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Expression du jour : tenir sous le boisseau (mettre ou garder sous le boisseau)

Textes et recherches de Jacques Lanciault

Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...

Tenir sous le boisseau.

Vendredi, 6 juillet 2012

Source de la recherche :
Le paragraphe suivant tiré d’une chronique de Jean-Claude Leclerc publiée dans le quotidien Le Devoir du 3 juillet 2012 :

« De leur côté, les étudiants au carré rouge ont surpris le Québec, sinon la planète. Leur mobilisation a soulevé un problème d’équité et de gestion publique que les élites politiques et les universités tenaient sous le boisseau. D’aucuns ont cependant été frappés par l’absence de cette nouvelle génération d’« idéalistes-réalistes » dans la lutte contre les injustices ignorées, populations autochtones dépossédées, enfants pauvres abandonnés, milliers de sans-abri laissés à leur détresse. Sans parler des déshérités ailleurs. »

Définition :
Le dictionnaire www.Expressio.fr, le dictionnaire des expressions françaises décortiquées, nous propose une définition et surtout une explication quant à l’origine de l’expression tenir, mettre ou garder sous le boisseau :

L’expression signifie : « Cacher la vérité ou garder un secret. »

Voici l’explication quant à son origine :

« Savez-vous ce qu'est un boisseau? Si l'étymologie du mot est controversée, il désignait bien autrefois une mesure de capacité d'environ un décalitre qui, par métonymie, a donné son nom au récipient cylindrique destiné à contenir des matières sèches pour les mesurer, puis au contenu lui-même.

On parlait d'ailleurs aussi bien de « mesurer au boisseau » que d'« un boisseau de blé », par exemple.

Maintenant, imaginez que vous ayez un boisseau à portée de main et que vous décidiez, en le retournant, de le poser au-dessus d'une chose quelconque comme une coccinelle, un dé, un téléphone portable ou un baobab. Cet objet sera effectivement caché à la vue des gens de l'entourage. Tout au plus quelques branches du baobab déborderont de dessous le boisseau, s'il est trop petit.

La métaphore de notre expression est donc simple à comprendre : prenez une vérité que vous tenez à ne surtout pas divulguer, cachez-la sous un boisseau retourné, et c'est gagné, personne ne sera au courant !

C'est en fait d'une traduction des Évangiles que nous vient cette expression, puisque dans celle selon Matthieu (mais on trouve aussi le même boisseau chez Luc), on rencontre cette parabole : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une hauteur ne peut être cachée. Quand on allume une lampe ce n’est pas pour la mettre sous le boisseau, mais sur son support et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison (...) Ne les craignez donc pas ! rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est secret qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour, ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les terrasses ».

Autrement dit, ne cachez surtout pas la parole de Dieu, divulguez-la et apportez la lumière, expliquez-la à tous ceux qui ne la comprennent pas. »

Remplis sous: La folie des mots Mots clés:
Commentaires (0) Trackbacks (0)
  1. Merci beaucoup pour cet article plus qu’intéressant, j’étais très curieuse de connaitre le sens de cette expression et malgré mes recherches je n’étais pas satisfaite, alors merci beaucoup !

  2. Merci beaucoup pour cet éclairage précis.

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