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Retraite forcée pour Patrick D’Aoust

Revue de presse

Olivier Bossé, Le Soleil, le 9 décembre 2013

Patrick Daoust et Josué Peley(Québec) Depuis son dernier match, le 6 juillet, Patrick D'Aoust ne voulait pas prononcer le mot. Mais voilà que le receveur des Capitales se rend à l'évidence : l'heure de la retraite a bel et bien sonné.

Photo ci-dessus : Les Capitales pourraient perdre les receveurs Patrick D'Aoust (à gauche) et Josué Peley la saison prochaine, mais pour des raisons fort différentes. (Le Soleil, Erick Labbé)

«C'est pratiquement une retraite forcée», a confirmé l'athlète de 27 ans, hier, lors de l'une de ses rares visites hivernales au Stade municipal de Québec. La boutique soldait ses articles pour Noël. Il a acheté quatre tuques à pompon pour sa gang du baseball-études de Montréal.

D'Aoust a été victime de plusieurs commotions cérébrales durant sa carrière derrière le marbre. La dernière date de fin juin. «J'ai continué à jouer durant une semaine même si j'étais étourdi», admet-il.

«J'aurais peut-être dû arrêter de jouer avant [cette année]. Il faut arrêter de verser avant que le verre d'eau déborde», illustre D'Aoust. Sans pouvoir le mesurer précisément, il sent le décalage entre son état actuel et celui pré commotion. Et tout ce temps nécessaire pour effacer un contact à la tête d'une fraction de seconde qui se compte en mois ou en années.

Un départ préventif
«Je suis correct pour travailler, mais pas de là à me planter derrière une balle qui arrive à 95 mph tout en sachant qu'il y a un gars au troisième but qui pourrait venir me foncer dessus», résume l'ex-numéro 6, dont l'intensité au jeu a fait la force.

Il ne sautera pas sur un terrain de baseball comme joueur le printemps prochain. «Je deviens étourdi si je parle longtemps de façon soutenue à mes élèves», confie celui qui a neuf heures d'enseignement sans pause à son horaire de lundi. Il dirige sept équipes, quatre au sport-études et trois à sa propre école de baseball.

Il montre d'ailleurs aux futurs receveurs «comment se faire geler». Dès 10 ans, l'homme de 190 lb leur fonce dessus pour simuler une collision au marbre. Pas à pleine vapeur, et les jeunes tombent sur un matelas. Mais «je leur apprends à se protéger comme je ne l'ai pas appris», constate-t-il.

Jamais repêché, le produit junior des Cards de LaSalle a porté l'uniforme des Capitales durant six ans. Il a joué 303 matchs et obtenu 1090 apparitions au bâton en saison. Il a gagné cinq championnats de la ligue Can-Am.

De bons souvenirs
Ses meilleurs souvenirs sont cette journée paintball organisée et payée par Éric Gagné, en 2009; la fois où il a été champion de karting dans l'équipe; l'ovation reçue le 10 septembre dernier après avoir capté les tirs d'échauffement de Chris Cox; ou «juste la routine quotidienne de jouer aux cartes avec les gars dans le vestiaire et de dire des niaiseries».

Le 11 août 2011, il avait cogné le quatrième circuit d'affilée de son club dans une même manche, sa présence au bâton étant interrompue par une escarmouche quand le lanceur du New Jersey avait tenté de l'atteindre. «C'est mon exploit individuel le plus cool.»

Une semaine plus tôt, au New Jersey, D'Aoust avait encaissé un violent coup de coude de Kris Sanchez en pleine poire. «Je pense que c'est là que ç'a commencé, dans ma tête», laisse tomber celui qui avait été nommé joueur défensif par excellence de la ligue, cette année-là.

Il remercie les supporteurs des Capitales, «qui ne savent pas à quel point ils font vibrer les joueurs». «Cette ligue-là était faite pour moi. Il fallait que je me donne en ta pour rester parmi les meilleurs. Depuis que je suis ti-cul que je rêve de jouer en haut et pour moi, c'était mes ligues majeures», conclut D'Aoust, le sourire retrouvé.

Peley reste positif
«Si les Yankees offraient un contrat à Brian McCann, ça changerait tout», avait affirmé Josué Peley, il y a un mois, au sujet de l'intérêt que lui portait alors la glorieuse organisation du Bronx. Le richissime club de New York a depuis allongé 85 millions $ pour s'assurer les services de l'ancien receveur des Braves d'Atlanta pendant cinq ans.

Mais les Yankees ont aussi échangé leur receveur partant Chris Stewart aux Pirates de Pittsburgh, et un de leurs hommes masqués des ligues mineures, Ryan Baker, vient d'être suspendu 50 matchs pour avoir contrevenu à la politique antidopage.

L'éclaireur Mike Leuzinger avait convaincu les Pirates de repêcher Peley, en 2006, puis de l'embaucher, en 2007. Leuzinger travaille dorénavant pour les Yankees. Il a fait connaître son intérêt au joueur des Capitales de Québec, précisant le grand club avait utilisé quatre receveurs, la saison dernière.

Le Montréalais de 25 ans n'a encore rien de concret. Les assises hivernales du baseball majeur se tiennent à compter de lundi, à Orlando. Selon le gérant Patrick Scalabrini, son protégé pourrait recevoir un coup de téléphone d'ici une semaine. À la mi-octobre, Peley a été classé 21e meilleur espoir du baseball indépendant par le magazine Baseball America. Il était le seul receveur de ce top 25.

Depuis la fin de la saison, celui qui peut jouer à toutes les positions a soigné son pied, son dos et son épaule. Il a repris l'entraînement et recommencera à lancer et à frapper début janvier. «Mon plan, c'est d'être au meilleur de ma forme le 1er mars pour aller en Floride ou en Arizona», espérant au moins une invitation pour la Ligue des pamplemousses ou des cactus.

Sinon, le Vénézuélien d'origine reviendra à Québec en mai, avec le sourire. Dans l'idée de gagner un troisième championnat avec les Capitales dans son cas, l'équipe étant à la recherche d'un sixième titre consécutif.

Exploit qui s'annoncerait colossal si la ligue Can-Am et l'Association américaine tenaient des éliminatoires communes, comme le souhaitent les Capitales. Mais les gens de l'Association américaine ne sont pas chauds à l'idée, et tout porte à croire que les quatre clubs de la Can-Am seront encore livrés à eux-mêmes en septembre, avec une série finale entre les deux meilleures formations au classement.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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  1. Pat Daoust est un vrai de vrai!!! Sans le savoir immédiatement, tu as peut-être aidé un p’tit gars de chez nous à réaliser son rêve à lui. Merci pour ta précieuse collaboration et félicitations pour ta carrière!!!

  2. Quel bel exemple pour la relève. C’est un plaisir de l’entendre partagé ses expériences avec nos enfants. Il a su créer une belle complicité avec les joueurs. Sa passion pour le baseball est toujours là et ça paraît!

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