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Espagne : Cadix
Revue de presse
Violaine Ballivy, La Presse+, le 4 mars 2017
Niché sur l’Atlantique, mais tout près de la Méditerranée, plus près de l’Afrique que des grandes capitales européennes, Cadix jouit d’une situation géographique exceptionnelle, qui explique peut-être que la lumière du soleil y soit si belle. C’est l’une des plus vieilles cités de l’Occident occupées sans interruption, sa fondation remontant à environ 1100 av. J.-C. Voici quelques adresses pour mieux en profiter.
POUR LES PLUS BEAUX POINTS DE VUE : LA TORRE TAVIRA
La silhouette de Cadix, Cádiz en espagnol, est ourlée d’une centaine de tours érigées au XVIIIe siècle par les commerçants pour observer le va-et-vient de leurs navires de marchandises. La terrasse de la torre Tavira, la plus haute de toutes, offre des points de vue spectaculaires, bien qu’ils soient encore plus impressionnants si l’on reste à l’intérieur, dans la « chambre noire » où sont projetées des images en couleurs et en temps réel de la ville à l’aide d’un savant jeu de miroirs. On succombe vite à la magie (enfin, à la technique, éprouvée par Léonard de Vinci) et on en apprend beaucoup sur Cadix, au gré des explications d’un guide qui nous permet de survoler, bien que nous soyons immobiles, toute la ville.
POUR PROFITER DU SOLEIL : LA CALETA
La plage de la Caleta aura peut-être un petit air de déjà-vu : c’est là qu’a été tourné Meurs un autre jour (2002) de la série de films de James Bond, Cadix faisant office de doublure pour La Havane. Collée sur la ville, elle est la plus populaire des environs, inondée de visiteurs dès que point le moindre rayon de soleil. La lumière y est magnifique, il faut dire, à toute heure du jour. Dorée, enveloppante, sublimant tout ce qu’elle effleure au passage. Les Gaditanos (comme on surnomme les habitants de Cadix) se targuent d’avoir les couchers de soleil les plus beaux du monde : assurément tout au haut du palmarès, oui.
POUR FAIRE LE PLEIN DE PROVISIONS : LE MARCHÉ CENTRAL
Le climat doux et ensoleillé de l’Andalousie fait des merveilles pour les récoltes : les fruits et légumes sont goûteux et abondants, même chose pour les poissons et fruits de mer pêchés tout près. L’un des meilleurs moyens de découvrir cette richesse est de faire un arrêt au joli marché public (construit en 1837 dans un style néoclassique), le temps d’y admirer les étals débordants. On repart avec quelques fruits, on traverse pour le plaisir des yeux la place de Topete, surnommée à juste titre « la place des fleurs », puis on s’arrête dans un café tout près pour manger quelques churros trempés dans un chocolat chaud, comme le font les Gaditanos.
POUR ÊTRE ÉBLOUI : LA CATHÉDRALE
Commandée en 1722, la cathédrale de Cadix n’a été terminée qu’en 1838, 116 ans et bien des péripéties plus tard : en cours de route, on a changé de style, passant du baroque au néoclassique, et revu à la baisse certaines ambitions. Le marbre prévu a ainsi été délaissé sur plusieurs structures pour le plâtre, joliment travaillé, mais tellement moins résistant aux vents salins venant de la mer, si proche, qu’on a dû tapisser le plafond de larges filets pour protéger les visiteurs d’éventuelles chutes de débris. Au faste de la nef s’oppose le dépouillement de la crypte, savant ouvrage d’architecture formant une voûte sans piliers. La mer n’est qu’à quelques mètres, en témoigne l’humidité saline suintant de la pierre.
POUR UN BAIN D’HISTOIRE : LE THÉÂTRE ROMAIN
Le théâtre romain de Cadix est à la fois l’un des plus vieux découverts à ce jour (derrière celui de Pompéi) et l’une des attractions les plus modernes de la ville, grâce au centre d’interprétation qu’on vient à peine d’y ouvrir. La visite s’en porte bien, on peut mieux comprendre l’ampleur du lieu, construit jadis pour accueillir pas moins de 20 000 spectateurs ! Les fouilles archéologiques n’ont permis d’en dégager qu’une portion, le reste étant partiellement enseveli sous le quartier del Popolo et une garderie, mais la galerie souterraine est presque intacte. Et impressionnante.
POUR UN APÉRO COMME LES « LOCAUX » : REPAS DÉCONTRACTÉS
À défaut de prendre le temps d’aller visiter les vignobles de Jerez, pourtant tout près, les bars à tapas et restaurants de Cadix servent de bons camps de base pour découvrir ces vins étonnants. En fin de journée, quand le soleil se fait chaud, il faut déguster un verre de Guita, un blanc sec, salin, parfait pour accompagner les poissons grillés, si frais et donc si bons, ici, ou frits, la spécialité locale. On a le choix entre les prestations plus traditionnelles, comme chez Garum, rue Plocia, ou plus contemporaines : la Salicornia et le Destino, buvette sympa où se retrouvent amis et collègues, le midi, pour un repas décontracté.
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
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