Tarente et sa cathédrale dédiée au saint patron de la ville: San Cataldo!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 8e d'une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans «l’autre Italie» à l’automne 2012.

Tarente, Pouilles, Italie, samedi, 13 octobre 2012 – En début de matinée, nous avons visité l’impressionnant château aragonais de Tarente. Puis, après une courte, mais rapide promenade, nous avons pénétré dans l’extravagante cathédrale San Cataldo. Un édifice roman à l’extérieur et baroque à l’intérieur, notamment dans sa superbe chapelle San Cataldo où sommes demeurés bouche bée devant tant de beautés!

Photos ci-dessus : La cathédrale de Tarente est dédiée au saint patron de la ville, San Cataldo. Il s’agit d’un des plus beaux édifices romans des Pouilles.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Notre visite du château aragonais de Tarente terminée, nous courons littéralement vers le duomo de la ville, nous privant au passage d’admirer plusieurs édifices intéressants de la vieille cité grecque et romaine, la Città Vecchia.

« Il faut accélérer le pas », nous mentionne notre guide locale dans les Pouilles, Grazia. « Nous sommes attendus à la cathédrale avant les douze coups de midi, car à cette heure le lieu de prières fermera ses portes… pour la sieste! »

La cathédrale San Cataldo
Le « duomo » est dédié au saint patron de Tarente, San Cataldo. L’édifice a été érigé au XIe siècle. Sa façade est de style baroque, affichant de nombreuses sculptures de Saints. Notre guide nous précise que la cathédrale a été restaurée au XVIIIe.

Photo ci-dessus : La façade de la cathédrale San Cataldo est résolument baroque.

Derrière l’église, il y a le campanile, qui a été restauré en 1950!

Photos ci-dessus : Sur le mur extérieur de la cathédrale San Cataldo, on remarque que plusieurs fenêtres ont été murées! Derrière, nous apercevons le campanile.

Un ancien couvent prend place devant l’église, il s’agit du couvent Santa Chiara qui abrite aujourd’hui le tribunal de la ville pour les mineurs. « Autrefois, précise notre guide, des bébés étaient abandonnés devant sa porte, car les religieuses y tenaient un orphelinat. »

Nous entrons dans la cathédrale.

Nous voyons tout d’abord, à notre droite, une petite chapelle où ont été retrouvés les restes de San Cataldo. Au sol, des vestiges d’un plancher en céramique.

« En 1071, lors des travaux de fondations, une grande tombe fut découverte. Les restes de l’homme qui avait été enterré là portaient une petite croix en or au dos de laquelle un nom était gravé : Cataldus. On en conclut alors qu’il s’agissait des restes de Saint Cataldo, lui qui après avoir évangélisé Tarente y était décédé entre les années 475 et 480. »

Photo ci-dessus : La petite chapelle où les restes de San Cataldo ont été retrouvés.

La nef principale est étroite. Il y a 16 colonnes arborant toutes des chapiteaux différents. « Parmi ces colonnes, trois proviennent d’une ancienne synagogue », affirme Grazia.

À l’avant, il y a un beau baldaquin en bois foncé qui abrite le maître-autel. Il y a des fresques sur le plafond du dôme où l’on peut voir des scènes de la vie de San Cataldo. « Ces fresques datent de 1534 », souligne Grazia. Wow! L’année où Jacques Cartier a découvert le Canada!

Le plafond est en caisson de bois et l’on y retrouve deux statues couchées, du jamais vu pour notre part.

Photo ci-dessus : La nef très étroite de la cathédrale San Cataldo et son superbe plafond.

Photo ci-dessus : Une statue du cardinal Mastrill Caracho est bien en vue dans la cathédrale San Cataldo.

Nous descendons dans la crypte qui date de 1200. Il y a des vestiges de fresques sur les murs, dont la représentation de San Cataldo, ancien évêque de Tarente.

Photo ci-dessus : Les restes d’une fresque qui décorait la crypte de la cathédrale San Cataldo.

Il y a un petit sarcophage en pierre ayant contenu jadis le corps d’un enfant! « Aujourd’hui, il est vide », avoue Grazia. « En 1950, lors de travaux de restauration, le sarcophage a été déplacé et les restes ont été inhumés dans un cimetière. »

Nous voyons une salle où des évêques, dont Ferdinando Bernardi (1935-1961), évêque au XXe siècle, ont été enterrés.

La cappella di San Cataldo
Nous remontons et entrons dans une magnifique chapelle où la décoration est superbe, c’est la chapelle de San Cataldo. Il y a de riches sculptures et les murs sont de marbres multicolores…, et ce, sous un plafond en ovale.

« La construction de cette chapelle remonte aux années 1657 et suivantes », souligne notre guide.

« Il y a beaucoup de mariages qui sont célébrés ici », nous mentionne-t-elle.

Photos ci-dessus : Une chapelle à la décoration baroque.

Photo ci-dessus : Céline bien installée dans la chapelle San Cataldo… prête encore une fois à noter les informations transmises par notre guide.

Au centre, il y a une statue de San Cataldo au-dessus de l’autel. Cette statue en argent est celle qui est utilisée pour les processions dans la ville.

Photo ci-dessus : Une statue somme toute récente qui a toutefois une longue histoire.

