Le Versailles russe et une douce dégustation de vodka!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 28e d'une série de reportages sur une féerique odyssée en Russie au tout début de l’été 2010.

Saint-Pétersbourg, Russie, jeudi 1er juillet 2010 – Ce que nous avons découvert du domaine de Peterhof en matinée, les jeux d’eau, les fontaines, les statues et les magnifiques jardins nous a littéralement éblouis! Et comble du bonheur, la visite de l’intérieur du Grand palais de Peterhof et notre traversée du jardin supérieur qui nous mènera à la sortie du parc nous éblouiront tout autant. Puis, comme pour bien s’imprégner de la tradition festive des lieux, une mémorable dégustation de vodkas dans le village d’antan Souvarov nous attendait avant le retour à l’hôtel!

Notre photo : Notre hôtesse lors d’une dégustation de vodkas dans le village d’antan Souvarov!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n'importe laquelle des photos.

Le Grand palais de Peterhof : tout aussi excitant à l’intérieur
Le Grand palais de Peterhof conçu au XVIIIe siècle par Jean-Baptiste Le Blond a été largement remanié sous les ordres de l’impératrice Élisabeth qui confia le travail à Bartolomeo Rastrelli!

C’est à cet architecte italien que nous devons les innombrables dorures baroques qui décorent la longue série de salles en enfilade que nous nous apprêtons à visiter.

La façade principale du Grand palais donne sur le golfe de Finlande, alors que du côté sud on a une vue époustouflante sur un vaste jardin « à la française », jardin par lequel nous quitterons en fin de journée.

Notre visite de l’intérieur de ce vaste palais durera un peu plus d’une heure. Nous entrons à 14 h 50. Il y a des travaux de restauration en cours.

Avant d’y aller de nos premiers pas dans le palais, nous devons enfiler des chaussons protecteurs.

Macha, notre guide à Saint-Pétersbourg, nous informe que nous ne verrons pas les appartements privés des tzars et elle nous avise que les photos sont interdites à l’intérieur. Quel dommage! Encore une fois, pour nous remémorer les merveilles admirées, nous devrons nous en remettre à la grande toile.

Photo ci-dessus : Pour préserver la beauté des planchers du palais, nous devons enfiler ces « jolis » petits chaussons.

Dans le corridor que nous devons traverser pour nous rendre à l’escalier d’apparat, il y a de grandes et nombreuses photos affichées sur les murs qui montrent l’état du palais au terme de la Deuxième Guerre mondiale. C’est atroce!

Puis, tout au bout de cette allée, nous arrivons dans ce qui est nommé «l’escalier de Parade» avec sa rampe en fer forgé noir et or. Il y a de belles statues. C’est encore une fois l’architecte italien Rastrelli qui l’a réalisé, et ce, en 1751.

Photo ci-dessus : Escalier de Parade du Grand palais de Peterhof.

Les murs et les plafonds de la première salle où nous entrons sont surchargés de miroirs, de lustres et de peintures, le tout avec beaucoup de feuilles d’or et de bois de tilleul. La peinture qui orne le plafond, un portrait de l’impératrice Élisabeth Petrovna, a été réalisée par un maître vénitien, Bartolomeo Tarsia. Cette salle se nomme la « Salle de Danse » ou encore la « Galerie lumineuse ».

Puis, nous entrons dans le « Salon bleu », où il y a des soieries lyonnaises et des meubles provenant de l’époque Louis XV et de celle de Catherine II. Ce salon servait de salle d’attente.

Macha nous mentionne que la restauration de ce palais se réalise uniquement aux frais de l’État russe.

Nous arrivons dans la « Salle du trône » dont les fenêtres sont habillées de rideaux rouges. Les murs sont vert pâle et les lustres de cristal russe tirent sur le mauve.

Photo ci-dessus : Le trône de la « Salle du trône » date du XVIIIe siècle. La toile derrière celui-ci est une copie du portrait équestre de Catherine II.

Nous voici dans la « Salle à manger blanche » où une table est dressée avec de la vaisselle remarquable… pour accueillir 22 convives! Mais il n’y a aucun ustensile, et ce, parce qu’ils étaient en argent et que les Allemands les ont volés pour les vendre au poids.

Tout juste à côté de cette salle, il y a un petit office qui servait pour les réchauds, et ce, car les repas étaient préparés dans un pavillon annexe. Il faut savoir que les nobles avaient horreur des odeurs de cuisson!

Photo ci-dessus : Salle à manger Blanche du Grand palais de Peterhof.

Puis, nous voyons le « Salon des chinoiseries », avec sa collection de porcelaines de Chine et de meubles laqués.

Nous accédons ensuite dans une salle où les murs sont couverts de pas moins de 368 portraits, presque exclusivement des jeunes filles! C’est la « Salle des portraits ». Elle servait de petite salle de réception, une salle unique dans tout le palais, car elle offre d’un côté une vue sur le jardin et de l’autre une vue sur le canal maritime. Ce salon était aussi surnommé « le salon des modes ».

