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Art public Montréal – « La vélocité des lieux »!

Texte et photos de Jacques Lanciault

Voici le 1er d’une série de reportages sur des œuvres d’art que l’on retrouve dans les rues, sur les murs, devant les édifices et dans les parcs de la région métropolitaine… sans pour autant que nous en profitions vraiment !

Vélocité des lieux, Montréal-Nord, Québec

Laval, Québec, lundi 28 septembre 2015 – De retour d’un périple à Philadelphie où nous avons admiré un nombre incalculable d’œuvres d’art essaimées aux quatre coins de la ville, nous nous sommes interrogés à savoir si la région métropolitaine était aussi généreuse en cette matière! De simples promenades à Montréal et à Laval nous permettent de constater la richesse du patrimoine artistique de chez nous... sans qu’il faille être ailleurs pour apprécier l’art public.

Au fil des prochains jours, des prochaines semaines, voire des prochains mois, nous allons tenter de découvrir et de partager avec vous ces œuvres de chez nous que bien souvent nous ne voyons pas !

La première que nous présentons est, contrairement à bien d’autres, difficile à rater… tellement elle est imposante. Il s’agit d’une « grande roue » sise à l’entrée du pont Pie IX, soit à l’angle des boulevards Henri-Bourassa et Pie IX. L’œuvre réalisée par BGL, Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière, a été baptisée « La vélocité des lieux ».

Photo ci-dessus : «La vélocité des lieux », une grande roue, comme celle que l’on retrouve dans les fêtes foraines, haute de 60 pieds, affiche en lieu et place de ses traditionnelles cabines des silhouettes d’autobus !

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Vélocité des lieux, Montréal-Nord, Québec

Photo ci-dessus : Et effectivement, en y regardant de plus près, on voit bel et bien des autobus!

Vélocité des lieux, Montréal-Nord, Québec

Photo ci-dessus : Et même si à première vue on ne le constate pas, la vélocité des lieux est agréablement colorée!

Vélocité des lieux, Montréal-Nord, Québec

Photo ci-dessus : En regardant bien, on peut même y apercevoir les sièges pour les passagers!

Vélocité des lieux, Montréal-Nord, Québec

Photo ci-dessus : Vue du dessous la « grande roue » toute d’acier galvanisé et inoxydable, d’aluminium et de plexiglas !

Vélocité des lieux, Montréal-Nord, Québec

Photo ci-dessus : Dans le petit parc situé de l’autre côté du boulevard Henri-Bourassa, la Ville de Montréal a installé quelques panneaux informatifs sur l’œuvre. Intéressant.

Vélocité des lieux, Montréal-Nord, Québec

Photo ci-dessus : Prochaine étape… y retourner à la tombée de la nuit, alors que « La vélocité des lieux » est illuminé !

Voici un texte publié dans le quotidien Le Devoir relativement à cette œuvre :

BGL à Montréal-Nord, une oeuvre phare pour la ville

Jérôme Delgado, collaborateur, Le Devoir, le 19 septembre 2015

Les trois plus célèbres lettres de l’art contemporain québécois, de et du Québec, ont désormais une place sous le ciel de Montréal. Toute une place : l’immense sculpture en forme de grande roue que BGL a fait ériger pendant l’été s’offre en porte d’entrée au nord de la ville, au croisement des artères Henri-Bourassa et Pie-IX. Impossible de la louper.

L’oeuvre La vélocité des lieux, qui sera inaugurée samedi, découle d’un concours d’art public lié à un vaste plan de réaménagement urbain, visant à rendre ce secteur de Montréal-Nord plus convivial. Un concours d’une rare ampleur au Québec, par son budget (1,1 million de dollars), son caractère national (coast to coast), sa sélection à plusieurs étapes (5 demi-finalistes, 3 finalistes).

Rencontré à une semaine de l’inauguration, BGL (Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère, Nicolas Laverdière) n’a pas caché ses motivations. La franchise est une des caractéristiques du trio, sorte de contrepoids à son esthétique ancrée dans l’illusion.

