De belles boutiques du vieux Toulouse et une superbe visite au Musée de l’affiche!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 60e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés, au printemps 2012, à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France, tout d’abord à Avignon, puis à Arles, à Nîmes, au pont du Gard, à Toulouse, à Carcassonne et à Albi!

Toulouse, France, mardi 22 mai 2012 – Il pleut ce matin sur Toulouse (encore). Nous en profitons pour courir les boutiques! Normal, notre périple tire à sa fin et nous devons compléter nos achats de souvenirs, notamment pour nos petits-enfants! Puis, en après-midi, visite de la toute petite salle d’exposition du « Centre municipal de l'Affiche ». Wow! Trente affiches décortiquées en long et en large par une guide fantastique… et superbement documentée!

Photo ci-dessus : Voici l’affiche officielle de l’exposition que nous avons visitée au « Centre municipal de l'Affiche, de la Carte postale et de l'Art graphique », dont le thème était : «Hommes de pub».

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Autre réveil sous la pluie aujourd’hui à Toulouse!

Donc, en prenant notre petit-déjeuner nous modifions le programme de nos visites. Ainsi, nous allons consacrer notre matinée au magasinage… en espérant que la pluie cessera pour nous permettre ainsi de poursuivre nos balades dans la ville rose en après-midi!

Mais malgré la mauvaise température, nous profitons du fait que nous sommes voisins du marché Saint-Cyprien pour nous y rendre et y faire quelques achats ce matin. Les couleurs des fruits et légumes frais qui s’empilent sur les étals ensoleillent, pour un court instant, notre début de journée!

Photo ci-dessus : Le marché Saint-Cyprien, à un jet de pierre de notre appartement à Toulouse.

Nous achetons une laitue, des tomates, un beau melon de Cavaillon et un morceau de fromage. Puis, nous revenons à notre appartement du « Adagio Access » pour remiser le tout.

Nous repartons à 9 h 40. Tout comme hier, nous nous rendons à la station de métro « Patte d’oie », puis filons en direction de la station Capitole, où nous remontons à la surface.

Nous nous arrêtons tout d’abord chez « Diu », rue de la Pomme, une boutique de foulards et de bijoux! Céline vagabonde dans les rayons des foulards… les trouvant tous plus beaux les uns que les autres. Il y en a en madras, en soie, en coton, en pashmina, en cachemire et tous affichent de magnifiques couleurs… et de beaux prix!

Photo ci-dessus : Une petite partie des rayons de foulards de la boutique DIU Foulards!

Après avoir acheté le foulard qui lui plaisait, nous sortons et nous nous rendons sur la rue d’Alsace où nous entrons dans la boutique du Stade Toulousain, le club mythique de rugby de Toulouse. Nous y achetons des casquettes officielles de l’équipe pour Félix et Marc-André.

Puis, nous entrons dans plusieurs petits magasins comme « Espace Milau », « Magasin Arts et Jeux », etc.

Photo ci-dessus : En cours de route, nous croisons un magasin qui annonce des marques de produits de beauté… et ça commence par Céline, puis Chloé!

Vers midi, la pluie a cessé. Nous décidons de retourner à l’appartement pour y laisser nos paquets et pour dîner.

Le Musée de l’Affiche
Nous repartons à 14 heures et nous nous rendons au « Musée de l’Affiche », situé tout près de notre appartement, sur les allées Charles de Fitte. En fait, le vrai nom du musée est le « Centre municipal de l'Affiche, de la Carte postale et de l'Art graphique ».

Photo ci-dessus : Une plaque apposée sur la façade de Centre de l'Affiche rappelle qu'une partie du square porte le nom de «Parvis Jacques-Auriac». Nom donné en l’honneur de celui qui fut un célèbre affichiste (1922-2003) qui vint exposer ses œuvres ici.

Comme l’indique son site Internet, « Le Centre de l’Affiche présente l’originalité d’être la seule institution territoriale en France, spécialisée sur l’affiche, la carte postale et l’art graphique. »

Au total, leurs collections comptent plus de 205 000 documents, dont environ 18,000 affiches.

Afin de faire découvrir une partie de son fonds d’affiches, le centre présente chaque année trois expositions temporaires, d’une durée de trois mois chacune, consacrées à un affichiste contemporain, à un affichiste ou un illustrateur décédé ou encore à un grand thème regroupé.

Le thème de l’exposition actuelle est « Hommes de pub » et il y a justement une visite guidée qui est prévue pour 14 h 30. Le prix est de 5€ pour nous deux!

Photos ci-dessus : Et pour cet aubaine, même les billets sont des pièces de collection.

