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L’aéroport de Milan… Pavie et sa chartreuse!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 1er d'une série de reportages relatifs à un inoubliable périple dans le nord de l’Italie réalisé à l’automne 2009.

Chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Montréal, Milan, les jeudi et vendredi 8 et 9 octobre 2009 – C’est dans la grisaille d’une journée d’automne 2009 que nous avons quitté Montréal sur les ailes d’Air France à destination de Milan en Italie, d’où nous allions entreprendre un périple de 18 jours consacré à la visite de ce véritable « musée à ciel ouvert » qu’est l’Italie du Nord! De notre point d’arrivée, Milan, nous gagnerons l’Est et la Sérénissime Venise, et ce, après un court arrêt à Vérone, histoire de saluer la Juliette de Roméo. Puis, nous verrons, tour à tour, Padoue, Ravenne et Assise nous présenter leurs plus beaux atours, avant de partir à la conquête des joyaux de la Toscane que sont Florence, Pise, San Gimignano et Sienne. Finalement, à notre deuxième visite à Rome en autant d’années nous aurons certes la chance de découvrir de nouvelles merveilles, en plus de vivre de nouveau l’hyperactivité de la « Ville Éternelle ».

Mais, tout d’abord… prenons notre envol de Montréal-Trudeau !

Notre photo : Notre première visite du périple, un monastère, « la chartreuse de Pavie » avec sa façade de style renaissance, un chef-d'œuvre de l’architecture lombarde.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

C’est plutôt gris et passablement frais en cette matinée de début d’octobre lorsque nous quittons notre domicile pour nous rendre à l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau.

Céline et Jacques prêts à partir, Laval, Québec.

Photo ci-dessus : Céline et Jacques prêts à partir.

Il est 14 heures lorsque nous nous présentons au comptoir d’Air France. Munis de nos cartes d’embarquement imprimées la veille, lors de notre enregistrement « en ligne ». Les formalités sont ultras rapides. Bref, il n’est que 14 h 15 lorsque nous nous présentons à la barrière de sécurité où il n’y a pas encore foule. Rapidement, nous nous retrouvons dans la salle des pas perdus… tout près de la porte qui nous mènera éventuellement à bord d’un Boeing 777. Le départ est prévu pour 17 h 25, nous devrons donc faire preuve de patience avant l’embarquement.

Surtout, que l’on apprend rapidement que notre vol partira en retard! En fait, l’appareil ne quittera le tarmac qu’à 18 h 30!

Céline déjà au travail, Dorval, Québec.

Photo ci-dessus : Céline est déjà au travail.

Nous sommes sur le vol Air France 0345 et nos sièges sont dans la rangée 11. Nos places sont équipées d’un minitéléviseur et nous pouvons choisir le ou les films que nous souhaitons regarder.

Quelques minutes après que l’appareil eut atteint sa vitesse de croisière, nous traversons une zone de fortes turbulences et le commandant profite de l’occasion pour nous aviser qu’il y en aura plusieurs autres durant le vol.

Les agents de bord amorcent le service du repas alors que l’appareil est balloté à qui mieux mieux. Résultat, le service de l’apéro est annulé et il n’y aura pas de vin en mangeant. Décevant.

On nous offre deux choix de repas : pâtes ou poulet! Le repas est bien… sans plus. Probablement parce que le souvenir de notre repas de l'an dernier, pris sur un vol d'Air France nous menant également vers l’Italie, avait été un festin!

À 23 h 15, on nous sert le petit déjeuner et peu de temps après, nous atterrissons à Paris, à l’aéroport Charles-de-Gaulle. Ici, il est 6 h 15 du matin.

Même si nous sommes en transit pour une autre envolée, les contrôles de sécurité sont exhaustifs, voire excessifs! Céline est fouillée de la tête au pied! Elle a même dû enlever ses souliers.

Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, Paris, France.

Photo ci-dessus : Nous voilà à Paris!

À 7 heures, après les fouilles des agents de sécurité français, nous nous retrouvons avec les autres voyageurs du groupe Lambert près de notre nouvelle porte d’embarquement. Étant donné que Voyages Lambert a offert aux voyageurs de notre groupe qui le souhaitaient de me suivre jusqu’à Milan, je m’assure que les 25 membres du groupe sont présents. Ils y sont tous! Nous amorçons une autre attente de deux heures.

Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, Paris, France.

Photo ci-dessus : Quelques membres de notre groupe en attente d’embarquement à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle.

