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L’architecture étourdissante de la médiévale Piazza del Comune de Crémone!

Texte et photos de Céline et Jacques

Voici le 16e d'une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans « l’autre Italie » à l’automne 2012.

Cathédrale Santa Maria Assunta et son campanile, Crémone, Lombardie, Italie.

Lecce, Brindisi, Pouilles et Milan, Crémone, Lombardie, Italie, mardi, 16 octobre 2012 – Si la ville de Crémone en Lombardie est connue mondialement, c’est grâce à la musique, plus spécialement à ses luthiers qui de tout temps ont maintenu leur réputation d’être les meilleurs au monde. Mais, ne visiter Crémone que pour ses « violons », c’est rater une chance unique d’admirer une architecture fabuleuse datant du Moyen-Âge. L’ensemble qui regroupe la cathédrale, son campanile et son baptistère sur la Piazza del Comune est tout à fait remarquable!

Photo ci-dessus : La « Piazza del Comune » est le point d’orgue de notre visite à Crémone! Le duomo Santa Maria Assunta, la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, dont la construction a été entreprise en 1107, est le maître édifice d’un ensemble comprenant le campanile, une loggia pour s’y rendre, et le baptistère!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Descente du lit aux aurores ce matin, c’est-à-dire dès 5 heures! Et ce, parce que nous devons quitter notre hôtel à 6 h 15 pour nous rendre à l’aéroport de Brindisi d’où nous nous envolerons pour Milan!

Nous mettons la touche finale au bouclage de nos bagages et descendons à 5 h 45 pour le petit déjeuner, qui, loin d’être « une boîte à lunch », comme c’est habituellement le cas dans de telles circonstances, est un petit-déjeuner presque complet. En fait, seuls manquaient les croissants frais pour que nous ayons droit au même festin que lors des deux précédents matins! Un grand merci à nos hôtes de l’élégant « Risorgimento Resort » de Lecce.

Nous sortons de l’hôtel, sous la pluie, à 6 h 15, et nous marchons jusqu’au car qui prend la route de Brindisi et de son aéroport à peine cinq minutes plus tard.

Notre accompagnateur de Voyages Lambert, Jean-Marc Lechat, profite de ce trajet pour nous distribuer de la documentation relative aux Pouilles… et nos cartes d’embarquement, puisqu’il a eu la gentillesse de procéder à notre préenregistrement pour le vol!

Puis, il nous donne quelques précisions sur Brindisi, une ville comptant sur une population de 90 000 habitants, ce qui en fait la troisième ville en importance dans les Pouilles, après Bari et Tarente.

« Brindisi est un important port depuis les époques grecque et romaine. Ces dernières années, souligne-t-il, ont vu les touristes en faire une station balnéaire de premier plan dans les Pouilles. »

« C’est une ville moderne, dont l’économie repose sur des industries et des raffineries de pétrole! De son origine gréco-romaine, Brindisi, affiche très peu de vestiges, car ceux-ci sont toujours enfouis sous la ville actuelle, les fouilles ayant été restreintes, du moins pour le moment, au strict minimum. »

Jean-Marc nous informe qu’il a beaucoup plu ces derniers jours dans le nord de l’Europe, entre autres à Rome. Selon lui, le mauvais temps sera derrière nous lorsque nous débarquerons à Milan.

Nous arrivons à l’aéroport qui est situé au nord-ouest de Brindisi à 7 heures. Nous déposons nos bagages au comptoir d’Alitalia et passons les contrôles de sécurité rondement.

Alitalia procède à l’embarquement de notre vol, le 7108, à compter de 8 h 30.

L’aéroport de Brindisi est tout petit! Assez curieusement, nous constatons que les responsables du vol ne comptent pas les passagers électroniquement avant d’embarquer dans l’avion.

Après avoir présenté notre passeport à la barrière d’embarquement, nous marchons jusqu’à l’appareil et montons à bord. Heureusement, il ne pleut plus, il y a même quelques rayons de soleil.

L’embarquement est rapide, car le vol n’est pas complet. L’avion s’arrache ainsi à la gravité de la Terre une vingtaine de minutes plus tard. « Nous devrions être à Milan à 10 h 35 », nous indique le commandant de bord!

Peu avant de descendre du car, Jean-Marc nous avait précisé : « Il y a trois aéroports à Milan, Malpensa, Bergame-Orio al Serio et Linate. »

« C’est à celui de Linate que nous atterrirons, lui qui est consacré aux vols intérieurs. Nous sommes chanceux, car c’est celui qui est le plus près de la ville de Crémone où nous nous rendrons dès notre arrivée. »

Le vol est court et agréable. Du haut des airs, nous apercevons de petites criques le long de la côte des Pouilles… puis beaucoup de verdure.

Nous atterrissons à Milan avec quelque 15 minutes d’avance, à 10 h 20. Il fait un beau soleil, mais c’est un peu frais.

Nous récupérons rapidement les valises et nous marchons jusqu’à notre nouvel autocar, qui est plus moderne que celui mis à notre disposition dans les Pouilles.

Ce qui nous surprend le plus lorsque nous sortons de l’aéroport est la belle couleur verte qu’affiche la végétation… malgré la date avancée en octobre! La vue est hallucinante. Toute cette verdure et au loin les Alpes, dont les sommets sont enneigés!

Notre chauffeur se nomme Giovanni et il nous accompagnera jusqu’à la fin du voyage. Il est 11 heures lorsque son véhicule prend la route!

« Nous passerons les six prochains jours dans la plaine du Pô. Nous visiterons les villes de Crémone, Mantoue, Parme, Sabbioneta, Vicence, Ferrare et Bologne », nous lance Jean-Marc, alors que le car vient tout juste d’amorcer son trajet.

« Aujourd’hui, après notre visite de la belle ville de Crémone, nous filerons sur 70 kilomètres pour atteindre Mantoue où nous serons hébergés pour les trois prochaines nuits dans un petit hôtel familial, le Casa Poli! »

Nous constatons qu’il y a beaucoup d’eau dans les champs, résultat des fortes pluies dont nous a fait part notre accompagnateur en début de matinée.

Après nous avoir distribué un plan de la ville de Crémone parce que le dîner y sera libre dès notre arrivée, Jean-Marc nous dresse un bref portrait de la ville et de la région.

Crémone
« La ville de Crémone abrite un peu plus de 72 000 habitants. C’est une ville réputée pour la musique, l’opéra et ses nombreux luthiers, car après tout, c’est la patrie d’Antonio Giacomo Stradivari, dit Stradivarius », nous lance d’entrée de jeu notre accompagnateur verbomoteur.

« D’ailleurs, nous révèle-t-il, nous nous rendrons dans l’atelier d’un luthier d’origine française qui œuvre ici à Crémone depuis trois décennies. »

« Crémone est le siège d’un évêché et l’ensemble formé par la cathédrale, le baptistère, le campanile et la loggia, qui réunit la tour à la cathédrale, est tout ce qu’il y a de plus spectaculaire. »

« La gastronomie à Crémone et en Lombardie est idyllique! Le dessert typique est le nougat et nous aurons l’occasion d’en déguster, car plusieurs boutiques sises sur le chemin de notre promenade en offrent! »

« Dans la région de la Lombardie, les chefs concoctent également des spécialités culinaires telles une moutarde aux fruits confits, des saucissons à l’ail, des raviolis accompagnés d’une sauce à base de citrouille, etc. »

« Les fromages sont également très populaires, des fromages granuleux comme le parmesan, le mascarpone, le provolone! »

« Nous sommes dans la plaine du Pô, précise-t-il, une région très fertile qui couvre une partie importante du Piémont, de la Lombardie, de l'Émilie-Romagne et de la Vénétie. »

P.-S. — Souvent nos guides locaux parleront de plaine «padane» ou encore de région «padane», sachons que le mot «Pô» dérive d’une contraction du nom latin du fleuve, le Padus, d’où «padane» provient !

Nous traversons le Pô.

« Ici, le climat est de type continental, c’est-à-dire que les hivers sont froids, alors que le mercure peut descendre jusqu’à moins 10 et même moins 15 degrés Celsius, et les étés sont très chauds, avec beaucoup d’humidité. »

«Le vent pouvant être cinglant l’hiver, les femmes de la région aiment porter les fourrures…», poursuit Jean-Marc. Et ce, au grand dam de Brigitte Bardot pourrait-on ajouter!

Nous retraversons le Pô, qui est un fleuve très méandreux. C’est le plus important fleuve d’Italie. Il se déroule sur 652 kilomètres avant de se jeter dans la mer Adriatique.

