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Ivan Meštrović en vedette au Musée Rodin!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 9e d’une série de reportages relatifs à une magnifique semaine de visites à Paris, qui même sous un ciel maussade est lumineuse!

Les Accords lointains, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.Paris, France, dimanche 7 octobre 2012 – Quelle belle surprise! À peine mettions-nous les pieds sur le site du Musée Rodin, que nous constations que les œuvres qui s’offraient à nos regards ébaubis ne sont pas de Rodin, mais bien du sculpteur croate Ivan Meštrović, un artiste que nous avons découvert lors de notre périple en Croatie en 2011!

C’est donc avec grande joie que nous avons revu quelques-unes de ses plus belles œuvres.

Photo ci-dessus : Une œuvre phare d’Ivan Meštrović, « Les accords lointains ». Une réalisation de l’artiste croate datant de 1918.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Notre visite des Invalides terminée, nous filons en direction du Musée Rodin. Il est 13 h 30.

Les Invalides, Paris, France.

Photo ci-dessus : Nous sortons par la sortie opposée à celle que nous avions utilisée pour entrer au Musée de l’Armée des Invalides et j’en profite pour de nouveau immortaliser sur carte mémoire les beautés du jardin de l’Hôtel royal des Invalides.

Nous arrivons au musée Rodin 15 minutes plus tard. C’est gratuit aujourd’hui, comme tous les premiers dimanches du mois! Évidemment, il y a foule!

Et surprise, l’exposition temporaire du moment présente les œuvres du sculpteur croate Ivan Meštrović, un artiste dont les œuvres étaient omniprésentes sur tout le territoire croate lors de notre périple en ce pays en 2011!

D’entrée de jeu, nous déambulons dans les jardins… à la recherche d’un restaurant que notre « Guide Vert » nous réfère. Lorsque nous le trouvons, nous constatons qu’il s’agit d’un établissement de type cafeteria! Nous rebroussons chemin et sortons du jardin à la recherche d’un autre restaurant.

Nous en trouvons un tout près de l’entrée du musée. Il est 14 h 15 lorsque nous nous y attablons, sur la terrasse.

Céline opte pour une salade aux œufs avec légumes, tandis que je commande également une salade, mais une salade recouverte de foie de volaille et de saucissons. Excellent. Toutefois, nous attendons très longtemps pour l’addition. Finalement, impatient de retrouver Meštrović, et Rodin, je me rends à l’intérieur du restaurant pour payer.

Nous retournons au musée où nous attend « Le Penseur », l’œuvre phare d’Auguste Rodin. Il s’agit d’un homme méditant. On sent dans les traits du personnage qu’il fait face à un profond dilemme.

Musée Rodin, Paris, France.

Photos ci-dessus : Selon l’encyclopédie libre Wikipédia, le premier moulage du « Penseur » de Rodin a été réalisé en 1880. Ce n’est toutefois qu’en 1902 que le premier bronze a été achevé.

Le Musée Rodin, nous apprend encore l’encyclopédie libre Wikipédia, est situé depuis 1919 dans l’ancien Hôtel Biron, un hôtel particulier construit en 1727 par l'architecte Jean Aubert dans un parc de trois hectares et acheté en 1753 par le maréchal de Biron.

Après être passé aux mains de plusieurs propriétaires au fil des ans, finalement l’Hôtel devient la propriété de la Société du Sacré-Cœur de Jésus, fondée en 1804 par la mère Madeleine-Sophie Barat pour voir à l'éducation des jeunes filles de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie.

Mais, en 1905, suite à l’application des lois de Séparation des Églises et de l'État, l'hôtel est confisqué par l'État français.

Inemployé, il tombe peu à peu en ruine. Même les jardins, qui entretenus par les religieuses étaient parmi les plus beaux de Paris, furent abandonnés à la nature.

De jeunes artistes occupèrent alors les lieux en louant des espaces. Parmi eux, on retrouve Matisse, Isadora Duncan, Jean Cocteau, et Rodin.

Ce fut Rainer Maria Rilke qui fit découvrir l’Hôtel à Auguste Rodin… qui adora s’y promener dans les jardins Biron rendus à l’état sauvage.

En 1916, Rodin gratifie l’État de la totalité de ses collections en trois donations successives. L’Hôtel Biron, un endroit promis au pic des démolisseurs, est alors choisi pour devenir le musée Rodin.

