Les Capitales pourraient aligner 4 Cubains en 2015

Revue de presse

Carl Tardif, Le Soleil, le 24 décembre 2014

Le 4 janvier, le président Michel Laplante et le gérant Patrick Scalabrini s'envoleront pour l'île communiste avec un groupe de 11 jeunes Québécois afin d'y tenir le premier camp de baseball organisé de concert avec la Fédération cubaine. En parallèle à cette démarche sportive, culturelle et touristique, les Capitales pourraient aussi connaître l'identité des joueurs qui s'aligneront avec eux dès la prochaine saison de la ligue Cam-Am.

Photo ci-dessus : Le voltigeur cubain Yuniesky Gurriel a de fortes chances de remettre l'uniforme des Capitales la saison prochaine, comme trois autres de ses compatriotes qui lui emboîteraient le pas. (PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, ERICK LABBÉ)

«Ça risque d'être vraiment gros. Il y a une forte possibilité pour que quatre joueurs cubains soient dans notre équipe en 2015, y compris Yuniesky [Gurriel] pour une deuxième année», indique Scalabrini, visiblement emballé par cette possibilité.

Selon lui, les joueurs susceptibles de débarquer à Québec possèdent un riche potentiel. En 2014, Gurriel a conservé une moyenne de ,321 (25 coups sûrs en 78 présences) en 30 matchs, lui qui en a raté quelques-uns pour cause de blessure. Sa présence avec les Capitales n'était peut-être que la pointe de l'iceberg de ce projet développé conjointement entre le club de baseball de Québec et les autorités cubaines, et ce, avant l'annonce d'une amorce de rapprochement avec les États-Unis. À Cuba, on semblait déjà de plus en plus enclin à permettre à certains joueurs d'évoluer à l'extérieur du pays.

«On parle de joueurs avec encore plus d'impact que "Yuni". À part quelques gros espoirs et ceux qui signeront au Japon, le bassin pour choisir est grand. Les autorités cubaines ont adoré l'expérience avec Yuniesky et ils nous proposent d'augmenter le nombre. Ils nous disent qu'ils sont fiers de ça, qu'ils sont prêts à nous envoyer d'autres joueurs de qualité. La décision leur appartient, mais lorsque la suggestion vient d'eux, c'est qu'ils semblent vraiment intéressés», relate le gérant.

Il partira donc pour Cuba avec une liste de noms dans l'espoir qu'on acceptera de les prêter aux Capitales en 2015. Au cours des prochains jours, les mises sous contrat pour le Japon - où joueront probablement les deux autres frères de Gurriel - seront complétées, ce qui lui permettra d'avoir encore une meilleure idée des joueurs disponibles.

«En octobre, nous sommes retournés à Cuba pour faire le bilan du séjour de Yuniesky à Québec et discuter des camps de l'hiver. J'y ai rencontré son père, Lourdes Gurriel, une légende, qui vient d'être embauché comme instructeur des frappeurs, au Japon. Il connaît tous les joueurs à Cuba, je vais sûrement avoir la chance de discuter à nouveau avec lui à leur sujet. "Yuni" nous dit que tout le monde veut venir à Québec, reste à voir si je pourrai avoir ceux que je veux.»

«Le meilleur disponible»
Pour l'heure, Scalabrini vise le «meilleur disponible», comme dans un repêchage. Il épluche depuis des semaines les alignements des clubs de la Série Nacional de Béisbol de Cuba et de l'équipe nationale. Son intérêt pointe surtout vers les joueurs de position, bien que l'inclusion d'un lanceur ne soit pas écartée.

Laplante et Scalabrini seront basés à Varadero pour cette première expérience d'une semaine du camp d'hiver avec la Fédération cubaine de baseball. Ils seront accompagnés par Mark Griffin, Karl Gélinas et Patrick Deschênes.

Un ami de Balbino au monticule
À défaut de Balbino Fuenmayor, les Capitales aligneront en 2015 l'un des amis de leur joueur par excellence en 2014. Le lanceur droitier Javier Avendano a accepté de se joindre à la formation québécoise après une saison éloignée du baseball affilié.

Sa venue, qui sera confirmée dès la réception du contrat, est le premier jalon d'une reconstruction qui s'annonce majeure. À ce jour, Patrick Scalabrini (photo) bâtit son club autour d'un noyau composé de Josué Peley, Jonathan Malo, Karl Gélinas, Matt Helms et Yuniesky Gurriel.

«Pour la première fois, j'ai le luxe d'avoir un poste de vétéran disponible. Par le passé, il était déjà réservé par loyauté à des joueurs qui voulaient revenir et nous devions dire non à des candidats de fort calibre», souligne celui qui dirige les Capitales depuis cinq ans.

Ces derniers mois, Scalabrini a fait l'acquisition du releveur droitier Derrick Miramontes et il mise aussi sur quelques bras déjà en place dans l'enclos. Mais il reste beaucoup à faire, notamment en raison de la promotion de Fuenmayor, des départs de Sébastien Boucher et de Mike Provencher à Ottawa et de la retraite d'Asif Shah. Après cinq championnats d'affilée de 2009 à 2013, les Capitales ont raté les séries en 2014.

«Je suis convaincu qu'on ne reverra pas Balbino ici parce qu'il est trop dominant depuis un an. Il est encore en feu au Venezuela», convenait le gérant à propos de celui qui a déjà frappé 10 circuits et produit 36 points avec les Caribes d'Anzoategui, dans la ligue d'hiver de son pays.

Fuenmayor, qui a signé avec les Royals de Kansas City pendant la Série mondiale, a contribué à l'embauche d'Avendano, un produit des Cards de St. Louis et des Blue Jays de Toronto qui présente un dossier de 27-16 en six saisons. Le partant de 24 ans montrait une moyenne de points mérités globale de 2,33 avec 411 retraits au bâton en 402,1 manches avant d'être libéré par Toronto en 2014.

«Il n'a pas joué dans l'affilié, la saison dernière, mais il présente de très bons chiffres. Il a le potentiel pour être notre troisième ou quatrième partant. J'avais vu son nom passer parmi les joueurs libérés, et lorsque j'ai réalisé qu'il avait déjà été le coéquipier de Balbino, j'en ai parlé avec lui et il m'a aidé.»

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault