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Sublime, la lumière de fin de journée à Gallipoli

Texte et photos de Céline et Jacques

Voici le 13e d'une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans « l’autre Italie » à l’automne 2012.

Port de Gallipoli, Pouilles, Italie.

Otrante, Gallipoli, Lecce, Pouilles, Italie, dimanche, 14 octobre 2012 – Notre cinquième journée dans les Pouilles, cette région tout au sud de la péninsule italienne, aura été vécue sous le thème de l’eau! Tout d’abord en matinée, Otrante et son superbe littoral, Santa Cesarea Terme et ses villas balnéaires contemplant la mer Adriatique, puis Santa Maria di Leuca, la pointe de l’aiguille de la botte italienne, le point de fusion des mers Ionienne et Adriatique, et finalement Galipoli, sur le golfe de Tarente, une cité resplendissante sous la lumière du soleil sur son déclin!

Photos ci-dessus : Des terrasses installées sur les remparts de la ville… voici la vue réservée aux badauds!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Au terme de notre courte visite de Santa Maria di Leuca, nous reprenons la route à destination de Gallipoli, un charmant port de pêche situé sur le golfe de Tarente.

De l’extrémité de la péninsule salentine, nous devons rouler sur 46 km vers le nord-ouest pour atteindre Gallipoli. Notre arrêt d’aujourd’hui dans cette petite ville remplace l’excursion à Ostuni que nous avons ratée hier, par manque de temps.

Gallipoli, un nom qui vient du grec kalé polis signifiant « belle ville », est une cité d’origine messapienne qui fut vraisemblablement fondée vers le IIIe siècle avant Jésus-Christ.

Toutefois, comme la majorité des villes des Pouilles, elle a été tour à tour grecque, byzantine, normande, angevine, vénitienne et espagnole!

« Au Moyen-âge, nous précise Grazia, notre guide locale dans les Pouilles, Gallipoli était un carrefour achalandé en raison de son port et de son économie agricole. Sa production d’huile d’olive lui permit de devenir un important centre du commerce de l’huile de lampe! »

Puis elle ajoute : « En 1799, les nobles, fidèles à leur ville, se sont réfugiés dans le château-fort aragonais, érigé au XVe siècle, pour affronter les troupes de Napoléon. »

« Ce château, qui est actuellement en restauration, a été construit pour protéger la vieille ville, elle qui est située sur une petite île dans la mer Ionienne. C’est sur cet îlot que nous nous rendrons », enchaîne notre guide.

Nous arrivons dans la ville moderne à 16 h 30.

Il y a de nombreuses terrasses, toutes aussi bondées les unes que les autres. Au centre d’une grande place, il y a un marché d’antiquité où il y a foule. À gauche, il y a une ancienne fontaine, la Fontana Greca et face à nous un pont.

De l’autre côté du pont, en bordure de mer, nous voyons le château avec ses tours de l’époque angevine.

Nous traversons ce petit pont, « qui date du XVIIe siècle », précise Grazia, et nous voici dans la Gallipoli médiévale. Nous descendons du car et amorçons une petite promenade dans la vieille ville.

Nous passons sous le pont, où nous traversons un marché de poissons pratiquement désert en raison de l’heure avancée du jour. Les marchands qui sont encore présents offrent divers poissons et quantité de moules! « En matinée, souligne Grazia, ce marché est très animé. »

La lumière du soleil est éclatante sur la marina.

Port de Gallipoli, Pouilles, Italie.

Port de Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photos ci-dessus : Voici les premières images que nous offre d’elle, la jolie Gallipoli!

Les petites ruelles de la vieille ville sont piétonnières.

La cathédrale Sant’Agata
Nous arrivons devant la cathédrale de Gallipoli, elle qui est dédiée à Sainte-Agathe, une sainte qui est surtout vénérée à Catane en Sicile où elle protège les Siciliens des éruptions volcaniques de l’Etna.

L‘église est un joyau de l’architecture baroque apulienne. Sa façade, qui a été achevée en 1696, est un véritable chef-d’œuvre!

Toutefois, cette façade est particulièrement difficile à photographier, l’espace entre elle et l’édifice d’en face étant très restreint. Vivement un objectif grand-angle pour mon appareil photographique!

Cathédrale Sant’Agata, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Une façade en pierre calcaire comportant de nombreuses sculptures.

Cathédrale Sant’Agata, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Le photographe de l’encyclopédie libre « Wikipédia » a quant à lui contourné le problème!

Cathédrale Sant’Agata, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Des armoiries sur la porte d’entrée de la cathédrale Sainte-Agathe.

Cathédrale Sant’Agata, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Et cette magnifique sculpture sur la façade de l’église.

Nous y entrons.

Il y a des peintures au plafond qui est à caissons de bois doré, elles sont d’artistes locaux.

Cathédrale Sant’Agatha, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Le plafond au-dessus de la nef est magnifique. Des peintures y représentent des épisodes de la vie de Sainte-Agathe.

Dans une des chapelles de côté – elles sont au nombre de douze —, il y a une immense toile représentant le martyre de Sainte-Agathe, elle à qui on a coupé un sein!

Cathédrale Sant’Agata, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : L’encyclopédie libre Wikipédia relate ainsi le supplice de Sainte-Agathe : « Agathe était de Catane en Sicile. Dans son village, après qu’elle eut refusé les avances du pro consul, celui-ci la fit jeter en prison où elle fut torturée! Parmi les tortures qu'elle endura, on lui arracha les seins à l'aide de tenailles! Mais elle fut guérie de ses blessures par l'apôtre Pierre qui la visita en prison. D'autres tortures finirent par lui faire perdre la vie. Mais, son décès fut accompagné d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville! » La toile est une œuvre de Giovanni Andrea Coppola, un artiste local qui l’a réalisée en 1650.