Des recherches sur Internet nous ont permis d’en apprendre davantage sur cette belle statue de San Cataldo. Sur son blogue, Thierry Jamard nous dresse les grandes lignes des tribulations de cette statue… et elles sont nombreuses :

« En 1151, une urne en argent a été confectionnée afin de contenir les reliques de San Cataldo. Mais en 1346 celle-ci fut fondue dans le but de réaliser un buste du saint. Quelque 120 ans plus tard, le buste a été complété en une statue.

Au fil des siècles, des évêques aux goûts différents se succèdent aux commandes de la cathédrale de Tarente. En 1580, la mitre et la crosse de la statue sont remplacées. Puis, en 1637 on relève le socle de la statue afin de rehausser son prestige!

En 1892, l’archevêque d’alors juge que la vieille statue a fait son temps! Il la fait fondre et en commande une nouvelle, celle-ci est grande de près de deux mètres! La statue brille de tous ses feux durant près d’un siècle. Mais, le 2 décembre 1983, elle est volée!

Impossible alors de laisser la cathédrale sans la statue de son saint patron. L’archevêque fit réaliser une copie en laiton plaqué d’argent. Seuls, les mains, les pieds, la tête et la mitre sont en argent massif. La statue avait repris sa place le 8 septembre 1984.

Mais, ce n’est pas celle que nous voyons. En effet, les Tarentins ont été mis à contribution et une nouvelle statue en argent massif a été réalisée, mais plus légère que l’ancienne! L’œuvre d’art a pris place sur le piédestal le 30 avril 2003! » Et c’est cette statue que nous voyons.

Sur l’autel, datant de 1650, il y a de nombreuses pierres précieuses.

« C’est l’artiste Giuseppe San Martino qui a réalisé les grandes sculptures de saints que l’on retrouve dans cette chapelle. Il y a entre autres Saint-Sébastien, Saint-Domenic, Saint-Philippe, Saint-Pierre et Saint-Jean », indique notre guide.

Photo ci-dessus : Une des statues réalisées par Giuseppe San Martino.

Le sarcophage de San Cataldo est derrière l’autel et les reliques du saint qui y sont conservées sont exposées tous les ans au mois de mai.

Nous sortons de la chapelle San Cataldo pour nous rendre dans une autre chapelle, celle-ci située de l’autre côté de l’église. Il s’agit de la chapelle de la Salata, ce qui signifie « chapelle de la santé » en dialecte tarentin.

Elle a été construite en 1600 et même si elle est beaucoup plus sobre que la précédente, elle est tout de même bien jolie.

Notre guide nous mentionne que la visite est terminée. Nous filons vers l’arrière, mais les portes de l’église sont fermées. Notre guide s’adresse à la personne responsable, qui vient ouvrir. Nous sortons à 12 h 25.

Nous y allons d’un tour complet de la cathédrale, puis nous prenons la promenade sise au bord de la mer et nous marchons en direction du château que nous avons visité ce matin.

Photos ci-dessus : Un artiste local a réalisé des sculptures de femmes qu’il installe un peu partout dans la baie telles de véritables sirènes!

Nous traversons le pont tournant, le « Ponte Girevole », qui date de 1958 et qui a remplacé l’ancien pont. Il y a des cadenas qui sont attachés à la balustrade, des cadenas ayant scellé des mariages de nombre de Tarentins.

Photos ci-dessus : Nous traversons le pont Girevole.

Nous arrivons dans la ville moderne à 12 h 45 et notre accompagnateur de Voyages Lambert, Jean-Marc Lechat, nous annonce que c’est « dîner libre ». Il fixe le rendez-vous sur la rue principale à 13 h 30! Il faudra manger rapidement.

Nous nous installons sur la première terrasse que nous apercevons. Il s’agit du restaurant « Le Berreria Amstel », une pizzeria. Nous sommes avec un autre couple du groupe. Céline et moi partageons une pizza végétarienne, somme toute bien ordinaire!

Nous rejoignons les autres membres du groupe devant la terrasse où nous avons dîné. Nous repartons en retard à 13 h 45, parce que nous étions une vingtaine du groupe au même restaurant, ce qui a effectivement eu un impact direct sur la vitesse du service.

Nous traversons la place Garibaldi et arrivons à l’église San Pasquale, sise tout juste à côté du « Musée national d’archéologie de Tarente », le lieu de notre prochaine visite!

Méli-mélo
La vieille ville de Tarente, la città Vecchia, compte aujourd’hui sur une population de seulement 2,000 habitants, alors que jusqu’en 1875, tous les habitants de Tarente vivaient dans la vieille ville.

Tarente était une des capitales de la Grande Grèce.

À suivre
L’autre bijou de Tarente, le Musée archéologique national.

Photo ci-dessus : Une figurine en terre cuite polychrome exposée au superbe musée archéologique de Tarente.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, Régions du Sud, Mezzogiorno et les Apennins), Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, Pouilles, Basilicate, Bari, Trani, Castel del Monte, Bitonto, Altamura, Matera, Alberobelle, Castellana Grotte, Tarente et de nombreuses autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;

Les Pouilles, civilisation, art et histoire,, Edizioni Kina Italia, 96 pages.