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Arezzo : La crucifixion de Cimabue et l’incroyable légende de la Vraie Croix! (1re partie)

Texte et photos de Céline et Jacques

Voici le 35e d’une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans « l’autre Italie » à l’automne 2012.

 Crucifix de Cimabue, Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Arezzo, Toscane, Italie, mercredi 24 octobre 2012 – C’est fou comme le temps file à toute allure. Il ne nous reste que cinq jours de visites à notre beau périple en Italie. Aujourd’hui, nous nous rendons à Arezzo en Toscane pour y visiter quelques églises et des chefs d’œuvres comme le crucifix de Cimabue et la série de fresques racontant la légende de la Vraie Croix! Wow, une matinée de découvertes inoubliables!

Photo ci-dessus : Le crucifix de Cimabue qui a fait la renommée de l’église de San Domenico.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Autre réveil aux aurores ce matin. En fait, le son strident du réveil se fait entendre dès 6 h 10, et ce, car nous devons grimper dans l’autocar tôt, afin que notre véhicule puisse prendre la route dès 8 heures.

Nous rejoignons donc les autres voyageurs de notre groupe à la réception de l'hôtel le «Brufani Palace», de Pérouse, dès 7 h 55, et ce, après avoir pris un excellent petit déjeuner, accompagné de café bien chaud, au restaurant de l’hôtel.

Malheureusement pour nous ce matin, le chauffeur de notre autocar est en retard et nous prenons finalement la route à destination d’Arezzo à 8 h 20.

Anne-Claire, guide locale à Pérouse, Ombrie, Italie.

Photo ci-dessus : Nous profitons de l’attente de l’arrivée du car qui doit nous mener de Pérouse à Arezzo pour faire connaissance avec notre guide locale pour Pérouse et la région, Anne-Claire, une joviale Française, plus que charmante.

Ce n’est pas très chaud ce matin. Le mercure indique 13 degrés Celsius. Le ciel est parsemé de nuages que le soleil perce à l’occasion.

En route pour Arezzo
La ville de Pérouse s’affiche encore, à cette période de l’année, avec une multitude de fleurs. D’ailleurs, les arbustes sont couverts de feuilles et les pelouses sont toujours bien vertes.

Avant de sortir de la ville, nous apercevons une grande place où l’on peut deviner sans trop de risque de se tromper que le monument central a été élevé en l’honneur de Garibaldi!

La ville d’Arezzo est située en Toscane, nous quittons donc la capitale de l’Ombrie et filons vers le nord-ouest pour revenir dans la région de nos dernières visites.

Nous apercevons le lac Trasimène, le lago di Trasimeno, « le plus grand lac intérieur du centre de l’Italie, le quatrième plus grand du pays », nous indique notre guide.

« C’est un endroit très romantique, ajoute-t-elle, surtout le soir lorsque le soleil se couche sur le lac. »

« Le nom Trasimeno provient de l’étrusque », nous informe notre guide. « Selon la légende, nous dit-elle, le lac a été formé par les larmes qu’a versées la nymphe Agilla lorsque son beau prince Trasimeno, le fils du roi étrusque Tirreno, a disparu. On raconte que lorsque le vent caresse les eaux du lac, on peut encore entendre la plainte mélancolique de la nymphe Agilla qui pleure à la recherche de son amant. »

Anne-Claire nous indique un village à notre droite. « Il s’agit du village de Tuoro, lui qui a été le théâtre de la bataille entre les Romains et les troupes carthaginoises d’Hannibal ».

« Hannibal était arrivé avec des éléphants - et des troupeaux de bœufs servant de nourriture à ses pachydermes - et avec une armée des plus hétéroclite », nous raconte notre guide. «Selon la légende, son armée s’étirait sur plus de 100 km.»

« Certes, il a gagné la bataille, nous lance-t-elle, mais 14 ans plus tard, il s’est suicidé pour ne pas être livré aux Romains. »

Notre guide attire notre attention sur un bâtiment sur notre gauche. « Il s’agit d’un édifice de la société viticole Antinori ! C’est l’entreprise qui a lancé les vins « super toscan » créés avec un cépage sangiovese. »

Nous sommes tout près de la ville de Cortone, une cité médiévale que nous visiterons plus tard aujourd’hui.