Jean-Marc attire notre attention sur une ville au loin sur notre gauche. « C’est Crémone, dit-il. Elle est facilement reconnaissable en raison de son campanile, la plus haute tour médiévale au monde qui culmine à 112,7 mètres du sol. Pour arriver à son sommet, prévient notre accompagnateur nantais, il faut grimper 498 marches! »

« Notre chauffeur garera son véhicule dans un stationnement au centre-ville de Crémone », ajoute-t-il. « C’est de là que nous amorcerons notre promenade vers le quartier historique de la ville. »

Nous descendons du car à 12 h 10. Nous sommes sur la place de la Liberté. Il fait 15 degrés, il y a un peu de vent, mais le ciel est entièrement bleu!

Il est 12 h 30 lorsque nous arrivons sur la place centrale du quartier historique, là où nous ne pouvons qu’être ébahis devant la cathédrale et son campanile. C’est une zone entièrement piétonnière. Jean-Marc nous indique que le dîner est libre. Il nous fixe rendez-vous pour 14 heures, ici même, sur cette superbe place.

Nous marchons tranquillement dans la vieille ville. Il y a plusieurs terrasses et elles sont pratiquement toutes désertes. Jean-Marc, qui était tout près de nous, nous indique que Crémone, malgré ses trésors, n’est pas une ville touristique… « Les touristes s’arrêtent à Milan, puis filent vers Vérone, Venise ou encore Florence! »

Finalement, nous décidons de nous attabler sur une terrasse au soleil, la Cremonia della piazzetta. Nous y sommes très bien!

Jean-Marc se joint à nous. D’autres compagnons du groupe occupent des tables autour de nous.

Céline se contente d’un panini aux légumes et aux oeufs…, tandis que je me laisse tenter par un spaghetti carbonara! Nous commandons un litre de vin dit frizzante. Très agréable.

Bien repus, à 13 h 30 nous nous amusons à explorer les places environnantes. Nous croisons la Piazza della Pace, la Piazza Stradivari, avant de finalement aboutir sur la superbe Piazza del Comune, là où est justement notre lieu de rendez-vous!

Crémone, Lombardie, Italie.

Crémone, Lombardie, Italie.

Photos ci-dessus : Une magnifique tour et une belle statue sise sur la « Piazza della Pace » à Crémone.

Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Au-dessus des édifices, nous pouvons voir émerger le clocher… tout en haut du campanile de la cathédrale, lui que les locaux nomment « la Torrazzo »!

Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Des bâtiments en briques rouges qui contrastent avec les édifices en pierre des Pouilles.

Crémone, Lombardie, Italie.

Crémone, Lombardie, Italie.

Photos ci-dessus : Sur la « Piazza Stradivari », nous admirons cette statue de Stradivari et de son fils avec, à leurs pieds, leurs outils de travail. Une statue érigée en l’honneur du maître luthier de la cité.

Nous sommes quelques membres du groupe au centre de la grande place à observer, émerveillés, les édifices, lorsqu’un jeune homme s’approche de nous et se présente : « Je suis Mario, votre guide local pour cet après-midi! » Faut préciser… que nous sommes les seuls touristes sur la place, et qu’effectivement avec nos appareils photographiques… personne ne pourrait se méprendre sur notre statut.

Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Mario, notre guide local à Crémone, un Crémonais pur sang!

Finalement, à 14 heures, tous les membres du groupe nous ayant rejoints, Mario, après s’être présenté, amorce la visite.

« Devant nous, au centre, il y a la cathédrale, à sa gauche, le campanile et à droite le baptistère. Aujourd’hui, nous entrerons dans la cathédrale et nous visiterons le palais Ducal, tout juste derrière nous, où nous pourrons apprécier une belle collection de quatre-vingts violons appartenant à la ville. »

Le ciel bleu est magnifique, et sur cette grande place la luminosité est extraordinaire.

Campanile de la cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Le magnifique campanile de la cathédrale de Crémone, une tour médiévale surnommée « La Torrazzo ».

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : La cathédrale de Crémone, elle qui offre une combinaison des styles roman et gothique.

Baptistère de la cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : L’imposant baptistère octogonal de la cathédrale de Crémone.

Palazzo del Comune, Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Le « Palazzo del Comune », un édifice du XIIe siècle, abrite la collection de violons de la ville de Crémone.

« La ville de Crémone a quelque 2200 ans d’histoire », nous apprend Mario. « Elle a été fondée par les Romains. Avant, c’était une région marécageuse. »

«Même si les marécages ont été asséchés, Crémone est toujours très humide. Des enfants naissent ici souffrant de rhumatismes, et ce en raison de l’omniprésence de l’humidité l’été et du brouillard l’hiver. Le brouillard est parfois si opaque que l’on n’y voit rien à 20 centimètres.»