Cathédrale Sant’Agata, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Il y a une très belle chaire en bois.

En avant, au-dessus du maître-autel, des échafaudages sont en place pour des rénovations.

Il y a plusieurs autres grands tableaux tout autour de l’église.

Et, comme dans toutes les églises que nous avons visitées dans les Pouilles, la cathédrale Sant’Agata affiche elle aussi des reliques d’un saint. Ici, on retrouve le crâne et quelques os de Saint-Just.

Nous sortons et poursuivons notre balade dans les petites ruelles.

Nous entrons dans une petite église de quartier, elle est sans nom, semble-t-il!

Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Les magnifiques affiches indiquant le nom des rues.

Finalement, nous nous retrouvons en bordure de mer sur une promenade qui se nomme : « Riviera ». Au loin, nous voyons un phare, «il est sur l’îlot San Andréa», nous signale notre guide.

Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Le bord de mer.

Il y a de petites églises et quelques couvents qui font face à la mer. Certains de ces bâtiments sont rénovés, quelques-uns sont en cours de rénovation et d’autres tombent tout simplement en décrépitude.

Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Édifices faisant face à la mer.

À notre gauche, il y a une petite plage, pas très propre. Il y a des baigneurs, malgré l’heure tardive.

Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : La plage de la Puritate, aux pieds des murs de la vieille ville.

Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Une petite promenade sur le bord de la mer mène au château.

Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : L’eau est agitée… et pourtant ici nous sommes dans le golfe de Tarente! Ce fut probablement une bonne décision d’annuler notre petite balade sur la mer Adriatique.

Nous retournons au car à 17 h 45. À notre gauche, il y a la statue de Poséidon. Le soleil descend rapidement à l’horizon!

Pour le retour vers Lecce, notre chauffeur opte pour l’autoroute. Malgré ce choix judicieux, nous n’arrivons à l’hôtel qu’à 18 h 45.

Comme c’est le cas depuis notre arrivée dans les Pouilles, le souper est prévu pour 19 h 30.

Après nous être rafraîchis, nous rejoignons le groupe à la même salle à manger qu’hier.

Spécialités locales
Autre repas impressionnant ce soir : on nous sert tout d’abord, en entrée, un plat typique des Pouilles, des « pittules », il semble que ce soit du fromage enrobé de pâte et frit.

Lecce, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Des « pittules ». (Photo provenant d'Internet)

Puis, vient une salade suivie de pâtes, des oreillettes, que nous connaissons bien maintenant. Celles-ci sont aux poivrons et basilic et elles sont servies sur une purée de « burrata », un fromage semblable à de la mozzarella.

Le plat principal est composé d’une poitrine de poulet cuite au vin, servi avec des légumes grillés. Le repas est arrosé d’un excellent vin rouge!

Pour dessert, un gâteau traditionnel du Salento et plus particulièrement de Lecce, le pasticciotto. Un régal composé d’une croûte douce enrobant un centre de crème pâtissière.

Lecce, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Des « Pasticciotto ». (Photo provenant d'Internet)

Un excellent repas.

Méli-mélo
Gallipoli est un port de pêche où vivent plus de 21 000 habitants, dont bon nombre sont des travailleurs de la mer. Toutefois, en été, la vieille ville devient des plus populaires auprès des touristes… qui se retrouvent en grand nombre dans ses restaurants et ses bars face à la mer.

De nombreuses personnalités politiques italiennes sont nées à Gallipoli et dans ses environs.

Galipoli est réputée pour ses éponges, ses coquillages et ses bijoux en nacre colorée.

Tarentelle et pizzica
Notre guide nous précise que la tarentelle et la pizzica sont deux danses populaires dans tout le Salento, notamment à Gallipoli.

La journaliste Régine Cavallaro, du quotidien français Le Monde, écrivait ceci, le 18 août 2010, relativement à ces deux danses : « Tout comme la tarentelle, la pizzica est une danse née pour guérir. Elle est directement liée au tarentisme, un rituel de guérison mêlant danse, musique, transe, possession et dévotion chrétienne, dont l'existence est documentée dès le XIVe siècle.

Ce rituel était censé guérir les personnes, des femmes pour la plupart, qui avaient été piquées par la tarentule, une araignée très répandue dans la région. Les victimes étaient alors frappées d'hystérie, secouées de convulsions ou, au contraire, plongées dans une profonde léthargie. Pour se libérer de l'emprise de l'araignée qui vivait en elle, elle n'avait d'autre choix que de danser jusqu'à épuisement sur le rythme effréné de la pizzica exécutée par des chanteurs à la voix nasillarde et haut perchée et des joueurs de tambourins, de violons et d'accordéons diatoniques. »

Le rituel de la pizzica, Gallipoli, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Une femme dansant la pizzica sur le point d’entrer en transe. (Photo provenant d'Internet)

À suivre
La « Florence du Sud », Lecce!

Amphithéâtre romain, Lecce, Pouilles, Italie.

Photo ci-dessus : Une partie de l’amphithéâtre romain mis au jour à Lecce… à un jet de pierre de notre hôtel.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, Régions du Sud, Mezzogiorno et les Apennins), Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, régions d’Italie, villes d’Italie et de nombreuses autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;

Les Pouilles, civilisation, art et histoire,, Edizioni Kina Italia, 96 pages.

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