Photo ci-dessus : Quelques-uns des portraits de la collection du peintre Pietro Rotari.

Les salons se succèdent : un qui présente une collection d’objets en émail, puis il y a le « Salon musical », le « Salon du divan », avec deux beaux divans qui servaient également de chambre à coucher d’apparat.

Photo ci-dessus : Le Salon du divan où une peinture montre Élisabeth Petrovna enfant !

Et l’enfilade se poursuit : le « Salon des perdrix », où l’on retrouve en son centre une magnifique harpe, le boudoir aussi nommé le « Salon bleu », le cabinet de travail de Catherine II, la « Salle de l’étendard », la «Salle des quatre chevaliers», la « Grande salle de banquet » avec ses trois tables dressées et deux beaux vaisseliers de 5,500 pièces, la « Salle de concert » avec une superbe scène, etc.

Photo ci-dessus : Le Salon des perdrix et sa magnifique harpe.

Photo ci-dessus : Le cabinet de travail de l’impératrice.

Photo ci-dessus : Salle des quatre chevaliers et ses meubles magnifiques.

Partout dans ces pièces du Grand palais, il y a des horloges et tout comme au palais Youssoupov, elles sont toutes à l’heure!

Nous terminons notre visite par une chambre à coucher appelée « Salle de la couronne », où un beau lit prend place dans une alcôve!

Nous descendons l’escalier en colimaçon qu’utilisait Pierre le Grand lui-même et sortons du palais à 16 heures sous un superbe soleil.

Sortie côté jardins !
Nous sommes dans le jardin supérieur, celui situé du côté sud du palais. C’est un parc immensément grand dont les jardins sont aménagés à la française.

Évidemment, c’est un endroit de rêve pour des photos de mariage et c’est sans surprise aucune que nous voyons quelques couples prenant la pose devant les appareils photo.

Photos ci-dessus : Un jardin spectaculaire.

Il y a au centre d’un grand bassin central, un jeu de fontaines où trône une statue de Neptune. L’ensemble est impressionnant.

Un peu plus loin, la cascade d’eau qui alimente le grand bassin est située sous une autre superbe statue, celle d’Apollon, le dieu des Muses et des Arts.

Photo ci-dessus : La fontaine de Neptune, la plus imposante du jardin Supérieur.

Photo ci-dessus : Et si on se déplace de quelques pas pour se retrouver derrière Neptune, alors nous avons en arrière-plan les magnifiques coupoles de l’église palatine des Saints-Apôtres-Pierre-et-Paul.

Soulignons, qu’ici à Peterhof, les fontaines éblouissent les visiteurs du début mai à la mi-septembre.

Photo ci-dessus : Nous voilà sur le point de sortir du site de Peterhof.

La petite ville de Peterhof
Pour quitter ce merveilleux parc, nous franchissons une haute grille de fer forgé bordée de grandes colonnes. Cela nous amène sur une rue très achalandée. Il s’agit de la rue principale de la ville de Peterhof, l’avenue Saint-Pétersbourg.

Une petite promenade nous mènera au cœur de la ville, là où notre chauffeur et son car nous attendent.

Photo ci-dessus : Les habitations que nous croisons sont pour la plupart très récentes.

Nous passons devant une église de style néo-russe qui est la basilique orthodoxe principale de Peterhof, c’est l’église Saints-Pierre-et-Paul. Elle prend place à l’entrée d’un parc, le parc des Colons.

Photos ci-dessus : En Russie, les lieux du culte ne sont jamais ennuyants à regarder, tant s’en faut.

C’est une ville qui a été entièrement reconstruite après la Deuxième Guerre mondiale… en respectant le style qui prévalait dans la cité initiale.

La ville de Peterhof, évidemment surnommée la « Versailles russe », compte sur une population de quelque 82,000 habitants. Elle abrite un campus important de l’université de Saint-Pétersbourg. Les Saint-Péterbourgeois peuvent y accéder par train.

Photo ci-dessus : La ville de Peterhof est couverte de fleurs… comme celles-ci.

Nous remontons dans le car à 16 h 30.

Une plaisante dégustation de vodka
Lors de notre trajet en direction du village d’antan Souvarov, nous passons devant le parc Alexandrie, là où résidait le dernier tzar de Russie, Nicolas II.

Un peu plus loin, lorsque nous croisons un grand terrain vacant, notre guide nous mentionne qu’on est à y aménager un terrain de golf, un sport peu populaire en Russie qui est considéré comme un sport réservé aux élites.

Nous arrivons au village d’antan Souvarov, de construction très récente, à 16 h 45. Il y a quelques habitations, un restaurant et un parc pour enfants. Tout est en bois. Il a été construit pour le tricentenaire de Saint-Pétersbourg en 2003.

Photo ci-dessus : Une des maisons du Village d’antan Souvarov.

Photo ci-dessus : Un épouvantail !

