Le mot du jour : médiacrate

Textes et recherches de Jacques Lanciault

Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...

Mercredi, 21 novembre 2012

Source de la recherche :
Les paragraphes suivants tirés d’un texte de Stéphane Baillargeon, titré « Portrait de groupe avec médiacrates », publié dans le quotidien Le Devoir du 19 novembre 2012 :

«Les rois de la combine médiatique jouissent du don d’ubiquité. Ils animent ou expertisent à la télé comme à la radio. Ils écrivent en plus des chroniques ou des blogues. Ils gazouillent, beaucoup, énormément, à la folie.

Quel est le plus puissant leader de cette monocratie du commentaire ? Jean Lapierre ? Patrick Lagacé ? Richard Martineau ou Réjean Tremblay ? Josée Legault ou Gilbert Lavoie ?

Tous ces cumulards de l’information font très bonne figure au palmarès des médiacrates préparé pour Le Devoir par la firme de courtage Influence Communication.

Pourtant, le titre de champion des champions québécois francophones revient à Claude Poirier. Le bon vieux spécialiste des affaires policières pulvérise en effet toute concurrence.

Que l’on en juge. Même s’il ne publie rien, le vétéran des ondes s’avère le plus prolifique de toutes les catégories de médias combinées (écrit, radio et télé) en raison de ses nombreuses apparitions quotidiennes au 98,5 FM, à LCN et TVA.

En moyenne, l’individu-micro dont la carrière remonte au début des années 1960 tient maintenant l’antenne pendant 7 h 40 par semaine en moyenne. On répète : 7 h 40. Transcrit, tel quel et sans corrections, ce flot diluvien correspondrait à 92 000 mots hebdomadaires.»

Définition :
Aucun des dictionnaires que j’utilise (Antidote, Le Petit et le Grand Robert, le Multidictionnaire, le Grand Larousse en 10 volumes, etc.) ne propose de définition tant pour le mot médiacrate que pour médiacratie!

Il faut donc se tourner vers la grande toile pour satisfaire sa curiosité. L’encyclopédie libre Wikipédia propose une ébauche d’article pour le terme médiacratie :

« La Médiacratie (de média et kratos « puissance », « souveraineté ») est censé décrire un régime politique ou une organisation sociale où les médias détiendraient le pouvoir. Il s'agit donc du pouvoir que peuvent exercer la télévision, les journaux, l'internet et les autres médias sur certaines populations.

Cette nouvelle expression, de nature polémique, fait rapport à une interprétation de l'économie politique des médias :

La concentration du capital et la mondialisation des économies ont créé un nouvel ordre global pour la communication. L’arrivée de nouveaux groupes de médias, ou plutôt la concentration de ceux-ci crée des enjeux sociopolitiques important notamment pour les gouvernements. Le marché peut ainsi freiner la liberté d'expression. Un équilibre semble devoir être recherché par exemple au niveau des décideurs de l'Union européenne, entre liberté économique et préservation culturelle.

L’économie politique des médias amène donc un débat sur le thème de la "souveraineté culturelle des nations". Quelles sont les stratégies nécessaires pour ne pas "marchander" sa culture et garder un potentiel compétitif sur le marché global ? D'un autre côté les nations doivent-elles imposer leur culture ? Les gouvernements doivent autant consolider leur patrimoine public et se diversifier pour atteindre les besoins des citoyens consommateurs. La frontière de pouvoir entre les politiques et les médias semble de plus en plus floue à certains, qui vont jusqu'à avancer que les connivences politique-médias pourraient laisser croire à un "néo-totalitarisme".

Le débat perd en fait de plus en plus de son actualité maintenant que chacun peut devenir lui-même un média, avec le développement de l'Internet. Cette profusion des sources d'information et l'interactivité entre utilisateurs se traduisent par un déclin de l'audience et du lectorat des médias traditionnels. La concentration s'explique ainsi surtout par le défi de rentabilité que ce secteur doit affronter. »

En combinant le texte du journaliste du Devoir et ces quelques paragraphes publiés sur Wikipédia, j’en déduits qu’un médiacrate est une personne qui influence l’opinion des masse en exprimant ses opinions sur plusieurs tribunes en même temps : la télévision, la radio, les journaux, les médias sociaux et les autres médias.