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Buenos Aires : quelques monuments du Parque del Centenario et le superbe musée Luis Perlotti!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 36e d’une série de reportages sur notre superbe odyssée à Buenos Aires en Argentine, un périple réalisé à la fin de l’hiver 2016!
Buenos Aires, Argentine, mercredi 9 mars 2016 - Pour notre onzième journée de visites à Buenos Aires, nous nous rendons dans le Barrio Caballito, un agréable quartier universitaire situé au centre géographique de la capitale argentine.
Nous nous arrêtons tout d’abord au Parque del Centenario, un espace vert aménagé par le paysagiste Carlos Thays en 1909 et inauguré en 1910 lors des célébrations du centenaire de la Révolution de Mai. Évidemment, on y retrouve plusieurs monuments…
Puis, nous nous mettons à la recherche du Museo de Esculturas Luis Perlotti, le musée du sculpteur ayant œuvré au XXe siècle et dont nous avons découvert et admiré les œuvres à quelques reprises déjà depuis notre arrivée à Buenos Aires, dans des musées… et même au cimetière de la Recoleta!
Le musée, qui n’est pas vraiment facile à trouver, est situé dans la maison qu’habitait l’artiste et où se trouvait son atelier. Outre les œuvres de Perlotti, on peut y admirer plusieurs chefs-d’œuvre d’autres artistes argentins, dont Benito Quinquela Martín et Juan Carlos Ferraro, entre autres.
Photo ci-dessus : Une des superbes sculptures de Luis Perlotti. Elle est intitulée « Tu et yo », « Toi et moi ».
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
À notre réveil ce matin, à 7 h 15, nous constatons que c’est passablement nuageux. D’ailleurs, les prévisions météorologiques ne sont pas très bonnes pour aujourd’hui.
Comme il y a des possibilités de pluie ce matin et que nous avions prévu une promenade dans le Jardin botanique de Buenos Aires, nous changeons notre programme de visites pour nous rendre plutôt dans le quartier Caballito pour visiter le musée du sculpteur Luis Perlotti, dont nous avons découvert les magnifiques œuvres depuis notre arrivée en Argentine.
Après notre petit-déjeuner à l’appartement, au cours duquel Céline a dégusté son excellent pain multigrain acheté lors de notre dîner au restaurant La Tiendas Naturales, nous partons à pied, à 9 h 50, en direction du quartier Caballito.
Nous prenons l’avenida Scalabrini-Ortiz en direction de la station de subte, mais contrairement aux autres jours, nous passons outre la station et continuons notre trajet à pied.
Le nom officiel de l’avenue est en fait Raúl Scalabrini Ortiz. Elle a été nommée ainsi pour honorer la mémoire de Raúl Scalabrini Ortiz (1898-1959) qui a été philosophe, historien, journaliste, écrivain, essayiste et poète argentin… lui qui avait pourtant une formation d’expert géomètre!
C’est chaud et humide ce matin… et nous marchons longtemps pour finalement arriver à la Calle Aguirre où nous tournons vers la gauche… Nous sommes partis de notre appartement depuis plus d’une heure et une petite pause devient nécessaire. Nous entrons dans un très petit café, La Dignidad, pour nous reposer et pour prendre notre collation, maintenant habituelle, du matin.
Nous commandons un cappucino, un café doble et deux médialunas. Tout au fond de son cappucino Céline trouve de délicieuses pépites de chocolat! (72 pesos argentins)
Parque del Centenario
Nous ressortons à 11 h 20 et prenons l’avenida Estado de Israel qui nous mène directement au Parque del Centenario… premier arrêt à notre programme de visites de la journée.
Il y a un grand bassin d’eau, salée selon notre guide Petit Futé de Buenos Aires. Au centre du bassin, il y a une fontaine… et elle est en action.
Photo ci-dessus : La fontaine du « Parque Centenario » lance de hauts jets d’eau… et arrose tout autour.
Il y a beaucoup d’oiseaux et encore de très nombreux chiens.
Nous apercevons un impressionnant monument pas très loin et nous nous en approchons.
Il s’intitule « La Aurora » et il est en marbre blanc, affichant plusieurs personnages de nues féminins. Le monument est une réalisation d’Émile Peynot (1850-1932), un artiste français. Au cours de nos visites des derniers jours, nous avons admiré d’autres œuvres de Peynot, dont le « Monument des Français » de la Plaza Francia.
Le monument est composé, côté face, de deux très gracieuses jeunes femmes allongées et endormies… qui sont dominées, au sommet du monument, par une grande femme nue, qui elle est debout.
Photos ci-dessus : Le magnifique monument « La Aurora » dans le « Parque Centenario », est en marbre de Carrare et haut de 5,5 mètres. Il s’agit d’une œuvre de 1915 du sculpteur français Émile Peynot.
Photo ci-dessus : Puis, assez curieusement, sur l’autre côté, prend place une scène agricole. Deux bœufs et un paysan qui place un joug sur le cou de l’un des deux animaux.