Ce qu’il faut savoir est que le Centre de l’Affiche a dédié sa saison culturelle 2011-2012 à la présentation de l’homme à travers l’affiche, et ce, en trois expositions temporaires. La première exposition « Histoire d’hommes » (17 septembre-25 novembre) était consacrée aux hommes célèbres (hommes politiques, de lettres, de spectacle, scientifiques…). La seconde « Juste l’homme » (19 décembre-9 mars) traitait de la mode masculine et des produits de beauté. Le dernier volet « Hommes de pub » (10 avril-10 août) s’intéresse à « l’homme image de marque » et « l’homme objet » à travers une trentaine d’affiches, cartons et objets publicitaires.

Nous sommes les seuls à attendre pour la visite guidée, mais il est tôt, d’autres personnes se joindront sans doute à nous.

Nous entrons dans une pièce où une trentaine d’affiches sont exposées sur les murs. Nous en faisons le tour rapidement. Puis quatre autres personnes se joignent à nous, dont notre guide. Surprise, il s’agit d’une guide que nous avons croisée lors de notre visite au Musée de la Fondation Bemberg.

Photo ci-dessus : L’exposition en cours au Musée de l’Affiche prend place dans cette salle!

Notre guide se nomme Isabelle Bâlon, elle est guide conférencière à l'Office de Tourisme de Toulouse. Après les présentations d’usages, elle nous mentionne, d’entrée de jeu, que « La meilleure affiche est celle qui peut se passer de texte, celle dont le visuel sera en correspondance parfaite avec la signification de l’affiche ».

« Nous remarquerons au fil des affiches, dit-elle, que le nom de la marque se confond souvent avec celui du personnage, comme notamment avec « Mr Propre » qui met sa puissante musculature au service de la propreté.

On retrouvera d’ailleurs le symbole de la puissance physique masculine avec des publicités liées au sport ou la mise en avant des qualités nutritives d’un aliment ou d’une boisson comme le petit-déjeuner dynamique Vita-Food.

Quant à « l’homme-objet », elle viendra avec les affiches modernes où la photo remplacera le dessin. La plastique du corps masculin y sera souvent mise en valeur sur des publicités liées à la toilette comme celles du photographe Jean-Baptiste Mondino pour les parfums de Jean-Paul Gaultier. »

Notre guide attire notre attention sur une première affiche qui est exposée sur le mur et elle commence à l’analyser pour nous!

Celle-ci représente un paludier, c’est-à-dire un homme oeuvrant dans un marais salant. « L’affiche date de 1920 et est une publicité pour du sel et de la fleur de sel. Évidemment, affirme-t-elle, une affiche vaut pour le moment et pour le lieu où elle est affichée. Aujourd’hui, une telle publicité ne veut plus rien dire pour nous ».

Puis, elle passe à la seconde affiche, une qui annonce des bières nantaises. Le personnage qui y apparait retrousse ses manches pour montrer les muscles de ses bras. « Sur cette affiche, l’accent est mis sur le costume régional », précise notre guide.

Nous sommes surpris, car il semble bien que l’exposition ne soit concentrée que dans cette pièce. Toutefois, surpris ne signifie pas déçus, car les explications de notre charmante hôtesse sont fort intéressantes.

Nous passons maintenant à une affiche pour un produit qui ne nous est pas inconnu! Il s’agit d’une publicité pour les pastilles Valda contre les maux de gorge. Le personnage de l’affiche nous regarde et nous tend un plat de pastilles; l’homme porte un beau costume et un nœud papillon. Madame Balôn nous indique qu’il porte la Légion d’honneur sur son veston. Elle ajoute qu’il s’agit d’un personnage âgé… afin qu’il soit pris au sérieux. « Ce n’est plus nécessairement le cas aujourd’hui », précise-t-elle.

Photo ci-dessus : Une affiche pour « Les pastilles Valda »!

Puis, voici une affichette sans texte et sans marque! On y voit un livreur du vin Nicola. Un homme avec plein de bouteilles dans les mains. L’homme a l’air amusant avec de grands yeux ronds et un nez rouge. « C’est un style de personnage qui plaisait beaucoup à l’époque…, et ce, même s’il semble ivre. L’ivresse, ajoute notre guide, n’était pas mal vue à l’époque. »

L’affiche suivante nous montre un paysan normand vêtu de son costume régional. « L’affiche date de 1930 », mentionne notre guide, qui poursuit en nous décrivant le dessin : « Le fond est blanc, ce qui est rare pour des affiches. Le teint de l’homme est foncé, ce qui découpe bien sur le fond blanc. Il tend un produit de forme ronde. Il s’agit de fromage camembert. Il donne envie d’en manger. Il est authentique, comme un vrai paysan. Et remarquer bien les médailles dorées sur le couvercle de la boîte, elle représente les médailles que le fromage s’est méritées… le gage d’excellence. »

Nous voici maintenant devant une affiche à fond noir. Trois hommes chaussés de soulier à crampons, des joueurs de rugby en action, annoncent une bouteille d’apéritif, l’apéro des sportifs! « On ne verrait plus cela aujourd’hui! »

« Même si nous sommes à Bordeaux dans cette affiche, les hommes sont roux. On veut nous faire comprendre qu’ils sont d’origine irlandaise, ceux qui ont introduit la bière en France! »

Photo ci-dessus : Des sportifs annonçant un apéritif!