L’embarquement s’amorce peu après 9 h 30. Lorsque tous les voyageurs ont pris leur siège, les agents de bord comptent et recomptent les passagers. Il semble y avoir un problème. Puis, on nous avise que nous partirons avec un peu de retard, car deux passagers ne sont pas dans l’appareil… et qu’il faut donc retirer leurs bagages des soutes de l’avion.

Nous décollons avec une demi-heure de retard à 10 h 05 et nous arrivons à Milan à 11 h 15.

Deux des nôtres ont raté le vol Paris-Milan
La récupération des bagages est plus longue qu’en temps normal, mais finalement, voilà que tout le groupe a récupéré sa ou ses valises. Nous sortons et rejoignons notre accompagnateur, Jean-Marc Lechat, qui était tout juste de l’autre côté des portes de sortie. Ce n’est qu’à ce moment que nous constatons que deux des nôtres sont manquants, manquantes devrais-je dire! Pourtant, nous étions tous présents à Paris. Soudain, l’inquiétude s’empare de nous!

Jean-Marc se rend au comptoir d’information de l’aéroport et, après avoir constaté qu’il y avait un autre vol en provenance de Paris qui arrivait un peu plus tard en après-midi, il nous annonce que nous pouvons maintenant nous diriger vers notre autocar.

À l’extérieur, il pleut légèrement. Le mercure indique 18 degrés Celsius. À 12 h 30 notre car prend la route d’assaut en direction de notre hôtel qui est situé au centre-ville de Milan, à une cinquantaine de minutes de l’aéroport.

Milan est une ville de près de deux millions d’habitants, c’est la deuxième ville en importance en Italie, après Rome. C’est une cité de commerce… dont, entre autres, celui de la mode! C’est aussi ici que bat le « cœur » de la mafia italienne!

Située au cœur de la plaine du Pô, Milan est la capitale de la région de la Lombardie. Il n’y a pas de montagne, donc au fil des époques, Milan a été une proie facile pour tous les envahisseurs.

La ville doit son nom aux Celtes qui l’ont baptisé Mediolanum, ce qui signifie « Pays du milieu », en lombard « Mi lan! »

Dans la plaine du Pô, l’été est chaud et très humide, c’est un climat continental.

Il y a trois aéroports à Milan, celui d’où nous sommes arrivés, l'aéroport international de Malpensa (MXP), le plus grand aéroport de la ville, celui de Linate, réservé aux lignes intérieures ou européennes et finalement celui de Bergame-Orio al Serio qui est utilisé principalement par les compagnies de vols à rabais ou de vols nolisés.

Milan n’est arrosée par aucun fleuve, mais il y a des canaux qui ont été creusés de la main de l’homme et sur lesquels autrefois on transportait les marchandises par péniche.

C’est une ville qui aujourd’hui continue à se développer en donnant naissance à d’énormes banlieues. L’aire urbaine de Milan serait le lieu de résidence de plus de sept millions de personnes.

De grandes universités sont situées à Milan, dont entre autres les facultés de médecine et polytechnique de l’Université de Milan, qui sont hautement cotées. Toutefois, les deux plus vieilles universités italiennes sont celles de Padoue et de Bologne.

Nous arrivons à notre hôtel à 13 h 30, il s’agit du Doria Grand Hotel. Il est situé tout juste à côté de la gare centrale et à un jet de pierre d’une station de métro.

Nos chambres sont déjà disponibles! Mais pas question de nous y rendre pour dormir. Jean-Marc nous remet nos clés, nous suggère de nous rafraîchir, et nous donne rendez-vous dans le hall d’entrée de l’hôtel à 15 heures… dans un peu moins d’une heure trente. De là, nous grimperons de nouveau dans le car pour une première visite guidée, celle de la chartreuse de Pavie.

Notre chambre est située au neuvième étage. Elle est jolie.

Le Doria Grand Hotel de Milan, Italie.

Photo ci-dessus : Le Doria Grand Hotel de Milan.

Le Doria Grand Hotel de Milan, Italie.

Photo ci-dessus : Notre chambre.

Le Doria Grand Hotel de Milan, Italie.

Photo ci-dessus : Malgré qu’il soit pour nous 7 heures du matin (heure de Montréal) et que nous n'ayons que somnolé au cours de la nuit, Céline est radieuse.

