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Juin/12
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Le pont du Gard : bien plus qu’un pont!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 49e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés, au printemps 2012, à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France, tout d’abord à Avignon, puis à Arles, à Nîmes, au pont du Gard…

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Nîmes, Vers-Pont-du-Gard, Nîmes, France, lundi 14 mai 2012 – Wow! C’est un des chefs-d’œuvre de l’humanité. Un immense aqueduc qui traverse la rivière Gardon, un cours d’eau qui prend sa source dans les hautes Cévennes et se jette dans le Rhône. Le pont est haut de 47 mètres et comporte trois rangées d’arches. Il est dans un état de conservation superbe. Mais, le site propose également un magnifique musée, un espace d’exposition culturelle et est le lieu de départ de nombreuses pistes de randonnées pédestres!

Photo ci-dessus : Le pont du Gard, situé à quelque 27 kilomètres de Nîmes, est le monument le plus impressionnant que nous ayons vu jusqu'à maintenant dans nos voyages et pourtant nous en avons vu plusieurs. Cet aqueduc romain a été construit au premier siècle de notre ère et à l'époque il franchissait 50 kilomètres pour distribuer l'eau aux localités environnantes. Il est constitué de trois étages d'arches. Il culmine à un peu plus de 47 mètres au-dessus du Gardon. Évidemment, il est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO, et ce, depuis 1985!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

C’est au son de notre réveil que nous émergeons des bras de Morphée ce matin. Nous avions prévu un réveil à 6 h 30, car l’autobus qui doit nous mener au pont du Gard doit quitter la gare routière de Nîmes à 7 h 40.

Nous déjeunons à l’appartement et descendons à la gare routière à 7 h 20, celle-ci étant sise tout juste devant notre hôtel.

Nous sommes choyés, nous avons droit à un beau soleil et à un ciel entièrement bleu.

Pour nous rendre au pont du Gard, nous grimperons dans un autobus « Edgard », le réseau interurbain du département du Gard.

Edgard, Nîmes, France

Photo ci-dessus : La gare routière de Nîmes où prennent place les autobus du réseau interurbain du département du Gard.

Nous devons patienter, car notre « bus » n’est pas à quai à l’heure prévue pour le départ. Nous patientons avec un couple de touristes australiens qui se rend également au pont du Gard.

Le prix pour le trajet Nîmes-pont du Gard est d’un euro cinquante par personne! C’est fou, 3€ pour transporter deux personnes sur environ 27 kilomètres! Une véritable aubaine.

Nous roulons plusieurs kilomètres sans que personne ne monte dans le car. Puis, sur deux arrêts consécutifs, le bus se remplit d’une horde d’étudiants.

Nous arrivons dans une petite ville et le car fait un premier arrêt où tous les étudiants descendent. Il ne reste plus que nous et le couple d’Australiens dans l’autobus. Le chauffeur nous indique d’attendre le prochain arrêt pour descendre, celui-ci étant situé plus près du pont.

L’autobus se remet en marche et en filant vers le prochain arrêt, sis à quelques kilomètres, nous apercevons le pont. Wow!

Nous descendons finalement au rond-point du Gard à 8 h 22 et nous marchons sur un petit chemin de campagne qui, selon nous, mène au site du pont du Gard.

Nous sommes les seuls piétons, avec le couple d’Australiens, à marcher sur cette route. Nous cherchons l’entrée que nous trouvons finalement après avoir traversé un immense parc de stationnement.

Nous entrons dans un petit resto situé en face du guichet d’entrée du site naturel du pont du Gard pour y prendre un café… afin de nous réchauffer, car bien que le ciel soit tout bleu et que le soleil brille, c’est très venteux et il fait froid… et nous ne sommes pas suffisamment bien vêtus.

L’entrée du site est gratuite, ce qui nous surprend. Mais, les piétons doivent être rares, car l’endroit est assez loin de la ville. Nous en déduisons que la gestion du site peut être assurée uniquement avec les fonds provenant de l’exploitation du parc de stationnement automobile (18€ par véhicule). Il est vrai qu’il ne doit pas y avoir des milliers de touristes qui, comme nous, s’y rendent en autobus!

Il est 9 heures lorsque nous y entrons finalement! Nous suivons un petit sentier très bien aménagé. Puis soudain, le pont apparaît devant nous!

