Retour en force des baseballeurs québécois au collège Northeastern Oklahoma A&M! (3e de 3)

Les nôtres dans les universités et collèges américains

Texte et recherches de Jacques Lanciault

Mirabel, Québec, le 14 octobre 2018 — Depuis 2003 des baseballeurs québécois ont toujours pris place au sein de l’alignement de l’équipe de baseball du collège Northeastern Oklahoma A&M (NEO)… sauf la saison dernière! (pour voir la liste des Québécois qui y ont évolué, cliquez sur ce lien Québécois à NEO)

Pour la saison 2019, les nôtres sont de retour à Miami en Oklahoma. Et en force, puisqu’ils seront trois : Félix-Antoine Chénier-Rondeau, Olivier Morin-Larocque et Édouard Savoie… et si l’on se fie à leurs prestations au cours de la saison automnale actuellement en cours… ils agiront fort probablement, tour à tour, comme bougies d’allumage de leur nouvelle équipe!

Étant tous les trois à leurs premiers pas dans le baseball collégial américain, nous étions curieux de connaître leurs premières impressions quant à leur nouvel environnement, à leur acclimatation en classe tout comme au sein de leur équipe de baseball, aux entraînements, à leurs entraîneurs, à leur équipe… et évidemment à leur progression depuis leur arrivée!

Nous nous sommes entretenus par courriel avec chacun d’eux. Voici notre troisième texte d’une série de trois!

« Je ne voudrais être nulle part ailleurs » - Édouard Savoie

Après avoir brillé au cours des trois dernières saisons avec l’Académie Baseball Canada (ABC), et ce, tout en prenant part aux activités de l’équipe nationale junior canadienne en 2017, Édouard Savoie arrive à Miami en Oklahoma avec un but bien précis… obtenir un poste régulier et briller suffisamment pour attirer les regards des recruteurs du baseball majeur, tout comme ceux des universités évoluant en première division de la NCAA (National Collegiate Athletic Association)!

Photo ci-dessus : Au fil des dernières saisons, Édouard Savoie a endossé l’uniforme de l’ABC, celui de l’équipe nationale junior, l’été dernier celui des Bisons de Saint-Eustache de la Ligue de baseball junior élite du Québec, en plus d’enfiler le gilet de l’équipe du Québec année après année pour les championnats canadiens. Pour l’heure, c’est celui de l’équipe de baseball du collège Northeastern Oklahoma A&M qu’il souhaite porter fièrement.

Dès son arrivée sur le campus du collège Northeastern Oklahoma A&M, en août dernier, le baseballeur de Saint-Eustache au Québec se demande s’il ne rêve pas!

« Nous avons traversé la petite ville de Miami, puis après une trentaine de minutes, nous sommes arrivés sur le campus. Premier constat, l’environnent est vraiment adapté aux sports et à la vie étudiante. »

« Puis, on nous informe que les installations sont toujours à notre disposition… c’est-à-dire 24 heures sur 24! Nous n’en croyions pas nos oreilles. »

« C’est bien évident que cela peut faire une grande différence et nous amener à une nette amélioration comme joueur et comme athlète. »

« Et en plus nous avons la chance de jouer sur un terrain de baseball qui est entretenu chaque jour par les joueurs et les entraîneurs… ce qui fait en sorte que notre terrain est toujours dans un superbe état. »

Photo ci-dessus : Le stade de baseball du collège Northeastern Oklahoma A&M, un endroit de rêve pour jouer au baseball. Un endroit où de nombreux Québécois ont brillé de tous leurs feux!

Membre de la grande famille de NEO
S’intégrer à un nouveau milieu, à un nouveau groupe, est toujours source d’appréhension chez les êtres humains. En arrivant dans un collège américain, le défi pour les baseballeurs québécois est double. Ils doivent faire leur place au sein de l’équipe de balle, tout comme ils doivent s’intégrer au groupe de collégiens qui partagent leur cours!

Et bien à NEO, comme nous l’ont déjà mentionné Olivier Morin-Larocque et Félix-Antoine Chénier-Rondeau, l’intégration semble être un véritable jeu d’enfant.

« À l’école, nous explique Édouard, étant étudiant international, nous jouissons d’une multitude de personnes-ressources qui sont là pour nous aider et nous guider dans les études. »

« Et avec l’équipe, c’est simple, nous avons intégré une véritable famille : tout le monde se soutient, tout le monde s’entraide et personne n’est laissé de côté. On pratique ensemble, on joue ensemble, on étudie ensemble, on mange ensemble… on fait tout ensemble! »

« En l’espace de quelques pratiques, la chimie entre nous était déjà installée. Nous sommes proches les uns des autres… et toujours prêts à “aller à la guerre” ensemble sur le terrain. »

Qui plus est, le campus étant à l’extérieur de la ville, les étudiants restent sur celui-ci la plupart du temps. Cela aussi contribue à s’intégrer facilement.

« En fait, nous ne quittons le campus que si nous voulons aller souper au restaurant en équipe ou pour faire quelques achats au Walmart ou à d’autres endroits de la sorte, précise Édouard »

Mais cet esprit de famille va bien au delà de l’équipe de baseball… nous mentionne Savoie.

