Fév/120
Une église, une île : Notre-Dame-du-Rocher!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 23e d'une série de reportages relatifs à une longue balade en Croatie, à laquelle se sont greffées de trop courtes incursions en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro, le tout réalisé à l’automne 2011.
Perast, Monténégro, samedi 15 octobre 2011 – « La foi transporte les montagnes! » Et Dieu qu’ils devaient être croyants les habitants du petit village de Perast au Monténégro qui, du XVe au XVIIe siècles, ont construit une église sur un tout petit bout de rocher au milieu de la baie de Kotor! C’est une toute petite embarcation qui nous a conduits sur cet îlot, cet après-midi, pour y admirer l’église. En plus de la beauté de l’endroit encore aujourd’hui réservé au culte, le panorama qui nous a été offert sur la baie de Kotor et sur les montagnes tout autour, nous aura transportés au septième ciel!
Photo ci-dessus : Le phare de la toute petite île artificielle de Notre-Dame-du-Rocher avec en arrière-plan les impressionnantes montagnes qui entourent la baie de Kotor!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Au terme de quelque trois heures de visite et d’une agréable « flânerie » au cœur de la superbe cité médiévale de Kotor, notre autocar reprend la route, un peu après 15 heures, en direction de la petite ville de Perast, où nous visiterons l’église Notre-Dame-du-Rocher (certain la nomme Notre-Dame-du-Récif)… sise sur un minuscule îlot au cœur de la baie de Kotor.
Le trajet est court. Nous longeons la route qui borde les « Bouches de Kotor » et une vingtaine de minutes plus tard nous croisons le petit port de la ville de Perast. Il est situé tout juste devant deux petites îles, l’île Saint-Georges et l’île Notre-Dame-du-Rocher. Cette dernière est une île artificielle sur laquelle a été construite une église baroque.
La vieille ville de Perast est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Malheureusement, nous ne la visiterons pas, et ce, en raison d’un manque flagrant de planification dans notre transport en bateau sur l’îlot Notre-Dame-du-Rocher.
Dommage, car ce petit village de quelque 450 habitants, tout en pierre, a appartenu à la République de Venise de 1420 à 1797. L’influence de la cité des Doges y est encore très présente, mentionne-t-on dans nos guides de voyage. Il y a pas moins de 19 palais baroques et 17 églises catholiques, dont l'église Saint-Nicolas qui possède un clocher qui surplombe la place principale de la cité.
Photo ci-dessus : L’église Notre-Dame-du-Rosaire construite à une des extrémités du village de Perast arbore un clocher octogonal.
Nous descendons du car à 15 h 25. Nous marchons en direction d’un embarcadère d’où un bateau nous mènera sur l’îlot.
Nous avons une vue magnifique sur les deux petites îles… mais, nous sommes face au soleil! Difficile d’immortaliser le lieu avec nos appareils photographiques… et pourtant selon notre itinéraire, cette visite était prévue pour la fin de la matinée, moment de la journée où l’astre du jour aurait été le meilleur complice du photographe!
Photos ci-dessus : Le superbe îlot Notre-Dame-du-Rocher .
Nous arrivons au quai où s’amarrent les bateaux taxis. Nous devons attendre le responsable de l’endroit durant une bonne trentaine de minutes et patienter un dix minutes additionnel avant de voir apparaître la petite embarcation qui nous permettra de flotter jusqu’à l’îlette de prière.
Selon toute vraisemblance, notre guide locale ne nous a pas menés au bon quai. D’ailleurs, un autre groupe, arrivé bien après nous, mais à la bonne place, aura pratiquement terminé sa visite de l’îlot lorsque nous y arriverons!
Durant l’attente, je n’ose m’éloigner de peur que le bateau-taxi arrive. Je déniche toutefois quelques jolies fleurs.
Photos ci-dessus : Deux belles fleurs et une plante de la famille des cactus.
Photo ci-dessus : Notre guide locale demeurait sûre de voir arriver le bateau-taxi, les membres du groupe, quant à eux, affichaient un air plutôt dubitatif.
Finalement, après quelques appels téléphoniques, notre taxi accoste! La traversée ne peut être plus courte… exactement huit minutes. Mais le panorama qui s’est alors offert à nous était tout simplement fascinant!
Photos ci-dessus : Une partie du village de Perast, adossé au mont Saint-Élie, se détache sur le bleu des flots.