« Cette humidité est due à la présence de quatre fleuves autour de la ville : le Pô, l’Oglio, l’Adda et le Serio. »

« La Crémone que nous visitons aujourd’hui est celle qui a été construite du XIIe au XIIIe siècles. »

« La construction de la cathédrale, qui est le symbole religieux de la ville, a été commencée en 1107 et terminée 70 ans plus tard. »

« Elle est dédiée à Jésus-Christ, la lumière du monde. D’ailleurs, le soleil pénètre à l’intérieur de la cathédrale, l’illuminant jusqu’à la fin de la journée. »

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : La façade actuelle de la cathédrale de Crémone, qui date du XIIIe siècle, est en marbre de Vérone. Le reste du bâtiment est en briques rouges, comme toutes les autres constructions de Crémone.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Le portail principal de la cathédrale est en bois.

Campanile de la cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Le campanile s’élève à 112,5 mètres du sol. Il est vieux de 800 ans. C’est en 1280 que le sommet a été réalisé. On croit que la tour était celle du château de l’évêque. Le campanile n’est donc devenu le clocher de la cathédrale que bien après la construction de l’église.

Campanile de la cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : « L’horloge qui décore la “Torrazzo” date de 1587, elle affiche des signes du zodiaque. Elle fonctionne encore, mais il faut remonter quotidiennement le mécanisme à la main », précise notre guide local à Crémone ».

« Pour construire la façade de la cathédrale, nous signale Mario, les Crémonais ont fait venir du marbre de Vérone… ainsi que les ouvriers spécialisés pour le tailler, car les locaux ne savaient pas travailler le marbre. »

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Au-dessus du portail principal de la cathédrale, il y a une statue de la Vierge et de l’enfant Jésus. La Vierge y est représentée pour la première fois de l’histoire dans une position naturelle, c’est-à-dire qu’elle tourne son corps pour regarder son fils dans les yeux. La statue date de 1280.

À la gauche de la Vierge, la statue représente l’évêque Bernerio lui qui exerçait son ministère à Crémone lorsque la façade de la cathédrale a été érigée. À droite, l’autre statue est celle de Saint Hommebon, le saint patron des tailleurs! Un métier qui devait être très lucratif à l’époque, car il tient dans ses mains un sac pour transporter des pièces d’or !

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Des lions encadrent la porte d’entrée. Ils sont les gardiens de la cathédrale.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photos ci-dessus : Il y a deux tourelles entourant le fronton supérieur.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Devant la cathédrale, il y a une « loggia », qui date de 1550, elle joint l’église au campanile.

Le baptistère octogonal, qui date de 1167, compte trois entrées. Au Moyen-Âge, lors des baptêmes, une porte était réservée pour entrer et deux portes pour sortir. Deux murs sont en marbre et les autres en brique.

Nous contournons la cathédrale pour jeter un coup d’œil sur la façade nord, elle qui est de style gothique. Elle a été construite entre 1265 à 1280.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : La façade nord de la cathédrale de Crémone.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Deux statues décorent la façade nord de la cathédrale de Crémone, une d’un ange et l’autre de la Vierge.

Au-dessus de la porte d’entrée, le Christ y est entouré de ses douze apôtres, et là encore deux lions prennent place de chaque côté de la porte.

« Au XIIIe siècle, les pèlerins avaient le droit de dormir dans la cathédrale », nous spécifie Mario.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Une autre vue de l’ensemble.

L’intérieur de la cathédrale
Nous entrons dans la cathédrale.

Sur tout son pourtour, il y a des fresques représentant des scènes de la vie du Christ et de la Vierge. « Des fresques datant de 1506 », nous précise notre guide.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photos ci-dessus : L’abside de la cathédrale de Crémone avec une magnifique fresque du Christ pantocrator.

Il y a beaucoup de couleurs, de profondeur et d’espace.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Les colonnes dans la cathédrale de Crémone sont magistrales, grises et or.

« Cinq peintres travaillant de trois façons différentes se sont succédé ici en seulement six ans. Tant de philosophies différentes en si peu de temps demeure très étrange », juge notre guide.