Nos lectures sur Internet nous ont appris qu’il faut comprendre que ces deux faces très différentes sont complémentaires : « Elles représentent d’une part l’éveil de l’Argentine et d’autre part l’élevage bovin, qui a fait la fortune du pays. »
Tout près, il y a un buste… rutilant. Il s’agit du buste de José de San Martín, le Padre de la patria. La sculpture est étincelante… car elle est toute récente. Elle a été inaugurée le 25 février 2016, jour anniversaire de la naissance de San Martín, c’est-à-dire il y a moins de deux semaines.
Photo ci-dessus : Un superbe buste du général José de San Martín (1778-1850).
Il y a de nombreux Porteños qui se promènent dans le parc… ainsi qu’un groupe de personnes… en méditation!
Nous apercevons un autre monument. Un bloc de pierre au sommet duquel un homme est assis tenant un livre ouvert dans une main, observant un crane qu’il tient dans l’autre main.
Cet homme est Germán Burmeister (1807-1892), un naturaliste allemand, paléontologue et zoologiste, qui a été directeur du Musée des sciences naturelles de Buenos Aires.
Le piédestal est en pierre dolomitique provenant de France et la sculpture est en marbre de Carrare, une œuvre de 1928 du sculpteur allemand Richard Aigner (1867-1925). L’ensemble du monument est haut de quatre mètres.
Photos ci-dessus : Le « Monument à Germán Burmeister », une œuvre du sculpteur allemand Ricardo Aigner, a été inauguré en 1900. À l’origine, le monument prenait place dans le parc Tres de Febrero, mais en décembre 1929, il a été déplacé ici dans le parque del Centenario.
Il y a également, tout près, un autre monument. Celui-là est composé d’un genre de boîte rectangulaire debout dans lequel prennent place plusieurs personnages. Le monument est intitulé : A los héroes y mártires del ghetto de Varsovia, c’est-à-dire « Aux héros et martyrs du ghetto de Varsovie ».
L’œuvre de Carlos Biscione s’inspire du « Monument aux héros du ghetto »… de Varsovie.
Photos ci-dessus : Le « Monument aux héros et martyrs du ghetto de Varsovie » est une œuvre du sculpteur argentin Carlos Biscione (1913-1991).
Photos ci-dessus : Deux plaques de bronze sont installées au sol près du « Monument aux héros et martyrs du ghetto de Varsovie.
P.S. Un peu plus tard au cours de l’année 2016, en septembre, nous nous rendrons à Varsovie et nous verrons le monument original… qui, nous pensons, ne supporte pas la comparaison.
Photo ci-dessus : Sur le terrain du Musée de l’histoire des Juifs polonais à Varsovie en Pologne se dresse le mémorial du ghetto de Varsovie. Il est situé à proximité de l’endroit où commencèrent en avril 1943 les affrontements entre combattants juifs et soldats allemands lors du soulèvement du ghetto de Varsovie. Au centre du relief, on retrouve la statue de Mordechaj Anielewicz, lui qui a dirigé le soulèvement des Juifs.
En route pour le musée Luis Perlotti
Le parc est immense et nous aurions aimé en faire le tour, mais nous souhaitons aussi visiter le musée Luis Perlotti avant de dîner.
Nous sortons du parc et prenons l’ avenida Díaz Vélez, puis nous tournons à gauche sur l’avenida Acoyte.
C’est très nuageux et fort humide.
Nous arrivons sur l’avenida Rivadavia, là où il y a des stations de subte. Nous cherchons la calle Pujol, sur laquelle se situe le musée Luis Perlotti. Nous nous informons à plusieurs personnes, ce qui nous occasionne de nombreux détours… sans nous permettre de trouver ladite rue. Nous sommes un peu découragés!
Photo ci-dessus : En cours de route nous croisons une murale encadrant un restaurant. Superbe!
Finalement, il est 12 h 45 lorsque nous trouvons la calle Pujol… et arrivons au museo Luis Perlotti.
Nous sommes exténués et affamés… et il n’y a aucun restaurant dans les alentours! Nous allons devoir visiter le musée avant de dîner.
Nous entrons. C’est gratuit aujourd’hui, en fait c’est gratuit tous les mercredis!
Le musée a pour mission première de promouvoir et de diffuser le travail artistique de Luis Perlotti (1890-1969). Mais, l’on y présente également des œuvres d’autres artistes.
Luis Perlotti voulait que son atelier et sa maison deviennent un musée. Dès qu’il fit l’acquisition de la propriété de la rue Pujol, en 1948, il commença à réaménager les lieux pour en faire un musée.
Dès nos premiers pas dans le musée, nous constatons qu’il y a une quantité phénoménale de sculptures. Des bustes, des sculptures sur pied, des sculptures en rectangle, des mosaïques. Plusieurs sculptures sont placées sur les murs… comme s’il s’agissait de toiles!
