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Scott Mathieson s’est adapté au baseball japonais!

Les baseballeurs canadiens évoluant ailleurs dans le monde

Texte d’Adam Morissette et de Jacques Lanciault

Scott Mathieson Ottawa, Ontario, le 11 juillet 2012 - L’ex-joueur de l'équipe nationale, Scott Mathieson (Aldergrove, Colombie-Britannique) a connu une carrière en dents de scie depuis que les Phillies de Philadelphie en ont fait leur choix de 17e ronde lors du repêchage annuel des joueurs amateurs de 2002. Après avoir atteint les ligues majeures en 2006, alors âgé de 22 ans, Mathieson a été victime de sérieuses blessures qui ont nécessité par moins de trois interventions chirurgicales en 2007… et qui lui ont fait rater toute la saison 2008.

Photo ci-dessus : Scott Mathieson s’est acclimaté facilement au style de vie en vigueur au Japon tout autant qu’au style de jeu du baseball professionnel japonais.

Puis en 2010, Mathieson a relancé sa carrière en signant 26 victoires protégées avec le club-école de calibre AAA des Phillies de Philadelphie, les IronPigs de Lehigh Valley, atteignant de nouveau les grandes ligues pour la première fois en quatre ans.

Mathieson a passé une partie de la saison 2011 avec les Phillies, mais au terme de la campagne, il a décidé de tenter l’aventure du baseball asiatique en signant un contrat avec les Giants de Yomiuri de la Ligue de baseball professionnel japonaise.

Appuyant Baseball Canada et le programme des équipes nationales depuis qu’il évolue dans le baseball professionnel, l’athlète âgé de 28 ans a accepté avec gentillesse de répondre à quelques questions que lui adressait Baseball.ca quant au style de vie auquel il a dû s’adapter au Japon. On parle ici tant de nourriture, de communication et de transport au Japon que du style de jeu des Japonais et de l'atmosphère qui règne dans le baseball professionnel japonais.

Baseball Canada : Quelles sont les principales différences que vous avez remarquées entre la vie sur et hors du terrain baseball au Japon par rapport aux États-Unis?

Scott Mathieson : Au Japon, la préparation à un match et les exercices d’avant-matchs sont beaucoup plus importants qu’en Amérique du Nord. Au Japon, le champ intérieur s’exerce avec son lanceur avant chacune des rencontres. De plus, les artilleurs se réunissent avant chaque match pour revoir les forces et les faiblesses de tous les frappeurs adverses. Aux États-Unis, lorsque le camp printanier est terminé, il y a rarement des entraînements d’avant match avec les joueurs de champ intérieur et extérieur. Puis, l’analyse des frappeurs adverses s’effectue avant le début d’une série et non avant chaque partie.

Hors du terrain, je m'attendais à une transition plus difficile qu'elle ne l'a été. Vivre au cœur de Tokyo c’est facile. À tous les coins de rue il y a des restaurants américains et partout il y a des gens qui parlent anglais, ce qui facilite grandement la vie. On se sent comme dans une grande ville qui pourrait facilement être située au Canada ou aux États-Unis.

Baseball Canada : Est-ce que la barrière des langues a été un problème pour vous jusqu’à maintenant? Après tout, le japonais est une langue difficile à apprendre?

Scott Mathieson : Lorsque je suis avec l’équipe, il y a toujours un traducteur avec moi. De plus, plusieurs de mes coéquipiers parlent anglais. D’ailleurs, il y en a quelques-uns qui ont joué aux États-Unis. Je n’ai donc pas vécu de problème avec la langue. Hors du terrain, étant donné que je vis à Tokyo, c’est assez facile, car il a plusieurs Tokyotes qui sont bilingues, ce qui rend la vie et les déplacements plutôt faciles.

En ce qui concerne l'apprentissage de la langue japonaise, à mon arrivée, je n’arrivais pas à comprendre un seul mot! Mais plus le temps passe et plus mon vocabulaire s’élargit. Mon but est d'apprendre un nouveau mot par jour. Toutefois, depuis que je vis à Tokyo, il m’est plus difficile d’apprendre à maîtriser la langue, car je l’utilise très peu, ce qui n’était pas le cas dans les petites villes.

Baseball Canada : Quelle est la plus grande différence entre le style de jeu des Américains et celui des Japonais ?

Scott Mathieson : Au Japon, il y a beaucoup plus de matchs de lanceurs! Plusieurs rencontres se terminent par des petits pointages. Ici, il y a beaucoup plus de joueurs de petite taille et il n’est pas rare de voir le deuxième frappeur déposer l’amorti pour faire avancer le premier frappeur du rôle offensif. Il y a beaucoup plus de stratégie et cela se traduit par l’investissement de beaucoup de temps et d'efforts pour étudier les frappeurs et les lanceurs adverses. Les artilleurs et les joueurs de position connaissent tout ici des adversaires qu’ils affrontent

Baseball Canada : Comment vous déplacez-vous pour vos matchs à l’extérieur et votre calendrier compte combien de rencontres?

Scott Mathieson : Nous voyageons surtout en train à grande vitesse. Cela rend les déplacements beaucoup plus faciles qu’aux États-Unis. Depuis le début de la saison, notre plus long voyage a été de quatre heures! Parfois, nous prenons l’avion, mais nous voyageons surtout en train. Évidemment, ici les distances sont beaucoup plus petites qu’en Amérique du Nord. L’avantage, c’est que je peux passer beaucoup plus de temps à la maison.