Mais l’artiste ne verra jamais l’endroit foisonnant de ses oeuvres, la guerre en retarda l’ouverture à 1919, si bien que Rodin mourut avant, soit en novembre 1917.

Musée Rodin, Paris, France.

Photos ci-dessus : Le Musée Rodin prend place dans l’ancien Hôtel Biron.

Nous entrons dans un premier pavillon et nous y voyons une œuvre impressionnante : « Les Trois Ombres ».

Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Le site Internet officiel du Musée Rodin présente « Les Trois Ombres » comme suit : Dans la « Divine Comédie » de Dante, les ombres, c’est-à-dire les âmes de trois damnés, se tiennent à l’entrée des Enfers et désignent une inscription sans équivoque : « Vous qui entrez, abandonnez toute espérance ». Rodin fit plusieurs études d’Ombres, et finit par assembler trois figures identiques qui semblent ainsi tourner autour d’un même point. Il les plaça au sommet de sa « Porte de l’Enfer », d’où elles dominent le spectateur, puis les fit agrandir pour créer un groupe monumental autonome.

Puis, nous voici devant une œuvre de Camille Claudel, elle qui a été élève, muse et maîtresse de Rodin. L’œuvre se nomme « L’Âge mûr » et a été réalisée, entre 1895 et 1899… après la rupture difficile entre elle et Rodin.

Musée Rodin, Paris, France.

Musée Rodin, Paris, France.

Photos ci-dessus : Le Musée d’Orsay, qui présente également le bronze de « L’Âge mûr », décrit l’œuvre ainsi : « Le groupe évoque l'hésitation de Rodin entre son ancienne maîtresse, qui devait l'emporter, et Camille qui, pour le retenir, se penche en avant. Au-delà de son histoire personnelle, Camille réalise une oeuvre symbolique qui entraîne une méditation sur les rapports humains. Elle-même s'y incarne sous les traits d'un personnage qu'elle nomme l'Implorante, marquant ainsi le tragique attaché à sa destinée. »

Nous admirons durant quelques instants un marbre d’un beau buste de jeune fille. L’œuvre, qui se nomme « Le Sommeil », est de Rodin qui l’a réalisée entre 1889 et 1894.

Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Un visage de jeune fille figée dans un profond sommeil émerge d’un bloc de marbre…

Nous voyons « La femme accroupie » (1906), un buste de Saint-Jean-Baptiste (1879) et un bronze intitulé « L’âge d’Airain » (1877).

Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Le site Internet du Musée Rodin décrit le bronze de Saint-Jean-Baptiste en ces termes : La rencontre de Rodin avec le paysan des Abruzzes, Pignatelli, qui vint un jour à lui pour se proposer comme modèle, lui inspira la figure d’un Saint-Jean Baptiste qui devint dès lors l’une de ses sculptures les plus célèbres.

Musée Rodin, Paris, France.

Musée Rodin, Paris, France.

Photos ci-dessus : Voici la première œuvre importante de Rodin. Elle a été réalisée à Bruxelles, cette figure montre déjà toute la maîtrise du sculpteur, son attention à la nature vivante dans l’attitude et le modelé. Un jeune soldat belge, Auguste Ney, posa pour cette œuvre dépouillée de tout attribut permettant d’identifier le sujet. Elle fut exposée au Cercle artistique de Bruxelles en 1877, sans titre, puis au Salon, à Paris, sous le nom de L’Âge d’airain, où elle fit scandale (extrait du site Internet officiel du Musée Rodin).

Nous voyons, dans une vitrine, des objets en porcelaine de Sèvres réalisés par Rodin, en 1881 précise une petite affichette.

Puis, voici un plâtre du « Penseur » dans sa taille originale. Il a été réalisé vers 1880 et il mesure 71,5 cm de haut.

Nous continuons et arrivons devant deux maquettes réalisées dans le cadre d’une commande pour un monument représentant Victor Hugo (1890).

Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Maquette pour le monument de Victor Hugo. Il figure assis et drapé.

Nous ressortons dans les jardins et revoyons « Les Trois Ombres ». Nous en déduisons que les sculptures à l’extérieur sont des répliques.

Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Les Trois Ombres… à l’extérieur.

Tout près, il y a une gigantesque sculpture intitulée « La porte de l’Enfer ». Elle est toute en bronze et fait au moins 20 pieds de haut. Tout au-dessus, il y a « Les Trois Ombres » en bronze.

Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Pratiquement impossible à photographier, les touristes demeurant une éternité à admirer l’œuvre de Rodin de très près, je me résous à présenter une photo de «La Porte de l’Enfer» provenant de Wikipédia.