Le pneu Hutchinson, plus solide que l’acier! L’affiche est sur plaque émaillée. Un clown en salopette à poids y exerce le métier de rémouleur (Personne dont le métier est d’aiguiser les objets tranchants) où la meule est un pneu… évidemment un pneu Hutchinson, le pneu plus solide que l’acier. Le clown est accompagné de son chien… qui est interloqué de voir son maître réussir à aiguiser du métal… avec du caoutchouc!

Photo ci-dessus : Le clown rémouleur des pneus Hutchinson.

Notre guide, qui oeuvre pour l'Office de Tourisme de Toulouse, nous décrit plusieurs autres affiches dont celle :

de « Polypilex », montrant un homme heureux au milieu de ses instruments;

des lessiveuses automatiques domestiques de marque « Laden »… simple à utiliser, car l’installateur lui-même s’en sert;

de « Contrexéville », une affiche où selon notre guide, il y a trop de texte. « Mais, il est nécessaire pour comprendre, car l’homme sur l’affiche boit Contrex pour soulager ses reins;

du chocolat en poudre « Barry » où un personnage coiffé d’un sombrero, donc arrivant du Mexique, est présenté sur un arrière-plan de couleur brun chocolat;

De « Resistex », la chemise du travailleur français, celle qui ne se déchire pas. On y voit le doigt du personnage qui cible le nom de la marque. Une chemise bleue des employés manuels, des cols bleus, mais aussi le bleu de la France;

de « Eau sauvage de Christian Dior ». On y voit le bas du corps d’un homme nu sous sa robe de chambre. Il a des jambes poilues et a enfilé des pantoufles!

Photo ci-dessus : Pour cette dernière affiche, nous avons trouvé sur Internet son évolution dans le temps…

de « Brummel », ou un groom porte les vêtements que des clients lui ont confiés (chapeaux, écharpes, manteaux, parapluie). Le prestige de la tenue et de l’élégance. Tout ce qui est écrit est « Brummel – chemisier et l’adresse 3 rue Henri-Fabre, Avignon.

Photo ci-dessus : Le motif à poids de l’écharpe apparaissant sur l’affiche de Brummel est le même que Gilbert Bécaud affichait sur ses cravates dans les années 1950.

« Puis, dans les années 1999-2000, annonce notre guide, la photo a remplacé le dessin dans les affiches. Yves Saint-Laurent l’a fait en 1999 avec Kouros et en 2000 avec Body Kouros!

« Avec la photo, l’affiche n’amuse plus. Ça ne déclenche plus la même sympathie. »

Photo ci-dessus : Kouros en grec signifie jeune homme. Dior y montre l’anatomie de la perfection d’un dieu grec… sur fond bleu de la mer Égée. « Maintenant, c’est l’homme présenté en objet… « Quelle belle revanche », lance notre guide!

Et nous continuons avec une affiche de « Vita food », le petit-déjeuner dynamique. On y voit un torse d’homme… comme Popeye ou Hercule… qui semble sortir d’une tasse au liquide fumant, comme si le personnage sortait d’une lampe d’Aladin.

Photo ci-dessus : On a vraiment l’impression que le personnage vient d’émerger de la tasse!

Puis, une affiche d’un parfum de Jean-Paul Gaultier, « Le Mâle ». On y retrouve la photo d’un homme avec les boucles de l’enfance. Un homme-enfant. Peu de barbe, chapeau de marin, en position d’un enfant revendicateur, ce qui créé une sorte d’ambigüité .

Photo ci-dessus : Les débuts de la photo dans les affiches!

Finalement, nous terminons la visite guidée avec trois affiches de « Monsieur Net », lui qui en France se nomme « Monsieur Propre ». Cette image a été créée aux États-Unis en 1958 pour la compagnie Procter & Gamble. Elle est arrivée en France en 1964. Elles montrent toutes un homme au crâne dénudé, histoire de bannir le cuir chevelu, porteur d’une boucle d’oreille… devenue une image icône des homosexuels.

Nous sortons à 15 h 45 et on nous remet une affiche… celle de « Monsieur Propre », l’affiche de l’exposition.

À suivre…
Le dôme de la chapelle Saint-Joseph de la Grave, le pont Saint-Pierre, le canal de Brienne et les moulins de Bazacle!

Photo ci-dessus : Le dôme de la chapelle Saint-Joseph de la Grave, la chapelle de l'hôpital du même nom.

Bibliographie
Atlas en fiches, Ville de Toulouse, Région Midi-Pyrénées, la Garonne, les canaux de France et le tourisme en France, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre WikipédiaToulouse et plusieurs autres pages;

Guide Lonely Planet, Toulouse en quelques jours, Hervé François, Lonely Planet, 2010, 160 pages;

Toulouse, Éditions MSN, 2003, 32 pages;

Le Patrimoine mondial de l'UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.