Il est magnifique, imposant par sa hauteur et superbe avec ce magnifique ciel tout bleu au-dessus de lui. Pas étonnant que notre guide Lonely Planet de la Provence mentionne que quelque 1,2 million de visiteurs par année visitent le site.

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Photos ci-dessus : Même si 1,2 million de visiteurs se rendent ici chaque année, pour l’instant, outre un homme marchant sous le pont, nous sommes les seuls touristes sur le site! C’est comme si le pont était juste pour nous deux.

C’est le plus haut aqueduc de l’Empire romain. Il domine le Gardon de ses 47,60 mètres et ses 275 mètres de large (jadis il s’étirait sur 360 mètres de large). Ses arches sont les plus larges à ne jamais avoir été construites dans l’antiquité.

Nous nous en approchons.

Il y a un autre pont, tout juste devant les immenses arches. Nous l’empruntons pour traverser le Gardon. C’est très venteux et froid, le Mistral souffle encore avec grande force.

Nous voyons plusieurs sentiers pédestres parmi les nombreux arbres. Nous descendons jusqu’au bord de la rivière d’où nous avons une autre vue du pont.

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Photos ci-dessus : Le pont du Gard est situé au cœur d'un magnifique parc nature de 165 hectares où plusieurs pistes de randonnée pédestre sont offertes aux visiteurs.

Ce n’est que depuis 2000 que le site a été aménagé en grand parc, et ce, au coût de 32 millions d’euros! L’aménagement visait entre autres à assurer la préservation de ce monument exceptionnel, menacé par l'afflux des touristes. Depuis, il n’est accessible qu’aux piétons et c’est très bien ainsi.

La grotte préhistorique de La Salpêtrière
Depuis quelques minutes, plusieurs touristes sont arrivés, dont un groupe. Il y a beaucoup plus de monde autour de nous.

Nous nous trouvons maintenant devant la grotte préhistorique de La Salpêtrière. Il y a quelque 15,000 ans, des hommes vivaient dans cette grotte.

Grotte préhistorique de La Salpêtrière, Vers-Pont-du-Gard, France

Photo ci-dessus : La grotte préhistorique de La Salpêtrière.

Nous revenons sur nos pas et pouvons de nouveau admirer l’impressionnant pont du Gard.

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Photos ci-dessus : Avant de retraverser le pont, je ne peux m’empêcher de prendre de nouvelles photos.

Nous retraversons le pont et montons jusqu’à un belvédère situé à une des extrémités du pont. Il y a un panneau qui indique : « Site du pont du Gard construit en 50 après J.-C.

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Photos ci-dessus : Un pont toujours debout et dans un très bon état de conservation… érigé il y a quelques 2000 ans!

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Photo ci-dessus : Sur le site, nous croisons ce superbe olivier.

C’est très bien aménagé et très propre. Nous nous dirigeons vers l’entrée par où nous sommes arrivés.

Il y a une horde d’enfants bruyants à l’accueil.

Exposition… sur la « terre »
À 10 heures, nous entrons dans une salle où une exposition intitulée «Ma terre première pour construire demain » est en cours. On y dévoile tout le potentiel de la « terre », cette matière granulaire, et ce, sous quatre angles : géologique, physique, architectural et artistique.

Il y a tout sur les types de terre, de gravier, de cailloux, de sable, d’argile, etc. Il y a également des maquettes reproduisant diverses maisons de Provence construites en terre.

En fait, on nous démontre que la terre a été employée par les bâtisseurs du monde entier depuis au moins 10 000 ans, mais qu’elle l’est aussi par les abeilles et les termites. L’exposition explore la terre en tant que matériau de construction.

Mosquée de Djenné au Mali, Vers-Pont-du-Gard, France

Photo ci-dessus : De magnifiques photos nous montrent des bâtiments construits en terre, comme la mosquée de Djenné au Mali.

Il y a plusieurs tableaux interactifs traitant de sujets divers, comme :

Comment fabrique-t-on les médicaments?
Le café, une matière de grains qui, bien tassée et gardée sous vide, devient très solide;
Comment ont été construites certaines œuvres monumentales, comme la muraille de Chine?
Les ravages de l’eau;
Comment se créent les stalagmites?
La formation de bulles;
Les forces électrostatiques;
Etc.

L’exposition a été inaugurée il y a seulement une semaine.

