Russell Martin et le pari des Yankees

Revue de presse

David Courchesne, La Presse, le 15 décembre 2010

Fini les rumeurs. C'est finalement dans le Bronx, sous les réflecteurs du Yankee Stadium, que le Québécois Russell Martin tentera de relancer sa carrière. Difficile d'attirer davantage l'attention!

Le site MLB.com a rapporté mardi que les Yankees avaient embauché le receveur de 27 ans. Les détails financiers et la durée du contrat n'ont toutefois pas été précisés.

Largué par les Dodgers de Los Angeles après deux saisons plutôt ordinaires, Martin aura vraisemblablement la responsabilité d'assurer une transition harmonieuse entre le vétéran Jorge Posada et l'espoir Jesus Montero derrière le marbre.

Les Yankees ont signifié leur intention d'utiliser Posada comme frappeur de choix sur une base quotidienne, ce qui expliquait la nécessité, pour le directeur général Brian Cashman, de dénicher un receveur fiable capable de diriger adéquatement les vedettes de l'équipe au monticule.

On raconte que les Red Sox de Boston et les Blue Jays de Toronto ont démontré un vif intérêt envers Martin. La Ville reine apparaissait d'emblée comme une destination naturelle pour le receveur natif de East York. Vous imaginez le coup de marketing...

Visiblement, les patrons des Yankees ne craignent pas les répercussions négatives de cette vilaine blessure à la hanche subie par Martin le 3 août dernier alors qu'il tentait d'éviter son homologue Nick Hundley, des Padres de San Diego, dans une glissade au marbre.

Les Yankees prennent donc le pari - risqué?? - que Martin retrouvera la forme et qu'il saura rebondir.

Dans le dossier de candidature, Cashman et ses hommes de baseball ont évidemment constaté les déboires de Martin en 2009 et 2010 chez les Dodgers, notamment au chapitre de la contribution offensive.

Au cours des deux dernières saisons, les moyennes de ,250 et ,248 maintenues par le principal intéressé n'ont impressionné personne, pas plus que ses 12 circuits et 79 points produits au total de ces deux saisons (en 2007 seulement, Martin avait cogné 19 longues balles et produit 87 points).

Mais les Newyorkais ont considéré que le jeu en valait malgré tout la chandelle avec Martin, deux fois membre de l'équipe d'étoiles de la Ligue nationale (2007 et 2008) et lauréat d'un gant doré et d'un bâton d'argent en 2007.

Les plus récents succès de Russel Martin sur le terrain ne sont pas suffisamment lointains, du moins selon les gens des Yankees, et un changement d'environnement pourrait le ragaillardir.

Martin rejoindra donc Montero de même que Francisco Cervelli et Austin Romine dans l'organigramme des Yankees à la position de receveur.

Et ce n'est pas comme si les Bombardiers du Bronx disposaient d'un budget limité qui les empêchait de «magasiner» les services d'un receveur doté d'un certain bagage d'expérience.

Ils ont vu mardi le lanceur gaucher Cliff Lee bouder leur offre probablement fort généreuse pour signer un juteux contrat de 120 millions de billets verts avec les Phillies de Philadelphie.

Dans un scénario réaliste, et au rythme des performances de Martin, les Yankees pourraient également se servir du jeune Montero comme monnaie d'échange dans le but d'acquérir un lanceur partant d'impact.

En 667 rencontres en carrière, toutes dans l'uniforme des Dodgers, Martin affiche une moyenne de ,272 avec 638 coups sûrs, dont 54 circuits, et 300 points produits.

La grande question, maintenant?: les Dodgers ont-ils commis une grossière erreur en laissant tomber le receveur québécois?? On le saura au cours des prochains mois.

Par moments, le successeur de Joe Torre à Los Angeles, Don Mattingly, pourrait s'ennuyer de la polyvalence de Martin quand il inscrira le nom de Rod Barajas, de Dioner Navarro ou d'A.J. Ellis sur sa feuille d'alignement...

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.