Photo ci-dessus : Un des membres de notre groupe, imitant l’attitude de la sculpture près de lui.

Photo ci-dessus : Avant d’entrer, on peut voir et entendre qu’un orage se prépare.

Après une courte visite à la boutique de souvenirs, nous nous rendons au restaurant où une grande table a été dressée avec, à chacune des places, six verres de vodka, des cornichons, des morceaux de pommes, du hareng et du pain!

Photo ci-dessus : Les couverts ont été dressés avant notre arrivée.

Une joviale dame vêtue d’un costume folklorique russe anime la dégustation… et le groupe répond à merveille. Puis, soudain, un des nôtres constate l'absence de deux membres du groupe! On arrête la fête le temps de ramener les deux brebis égarés au bercail. Puis, on reprend là où on avait laissé. Tout le monde s’amuse... comme le démontre ces quelques clichés.

Photos ci-dessus : La vodka aidant, tous se sont bien amusés.

Nous remontons dans le car à 18 h 30. Il a plu pendant que nous nous amusions à l’intérieur… nous sommes vraiment chanceux.

Sur le chemin du retour, la circulation est totalement congestionnée! C’est un véritable parc de stationnement. Il fait très chaud dans l’autocar, l’air conditionné ne fonctionnant pas.

Photo ci-dessus : La circulation à l’approche de Saint-Pétersbourg.

Le groupe des dix, c’est-à-dire ceux qui depuis le début du périple prennent place à l’arrière du car et qui ne participent pas à la rotation des sièges, chante des chansons québécoises pour détendre l’atmosphère et pour passer le temps!

Nous arrivons finalement à l’hôtel à 20 h 35… alors que le souper était prévu pour 20 heures. Évidemment, nous passons directement à la salle à manger étant donné l’heure tardive.

Un grand regret
Avant de terminer le repas, notre accompagnatrice, Roxanne, offre aux membres du groupe une sortie pour la nuit, et ce, pour profiter de l’époque la plus féerique qui soit à Saint-Pétersbourg, « les nuits blanches ».

Le départ est prévu pour minuit. Le but est de se rendre tout près de la Neva pour voir l’ouverture du pont du Palais. L’aller se fait en taxi, le retour à pied! Mais, malgré nos bonnes intentions, nous ne nous sommes pas réveillés! Comme tous les autres membres du groupe. Vraiment dommage.

Méli-mélo
Pierre le Grand a vécu en concubinage durant 14 ans avec celle qui allait devenir Catherine 1er , une femme qui, dit-on, avait la vertu douteuse.

La fille de Pierre le Grand, Élisabeth, a été fiancée à Louis XV lorsqu’elle était âgée de neuf ans. Toutefois, la France a refusé ce mariage, qui finalement n’a jamais eu lieu. Élisabeth ne s’est jamais mariée.

Anne, la nièce de Pierre le Grand a, quant à elle, régné durant 10 ans. Elle fut despote et cruelle. La décennie de son règne fut surnommée la décennie noire.

À suivre
Le magnifique Musée russe!

Photo ci-dessus : L’édifice du Musée russe est situé au coeur de la place des Arts.

Bibliographie
Atlas en fiches (Russie, Nijni Novgorod, Saint-Pétersbourg, la Volga et les grandes villes russes) , Éditions Atlas, 2008;

Cap sur la Russie : Moscou – l’Anneau d’Or – Saint-Pétersbourg, Martin Gostelow, JPM Publications, 2000, 79 pages;

Contes populaires russes, Éditions P2, Saint-Pétersbourg, 2000, 97 pages;

Encyclopédie libre Wikipédia, Moscou et une foule d’autres pages;

Guide Voir, Moscou, Éditions Libre Expression, 2007, 264 pages;

Guide Voir, Saint-Pétersbourg, Éditions Libre Expression, 2008, 264 pages;

Le russe avant de partir, Éditions Harrap’s, 2008, 112 pages et trois cédéroms;

Luxe et lumières de Catherine de Russie, La revue du Musée des beaux-arts de Montréal, 9 pages;

Les Romanov Tsars et Empereurs, Édition Abris, Saint-Pétersbourg, 2007, 18 pages;

Moscou, Édition d’art Amarante, Moscou, 2009, 136 pages;

Peterhof, Saint-Pétersbourg, 2007, 128 pages;

Pouchkine, Henri Troyat, Librairie Plon, 1953, 815 pages;

Russie, Catherine Zerdoun, Éditions du Chêne, 2008, 272 pages;

Russie, Belarus-Ukraine, Bibliothèque du voyageur Gallimard, 2007, 390 pages;

Saint-Pétersbourg et ses environs, Édition d’art P-2, Saint-Pétersbourg, 2007, 355 pages;

Saint-Pétersbourg, Édition de LODI, Paris, 2005, 177 pages;

Souzdal – Vladimir - Boglioubovo, Éditions d’Art « Ivan Feodorov », Saint-Pétersbourg, 2004, 33 pages.