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Juin/15
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Le Musée « The Barnes Foundation », une véritable caverne d’Ali Baba!

Textes et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 25e d’une série de reportages relatifs à un beau périple de dix jours à Philadelphie au printemps 2015!

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Philadelphie, Pennsylvanie, États-Unis, lundi 1er juin 2015 - Depuis déjà sept jours nous arpentons les rues de la ville de l’Amour fraternel, Philadelphie. Une ville fantastique que les touristes oublient souvent au profit de New York, Washington, Chicago, Los Angeles et même Las Vegas. Pourtant, la richesse culturelle de Philadelphie se compare plus qu’avantageusement à celle de New York.

Ce matin, nous découvrons un autre musée, celui de la Barnes Foundation… un musée exceptionnel, tant par la richesse inouïe de sa collection que par la façon si peu orthodoxe que les œuvres sont présentées! Une de nos belles découvertes à Philadelphie!

Photo ci-dessus : L’édifice qui abrite depuis 2012 la collection de la « Barnes Foundation » est moderne et épuré et si son extérieur est superbement aménagé, mais c’est à l’intérieur que se cache la véritable caverne d’Ali Baba!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Il est 8 h 45 ce matin, lorsque nous sortons de l’appartement que nous avons loué dans le quartier Queen Village de Philadelphie. Au programme pour notre matinée, visite d’un musée, celui de la Barnes Foundation qui prend place depuis 2012 dans un tout nouvel édifice situé sur le Benjamin Franklin Parkway, tout près du Musée Rodin que nous avons visité plus tôt cette semaine.

Le ciel est gris, mais il ne pleut pas, lorsque nous prenons la direction de l’arrêt d’autobus situé à l’angle de la rue Market et de la 5e rue, un endroit que nous commençons à bien connaître. Rien ne presse ce matin, le musée n’ouvre ses portes qu’à 10 heures. Ainsi, nous grimpons dans l’autobus du circuit 38 de 9 h 23.

Après un court trajet, nous descendons au croisement du Benjamin Franklin Parkway et de la 21e rue… directement devant l’édifice de la Barnes Foundation.

La bâtisse est moderne et très belle. Assez curieusement, le secteur est pratiquement désert. Pourtant, l’endroit est magnifiquement aménagé et le musée est de renommée internationale. Tous les guides de voyages que nous avons consultés lors de la préparation de notre périple ainsi que les articles que nous avons lus ne tarissaient pas d’éloges à son endroit.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photos ci-dessus : L’édifice qui abrite maintenant la collection de la « Barnes Foundation » est vaste et moderne et son extérieur est superbement aménagé.

Nous entrons. Il nous en coûte 20 $ É.-U. par personne, et cela tient compte de coupons-rabais de 2$ par personne que Céline a dénichés dans une revue touristique. Toutefois, le prix comprend des audioguides en français... de style iPod!

Nous devons déposer tous nos sacs au vestiaire, incluant le sac à main de Céline. On lui remet un sac de plastique pour son portefeuille, un sac qu’elle peut porter en bandoulière.

Évidemment, vous aurez sans doute compris que la prise de photos est interdite.

Nous entrons dans la salle principale à 10 h 10. Dès que Céline sort son stylo et son carnet pour prendre des notes, un agent de sécurité s’approche d’elle délicatement pour lui mentionner que les stylos sont interdits! Il lui remet un tout petit crayon à mine de plomb.

La salle n’est pas particulièrement grande. Les œuvres sont accrochées aux quatre murs de la pièce, le tout de façon très symétrique. Au centre, deux grands bancs permettent aux visiteurs de s’asseoir pour admirer les tableaux…

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : Une des salles d’exposition du musée de la « Barnes Foundation », celle-ci un peu plus grande que les autres. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Nous remarquons pratiquement dès notre entrée dans la salle qu’il n’y a aucune affiche près des tableaux nous présentant les œuvres… titre de l’œuvre, nom de l’auteur, date de réalisation et explications! Rien.

