Juil/100
Un pas en arrière salutaire pour Phillippe Aumont
Revue de presse
Serge Forgues, Agence QMI, le 19 juillet 2010
Après un difficile début de saison, le lanceur Phillippe Aumont rebâtit actuellement sa confiance avec les Threshers de Clearwater, au niveau A. Un pas en arrière lui permettant de travailler sur sa mécanique et d'oublier ce premier passage ordinaire dans le AA.
Les mauvaises performances du grand gaucher à Reading, le club-école AA des Phillies de Philadelphie, ont poussé l’organisation à le rétrograder au niveau A, le 6 juin. En 11 départs à Reading, Aumont a maintenu une fiche de 1-6 et une moyenne de points mérités de 7,43.
Des insuccès qui pesaient lourd sur le Gatinois. «Je travaillais fort, mais je ne savais pas comment me sortir du trou. J’aimais encore le baseball, mais parfois, je n’avais pas le goût d’aller sur le terrain.»
Et il n’était pas le seul à chercher des solutions, ce qui semble avoir fait plus de tort que de bien. Car il admet volontiers être le premier responsable de ses déboires, il jette également une partie du blâme sur l’équipe d’entraîneurs à Reading.
«On me bourrait la tête en me demandant de faire cinq ou six choses différentes, dont certaines étaient en totale contradiction. J’ai eu plus d’aide depuis que je suis ici, que durant tout le temps passé à Reading.»
Une décision salutaire
Disant maintenant avoir retrouvé le plaisir d’être sur le terrain, l’artilleur de 21 ans revoit actuellement sa technique. «Je corrige les gros défauts que j’avais développés à Reading, mais il y a encore du travail à faire.»
Épaulé par l’entraîneur des lanceurs, David Lundquist, il s’attarde notamment à trouver un meilleur rythme dans sa mécanique de lancer. «À un certain moment dans ma motion, je ralentissais. Mon corps et mes mains n’étaient pas bien positionnés au moment d’effectuer le tir», explique celui qui travaille également sur son transfert de poids.
«Je tente de garder plus de poids vers l’arrière. C’est un problème assez fréquent chez les grands lanceurs, car ils doivent bouger davantage avant d’effectuer le lancer. Je me laissais tomber vers l’avant, je n’utilisais pas vraiment mes jambes», a expliqué le gaillard de six pieds sept pouces et 255 livres.
Un correctif qui aura des effets bénéfiques à court et à long terme. «Ça me permet d’économiser mon bras et d’avoir plus de puissance. J’avais l’habitude de tout sortir de mon bras», a souligné Aumont, qui dit avoir regarder des vidéos de Randy Johnson, un lanceur de six pieds dix pouces.
À ses débuts, Johnson avait de la difficulté à trouver le marbre. Il a par la suite remporté cinq trophées Cy Young.
Aumont essaie également de corriger son attitude lorsqu'il accorde des buts sur balles. «Je sais que je vais en allouer un ou deux par match et je dois l’accepter. Mon but est de limiter les dommages en retirant sur des prises le frappeur suivant ou en l’obligeant à se compromettre dans un double-jeu.»
Le succès au rendez-vous
Le travail accompli depuis un mois et demi commence à rapporter des dividendes. Après avoir rongé son frein dans l’enclos des releveurs, Aumont a obtenu deux départs au cours desquels il a très bien paru. En 11 manches, il a notamment enregistré 18 retraits sur des prises, dont 13 dans une victoire de 6-4 contre Lakeland.
À sa deuxième sortie, il a concédé un seul point en cinq manches contre Bradenton, match que les Threshers ont perdu au compte de 1-0. Des résultats d’autant plus encourageants puisque ses balles rapide, courbe et fronde fonctionnent à merveille.
Mais les succès doivent toutefois être mis en perspective. Aumont est le premier à avouer que le calibre de jeu est beaucoup moins élevé dans la Florida State League. «Chaque équipe a deux ou trois très bons joueurs qui pourraient être dans le AA. Quant aux autres, on peut leur envoyer une balle rapide en plein cœur du marbre et ils n’y toucheront pas.»
Les frappeurs seraient également moins sélectifs. «Le jeu mental est moins développé. Dans le AA, les gars attendent leur lancer, ce qui m’oblige à être plus rusé.»
Aumont avait été le 11e joueur sélectionné lors de l’encan de 2007. Les Mariners de Seattle devenaient ainsi la première équipe de l’histoire du baseball majeur à sélectionner un Québécois en première ronde du repêchage.
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
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