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Davey Concepcion, puis Omar Vizquel et maintenant Josué Jésus Peley : la tradition se poursuit!

Revue de presse

Traduction libre par Jacques Lanciault d’un texte d’Alexis Brudnicki publié sur le site Internet Canadian Baseball Network le 12 mars 2012

Josué Peley. Fort Myers, Floride — Vénézuélien ou Canadien ? Ce n’est pas une question que l’on entend souvent et encore moins lors d’entrevue avec des joueurs de baseball!

Mais, pour le joueur de l’organisation des Red Sox de Boston, Josué Peley, la question se pose, car après avoir passé les dix premières années de sa vie au Venezuela, Peley a suivi ses parents qui ont immigré au Canada. De ce fait, il possède la double nationalité, Vénézuélien et Canadien. Le principal intéressé lui, se considère tout autant Vénézuélien que Canadien.

Photo ci-dessus : Josué Peley (Montréal, QC) a reçu l’aide de Russell Martin cet hiver afin de l’aider à perpétuer la tradition des Davey Concepcion et Omar Vizquel, deux Vénézuéliens ayant brillé dans les ligues majeures. (Photo Alexis Brudnicki)

Résidant aux États-Unis sur une base presque permanente en raison du baseball, il ne continue pas moins à communiquer régulièrement avec ses parents qui habitent Montréal.

C’est au Venezuela que l’athlète aujourd’hui âgé de 24 ans a découvert les plaisirs du baseball, alors que lui et ses deux frères y jouaient tous les jours dans les champs de la ville où il est né, Valence.

« Chez nous au Venezuela, il y avait de grands champs à perte de vue peuplés de cocotiers », se rappelle Peley au terme de sa séance d’entraînement du matin au « JetBlue Park » de Fort Myers. « Nous avions tracé un losange dans un des champs. Nous fabriquions des balles avec des cœurs de noix de coco que nous placions à l’intérieur de chaussettes et nous frappions avec un manche à balai! C’est comme cela que tout a commencé pour moi. »

Du champ situé derrière chez lui au camp d’entraînement des ligues mineures des Res Sox de Boston, que de chemin parcouru pour Josué Peley

Après avoir joué pratiquement tout son baseball mineur à la position d’arrêt-court, voilà que dès son arrivée dans le baseball professionnel il est converti en receveur. D’ailleurs, c’est à titre de receveur que les Pirates de Pittsburgh l’ont réclamé lors de la 35e ronde du repêchage annuel de 2006. Une année auparavant, Josué avait été un choix de 25e ronde des Nationals de Washington.

La saison dernière, en 49 matchs avec les équipes de classe A de Salem et de Greenville de l’organisation des Red Sox, Peley a maintenu une moyenne au bâton de 0,287, claquant 10 doubles et produisant 12 points.

Un ami nommé… Russell Martin
Depuis qu'il est devenu receveur, Peley a reçu une aide précieuse de son ami, Montréalais tout comme lui, Russell Martin, le receveur toute étoile des Yankees de New York. Au cours de l'hiver qui s’achève, Peley s’est rendu en Arizona en compagnie de Russell Martin, de Jean-Luc Blaquière (Mets de New York) et d’Ivan Naccarata (Capitales de Québec). Ensemble, ils se sont entraînés et Peley, tout comme Blaquière, a pu améliorer tant ses techniques de receveur que son coup de bâton.

Le receveur de l’organisation des Red Sox affirme qu’il a perdu 15 livres grâce à cet entraînement intensif et qu’il arrive au camp d’entraînement des Red Sox dans la meilleure forme de sa vie.

"Il est étonnant", mentionne Peley en parlant de Martin. "C’est une grande vedette des Yankees de New York, mais hors du terrain, il est comme tout le monde. J'essaie de profiter au maximum de tout ce qu’il peut m’apprendre. Il ne faut pas oublier que Russell a pris part à trois matchs des étoiles et qu’il a aussi gagné le « Gant d’or » et le « Bâton d’argent ». La saison dernière, il a frappé 18 circuits. À vivre avec lui durant quelque temps on s’aperçoit rapidement que c’est un super bon gars. Je profite pour en apprendre sur tout à son contact : sur l’art de frapper, sur ses techniques de receveur et même sur sa conception de la vie d’un athlète professionnel. C’est une véritable chance de le compter parmi mes amis, alors, je tente d’en tirer le meilleur parti possible. »

L'éthique de travail de Russell Martin à l'entraînement est exemplaire et Peley s'est efforcé à suivre l’exemple. Les deux receveurs affichent des similitudes qui pourraient les mener loin dans leur carrière.