Musée du pont du Gard et de l’aqueduc
Nous entrons au musée, dont les portes viennent tout juste d’ouvrir. Il s’agit, peut-on lire sur les affiches « du plus grand centre d'interprétation en France sur le génie bâtisseur romain qui raconte l’histoire de l’aqueduc romain. »

Il y a des maquettes, des reconstitutions virtuelles, des écrans multimédias, une ambiance sonore, c’est très impressionnant.

Mais, il y a aussi beaucoup de groupes d’étudiants qui visitent le musée… et ils ne sont pas vraiment reposants!

Comme nous l’avons appris lors de nos visites précédentes, Nîmes est né de l’eau et a été établi aux abords d’une source dédiée à Nemausus, déesse des eaux curatives. C’est ici que s’est organisé, dès l’époque romaine, le culte du dieu éponyme Nemausus.

L’eau, dans la ville antique, était synonyme de volupté pour ceux qui avaient les moyens d’avoir l’eau courante dans leur villa.

À l’époque, l’accès à l’eau était un élément de discrimination sociale, car la majorité devait se contenter des fontaines publiques.

Nous voyons des objets techniques reliés à l’eau : des pompes et des tuyaux, déjà en plomb à l’époque romaine.

On explique les techniques pour le chauffage de l’eau et pour réguler la température des bains dans les thermes.

Il y a même des latrines qui sont exposées, et ce, pour démontrer le fonctionnement du système d’irrigation… situé en dessous. Elles sont côte à côte.

Nous voyons un laconicum, l’ancêtre des saunas.

Une maquette géante présente l’aqueduc du Gard entre les villes de Uzes et de Nîmes. D’ailleurs, cet aqueduc alimentait en eau les deux villes.

Il y a une grande section traitant des tailleurs de pierre et de l’extraction de celles-ci. Il y avait des forgerons sur place pour réparer les outils et des charpentiers pour les constructions en bois utilisées sur le chantier de l’aqueduc.

Finalement, nous voyons un film sur la technologie moderne qui a été utilisée pour restaurer le pont du Gard. Le film nous montre, entre autres, les restes de l’aqueduc vus du haut des airs. C’est très impressionnant, car l’aqueduc s’étire sur une longue distance et évidemment il y a de grands bouts où il n’existe plus.

Nous sortons du musée à 11 h 10. C’était un très beau musée, gratuit de surcroît.

Nous retournons au pont et retraversons la rivière pour aller voir le menu du seul restaurant avec terrasse sur le site, un restaurant justement nommé « Les Terrasses ». C’est très dispendieux. Nous décidons donc de revenir au resto casse-croûte situé à l’accueil et nous dînons d’un sandwich, sur le coup de midi.

À 13 heures, nous ressortons du site. Il y a une agréable piste cyclable que nous empruntons pour notre marche… jusqu’à l’arrêt d’autobus où nous constatons que le prochain car n’est prévu que pour 13 h 50.

Nous nous assoyons sur des billots qui servent de garde-fou à la route.

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Le pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard, France

Photos ci-dessus : Il y a des arbres avec de belles fleurs.

Notre autobus se pointe pile-poil à l’heure prévue et nous arrivons à Nîmes à 14 h 40. Pour le retour, le car a suivi un trajet différent de celui de l’aller et cela nous a permis de découvrir la très belle campagne environnante. Vraiment très plaisant.

Ce soir, nous soupons à la chambre d’un délicieux repas de pâtes. Nous en profitons pour réviser notre plan de visites pour demain, notre dernière journée à Nîmes.

À suivre…
Balade dans Nîmes : La rotonde de l'horloge du lycée Alphonse-Daudet, l’église Sainte-Perpétue, etc.

Lycée Alphonse-Daudet, Nîmes, France

Photo ci-dessus : La rotonde de l'horloge du lycée Alphonse-Daudet a été érigée face aux Arènes de Nîmes à la fin du XIXe siècle.

Bibliographie
Atlas en fiches, Provence-Alpes et Côte d’Azur, le Rhône et le tourisme en France, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre WikipédiaArles, la place de la République, les arènes d’Arles, le théâtre romain d’Arles, Nîmes, les arènes de Nîmes et plusieurs autres pages;

Guide Lonely Planet, Provence, Élodie Rotham, Isabel Ros et als, Lonely Planet, 2011, 520 pages;

Nîmes, Éditions PEC, 1997, 2004, 32 pages;

Le Patrimoine mondial de l'UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.

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