Anne-Claire nous indique une abbaye bénédictine au loin. « Il s’agit de l’abbaye Farneta où il y a un très beau musée paléontologique fondé par Don Sante Felice. Après avoir découvert des ossements provenant d’ancêtres de mammouths, il a créé son musée tout à côté de l’église du monastère… espérant ainsi attirer de nouveaux paroissiens. »

Il est 9 h 15 et nous filons sur l’autoroute du soleil.

« Les spécialités culinaires de la région, nous précise notre guide locale, sont le pigeon rôti farci aux truffes et la soupe d’anguilles. »

«D’ailleurs, nous raconte-t-elle, le pape Martin IV est mort à Pérouse après avoir mangé de la soupe d’anguilles »! Espérons que ce potage ne sera pas au menu d’un de nos repas!

Toujours à notre gauche, Anne-Claire nous indique un village nommé Monte San Savino. « Le pape Jules III était originaire de cette ville », ajoute-t-elle.

Arezzo
« Arrezo, nous informe encore notre guide, n’est pas une ville touristique, même si elle fut une des plus importantes villes de l’Étrurie, une cité construite sur deux collines au Ve siècle avant Jésus-Christ.

« Ici, l’industrie première est celle de l’or. C’est une orfèvrerie des plus importantes au monde, avec Vicence. Arezzo a d’ailleurs le monopole mondial des alliances de mariage. C’est le travail de l’or qui a enrichi la ville. »

La population d’Arezzo dépasse tout juste les 100 000 habitants.

« Nous y verrons l’église Saint-Dominique, la Chiesa di San Domenico, où se trouve le grand crucifix de Cimabue, une œuvre datant de 1265, la cathédrale Saint-Donat, le saint patron d’Arezzo, une église dont le clocher est pointu, nous arpenterons la Piazza Grande et nous aurons la chance d’admirer dans la basilique San Francesco des fresques illustrant « La légende de la vraie croix »! »

Nous y voilà. Nous descendons du car à 9 h 45.

Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Tout près de l’endroit où nous descendons de notre autocar, dans le terre-plein d’un carrefour giratoire, nous pouvons admirer cette magnifique statue! Elle y est certainement pour indiquer que la ville d’Arezzo est le théâtre de La Giostra del Saracino, une reconstitution historique médiévale majeure en Toscane.

Quelques pas suffisent pour que nous nous retrouvions devant les murailles de la ville d’Arezzo, elle dont les remparts datent du XIVe siècle.

Arezzo, Toscane, Italie.

Arezzo, Toscane, Italie.

Photos ci-dessus : Les impressionnantes fortifications de la ville d’Arezzo!

Nous avons une belle vue sur la haute vallée de l’Arno. Notre guide profite de l’occasion pour nous mentionner que le fleuve Arno coule sur 241 km. Il est le quatrième fleuve en importance en Italie.

Porte Saint-Blaise, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Nous entrons dans la vieille ville d’Arezzo par la porte Saint-Blaise.

Porte Saint-Blaise, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : J’en profite pour photographier une voyageuse de notre groupe en train justement d’immortaliser la porte Saint-Blaise.

Église de San Domenico
Nous arrivons devant l’église de San Domenico. Sa construction a commencé en 1275. Elle doit sa renommée à la présence en ses murs du crucifix de Cimabue.

Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : La façade de l’église San Domenico d’Arezzo.

Nous entrons.

L’église n’est constituée que d’une seule nef. Ses plafonds sont en poutre. C’est une petite église sans colonne.

Les murs sont recouverts de très vieilles fresques, dont nous apercevons des restes. Notre guide nous les explique dans le menu détail.

Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Photos ci-dessus : De fresques qui ont dû être superbes un jour.

Et voilà. Tout en haut de l’autel, il y a le fameux crucifix de Cimabue, récemment restauré.

« Il s’agit d’une œuvre de jeunesse de Cimabue. Elle a été reconstituée en 1917. D’ailleurs, ce n’est qu’au XXe siècle qu’elle a été attribuée à Cimabue, aucune documentation n’ayant été retracée en faisant état. Aujourd’hui, il est accepté par l’ensemble de la critique que le crucifix est de la main de l’artiste. À l’extrémité des deux bras du Christ, la Vierge Marie et Jean le baptiste prennent place. »

Crucifix de Cimabue, Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Le célèbre crucifix de Cimabue.

Nous croisons un père dominicain. Notre guide profite de l’occasion pour nous préciser que les Dominicains sont habillés en blanc et noir, tandis que les Franciscains endossent une bure brune.

Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Une autre fresque incomplète présente le « Mariage mystique de Sainte-Catherine ».

Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Église San Domenico, Arezzo, Toscane, Italie.

Photos ci-dessus : Une magnifique statue de Saint-Dominique avec un bas relief impressionnant.

Nous sortons.

Notre guide attire notre attention sur une colline. « C’est sur cette colline que Saint-François-d’Assise a reçu les stigmates. »

La Cattedrale di San Donato
Anne-Claire nous indique que nous nous rendrons maintenant à la cathédrale, un lieu de prière dédié à San Donato.

« La construction de la cathédrale a commencé en 1278, mais la façade date du début du XXe siècle », nous indique-t-elle.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : La façade de la « Cattedrale di San Donato ».

Nous entrons dans la cathédrale.

C’est une église gothique avec des arcs en ogive très pointus. « Elle a été rendue célèbre, nous précise notre guide, en raison de ses superbes vitraux « Renaissance italienne » réalisés par Guillaume de Marcillat au XVIe siècle, dans un style emprunté à Michel-Ange. »

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Les vitraux du duomo d’Arezzo.

Anne-Claire nous décrit les magnifiques vitraux.

Sur les voûtes, des scènes de l’Ancien Testament ont été peintes.

Nous entrons dans la chapelle de la madone du réconfort. Il y a un autel avec une autre représentantation de la crucifixion. Une très belle madone est bien en vue au-dessus de l’autel.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Une crucifixion entourée de fleurs, de fruits, de pénitents portant des cagoules… et tout au centre le crane d’Adam, l’ensemble en céramique datant de la fin du XVe siècle.

Nous sortons de la chapelle et nous voyons une autre jolie madone, cette fois-ci avec l’enfant Jésus dans ses bras. « Elle date du XIIIe », souligne notre guide.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : La Vierge à l’enfant.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photos ci-dessus : Il y a également une œuvre en marbre, une pièce selon nous beaucoup plus récente qui est très jolie. Notre guide ne la commente pas, ajoutant ainsi son silence aux nombreuses critiques que nous avons retrouvées sur la grande toile, des critiques regrettant la modernité et la laideur de la nouvelle œuvre et surtout son contraste excessif avec le style architectural de l'église.

Notre guide nous mène vers une fresque qui, avec les vitraux, fait la renommée de l’église. Il s’agit d’une représentation de Marie-Madeleine tenant le pot d’onguent avec laquelle elle a lavé les pieds du Christ.

« C’était la sainte la plus vénérée par les artistes du Moyen-Âge », nous souligne notre guide.

Sur la fresque de Piero della Francesca, une œuvre datant de 1459, Marie-Madeleine porte une robe à trois couleurs, rouge, blanc et vert. « Le rouge pour l’amour, le blanc pour la foi et le vert pour l’espérance », explique Anne-Claire, qui nous fait remarquer qu’il s’agit également des couleurs du drapeau italien.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Marie-Madeleine, comme l’imaginait Piero della Francesca en 1459.

Nous voyons le corps du pape Grégoire X dans une tombe en verre. Il est mort à Arezzo en 1276 et il a laissé sa fortune à la paroisse, ce qui a permis, entre autres, de lui construire une magnifique tombe.

Nous voyons un autel où se trouvent les ossements de l’évêque Saint-Donat, Guido Tarlati, mort en 1327. Il y a aussi son tombeau et un magnifique retable.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Retable décorant la tombe de l’évêque Guido Tarlati.

Nous sortons. Le soleil brille de tous ses feux et c’est plus chaud.

Anne-Claire nous indique, en face à la cathédrale, le palais communal et tout à côté le palais du département.

Palais communal, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Le palais communal d’Arezzo et son magnifique campanile.

Ferdinand de Médecis, Arezzo, Toscane, Italie.

Photo ci-dessus : Une statue de Ferdinand de Médicis… à deux pas de la cathédrale.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Cattedrale di San Donato, Arezzo, Toscane, Italie.

Photos ci-dessus : Nous marchons autour de l’église qui est superbe.

Nous passons devant la bibliothèque de la cité, dont la façade est recouverte de blasons d’anciennes familles.

Bibliothèque, Arezzo, Toscane, Italie.

Bibliothèque, Arezzo, Toscane, Italie.

Photos ci-dessus : La façade de la bibliothèque d’Arezzo et ses nombreux blasons.

À suivre…

Pour lire la suite, cliquez sur le lien suivant : Arezzo : La crucifixion de Cimabue et l’incroyable légende de la Vraie Croix! (2e partie)

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