« J'ai travaillé très dur, comme Martin le souhaitait », avoue Peley. "Il aime quand les gens autour de lui sont comme lui. C’est un athlète acharné! Il a une mentalité de joueur de hockey. D’ailleurs, il a déjà joué au hockey, un sport qu’il adore. Il donne son 100 % en tout temps. Il aime l'énergie que dégage un entraînement à plusieurs. Il adore plus que tout quand les gens le poussent à se surpasser. C'est tout simplement génial de travailler avec lui. »

Peley, tout comme son homologue des Yankees, a également joué au hockey à ses premières années à Montréal. « Au Québec, c’est aussi naturel de jouer au hockey qu’au Venezuela de jouer au baseball. »

« Je ne savais pas ce qu’était le hockey quand je suis arrivé au Canada. Puis, en 2000, à ma deuxième année à Montréal, j'ai vu un match des Canadiens à la télévision », s’est souvenu Peley. J'ai alors dit à mon père, “Papa, je veux jouer au hockey. Je veux être gardien de but.” »

« J'avais vu que le rôle du gardien de but comportait des similitudes avec celui d’un joueur de baseball. Au lieu d’attraper la balle, il fallait attraper une rondelle : simple. Le problème est que je tentais toujours d’attraper la rondelle avec mon gant, même quand elle était lancée à ma droite! Disons que ça ne fonctionnait pas très bien. Un jour mon entraîneur m'a dit, “Tu devrais essayer de jouer à l’avant”, et j’ai adoré. »

« Je n'étais pas très bon à mes débuts. Mais, je m’entraînais à patiner jusqu’à tard le soir. Il y avait une patinoire près d’où nous habitions et j’y allais tous les jours. Parce que j'étais tellement habitué à être bon au baseball, un sport où j'ai toujours excellé, je voulais être aussi bon au hockey. Mais, j’étais vraiment mauvais et j’en ressentais une grande frustration. C’est pour cela que je me suis entraîné à patiner et à lancer des rondelles durant deux ans. Je suis devenu le meilleur dans la ligue où j’évoluais. J'ai continué à jouer au hockey jusqu’au moment où le baseball est devenu pour moi une priorité. »

Le baseball prend désormais toute la place dans la vie de Peley, en particulier lors du camp d’entraînement printanier. Pour un receveur, c’est la période de l’année la plus difficile. Il faut travailler à recevoir les tirs de plusieurs lanceurs durant de longues heures, jour après jour… puis de trouver du temps pour peaufiner notre propre entraînement, notamment au bâton.

Josué Peley.

Photo ci-dessus : "Le printemps, c’est le moment de l’année où nous les receveurs souffrons tous les jours", laisse entendre Josué Peley.

« C’est le moment de l’année où nous les receveurs souffrons tous les jours », avoue Peley en parlant du camp d’entraînement. « Après avoir accompli quelques « bullpen » avec les lanceurs, on saute dans un bain d’eau froide, puis de retour en salle d’entraînement physique. Dans ces conditions, le soir, il faut s’assurer de profiter d’un minimum de huit heures de sommeil. C’est à nous à prendre soin de notre forme physique. »

« Je ne vois aucun receveur qui est à 100 pour cent de sa forme pour le moment. Pourtant, personnellement à mon arrivée, j'étais à 100 pour cent de ma forme. Je suis encore en bonne forme malgré tout, et ce, parce que les matchs ne sont pas encore commencés. Dès que nous commencerons à jouer, je vais commencer ressentir des courbatures partout et à marcher comme ça! (et Peley d’ajouter le geste à sa phrase). »