Photos ci-dessus : Le tout petit îlot St-Georges et son abbaye!
Puis, nous accostons à l’îlot Notre-Dame-du-Rocher!
Photos ci-dessus : Le paysage est féerique vu de l’îlot Notre-Dame-du-Rocher!
L’îlot Notre-Dame-du-Rocher a été construit par les habitants de Perast à compter du XVe siècle sur un tout petit rocher où un marin, gravement malade, aurait trouvé une icône de la Vierge… L’homme de mer ayant été miraculeusement guéri, on décida d’y construire une île et d’y ériger une église.
Des moines ont fait de même sur une île encore plus petite tout à côté, c’est l'Abbaye Saint-Georges.
La « cathédrale Notre-Dame-du-Rocher » est somme toute modeste. Elle ne possède qu’une seule nef. Elle est chapeautée d’un dôme octogonal et d’une tour avec un clocher.
Photo ci-dessus : L’église Notre-Dame-du-Rocher.
Nous entrons dans l’église. C’est beau. Elle est dédiée aux marins et aux capitaines de vaisseau! Il y a d’ailleurs une multitude de plaques votives. «Le plus grand nombre au monde!», nous précise notre guide locale de Dubrovnik. «Les familles des environs offraient de telles plaques pour demander à la Vierge de ramener leurs fils sains et saufs de leur périple en mer», ajoute-t-elle.
Il y a un petit orgue au deuxième étage. L’icône de Notre-Dame-du-Rocher est bien en vue sur l’autel principal. Notre guide nous raconte que cette icône décorait une église de Perast auparavant. Un jour elle a disparu! Quelques années plus tard, elle a été découverte flottant tout près de l’îlot!
Photos ci-dessus : L’icône de Notre-Dame-du-Rocher. On peut déjà entrevoir quelques ex-voto!
Photo ci-dessus : L’autel est en marbre.
Photo ci-dessus : Voilà, voici d’autres ex-votos!
L’îlot n’est pas habité, mais l’église, qui est chrétienne, est toujours en fonction. On y célèbre les offices à chaque semaine et plusieurs mariages annuellement. « Il y a quatre mois, mentionne notre guide, un français s’y est marié avec une jeune fille habitant Perast. »
Des cadeaux pour les épouses des marins ayant pris la mer sont exposés au mur : des fleurs séchées, des rosaires, des rubans, des couronnes, etc.
Un beau chandelier, bleu, blanc et rose, descend dans le cœur de l’église.
Il y a plusieurs peintures religieuses sur les murs et au plafond. Le thème est l’ascension de la Vierge Marie vers les cieux. La décoration est d’ailleurs l’œuvre d’un célèbre peintre de Perast, Tripo Kokolja, qui y a mis dix années de travail.
Photo ci-dessus : Le superbe plafond de l’église!
Photo ci-dessus : Des têtes d’angelots en marbre terminent les corniches!
Dans une pièce attenante à l’église prend place un petit musée qui regorge d'objets d’époque et de toile représentant l’îlot!
Photos ci-dessus : L’îlot et la mer en peinture.
Nous terminons la visite à 16 h 40.
Photo ci-dessus : La vue… juste avant de sortir de l’église.
Nous attendons le bateau qui doit nous ramener à Perast jusqu’à 17 h 10. Au début de l’attente, c’est agréable, le soleil nous chauffant la couenne! Mais, rapidement il se couche… et le froid, transporté par le vent de la bura, nous gèle littéralement!
Je continue tout de même à appuyer sur le déclencheur de mon appareil photographique :
Photos ci-dessus : L’église Notre-Dame-du-Rocher et son clocher.
Photo ci-dessus : L’îlot Notre-Dame-du-Rocher.
Photo ci-dessus : La mer.
Photo ci-dessus : Le phare, la mer, la montagne… un bon début pour une chanson.
Photo ci-dessus : Le phare vu de près… et un courageux qui vogue sur une planche à voile!
Sur le chemin du retour, c’est très venteux et froid. Céline regrette d’avoir laissé son manteau et son foulard dans le car.
Photo ci-dessus : Un voyageur du groupe, Robert Benoit, nous a photographiés alors que je tentais de réchauffer Céline sur l’îlot Notre-Dame-du-Rocher.
La guide locale veut entraîner le groupe à visiter la vieille ville de Perast. C’est un non pratiquement unanime! Nous filons vers le car, dans lequel nous nous engouffrons à la chaleur à 17 h 30.