« Toutefois, ajoute-t-il, il faut avouer que les œuvres affichent force, technique et tension. »

Sur ces cinq peintres, ou groupes de peintres, l’encyclopédie libre Wikipédia nous indique ce qui suit :

« Le premier artiste a été Boccaccio Boccaccino (Annonciation à Joachim et Jésus avec les docteurs). En 1506, il avait déjà peint une Rédemption des saints patrons de Crémone sur la voûte de l'abside.

Il a été remplacé par Giovanni Francesco Bembo (Épiphanie et Présentation au Temple) et Altobello Melone (Fuite en Égypte, Massacre des Innocents et les quatre premiers panneaux de la Passion du Christ), qui avaient tous les deux adopté un style moins classique.

Puis est arrivé Girolamo Romani, qui a peint ici quelques-uns de ses chefs-d'œuvre. Il est l’auteur des scènes de Jésus devant Pilate à Ecce Homo.

Les dernières scènes de la Passion ont été exécutées par Le Pordenone, qui était également responsable de la réalisation de la grande Crucifixion et de la Déposition.

Le complexe a été complété par Bernardino Gatti avec la Résurrection. »

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Cathédrale de Crémone, Lombardie, Italie.

Photos ci-dessus : Deux de ces œuvres!

Nous sortons à 16 h 25

Méli-mélo
Tout au long de notre journée, autant notre accompagnateur que notre guide local à Crémone nous ont fait part des faits saillants de l’histoire de la ville. Voici, ce qui nous a semblé important :

Celtes et Gaulois ont été les premiers habitants de Crémone, et ce, aussi tôt qu’au Ve siècle avant Jésus-Christ.

Toutefois, ce sont les Romains qui ont fondé la ville de Crémone, la première cité qu’ils érigeaient de l’autre côté du Pô, et ce, au IIIe siècle avant Jésus-Christ. C’est en 218 qu’ils ont fortifié la ville.

Le poète latin, Virgile, est né tout près de Crémone en 70 avant Jésus-Christ.

Autour des années 550, Crémone se retrouva sous le contrôle de l'Exarchat byzantin de Ravenne, mais elle tomba dès 603 aux mains des Lombards, eux qui ont donné leur nom à la région.

En 1093, la ville de Crémone rejoignit l'alliance de Mathilde de Toscane contre le Saint-Empire romain germanique.

En 1097, l’empereur allemand a nommé un évêque pour Crémone. Mal lui en prit, car les gens de Crémone, qui ne l’aimaient vraiment pas, ont réussi à le faire fuir. Après coup, ils ont élevé leur ville au rang de commune libre, effaçant toute trace du pouvoir précédent. Mais, cette situation eut pour conséquence que la Cité dû s’adresser aux royaumes environnants pour obtenir du soutien militaire lors de guerres subséquentes.

Au côté de l’empereur allemand, Crémone a participé à la destruction de Milan en 1180. Puis, elle a combattu avec d’autres villes contre l’empereur allemand.

En 1214 Crémone est prise par Frédéric II du Saint-Empire.

C’est une ville qui a été souvent pillée au cours des siècles.

Il y a eu de grandes guerres et de grandes rivalités pendant quelque deux siècles et demi. Des familles entières ont été décimées, comme celle de Roméo et Juliette.

C’était l’époque des alliances avec les guelfes, fidèles au pape, ou avec les gibelins, dévoués à l’empereur germanique.

Ces conflits meurtriers prirent fin dans les dernières années du XIIIe siècle, moment où apparurent les oligarchies des grandes familles Visconti, Sforza, Médicis et autre.

En 1414, Crémone passe sous la domination de Milan et elle perd alors une partie de ses richesses.

Lors de l’épidémie de peste de 1630, la population de la ville est passée de 80 000 à 13 000 habitants.

Aux XVIe et XVIIe siècles, la région est sous la coupe des Espagnols, tandis qu’au XVIIIe, c’est au tour des Autrichiens d’y régner en maître…, et ce, jusqu’à l’occupation napoléonienne au XIXe siècle.

Il y a peu d’immigrants à Crémone.

À suivre
Crémone, la ville du violon!

Stradivari, Crémone, Lombardie, Italie.

Photo ci-dessus : Une statue d’un maître luthier de Crémone.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, régions du nord et du Sud, Mezzogiorno, le Pô et les Apennins), Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, régions d’Italie, villes d’Italie et de nombreuses autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;

Les Pouilles, civilisation, art et histoire, Edizioni Kina Italia, 96 pages.

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