En route pour Pavie
Nous quittons l’hôtel à 15 heures et à quelques pas de celui-ci nous passons devant un restaurant nommé « La Trattorietta al 44 ». Jean-Marc nous le recommande pour le souper de demain, qui est « libre ». Il mentionne en outre qu’il y a un grand choix de restaurants sur la place de la cathédrale de Milan, facilement accessible en métro.

Nous filons plein sud, vers Pavie, une cité qui compte tout près de 70,000 habitants et sise tout près du Pô, le plus grand fleuve Italien, à quelque 35 kilomètres de Milan.

Toutefois, nous ne nous rendrons pas à Pavie. Nous arrêterons un peu au nord de la ville pour y visiter son monument religieux le plus remarquable, la chartreuse de Pavie!

La chartreuse est un grand monastère de l’ordre des Chartreux qui a été fondée en 1396. Les Chartreux sont des moines d’une congrégation fondée par Saint-Bruno.

Aux fils des ans, les moines, qui détenaient la connaissance des plantes médicinales, ont développé un important commerce de produits thérapeutiques.

Nous descendons du car à 16 heures. Jean-Marc nous avise qu’il est interdit de photographier sur le site, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur! Le but de cette restriction serait de permettre aux moines de vendre leurs cartes postales!

Chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photo ci-dessus : Entrée principale de la chartreuse de Pavie.

La construction de la Chartreuse a été financée par de grandes familles de la région, dont les Visconti. Elle est de style « Renaissance », et affiche différentes couleurs de marbre, provenant tous de Carrare.

Chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photos ci-dessus : La façade « Renaissance » de la chartreuse de Pavie est magnifiquement travaillée.

Chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photos ci-dessus : Et de magnifiques statues prennent place dans les niches.

Plusieurs sculptures affichent des saints aux visages émaciés, ce qui est un trait particulier du sculpteur Giovanni Antonio Amadeo, lui qui a réalisé les œuvres de la façade.

Nous entrons. L’église principale est de style gothique. C’est sombre, il y a très peu de lumière. Mais, il y a beaucoup de décoration.

Une chapelle est strictement réservée aux moines et à l’époque aux 24 chartreux qui vivaient ici.

Aujourd’hui, le monastère est occupé par des Bénédictins et non plus par les Chartreux.

Il y a des stalles, ces sièges de bois à dossier haut situés généralement des deux côtés du cœur dans les églises, de marqueterie de bois datant du XVIe siècle.

Les planchers sont incrustés de marbre, ce qui est une technique florentine.

Jean-Marc nous mentionne que lors de la construction du Taj Mahal en Inde on a fait venir des artisans de Florence utilisant cette technique pour la construction du célèbre palais.

Aujourd’hui, toutes les tables de marbre fabriquées en utilisant cette technique sont importées d’Inde, car ce n’est pas rentable de les fabriquer ici en Italie. Cet art avait pourtant été transmis de père en fils.

Nous voyons un cénotaphe, c’est-à-dire un tombeau qui ne renferme pas de corps. C’est celui de Ludovic Sforza dit le More, qui a régné sur Milan de 1450 à 1466, et de sa femme Béatrice d’Este. Sur le cénotaphe, nous retrouvons les deux personnages en positions couchées avec leurs habits. Il s’agit d’art funéraire. Leurs ossements sont restés à Milan.

Puis, nous voyons le tombeau de Giovanni Visconti, qui fut grand seigneur de Milan de 1339 à 1354, et de sa deuxième épouse, Isabelle de Savoie.

Nous sortons pour nous rendre dans le premier cloître. Il y a de beaux aménagements de fleurs rouges entourés de minihaies, toutes vertes. C’est très odorant. Le tour du cloître est de style roman, un style né en Italie.

Jean-Marc nous précise : « qu’un cloître est toujours fleuri, car l’endroit est utilisé par les moines pour leur promenade. Or, le jardin représente pour eux “le Paradis” ».

Cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photo ci-dessus : Un cloître qui laisse une large place aux fleurs!

Cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photo ci-dessus : Avec une belle fontaine en son centre.

Cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photo ci-dessus : Le cloître est au centre des imposants bâtiments du monastère.

Cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photos ci-dessus : L’architecture de tout l’ensemble de la chartreuse de Pavie est fort intéressante.

Nous passons au deuxième cloître, celui nommé le grand cloître. Une sorte de grande cour gazonnée où on retrouve sur trois des quatre côtés, les petites cellules où vivaient les chartreux qui avaient fait vœux de « solitude ».

Les Chartreux se voyaient rarement et n’avaient le droit de se parler qu’à certains moments fixes de la journée, comme lors des repas pris au réfectoire.