« Ce qui me plaît le plus ici, outre le baseball bien sûr, c’est vraiment le sentiment d’appartenance que tous ont pour le collège. La chimie qui existe au sein de notre équipe s’est aussi développée avec tous les sports qui sont pratiqués au collège. C’est vraiment super de voir que tous les athlètes, peu importe le sport, s’appuient et s’encouragent. En fait, nous jouons tous pour la même cause... gagner afin de rendre notre collège meilleur et fier! »

Son meilleur ami comme co-chambreur!
Évidemment, lors de leur arrivée à NEO, les trois baseballeurs québécois ayant été coéquipiers durant trois saisons avec l’ABC caressaient l’idée de s’installer tous les trois dans la même chambre.

« Malheureusement, il n’y a pas de chambre à trois offerte, les options étaient seulement une chambre seul ou une chambre à deux. Je suis co-chambreur avec Félix-Antoine Chénier-Rondeau… mon meilleur ami, un gars avec qui je joue au baseball depuis mes tout débuts. Mais, la chambre d’Olivier est sur le même étage, à quelques pas de la nôtre, alors nous sommes pas mal souvent ensemble. »

Édouard nous mentionne qu’il a été très surpris de constater qu’au total ils étaient six joueurs provenant du Canada. En plus de nous trois, il y a trois Ontariens, des gars des Blue Jays de l’Ontario, une formation que nous avons affrontée à plusieurs reprises en tant que porte-couleurs de l’ABC.

Des semaines éreintantes
Même s’il est étudiant à temps complet, l’horaire des cours de Savoie n’est pas particulièrement exigeant.

« Mes cours sont de très courte durée, ce qui permet de consacrer beaucoup de temps au baseball ce qui est parfait, puisque l’entraînement est très demandant. »

« Les semaines passées au collège jusqu’à maintenant sont les plus épuisantes que j’ai vécues! Constatez par vous-même : entraînements en musculation et joggings dès 5 heures le matin, cours jusqu’à 14 heures, puis séance d’entraînement pour le reste de l’après-midi… et match en soirée. Au terme de la rencontre, nous revenons nous coucher… histoire d’être prêts à tout recommencer le lendemain! »

« Mais il n’y a pas de progression sans travail, alors tout ça est excellent! »

Photo ci-dessus : Édouard Savoie, un joueur des plus fiable en défensive.

Conception du baseball à NEO par rapport à l’ABC et à Baseball Canada
Le jeune homme qui soufflera 19 bougies en mars prochain constate que le personnel d’entraîneurs affiche une très grande compétence et qu’ils tentent de tout mettre en place pour former la meilleure équipe possible.

« Pour l’instant, puisque nous sommes dans la saison d’automne, une période où nous sommes sous évaluation, les conseils sont moins nombreux et plus généraux. Mais les entraîneurs nous ont mentionné qu’ils allaient préparer un plan de développement pour chacun des joueurs qui seront retenus au sein de l’équipe. »

Savoie note des ressemblances et des différences entre ce qu’il vit au collège et ce qu’il a vécu avec l’ABC ou encore avec l’équipe nationale junior.

« Tout d’abord, le programme du collège et celui de l’ABC sont semblables, car les deux mettent beaucoup d’accent sur le développement de leurs joueurs. Toutefois, les entraînements ici sont plus intenses et la maturité des joueurs est beaucoup plus grande, et ce, tant physiquement que mentalement. »

« Par contre, c’est très différent du programme de l’équipe nationale junior canadienne. Au collège, comme je l’ai déjà affirmé, la création d’une bonne chimie au sein de l’équipe était primordiale, car notre saison est axée sur les victoires. Chez les dirigeants de l’équipe, on sent vraiment une grande volonté de gagner chacune des parties. C’est tout simplement le contraire de la mentalité à Baseball Canada où c’est l’amélioration du joueur qui compte avant tout. Ici, on joue pour nos coéquipiers, pour nos coachs et pour notre collège! »

Joueur de position… et releveur
Avec l’ABC, Savoie était un régulier à l’avant-champ, le plus souvent au troisième sac… et il prenait également place sur le monticule à l’occasion où il se débrouillait particulièrement bien. À NEO, il pourrait bien être régulier comme joueur de position et régulier comme lanceur de relève.

« Pour l’instant, en défensive j’évolue au troisème et au deuxième buts autant que sur la butte où j’agis comme lanceur de relève. J’avoue que j’adore pouvoir faire les deux. Je crois que je peux apporter beaucoup à l’équipe en faisant les deux. »

Photo ci-dessus : Bonne balle rapide, précis... mais surtout déterminé... Voilà ce qu'est Édouard Savoie lorsqu'il grimpe sur le monticule.

« Jusqu’à maintenant, nous avons joué une dizaine de parties face à d’autres collèges et mes performances ont été super bonnes tant au bâton en défensive, que sur le monticule! »

« Après la saison d’automne, nous aurons droit à un entraînement intensif pendant la session d’hiver et j’ai bien confiance que cela m’aidera à avoir des performances encore meilleures! »

« Pour le moment, je n’anticipe rien en vue de la vraie saison. Je jouerai où mes entraîneurs croiront que je serai le plus utile à l’équipe. »

« Je ne voudrais être nulle part ailleurs! »
Le jeune Savoie l’avoue, sa famille, sa copine, ses amis, sa langue et sa belle province lui manquent… « Mais pour être honnête, dit-il tout bas, pour l’instant, je ne voudrais être nulle part ailleurs. »