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Au Musée d’Orsay et au MBAM – La couleur déferle sur les murs des musées

Revue de presse

Isabelle Paré, Le Devoir, le 4 novembre 2011

Le Musée d'Orsay, Paris, France. Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) n'est pas le seul à avoir troqué le blanc de ses salles d'exposition pour une déferlante de couleurs. À Paris, le prestigieux Musée d'Orsay, tout juste rouvert après des travaux majeurs de réaménagement, a lui aussi opté pour la mare aux coloris.

Photo ci-dessus : Le Musée d'Orsay, dont les 73 Monet, 39 Sisley et 88 Degas sont parmi les attraits majeurs, attire trois millions de visiteurs par an.(Photo Jacques Lanciault)

À l'instar du musée de la rue Sherbrooke, le musée parisien, qui réunit les principales oeuvres des impressionnistes et l'art occidental de 1848 à 1914, vient de mettre le point final à une rénovation majeure de 28,4 millions de dollars, 25 ans après son ouverture en 1986.

Le filon conducteur de ce remodelage en profondeur: le redéploiement des oeuvres dans une vague de tonalités puissantes, allant du bleu pétrole au rouge lie-de-vin, en passant par le mauve aubergine et le gris profond. Lors de l'ouverture de son nouveau pavillon le mois dernier, le MBAM, réaménagé de fond en comble, avait lui aussi ouvert grand la porte à l'arrivée en force de couleurs saturées.

Faut-il voir là un nouveau courant muséal?
«Le blanc tue toute peinture, en dehors de l'art du XXe siècle et de l'art contemporain. Lorsque vous placez une peinture académique ou impressionniste sur un fond blanc, le rayonnement du blanc, son halo d'indétermination autour de l'oeuvre empêchent la révélation des contrastes de valeur, parfois si subtils. Le blanc est l'ennemi de la peinture, à mon avis», explique Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay, sur le site Internet de l'institution, rouverte au public le 12 octobre dernier.

Une volte-face pour le monde muséal
Volte-face majeure, donc, notamment pour les toiles des impressionnistes qui s'affichent désormais sur des cimaises gris anthracite, en lieu et place du blanc immaculé jusqu'ici érigé en religion par la plupart des musées. Le Musée d'Orsay, dont les 73 Monet, 39 Sisley et 88 Degas sont parmi les attraits majeurs, attire trois millions de visiteurs par an. «Des peintures de Courbet ou de Manet commandent des arrière-plans différents de ceux des impressionnistes, dont les coups de pinceau sont plus rapides et légers», précisait récemment M. Cogeval au journal La Croix.

Des liens étroits unissent d'ailleurs le Musée d'Orsay et le Musée des beaux-arts de Montréal puisque Guy Cogeval fut aux commandes du MBAM de 1999 à 2006, assisté par Nathalie Bondil, qui a maintenant pris la relève. Même esprit, donc, même philosophie?

«Ces tableaux ont été peints pour des intérieurs bourgeois. Nous sommes plus proches de l'esprit original. Les cadres dorés, surtout ceux qui étaient destinés aux salons, retrouvent leur éclat visuel et leur rôle emphatique sur des fonds de couleurs», estime M. Cogeval.

Au MBAM, Nathalie Bondil avait elle aussi insisté sur l'importance de mettre en valeur, par des teintes précises, les différentes écoles de peinture de la collection permanente du Musée des beaux-arts. D'où l'orange brûlé associé aux maîtres flamands, le bleu royal à la peinture française, et le mauve profond aux peintres modernes. Ajoutées aux bois exotiques utilisés pour garnir les cimaises et à la musique d'époque offerte dans l'audioguide, ces teintes prononcées viennent rappeler l'époque des cabinets et des salons où ont d'abord été présentées ces oeuvres, avait insisté Mme Bondil. «Tous ces éléments, précise la directrice, contribuent à la compréhension visuelle et à la qualité de l'expérience muséale.»

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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