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The Shard: marcher sur les nuages de Londres

Revue de presse

Mali Isle Paquin, La Presse, 4 août 2012

Londres, Angleterre, Royaume-Uni

(Londres) L'immense tour de verre prend forme depuis un an sous les yeux des Londoniens, qui l'ont déjà adoptée. Mais comme une courtisane qui se fait désirer, The Shard n'ouvrira pas officiellement avant le printemps 2013. La Presse a eu un accès exclusif à la tour d'observation du 68e étage. Le plus haut immeuble d'Europe promet de devenir un emblème de la ville, au même titre que la tour Eiffel à Paris.

Photo ci-dessus : À 310 mètres, le Shard est assuré de détenir le record londonien d'altitude au moins pour un temps. (Photo : Jacques Lanciault, 2013)

À l'ouverture des portes de l'ascenseur, la lumière est éblouissante. Après quelques clignements d'yeux, on s'approche de l'armure de verre. La capitale s'étale sous nos pieds.

Droit devant, les gratte-ciel de la City frôlent nos chevilles. Tout autour, Tower Bridge, la cathédrale Saint-Paul et le London Eye semblent sortis d'une ville miniature.

«On peut voir 60 kilomètres à la ronde», s'exclame Irvine Sellar, sorte de Donald Trump britannique qui a eu l'idée du Shard en 2000.

À 310 mètres, sa tour est déjà assurée de détenir le record londonien d'altitude au moins pour un temps. «Nous avons bâti aussi haut que nous l'a permis la Ville», précise-t-il.

La structure mesure 14 mètres de moins que la tour Eiffel. Mais là s'arrêtent les comparaisons. The Shard sera un édifice multifonctionnel, avec des appartements de luxe, un hôtel cinq étoiles et des locaux dans lesquels travailleront 12 500 personnes.

Une cité verticale sur 72 étages habitables, comme aime le répéter son créateur.

Et elle aura quelque chose de québécois dans ses entrailles. La firme montréalaise gsmprjctº a conçu les télescopes à écran tactile de l'observatoire.

Bientôt sur les timbres?
Historiquement plat, le relief de Londres connaît une irrépressible poussée verticale: 10 immeubles de plus de 150 mètres sont sortis de terre depuis l'année 2000.

C'est la reine Élisabeth qui ne doit plus reconnaître sa ville. À son couronnement, en 1953, la cathédrale Saint-Paul (158 mètres) était le plus haut édifice!

Une vingtaine d'autres projets seront mis en chantier dans les cinq prochaines années. Toutefois, aucun n'égale le gigantisme de la pyramide de verre, construite au coût de 3,2 milliards de dollars.

Les concepteurs espèrent que le grand public s'y sentira bienvenu.

«Pour visiter la plupart des gratte-ciel londoniens, il faut y travailler, affirme William Matthew, adjoint de l'architecte de la tour Shard Renzo Piano. Cela envoie un message arrogant. Nous voulions rendre The Shard transparent dans tous les sens du terme.»

Mais à un prix faramineux. Le coût d'entrée de l'observatoire est de 40 dollars canadiens. Des dizaines de milliers de billets se sont envolés en prévente.

Les promoteurs sont davantage soucieux d'attirer des locataires du monde des affaires. Aucune entreprise n'a encore signé de bail pour les 55 000 mètres carrés d'espaces de bureaux. «C'est difficile en ce moment, concède Mark McAlister, directeur immobilier de l'agence Colliers International. Mais nous sommes en discussion avec plusieurs gros noms.»

L'as de l'immobilier Irvine Sellar ne semblait pas inquiet d'avoir accouché d'un éléphant blanc. «Un jour, le Shard sera sur nos timbres», prédit-il.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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