comme moi. D’ailleurs, nos coachs ont été super nous aidant à mieux nous connaître! »

Côté études, le Hullois étudie en science afin d’obtenir son admission dans une université américaine sans avoir à obtenir son diplôme collégial du cégep québécois.

« Mon objectif est d’étudier en science de l’exercice et d’obtenir une spécialisation en coaching et en business. »

« Je sais que mon diplôme du collège McCook n’est pas reconnu au Québec, mais étant donné que je planifie finir mes études post secondaires aux États-Unis, cette situation ne me dérange pas, car mon diplôme universitaire lui va être reconnu. »

Moniz-Kingbury habite, avec un de ses coéquipiers, une chambre dans une des résidences de son collège, comme la majorité des autres étudiants d’ailleurs.

« En fait, seuls les étudiants qui viennent de McCook n’habitent pas avec nous. Nos appartements sont assez petits, mais ils sont quand même charmants. »

Les Indians du McCook Community College amorceront leur saison 2019 le 8 février prochain, alors qu’ils visiteront la troupe du North Lake College à Dallas au Texas.

Pour lire nos autres textes portant sur l'automne des Québécois dans les universités et collèges américains, cliquez sur les liens ci-dessous :

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