Photo ci-dessus : « La Garganta del Diablo », superbe relief de Luis Perlotti, une œuvre datant de 1943.
Nous sommes dans une salle affichant des œuvres de différents artistes… des pièces qui sont à vendre comme cette sculpture intitulée Sacrificio de Ricardo Donati.
Photo ci-dessus : « Sacrificio », « Le sacrifice » de Ricardo Donati, un artiste né en 1960.
Mais, nous revenons rapidement à des œuvres du maître des lieux, Luis Perlotti.
Photos ci-dessus : Un marbre intitulé « Gacelas ».
Photo ci-dessus : Une œuvre colorée.
Photo ci-dessus : « Baille criollo », « Danse créole », œuvre de 1962 de Luis Perlotti.
Photo ci-dessus : Une autre œuvre consacrée à la danse. Elle est titrée « La refalosa » et comme la précédente elle date de 1962. La refalosa est une danse sud-américaine.
Photo ci-dessus : « Despertar de la raza », « L’éveil de la race », une sculpture de 1939 de Luis Perlotti.
Photo ci-dessus : Un bronze de Perlotti intitulé « Flor de Irupe », Fleur d’irupé.
Photo ci-dessus : Une femme sortant d’une coquille!
Nous arrivons devant deux tableaux que nous connaissons bien maintenant. Deux œuvres de Benito Quinquela Martín.
Photos ci-dessus : La première est intitulée « Bajo el puente », « Sous le pont », la deuxième est « Barcos y ciudad gris », « Bateaux et ville grise », deux œuvres de Benito Quinquela Martín datant de 1948.
Photo ci-dessus : Et tout près une photo des deux artistes Benito Quinquela Martín et Luis Perlotti.
Photo ci-dessus : Une autre belle sculpture présentée comme une toile.
Nous montons à l’étage et arrivons devant un montage impressionnant. Il s’agit d’un arrangement réalisé par Juan Carlos Ferraro traitant du tango. L’œuvre est intitulée El último farol, ce qui signifie « Le dernier réverbère ».
Photos ci-dessus : Bel arrangement mettant en vedette une statue de Carlos Gardel réalisée par Juan Carlos Ferraro. Derrière la statue de Gardel, il y a un panneau bleu en trois sections qui donne un effet de profondeur. Cet arrière-plan est de Luis Perlotti.
Photos ci-dessus : L’œuvre est entourée de quatre magnifiques réverbères.
Photos ci-dessus : Un personnage joue de l’accordéon, il s’agit d’Aníbal Troilo, tandis qu’un autre s’exécute au piano, Osvaldo Pedro Pugliese, deux autres grands musiciens de tango en Argentine. Les deux sculptures sont de Juan Carlos Ferraro.
Photos ci-dessus : Et les paroles accompagnées des partitions de deux chansons populaires : la « Cumparsita » de Matos Rodriguez et « Por una Cabeza » de Carlos Gardel. Nous avons d’ailleurs parlé de cette dernière dans notre dernier texte.
Le tout constitue un très bel ensemble.
Photo ci-dessus : « Memorias Vivas », « Souvenirs vivants », de Mariela Monica Montes, une artiste née en 1974.
Photo ci-dessus : « Sin pie ni cabeza » », « Sans pied ni tête », de Marta Ballesteros, une jeune artiste argentine.
Photo ci-dessus : « Reforma a la Patria », une œuvre de 1950 de Luis Perlotti.
Photo ci-dessus : « Ayer y hoy », « Hier et aujourd’hui », de Norma Mauad.
Photo ci-dessus : Une magnifique « toile » en céramique de Luis Perlotti.
Photos ci-dessus : Un buste que Luis Perlotti a réalisé de lui-même en 1958.
Photo ci-dessus : Un buste en marbre blanc représentant Filomena Bianco, la femme qu’épousa Luis Perlotti en 1949.
Photo ci-dessus : Finalement un buste de la mère de l’artiste, l’œuvre est intitulée « Madre ».
Luis Perlotti est décédé le 25 janvier 1969 à Punta del Este en Uruguay… dans un accident de voiture. Il était âgé de 78 ans.
Son testament précisait qu’il faisait don de sa maison et de tout ce qu’elle contient de patrimoine artistique à la ville de Buenos Aires.
Nous sortons à 13 h 30 et nous nous mettons résolument à la recherche d’un restaurant.
À suivre…
Visite du musée Carlos Gardel!
Photo ci-dessus : Une affiche de rue annonçant le « Musée Carlos Gardel »
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Bibliographie
Atlas en fiches, Buenos Aires, Éditions Atlas, 2008;
Cartoville - Buenos Aires, Guides Gallimard, 2014;
Buenos Aires, Le petit futé, 2014, 360 pages;
Encyclopédie libre Wikipédia, Argentine, Buenos Aires, Plaza de Mayo, Casa Rosada, et plusieurs autres pages;
Escale à Buenos Aires, Ulysse, 2014, 176 pages.
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