Aujourd’hui, onze moines bénédictins occupent les lieux.

Le grand cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photo ci-dessus : Le grand cloître de la chartreuse de Pavie qui était utilisé par les religieux pour leur méditation!

Surprise! Alors que nous sommes dans le grand cloître, le soleil se montre, il est 17 heures… et après que les moines nous eussent avertis à plusieurs reprises de ne pas prendre de photos… ils nous mettent carrément à la porte!

Le grand cloître de la chartreuse de Pavie, Pavie, Italie.

Photo ci-dessus : Un dernier clic avant d’être sévèrement réprimandé… et mis à la porte!

Nous remontons dans le car à 17 h 15 et Jean-Marc continue à nous entretenir de l’histoire de l’Italie… Mais, Céline ne suit plus, la fatigue accumulée vient de prendre le dessus!

Un premier repas typiquement italien
Nous arrivons à l’hôtel à 18 h 15. Nous avons rendez-vous dans le hall d’entrée à 19 heures pour le « Cocktail de bienvenue », une tradition chez Voyages Lambert, et pour le souper qui sera servi à l’hôtel.

Nous retrouvons le groupe à 19 heures dans le hall et c’est avec plaisir que nous constatons que nos deux dames qui ont raté le vol Paris-Milan nous ont rejoints. Elles ont pris le vol suivant, sans frais, puis elles ont hélé un taxi qui les a conduites à l’hôtel… un trajet d’une heure.

On nous sert un verre de vin mousseux italien avec quelques bouchées. Nous profitons de cette rencontre pour faire connaissance.

Le souper servi au restaurant de l'hôtel, le "Il Capriccio", est excellent : une première entrée, "Rouleau de viande séchée de boeuf avec roquette et parmesan", une deuxième entrée "Ravioli avec beurre, marjolaine et tomates", "Filet de porc avec oignons rouges et légumes de saison", comme plat principal, vin rouge et vin blanc… le dessert et l'expresso!

Nous revenons à la chambre à 21 h 30. Nous sommes épuisés, il y a plus de 30 heures que nous avons sauté du lit pour la dernière fois!

Méli-mélo
Lors du trajet nous menant de l’aéroport à notre hôtel, notre accompagnateur Jean-Marc Lechat, a profité de l’occasion pour nous parler des us et coutumes en vigueur dans les régions que nous allons visiter, en plus de nous introduire brièvement à la petite histoire de ce coin de pays :

Dans le nord de l’Italie, le prix des aliments est plus élevé qu’à Montréal d’environ 20 %.

Un « café longo » est un café comme il s’en boit au Québec, tandis qu’un « café normale » est un expresso!

Le pourcentage du pourboire varie entre 5 et 10 %, et ce, en fonction de notre satisfaction. Par ailleurs, le pourboire n’est jamais obligatoire.

La circulation automobile est très limitée dans les « centres-ville » historiques. Il y a plusieurs zones de restriction qu’il faut respecter sous peine de lourdes amendes.

Le coût d’un billet de métro est de 1 euro par passage, ou de 3 euros par personne pour une journée.

Le loyer des appartements est très dispendieux, surtout dans les grandes villes.

Le mot « duomo », que nous allons entendre à répétition, signifie cathédrale, soit la grande maison de Dieu.

Au fil des prochains jours, nous entendrons souvent les noms des Sforza et des Visconti, deux des plus grandes familles de la région qui ont bâti la Lombardie.

Souvent au cours de notre périple, il sera fait référence à la période dite « La Renaissance ». Il faut comprendre qu’il s’agit d’une expression qui signifie « Lumière qui revient ». Ce fut tout d’abord une révolution humaniste… puis artistique.

Au cours de nos visites à Milan, nous ne verrons malheureusement pas la fresque « La Cène » de Leonardo da Vinci. Pour voir cette œuvre des plus populaires qui se trouve au monastère Santa Maria delle Graze de Milan, il faut absolument réserver plusieurs mois, voire années, à l’avance, et ce, surtout depuis la parution du roman de Dan Brown, « Le code Da Vinci »! Dommage.

À suivre
Demain, Milan et entre autres, sa magnifique cathédrale!

Galerie Victor-Emmanuel II, Milan, Italie.

Photo ci-dessus : La superbe galerie Victor-Emmanuel II, Galleria Vittorio Emanuele II, de Milan.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, le Pô) , Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, Pavie et une foule d’autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages.

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