Qu’est-ce qui attirait dans ce concours ? « Le budget, répond sans hésitation une des têtes de BGL. L’enjeu était super intéressant. Tu as un million pour faire une oeuvre signalétique. »

« C’est gros, reconnaissent-ils d’une même voix, et [la ville] voulait une grosse oeuvre.[Nous], on a injecté [l’argent] dans la sous-traitance. Il nous reste un petit montant, appréciable, mais on n’en sort pas riches. »

En 2016, BGL fêtera ses vingt ans. L’histoire d’amitié et de fidélité se poursuit depuis les bancs de l’Université Laval et ne cesse d’amener le trio là où il n’est pas allé. Ce sont d’abord des installations iconoclastes, éphémères, sinon fragiles, et critiques de la société de consommation qui ont fait sa renommée. Puis, BGL s’est incrusté dans le marché de l’art, par des associations avec les galeries Parisian Laundry, à Montréal, et Diaz Contemporary, à Toronto, qui perdurent.

En 2015, ce fut la totale, avec trois oeuvres monumentales, issues de trois concours :Canadassimo, à la Biennale de Venise, Vélocité de l’eau, devant le complexe aquatique des Jeux panaméricains de Toronto, puis cette Vélocité des lieux. L’apparence de tout rafler est trompeuse : ils ont perdu plus souvent qu’à leur tour, au point où ils admettent du bout des lèvres que « les concours, c’est de la marde ».

« Chaque fois qu’on propose un projet, que l’on trouve beau, on nous demande quel est le lien avec le contexte. On répond chaque fois : “Aucun, c’est beau.” Automatiquement éliminés. »

Le hasard de la roue
Plus près de la carte blanche que de la commande précise et rigide, le concours pour Montréal-Nord aura convenu au collectif. Si le processus de création l’a fait passer par« six mois de tergiversations » et « deux, trois maquettes », BGL confie n’avoir cédé à aucun compromis et remercie ses collaborateurs, notamment les ingénieurs Boris Dempsey et Paul Duchaine, de l’avoir accompagné.

L’univers de la fête foraine et du divertissement, souvent égratigné par BGL (duManège de 2002 au Carrousel de 2012), a permis de répondre à la seule exigence : l’oeuvre devait atteindre 60 pieds de haut — La vélocité des lieux en fait 65. Le contexte d’installation de la sculpture, un carrefour « extrêmement bruyant »redessiné pour le bien du transport en commun, a inspiré le motif du bus. La grande roue est formée du squelette de cinq d’entre eux.

« Dans le briefing qu’on a eu, on nous disait qu’il y aurait plein d’autobus. Ils sont restés dans l’air. On met en sculpture le flux de la circulation. »

Les trois comparses sont fort heureux de leurs trouvailles, notamment de celle-ci : les bus sont à la queue leu leu — « la densité du trafic », commentent-ils —, et s’ils tiennent en cercle, c’est grâce à une roue et à ses rayons sortis tout droit d’un vélo surdimensionné. « C’est le hasard de la création qui nous a amenés à la roue », confient-ils.

« L’ingénieur, il tripait. La roue, c’est fort ! se souvient un membre de BGL. On venait de résoudre ses problèmes. »

« La roue, insiste un autre, c’est une sacrée invention. »

« Enlève la roue, du jour au lendemain, et c’est malade. Tu ne vas plus à Montréal-Nord. Tu ne prends plus l’avion. Rien », conclut le troisième équipier, sous les éclats de rire du reste de la table.

Le concours à deux étapes a aussi bénéficié à BGL. Les commentaires du jury l’ont poussé à remplacer la peinture (condamnée à une courte vie) par des objets jaunes, oranges et verts (réflecteurs et vitraux). Un choix judicieux : le soleil fait briller la sculpture.

La vélocité des lieux n’est pas la première sculpture publique de BGL à Montréal — la Maison symphonique possède l’installation C’est sûrement des Québécois qui ont fait ça. Mais par son emplacement, cette nouvelle oeuvre, la première de BGL à intégrer la Collection d’art public municipale, joue les pièces emblématiques. Elle s’offre en pendant à L’homme de Calder, à l’extrémité sud de la ville, ainsi, bien sûr, qu’aux manèges de La Ronde. Elle est, aussi, ce monument phare que plusieurs voix réclamaient sur l’île. N’en déplaise à Alexandre Taillefer, elle a pris forme loin du centre-ville. Et pourquoi

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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