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Le mandat de l’Académie de Baseball Canada!

Texte de Jacques Lanciault

Académie de Baseball Canada Laval, le 18 février 2011 – Bon an mal an, il est facile de constater que plus de la moitié des joueurs québécois évoluant dans les universités et les collèges américains sont passés par l’Académie de Baseball Canada (ABC). Est-ce à dire que la direction de l’ABC intervient auprès des universités et collèges américains pour placer ses joueurs? Ayant l’entraîneur-chef de l’ABC, Joël Landry, en ligne, je lui ai tout simplement posé la question.

« Absolument pas! », a répondu catégoriquement Landry. « Il n’est pas de notre responsabilité de “placer” nos joueurs dans le réseau des universités et collèges américains. Toutefois, nous nous devons de fournir à nos athlètes toute l’information pertinente relativement aux universités et aux collèges, et ce, afin qu’eux et leur famille puissent prendre une décision éclairée. »

« Nous pouvons aussi jouer un rôle d’intermédiaire entre le joueur et le collège. Étant donné que nous sommes en relation avec plusieurs “coachs” de collèges américains, nous sommes régulièrement au fait des besoins particuliers de tel ou tel collège. Il nous est donc loisible d’orienter nos joueurs vers l’institution qui serait la plus intéressée à leurs services. »

Pour bien répondre à son mandat d’information, au moins une fois annuellement, l’ABC réunit tous ses joueurs pour parler « Baseball collégial et universitaire américain ». Généralement, cette rencontre se tient lors du périple annuel de l’Académie en Floride.

L’an dernier, lorsque Joël Landry a tenu cette réunion avec ses joueurs, son assistant, Sylvain Saindon, qui assistait à la rencontre, a profité de l’occasion pour rédiger un long texte à ce sujet, texte qui fut d’ailleurs publié sur le site Internet de Baseball Québec, tout comme sur celui de la Ligue de baseball élite du Québec (LBÉQ).

Voici un extrait de ce texte des plus intéressant pour les joueurs visant à faire carrière chez nos voisins du sud… et, évidemment, pour leurs parents

LE MANDAT DE l’ABC

Texte rédigé par Sylvain Saindon

Dans un premier temps, rappelons le mandat de l’ABC : l’Académie est un tremplin vers les niveaux supérieurs de baseball. Pour nos athlètes il peut s’agir du baseball professionnel, des universités et collèges américains ou encore du baseball junior au sein de la Ligue de baseball élite du Québec (LBÉQ).

En aucun temps, les membres de la direction de l’ABC n’ont le pouvoir, et encore moins le devoir, de forcer la main à un de ces trois niveaux afin qu’ils sélectionnent tel ou tel joueur. Toutefois, ceux-ci peuvent intervenir à titre d’intermédiaire, de consultant ou tout simplement de source de référence.

Une chose est certaine, c’est le cas quand des responsables d’équipes de la LBÉQ communiquent avec eux pour obtenir des informations afin de protéger ou non tel ou tel joueur, ou encore parce qu’il y a une transaction dans l’air et que les dirigeants de l’élite veulent obtenir un avis compétent et indépendant.

Encore là, le rôle du responsable de l’ABC n’est pas de commenter la pertinence de la transaction, mais plutôt de décrire le plus concrètement possible les qualités du joueur sur lequel on désire de plus amples informations.

Et bien évidemment, pas question de communiquer avec toutes les équipes élites pour leur fournir un portrait des joueurs qu’ils devraient acquérir! C’est aux équipes de la LBÉQ de faire leurs devoirs et de consulter les dirigeants de l’ABC s’ils le souhaitent.

Toutefois, la porte de l’Académie est toujours ouverte et les gérants de ce circuit ne se gênent pas pour s’informer, autant quant à leurs joueurs évoluant à l’ABC… que concernant des joueurs qui quitteront bientôt les programmes de développement de Baseball Québec.

Et c’est un peu la même chose avec les recruteurs du baseball professionnel. Lorsqu’un « dépisteur » communique avec un membre de l’ABC pour obtenir une description plus détaillée des talents et des habiletés d’un joueur, c’est certain qu’on lui donne l’heure juste avec chiffres à l’appui. Et si on questionne l’éthique de travail du joueur, le recruteur recevra également les informations quant aux forces et aux faiblesses du joueur à ce sujet!

Mais, encore une fois, c’est certain que ce ne sont pas les dirigeants de l’ABC qui communiquent avec les recruteurs pour leur souligner qu’ils manquent le bateau parce que tel ou tel joueur n’a pas été repêché. Ce n’est vraiment pas le mandat.

Et finalement, en ce qui a trait aux collèges américains, la même règle s’applique. Ce n’est à quiconque de l’ABC de dire quelle institution un joueur devrait choisir.

La décision appartient au joueur
Non seulement la décision appartient-elle au joueur, nous pensons, à l’Académie, que c’est même une décision familiale, puisqu’elle implique l’éducation du jeune, tout comme des sommes d’argent relativement importantes pour les parents.

Pour bien comprendre, il faut voir l’ABC et les collèges américains dans la même relation que les cégeps par rapport aux universités.

Quand tu es au cégep, c’est l’étudiant qui s’inscrit à l’université. Ce n’est pas le cégep Ahuntsic qui appelle l’étudiant pour lui dire : ça y est, on t’a trouvé une place en médecine à l’Université de Sherbrooke! C’est l’étudiant qui fait la démarche de s’inscrire dans l’institution scolaire de son choix.

Cependant, si l’étudiant a des interrogations quant à l’Université de Sherbrooke et à son programme de médecine, il pourra bien sûr consulter un aide pédagogique du collège Ahuntsic qui l’aidera dans sa démarche.