Festival de la Croatie en France
Nous entrons dans le pavillon de l’entrée principale où deux œuvres maîtresses d’Ivan Meštrović sont à l’honneur : « La fontaine de vie » et « Psyché ». Une affiche mentionne qu’elles sont toutes deux d’influence très rodinienne!

Dans un texte publié dans le journal « La Croix » le 1er octobre 2012, la journaliste Anaëlle Penche explique ainsi l’œuvre d’Ivan Meštrović : « Dans ses sculptures, Meštrović aime jouer avec la matière, les volumes, les ombres et lumières… Ses nus féminins à la sensualité douloureuse prennent des formes arrondies et charnelles. Sa Fontaine de la vie, dont le musée Rodin expose le moule en plâtre – le bronze est installé dans les rues de Zagreb – illustre les différents âges de la vie, de l’enfant rieur au couple amoureux puis au vieillard solitaire. D’un classicisme fort, inspiré par la Renaissance et les œuvres de Michel-Ange, ses sculptures pointent vers l’expressionnisme. »

La « Fontaine de la vie », nous avons eu la chance de l’admirer in situ à Zagreb en 2011.

La fontaine de la vie, d’Ivan Meštrović, Zagreb, Croatie.

La fontaine de la vie, d’Ivan Meštrović, Zagreb, Croatie.

La fontaine de la vie, d’Ivan Meštrović, Zagreb, Croatie.

Photos ci-dessus : Voici l’oeuvre phare du sculpteur croate Ivan Meštrović, « La fontaine de la vie » photographiée à Zagreb en 2011. Elle a été réalisée en 1905 à Vienne et a été installée devant le Théâtre populaire croate en 1912. Plusieurs documents nomment cette œuvre « Le puits de la vie ».

L’exposition temporaire consacrée à Ivan Meštrović dans le cadre du Festival de la Croatie en France, prend place en ces lieux jusqu’au 6 janvier 2013 et présente dans la cour d’honneur du Musée Rodin douze œuvres phares du sculpteur croate, des œuvres prêtées par les musées Meštrović de Zagreb et de Split.

Vestales, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Vestales, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Photos ci-dessus : « Vestale », une sculpture en bronze d’Ivan Meštrović réalisée en 1917.

Les Accords lointains, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Ivan Meštrović a dévoilé « Les accords lointains » en 1918.

Femme tourmentée, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Femme tourmentée, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Photos ci-dessus : Femme tourmentée, d’Ivan Meštrović, créée à Zagreb en 1928.

Perséphone, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Perséphone, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Perséphone, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Photos ci-dessus : En 1946, Ivan Meštrović réalise « Perséphone ».

Job, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Job (1946), une pièce tourmentée d’Ivan Meštrović.

Timor Dei, Ivan Meštrović, Musée Rodin, Paris, France.

Photo ci-dessus : Sur le site Internet du Musée Rodin on explique en ces mots l’œuvre d’Ivan Meštrović nommé « Timor Dei » : « Pendant que Rodin conçoit le projet d’une oeuvre sur le thème de « L’Enfer de Dante », Ivan Meštrović réalise « Timor Dei ». À partir d’une construction pyramidale entrelaçant des hommes, des femmes et des enfants nus échappant à l’immense pied de Dieu qui menace de les écraser, Meštrović accentue l’expression de puissance et exprime la pensée païenne du châtiment divin et la croyance en un possible salut par la représentation d’êtres qui se sauvent. »

Nous sortons à 16 h 30 et prenons la direction de la station de métro la plus proche. Une heure plus tard, nous sommes confortablement installés pour la soirée dans notre chambre d’hôtel.

À suivre :
La basilique du Sacré-Coeur de Montmartre!

Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre, Paris, France.

Photo ci-dessus : La toute blanche basilique du Sacré-Coeur de Montmartre veille sur la ville de Paris à toute heure du jour!

Bibliographie
Atlas en fiches (Paris, la Seine), Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Paris, la tour Eiffel, l’École militaire, le Mur de la paix et une foule d’autres pages;

Guide Voir, Paris, Éditions Libre Expression, 2009, 446 pages;

Paris, le guide Vert, Éditions Michelin, 2009, 468 pages;

Tout Paris, Casa Editrice Bonechi, Florence, 2012, 128 pages.

Monuments et musées de Paris, Edition First-Gründ, 2012, 160 pages.

Remplis sous: France, Voyages Mots clés: ,
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