Quelques instants plus tard, nous reprenons la route. Nous y allons du tour de la baie de Kotor, plutôt que de faire demi-tour et de reprendre le bac-ferry.
Le paysage est super beau… mais jamais il n’y a de pause photo.
Photo ci-dessus : Personnellement, je ne prends pas de photos du car, mais à voir les résultats obtenus par une compagne du groupe, Gisèle Grégoire, je devrais peut-être m’y mettre.
Durant les 30 premières minutes du trajet, notre guide locale n’a dit mot! Nous croyons qu’elle n’a pas apprécié que nous coupions court à la visite prévue.
Puis, elle nous informe qu’ici, il y a deux festivals importants : le festival du film de Herceg Novi, qui en était à sa 18e édition en 2011 et le festival du mimosa, une importante compétition de natation.
Elle attire notre attention sur « La tour sanglante », érigée du temps de l’occupation turque. Il s’agit des vestiges d’une forteresse.
Nous repassons par les villes d’Herceg Novi et d’Igalo et nous arrivons au poste frontalier du Monténégro à 18 h 20. Nous passons par la suite celui de la Croatie, une quinzaine de minutes plus tard. Chanceux, personne ne grimpe dans le car pour vérifier nos passeports.
Finalement, nous arrivons au restaurant quelques minutes avant 19 heures. Celui-ci est situé dans le village de Ljuta, en Croatie. Nous l’atteignons après avoir roulé sur une route de campagne à la complète noirceur.
Le resto s’appelle « Konavoski Dvori ». C’est l’ancienne maison d’un riche meunier. Elle a été convertie en restaurant en 1968.
Photo ci-dessus : L’ancien moulin… a subi les assauts de la végétation.
Un agréable repas. Risotto et plat de poisson pour nous, veau et légumes pour Céline, le tout arrosé d’un excellent vin blanc inclut avec le repas. Finalement, on nous a servi un succulent dessert.
Le repas se termine à 21 h 15. Nous regrimpons dans le car et arrivons à notre hôtel à 22 heures… exténués, évidemment!
À suivre
L’intérieur de la ville fortifiée de Dubrovnik!
Photo ci-dessus : La Placa, vers la place Luža au cœur de la ville fortifiée de Dubrovnik.
Bibliographie
Encyclopédie libre Wikipédia, Croatie, Istrie, Opatija, Poreč, Rovinj, Dalmatie, Pag, Zadar, Trogir, Šibenik, Split, Hvar, Bosnie-Herzégovine, Počitelj, Mostar, Sarajevo, Monténégro, Kotor et une foule d’autres pages;
Atlas en fiches (La Croatie, l’Istrie, l’économie de la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo, l’économie de la Bosnie-Herzégovine) , Éditions Atlas, 2008;
Bosnie-Herzégovine, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2008, 160 pages;
Croatie, merveille de l’Adriatique, Éditions Minerva, 2004, 128 pages;
Dalmatie, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2008, 156 pages;
Dubrovnik, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2011, 128 pages;
Guide Voir, Croatie, Éditions Libre Expression, 2008, 296 pages;
L’agonie yougoslave (1986-2003), Renéo Lukic, Les presses de l’Université Laval, 2003, 613 pages;
Le croate pour les touristes, Extrade, 2007, 159 pages;
L’Istrie, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2007, 128 pages;
Lonely planet, Croatie, Lonely Planet Publication, 2011, 352 pages;
Monténégro, Guide touristique, Mapa Crne Gore, Podgorica, 2006, 122 pages;
Patrimoine mondial de l’UNESCO , Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.
Venir au monde, Margaret Mazzantini, Robert Laffont, 2010, 460 pages.
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5 février 2012
Vous avez vraiment fait un très beau travail en nous montrant, en plus de ce qu’on remarque habituellement, la végétation, les photos du musée. Toujours agréable pour qui est passé au même endroit et avec votre texte on a l’impression d’une autre vision de ce qu’on avait vu. Je suis entré dans ce petit musée et te photos me donneraient le goût de m’y retrouver.
Robert Benoit
10 février 2012
Toujours aussi excitant de revoir toutes ces belles découvertes de notre visite à Pérast et au Monténégro.
Nous apprécions votre immense travail et surtout de nous le partager si fidèlement.
1 novembre 2021
J’aime beaucoup votre récit et vos photos, venant de découvrir ces lieux sublimes et émouvants, merci.