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Stéphanie Savoie retire masque et jambières

Revue de presse

Benoît Rioux, Agence QMI, le 13 novembre 2015

Stéphanie Savoie

Après plus de deux décennies à jouer au baseball, la Québécoise Stéphanie Savoie a décidé de ranger son masque, son plastron et ses jambières.

Somme toute, Savoie aura été au baseball féminin ce qu'est Russell Martin chez les hommes. Efficace derrière le marbre, elle étonnait également avec son puissant coup de bâton. Définitivement, elle constitue la meilleure receveuse formée dans l'histoire du Québec.

Photo ci-dessus : Stéphanie Savoie félicite une coéquipière lors des Jeux panaméricains tenus en juillet, à Toronto. (Photo Tom Szczerbowski/USA Today Sports)

«Quand tu avais Stéphanie sur le terrain, tu savais que les choses allaient bien aller en défensive, a noté son ancien entraîneur André Lachance, qui l'a dirigée sur la scène internationale. Sa force physique et sa puissance faisaient d'elle une athlète redoutable pour ses adversaires.»

À deux reprises, l'athlète a été nommée sur l'équipe d'étoiles de la Coupe du monde de baseball féminin. En 2012 et en 2014, la meilleure joueuse de la planète derrière le marbre, c'était la «p'tite catcheuse» de La Pocatière.

Après la première fois, c'était signe qu'elle avait connu un extraordinaire tournoi, avec une moyenne au bâton de ,520. Mais en doublant l'exploit, elle a prouvé que c'était tout sauf le fruit du hasard. En plus de bien frapper, elle avait pincé six adversaires en tentative de vol.

UNE BALLE EXPÉDIÉE LOIN, LOIN, LOIN
À travers tous ces élans effectués, Lachance se rappelle particulièrement d'une certaine claque réussie par Savoie au Stade Latinoamericano, à La Havane, lors d'un match préparatoire avec l'équipe canadienne en 2012.

«La balle avait fait juste un bond avant de toucher la clôture, a-t-il décrit. Dans un stade professionnel, faut le faire. Quand on se voit, on s'en parle encore aujourd'hui.»

En plus de jouer à Cuba, Savoie aura pratiqué son art un peu partout au Canada, mais aussi, dans différentes compétitions, aux États-Unis, au Venezuela et au Japon.

«J'ai vécu des super belles années, a elle-même résumé Savoie. Mais depuis un an ou deux, je sentais que la passion s'en allait un peu. Le temps était venu pour moi de laisser la place aux plus jeunes qui poussent.»

REDONNER AUX AUTRES
Âgée de 26 ans, Savoie travaille justement avec des athlètes en devenir au Collège Saint-Bernard, à Drummondville, où un programme sports-études est offert. Parmi les autres raisons ayant guidé sa décision d'arrêter le baseball, elle mentionne un désir de pratiquer d'autres activités, comme le dek hockey, et l'intention de fonder une famille, éventuellement.

«Je joue au baseball depuis j'ai 4 ans, a indiqué Savoie, qui a évolué avec les garçons jusqu'à l'adolescence. Disons qu'avec les Jeux panaméricains à Toronto [l'été dernier], je trouvais que ça finissait bien. C'est sûr qu'on aurait aimé remporté l'or, mais on a quand même bien fait avec la médaille d'argent. C'était un événement historique. C'était la première fois que le baseball féminin était présenté aux Jeux panaméricains et je vais toujours pouvoir dire que j'ai fait partie de cette équipe-là.»

Au fil des ans, Savoie a aussi contribué à une médaille d'argent de l'équipe canadienne à la Coupe du monde de 2008, au Japon, et à une troisième place en 2012, devant une foule partisane, à Edmonton.

Si le baseball ne l'a pas rendue millionnaire, Savoie laisse derrière elle une expérience des plus enrichissantes, mais aussi un sillon que pourront désormais emprunter d'autres jeunes filles du Québec.

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UN VOYAGE MARQUANT
Une carrière de joueuse de baseball à l'international vient avec son lot d'anecdotes savoureuses, mais aucun voyage n'a été plus marquant pour Stéphanie Savoie que celui effectué au Venezuela, en 2010.

Entre deux matchs, elle se trouvait dans un centre commercial avec des coéquipières quand la nouvelle est tombée: une participante à la Coupe du monde de baseball venait de se faire tirer dessus. Comme ça, bêtement, une balle de fusil dans le mollet.

«Disons que ç'a été des semaines marquantes dans ma vie autant négativement que positivement, a indiqué Savoie. J'en parle et j'en ai encore des frissons. L'expérience a été traumatisante, mais en même temps, ça m'a fait grandir comme personne. Ça m'a appris à mettre les choses en perspective.»

La vie semble parfois bien fragile. Heureusement, la victime Cheuk Woon Yee Sinny, de Hong Kong, s'en était sortie avec une simple blessure. Au terme ce match écourté contre la formation néerlandaise, une enquête avait conclu qu'il s'agissait d'un accident, d'une balle perdue.

«C'était stressant, pas seulement l'idée de devoir aller à nouveau sur le terrain, mais nous étions stressées juste d'être à l'hôtel», a rappelé Savoie.

Suspendue pendant quelques jours, la Coupe du monde avait ensuite été déplacée de Caracas à Maracay. L'objectif, plus ou moins réussi, était de calmer les participantes. La formation de Hong Kong, pour sa part, avait déjà choisi de rentrer à la maison.

Sans doute, Savoie garde plus précieusement d'autres souvenirs de différents voyages.

«Au Japon, nous avons toujours été bien accueillies, a-t-elle souligné. Nous étions reçues comme si, culturellement, on faisait partie des leurs.»

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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