Cette situation, avouons-le, nous a troublés et cela a dû se voir sur nos visages, car le même agent de sécurité qui avait remis un crayon à Céline s’approche et lui remet un catalogue des oeuvres présenté dans cette salle. Ceux-ci sont remisés au centre de la pièce sur une étagère partie prenante de l’agencement des bancs mentionnés ci-dessus… et cela sera ainsi dans toutes les pièces.

Rapidement, notre audioguide nous apprend que le musée abrite la collection de monsieur Albert C. Barnes (1872-1951), un riche pharmacien qui était un grand amateur d’art, notamment de la peinture européenne, française en particulier. Il a rassemblé une exceptionnelle collection de toiles d’impressionnistes et de post-impressionnistes, grâce, entre autres, aux conseils avisés du peintre américain William J. Glackens - que nous avons découvert à Fort Lauderdale l’hiver dernier -, à qui il confia la mission d’acheter pour lui en Europe.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : Le voici, le Dr Barnes, un portrait réalisé par l’artiste italien Giorgio de Chirico en 1926. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

D’ailleurs, lors de nos lectures visant la préparation de la rédaction de ce texte, l’encyclopédie libre « Wikipédia » nous a appris que la collection de la Barnes Foundation comptait… 181 toiles de Pierre-Auguste Renoir, 69 de Paul Cézanne, 59 d’Henri Matisse, 46 de Pablo Picasso, 21 de Chaim Soutine, 18 d’Henri Rousseau, 16 d’Amedeo Modigliani, 11 d’Edgar Degas, 7 de Vincent Van Gogh et 6 de Georges Seurat, ainsi que plusieurs autres d'auteurs classiques ou modernes, notamment des toiles de Giorgio de Chirico, Pierre Paul Rubens, Titien, Paul Gauguin, El Greco, Francisco Goya, Édouard Manet, Jean Hugo, Claude Monet, Maurice Utrillo, William J. Glackens, Charles Demuth et Maurice Prendergast!

La collection présente également divers objets, certains africains, d’autres provenant de l'ancienne Égypte ou issus des civilisations grecque et romaine, ainsi que des œuvres décoratives d'origine européenne et d'Amérique du Nord. Ceux-ci étaient destinés à meubler et décorer la villa de 23 pièces où monsieur Barnes conservait sa collection.

Dans son testament - celui-ci est décédé en 1951 -, le Dr Barnes avait spécifié les conditions de legs de sa collection et l’une d’elles précisait que les œuvres devaient demeurer présentées comme elles étaient agencées dans sa demeure.

Ainsi, lors de la construction de l’édifice actuel, cette condition a été respectée et toutes les salles, les 23 comme dans sa villa, ont été construites en respectant l’échelle et les proportions des salles antérieures!

Si les photos sont interdites dans le musée, elles foisonnent et sont de grande qualité sur Internet … et rien n’empêche de les utiliser, alors nous présentons ci-dessous quelques toiles que nous avons retrouvées parmi celles qui nous ont le plus touchées:

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : Vue globale de la salle 1. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

L’affichage des œuvres n’est ni chronologique ni par auteur. La symétrie, la similarité du sujet traité, les couleurs, la taille sont les critères qu’a utilisés le Dr Barnes pour disposer les œuvres.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : Voici un bel exemple de la disposition des œuvres dans les salles de la «Barnes Foundation»! (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Les joueurs de cartes », de Paul Cézanne. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Le linge », d’Édouard Manet. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Toilette de la baigneuse », de Pierre-Auguste Renoir. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Le Postier » (1889), de Vincent Van Gogh, une toile achetée par Williams Glackens pour Barnes à Paris en 1912. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Il y a aussi beaucoup d’objets décoratifs dans les salles et sur les murs, le tout disposé parmi les tableaux de façon à former des ensembles. Un très grand soin a été accordé à la disposition, c’est évident.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Avant le bain » (1875), une des premières œuvres de Pierre-Auguste Renoir. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « La femme aux bas blancs » (1864), Gustave Courbet. Une toile osée, réaliste. Courbet l’a peinte comme un porno soft… (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : La superbe salle 9. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Femme aux pigeons » (1860) de Gustave Courbet. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Madras rouge » (1907), Henri Matisse. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Nous entrons dans la salle numéro 16, une salle où plusieurs objets antiques sont présentés en vitrine… avec quelques tableaux.