« Pourtant, c'est une véritable corvée. Les gens disent : « Je veux jouer au baseball chez les professionnels, ces gars-là sont chanceux. » Mais quand vous y êtes, vous constatez rapidement que c'est un travail difficile. Et nous ne gagnons pas des millions dans les ligues mineures! Tout ce que vous pouvez faire, c’est de travailler encore plus fort pour gravir les échelons. Ce n'est vraiment pas facile. Je ne recommanderais pas un tel travail à un gars qui n'aime pas travailler fort. »

Si l'éthique de travail que Peley s’est donné a été grandement influencée par Russell Martin, l’amour du baseball, par contre, lui a été transmis par son compatriote vénézuélien Omar Vizquel, un joueur d’arrêt-court qui était l’idole du jeune Peley. L'impact que Vizquel a eu sur Peley est très important, il a été celui qui a fait naître chez le Montréalais par choix le rêve de devenir un joueur de baseball professionnel et pour cela Peley lui vouera une grande admiration pour le reste de sa carrière.

« Il ne sait pas qu’il a eu une très grande influence sur moi », a précisé Peley. « Omar Vizquel a été mon idole depuis que je suis tout petit! »

« Lors d’un match des Expos au stade Olympique, il m'a donné un bâton et des gants de frappeur devant tout le monde, juste avant que le match ne commence. Je pleurais tellement que j’étais heureux! C'était la dernière année des Expos à Montréal, durant la période des matchs interligue. Vizquel portait alors les couleurs des Indians de Cleveland. »

« Il m'a donné ses gants de frappeur et son bâton et il m'a dit de continuer à travailler fort. Il a aussi ajouté : « Il n'est pas si difficile que cela d’arriver aux Ligues majeures, ce qui est difficile, c’est d’y rester. Il faut que tu croies en toi, et là tu as des chances d’y arriver. »

Rester dans les ligues majeures ne s'est pas avéré trop difficile pour Vizquel, du moins pour l'instant, lui qui espère amorcer, en avril prochain sa 24e saison dans les grandes ligues. Vizquel pourra donc vivre encore de beau moment dans le monde du baseball et continuer à être un exemple pour les jeunes.

« Évidemment, je ne me souviens pas de cet événement au stade Olympique », a admis Vizquel. « Ce sont des événements qui se produisent souvent quand vous êtes un jeune joueur et que vous aimez parler à la foule des jeunes qui assistent aux matchs. »

« Parfois, je distribue des pièces d’équipement, souvent il s’agit d’objets dont je n’ai plus besoin et si je pense qu’ils peuvent être utiles à un jeune, alors je n’hésite pas à faire un heureux. Vous retournez alors chez vous le cœur léger et heureux d’avoir fait plaisir. Je suis content qu’il se souvienne encore aujourd’hui de ce moment. »

« J’espère que Josué atteindra un jour les ligues majeures. Je serais vraiment content pour lui. Et si, quand il y arrivera, j’y suis encore, j’espère qu’il viendra me voir pour me raconter cette histoire de vive voix. Moi aussi quand j’étais petit garçon je rêvais de jouer un jour dans les grandes ligues. »

« D’ailleurs, quand j’étais tout jeune, un jour j'ai eu la chance de me faire photographier avec David Concepcion, au moment où il était pour moi un héros. Lorsque je l’ai rencontré huit ans plus tard sur un terrain de baseball, je lui ai rappelé qu’un jour nous avions été photographiés ensemble… et il n’en revenait tout simplement pas que je me souvienne de cette histoire. À l'heure actuelle, nous sommes de bons amis et je suis heureux que des trucs comme ça puissent aussi arriver pour d’autres. »

Cette saison Peley espère se tailler un poste avec l’équipe de classe AA des Red Sox. Il espère aussi qu'un jour il aura la chance de jouer au baseball sur le même terrain que Vizquel, et ce, pour qu’il puisse lui raconter l'histoire du stade Olympique.

« C'est la seule fois que j’ai rencontré Omar Vizquel dans ma vie. Je l’ai rencontré à Montréal, au Canada, alors que nous venions tous les deux du Venezuela. Je n'oublierai jamais ce jour-là. »

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