La saison au Japon compte seulement 144 matchs, mais sur la même période de temps qu’aux États-Unis. Donc, nous avons plus de jours de congé ici.

Baseball Canada : Quels conseils donneriez-vous aux membres de notre équipe nationale junior, eux qui justement participeront au Championnat du monde en Corée en septembre prochain, quant au mode de vie en Asie et surtout quant au style de jeu des asiatiques, et ce, afin qu’ils puissent mieux se préparer en vue de cette importante compétition?

Scott Mathieson : C’est ma première expérience en Asie. Ce que je dirais à nos joueurs, c’est de profiter de l'expérience au maximum quand il endosse le chandail d'Équipe Canada et d'être reconnaissants d'avoir l'occasion de voyager et de jouer pour son pays. Dès qu’ils seront ici, ils devraient regarder comment les équipes asiatiques se préparent pour un match. Peu importe le match à disputer, ici les équipes ne sont jamais mal préparées. Et lorsqu’ils affronteront des équipes asiatiques, il faut qu’ils s’attendent à tout. Les joueurs d’ici déposent amorti sans avertissement et ils sont très agressifs sur les buts.

Baseball Canada : Quelle est la popularité du baseball au Japon? Combien de spectateurs assistent à vos matchs à domicile et sur la route?

Scott Mathieson : Le baseball est le sport le plus important et le plus populaire au Japon. En moyenne nous attirons près de 45,000 spectateurs par match à la maison. Sur la route, au stade des Tigers de Hanshin, les gradins sont toujours remplis à pleine capacité. Nous jouons toujours devant des foules de 55,000 spectateurs. Les matchs ici me font penser aux matchs de football collégial aux États-Unis, des rencontres où la foule est extrêmement participante. Ils chantent, ils applaudissent et il y a des groupes musicaux qui jouent une chanson différente à chaque frappeur qui se présente à la frappe. C’est une foule très différente de toutes celles devant lesquelles j’ai pu jouer depuis le début de ma carrière.

Baseball Canada : Comment sont perçus les Giants de Yomiuri dans la ligue? Avez-vous des rivaux? Comment se comparent les rivalités avec celles que vous avez connues en Amérique du Nord?

Scott Mathieson : Les Giants sont considérés ici comme les Yankees de New York du Japon. Nous sommes probablement l'équipe la plus populaire du pays et nous avons des partisans partout à travers le Japon. Dans un grand nombre de stades que nous visitons, nous sommes comme à domicile tellement nous avons des partisans.

Nos plus grands rivaux sont les Tigres de Hanshin, eux qui disputent leurs matchs locaux à Osaka. Bien des gens comparent notre rivalité avec les Tigers à celle qui prévaut entre les Yankees de New York et les Red Sox de Boston. Lorsque nous jouons contre eux, la foule est assourdissante. Les spectateurs ne s'assoient que très rarement durant ces matchs!

Baseball Canada : Maintenant que vous jouez au Japon depuis quelques mois, que pensez-vous de votre décision d’y jouer?

Scott Mathieson : J'étais très nerveux lorsque j’ai pris ma décision, et ce, jusqu’au moment où je suis arrivé ici. En fait, je ne savais pas trop à quoi s'attendre. Je suis maintenant très heureux de ma décision et je profite pleinement de la vie ici tout en m’amusant à jouer au baseball.

Baseball Canada : Est-ce les routines d’avant-match et d’après-match au Japon se comparent ou sont différentes de celles des États-Unis ?

Scott Mathieson : Elles sont totalement différentes. Avant chaque match au Japon, nous tenons des réunions de lanceurs et de frappeurs pour nous préparer à affronter notre adversaire. Je n’ai jamais vécu rien de tel aux États-Unis. Notre exercice au bâton est également très différent de celui des Américains, alors qu’il y a deux frappeurs qui prennent des élans en même temps dans deux cages de frappeurs installés sur le terrain. Les artilleurs lancent à pleine vitesse et il y a des receveurs dans les cages. Aux États-Unis, il y a un seul frappeur à la fois et les lanceurs sont des lanceurs d’exercice au bâton, c’est-à-dire des lanceurs qui ne font que mettre la balle sur le marbre.

Baseball Canada : Qu'est-ce qui vous manque le plus de votre pays (la nourriture, la télévision, etc.)?

Scott Mathieson : L’alimentation n'est pas très différente de celle à la maison. Tout ce que nous mangeons chez nous au Canada, nous pouvons le trouver ici au Japon. De plus, avec Internet, nous sommes en mesure de regarder des émissions de télévision ou des films de chez nous facilement. Ce qu’il me manque le plus, c’est de décrocher le téléphone pour appeler mes amis ou ma famille et surtout l’absence de mon chien que je n’ai pas pu amener.

Au 8 juillet, Mathieson, qui évolue à titre de releveur pour les Giants, affichait un dossier de deux victoires contre aucune défaite et il avait sauvegardé quatre gains de son équipe. Sa moyenne de points mérités est de 1,45.

Remplis sous: Baseball et softball Mots clés:
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