La salle 17 est une toute petite salle avec des tableaux de petits formats.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « L’Ascète » (1903), Pablo Picasso. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photos ci-dessus : « Les Trois sœurs à la sculpture africaine » et « Les Trois sœurs sur fond gris » (1917) d’Henri Matisse. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Malheureusement, la pile de l’audio guide de Céline vient de rendre l’âme!

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Portrait de Béatrice Hastings » d’Amedeo Modigliani. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Le fumeur » de Vincent Van Gogh. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Groupe de danseuses » d’Edgar Degas. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Monsieur Loulou » de Paul Gauguin. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Girl in Green Turban » de William J. Glackens. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Notre audioguide nous apprend que l'artiste-peintre américain William Glackens admirait Renoir et que lui-même était considéré comme le « Renoir » américain. D’ailleurs, le Dr Barnes possédait plus de 70 tableaux de Glackens.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Passé et présent ou la Pensée philosophique » d’Henri Rousseau. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Apparitions de la Vierge à Saint Hyacinthe», une œuvre d’El Greco. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Le Pâtissier » de Chaim Soutine. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Le Broc » de Georges Braque. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Les Ribaudes » d’Honoré Daumier. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Saint Georges et le dragon » d’Odilon Redon. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Groupe de femmes » de Joan Miro. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Madame Monet, Camille au métier » de Claude Monet.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : « Idyl» de Maurice Brazil Prendergast. (Photo provenant du site Internet de The Barnes Fondation)

« L’ordre des choses »
Nous descendons au rez-de-chaussée où il y a une exposition temporaire intitulée « The order of things » présentée par les artistes Mark Dion, Judy Pfaff et Fred Wilson. Dès notre arrivée dans la salle d'exposition, une dame nous informe qu'ici les photos sont permises.

Pour nous, cela semble être de l’art plastique!

Il y a des objets sur le sol et sur les murs… de toutes les couleurs, des objets se référant souvent à la nature. D’ailleurs, un des murs est rempli d’objets de chasse et pêche.

Les artistes, en présentant leurs œuvres, ont voulu rendre hommage au Dr Barnes qui a choisi de présenter sa collection en ne tenant compte que de la beauté des ensembles qu’il créait dans chacune des pièces de sa maison.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Barnes Fondation, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photos ci-dessus : « L'ordre des choses » présente trois installations de grande dimension réalisées par des artistes de renommée internationale Mark Dion, Judy Pfaff, et Fred Wilson. Chacune de leurs œuvres est une réponse à la façon non conventionnelle qu’Albert Barnes a choisi d'afficher sa collection.

Nous sortons à 13 h 15 enchantés d’avoir découvert ce musée de grands classiques, dont les œuvres sont présentées de façon si peu classique!

En rétrospective, le fait de devoir identifier les oeuvres dans un catalogue nous a permis de mieux les apprécier. Toutefois, nous avons été chanceux, il n’y avait pas foule lors de notre visite. D’ailleurs, Céline a pu s’asseoir dans chacune des salles pouvant ainsi admirer les toiles confortablement… ce qui ne doit pas être possible lorsqu’il y a foule!

À suivre…
Un autre impressionnant musée, le « National Constitution Center »… le seul musée au pays destiné à la Constitution!

National Constitution Center, Philadelphie, Pennsylvanie, É.-U.

Photo ci-dessus : L’édifice du « National Constitution Center ».

Bibliographie
Escale à Philadelphie, Guide de voyage Ulysse, 2015, 160 pages;

Historic Philadelphia, Beckon Books, 2013, 168 pages;

Encyclopédie libre Wikipédia : Philadelphie, Pennsylvanie et des dizaines et des dizaines d'autres!

Remplis sous: É.-U. - Philadelphie, Voyages Mots clés:
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