Ce dernier, toujours dans notre exemple, évaluera si l’étudiant possède les résultats scolaires suffisants pour être accepté en médecine. Il questionnera probablement l’étudiant quant à la capacité de l’étudiant de faire face à l’aspect financier de telles études… en région. Ce conseiller mettra en lumière plusieurs détails qui passeraient probablement inaperçus à première vue.

C’est ce mandat qui est précisé aux joueurs de l’ABC lors de discussion ou de rencontre traitant des universités ou collèges américain. La mission de l’ABC est d’appuyer le joueur dans sa démarche et d’attirer son attention sur tous les aspects qu’une telle décision implique.

Évidemment, nous sommes en relation avec plusieurs « coachs » de collèges américains et étant donné que nous avons la chance de compter au sein de notre programme sur de très bons joueurs, les écoles de premières divisions sollicitent régulièrement notre avis.

Ces derniers nous font part de leurs besoins pour leur prochaine saison. Selon leurs demandes, nous les mettons en communication avec les joueurs qui correspondent au profil recherché.

Nous nous faisons un point d’honneur de répondre à toutes les questions avec franchise et transparence! Si un lanceur possède une vélocité de 86 mph sur ses tirs, jamais nous ne prétendrons qu’il lance à 92 mph! Nous sommes considérés comme des intervenants crédibles, et pour nous il est des plus importants de conserver cette crédibilité.

De plus, nous rencontrons les joueurs concernés pour leur faire part des plus récentes tractations les impliquant avec tel ou tel collège.

Par la suite, nous leur rappelons les questions qu’ils devraient poser :

As-tu demandé au « coach » si tu seras le joueur de deuxième but régulier?
Est-ce que tu seras de la rotation de trois lanceurs partants de l’équipe?
Offrent-ils le programme d’étude vers lequel tu te destines?
Qu’en est-il de la bourse d’études qu’ils t’offrent?
Ça te revient à 7 000 $ et plus par année, tes parents sont-ils prêts à payer ce montant?
Parles-en avec ta famille et reviens nous revoir si tu as besoin de nouvelles informations.

Voilà, grosso modo, l’implication de l’ABC dans le processus décisionnel des joueurs quant à une éventuelle accession dans une université ou un collège américain.

La mentalité des « coachs » dans les collèges américains
Les Québécois qui ont évolué dans le circuit des universités et collèges américains sont unanimes sur un point quand ils parlent de leur expérience aux États-Unis : « Les gérants d’équipes collégiales ou universitaires américaines n’ont qu’un seul objectif : gagner. En aucun temps, leur objectif n’est le développement de l’athlète, leur seul objectif est la victoire ».

Il est très important de connaître cette réalité! Conséquemment, le joueur va s’améliorer parce qu’il évolue dans un circuit où la compétition est relevée ou même très relevée dépendamment du calibre de la conférence où évolue le collège. Il ne se développera donc pas nécessairement parce que le personnel d’entraîneurs passe du temps à chercher à améliorer les habiletés individuelles de l’athlète.

On est vraiment loin de la réalité de l’ABC où tout est conçu en fonction du développement du joueur. Notre réalité, ne l’oublions pas, est que nous sommes une entreprise gouvernementale au service de nos membres. Et surtout pas le contraire.

Les universités et collèges vivent une tout autre réalité, et il faut en être bien conscient et surtout l’accepter avant de foncer tête baissée dans cette aventure.

Comment faire?
Par ailleurs, cette réunion a permis aux joueurs qui ont déjà signé des ententes avec des institutions américaines d’expliquer la démarche qu’ils ont suivie. Les Brian Bardis, qui évoluera au St Petersburg College en Floride, Sasha Lagarde, porteur d’une entente avec le Chipola Junior College de Floride et Samuel Domingue, qui retrouvera deux autres Québécois au New Mexico Junior College, ont été des plus généreux dans leurs commentaires.

Nous avons même appris que certains de nos joueurs ont produit une « vidéo promotionnelle » qu’ils ont transmise à plusieurs collèges.

Une nécessité : avoir un plan
La rencontre s’est conclue sur le nécessaire plan qu’il faut dresser quand on est tenté par l’aventure du collège américain.

Il faut obtenir les réponses aux questions énumérées précédemment, soit :

Vais-je jouer régulièrement?
Sous quel type de « coach » vais-je travailler?
Combien cela va-t-il coûter?
Est-ce que tout est payé? Mes repas? Mes livres?
Suis-je capable de me débrouiller suffisamment bien en anglais?
Y-a-t-il des préalables particuliers pour être accepté dans ce collège? N’oublions pas que chacun des états américains possède une législation qui lui est propre.

Des exigences à ne pas perdre de vue
Rappelons que les universités exigent des candidats qu’ils subissent le test ACT, un examen d’aptitudes intellectuelles. Par la suite, le joueur devra transmettre ses relevés de notes traduits dans la langue de Shakespeare, et ce, afin que l’école puisse vérifier les correspondances avec son système scolaire.

Et en passant, l’État du Texas exige la réussite d’un examen de langue anglaise.

Pour plus d’informations sur le sujet des collèges américains, voici un lien vous menant à une série d’articles que j’avais écrits sur le sujet il y a de cela quelques années. Si les noms vous sont moins familiers, les sujets traités demeurent d’actualité.

http://www.lbeq.com/index.php?corps=nouvelle&annee=2010&P_ZONE_MENU=7&P_ZONE_SMENU=6&P_ID_NOUVELLE=6018&P_AFFICHE_DATE=1&FORM=0

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