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Lisbonne et son grand Tage

Bairro Alto, Alfama, Belem… La ville riche en histoire offre un circuit culturel le jour et endiablé le soir

Revue de presse

François Musseau, Le Devoir, le 9 juillet 2016

Praça de Comerço, Lisbonne, Portugal

Même si la ville de Fernando Pessoa n’a rien perdu de son cachet et de son air parfois désuet, la capitale portugaise évolue à grande vitesse. Balade à Lisbonne, au gré de sa géographie ondulée, de ses endroits branchés ou de ses rendez-vous avec un temps qui semble figé.

Photo ci-dessus : Vue de la Praça do Comércio » (Photo : Jacques Lanciault, 2014)

Le musée Gulbenkian. Non loin de la Praça de Espanha, il est incroyablement dépaysant de circuler dans les recoins de cette immense collection privée, celle de Calouste Gulbenkian, un industriel d’origine arménienne établi au Portugal dans les années 1930, et dont la fondation est l’un des mécènes culturels du pays. On y admire un millier de pièces d’art ancien et moderne. Un premier circuit est consacré aux anciennes civilisations, statuettes égyptiennes ou gréco-romaines, porcelaine chinoise… Un deuxième circuit nous enveloppe dans l’art européen, du Moyen Âge à nos jours, avec des toiles de Rembrandt, de Rubens, de Degas, de Renoir…

Des bars sur le fleuve. Mieux encore qu’un nom spécifique, nous recommandons une zone connue comme celle des docas, les « quais », les anciennes installations portuaires reconverties depuis des années en lieux de loisirs (bars, restaurants, discothèques). Le long du majestueux fleuve Tage, on reconnaît bien ces édifices de briques, industriels ou réservés aux pêcheurs, désormais théâtres de fêtes, de rires en cascade et de groupes qui se tiennent chauds. Il faut s’approcher du tronçon « Alcântara », près du pont du 25-Avril, sans doute le plus animé. Tout en déambulant vers l’est, on peut rejoindre le très branché Buddha Bar et, plus tard dans la soirée, l’indémodable discothèque de Lux, près de la gare ferroviaire de Santa Apolónia.

Le centre historique. Entre la colline du Bairro Alto et celle d’Alfama se tient le coeur de la ville. Le Rossio (place historique), pour commencer, d’où s’étend l’Avenida da Liberdade et où se dressent la gare homonyme de la fin du XIXe et sa somptueuse façade néo-manuéline, le Palácio Foz et le théâtre Eden. Puis se laisser glisser jusqu’à la Praça do Comércio, la plus vaste d’Europe, majuscule accès fluvial aux senteurs océanes où l’on respire un passé de découvertes. Remonter, enfin, vers les ruelles et les lacets pavés avec soin conduisant vers le Chiado, sa statue de Pessoa, ses boutiques de tissus d’un autre temps, ses librairies où le plancher crisse sous les pas.

Cuisines du monde, accent mer. Sur l’Avenida 24 de Julio, le Mercado da Ribeira est l’endroit branché par excellence pour savourer les mets des cuisines régionales du pays, d’Alentejo à Trás-Os-Montes, ainsi que les poissons et fruits de mer, notamment préparés à la manière asiatique. Outre la diversité culinaire, les vins fins, les étals de fruits et légumes, le charme réside dans le lieu lui-même : une halle de verre et d’acier de 10 000 m2, qui contient un demi-millier de places. Ce marché fut fermé en 1893, avant de rouvrir, dans sa forme moderne, il y a deux ans. Des chefs locaux, qui y ont leur espace propre, montrent à quel point la cuisine d’auteur prend peu à peu le pas sur les traditionnelles recettes populaires des gargotes.

Belem, son centre culturel. Sur la Praça do Império, ce qui devait être le siège de la présidence portugaise au sein de l’Union européenne est devenu le plus bel espace de culture contemporaine du pays. Avec ses 1300 portes, ses 19 monte-charge et ses 1600 kilomètres de câblage électrique, c’est un complexe de 36 000 m2 construits qui héberge aussi bien des conférences que des expositions ambitieuses, souvent à la gloire du pays, comme celle sur les « découvertes » de ses explorateurs du XVe siècle.

Le « Jardim tropical ». Dans la riche aire de Belem toujours, outre sa tour fameuse et son monastère des Hiéronymites, se niche un des plus beaux parcs de Lisbonne. Sorte de centre de recherche scientifique qui tente de préserver toutes les plantes en voie d’extinction, ce qui fut tout d’abord le Jardin d’outre-mer est une explosion visuelle d’espèces et d’arbres tropicaux ou subtropicaux. Familles en quête de recueillement, couples en mal d’intimité à l’air libre, le Jardim tropical rappelle le passé colonial du Portugal qui, jusqu’à 1975, s’est approprié la verte exubérance de nombreux pays africains.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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