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Martin veut revenir au sommet

Revue de presse

Denis Poissant, Je Journal de Montréal, le 12 juillet 2010

Russell MartinLOS ANGELES - Russell Martin espérait retrouver son élan des beaux jours cette année après ses difficultés lors de la dernière campagne. Mais il vient de terminer sa première moitié de saison avec une moyenne de ,244.

Pendant que ses coéquipiers Rafael Furcal, Andre Ethier, Jonathan Broxton et Hong-Chih Kuo seront sous les réflecteurs lors du match des étoiles disputé ce soir à Anaheim, lui se prélassera sur la plage.

Photo ci-dessus : La moyenne de puissance de Russell Martin a chuté depuis son année révélation de 2007 (19 circuits, 32 doubles et 87 points produits).

«La pause fera du bien », confiait-il au terme d’une autre dure soirée (0 en 4) pour lui au bâton, au Dodger Stadium, dimanche.

«Je dois connaître une bien meilleure deuxième moitié. Je vais tout donner pour qu’on atteigne notre objectif de remporter la Série mondiale.»

Ce dimanche, son équipe a battu les Cubs 7 à 0. Bien sûr, Russell est content de ça. Les Dodgers sont à deux matchs seulement des Padres dans l’Ouest, au plus fort de la lutte. «Les lanceurs vont bien et l’équipe aussi, c’est important», laisse-t-il tomber.

Mais il veut contribuer plus. Toujours, tout le temps. C’est dans sa nature de gars intense. Quand le Journal l’avait rencontré une première fois cette saison à la fin mai, au Wrigley Field, il était sur une bonne séquence et s’approchait de ,260. Depuis, il en arrache. Et il déteste le feeling à en grincer des dents.

«Je ne le mérite pas»
Deuxième manche, buts remplis. Il s’amène au marbre tandis que l’écran géant le montre en gros plan avec la mention «choisi au match d’étoiles en 2007 et 2008».

Le fun est pogné dans le vieux stade en ce début de soirée magnifique. Les Dodgers frappent tout ce qui bouge et mènent déjà 6 à 0 après une manche et deux tiers.

Russell a déjà constitué le dernier retrait de la manche précédente, sur trois prises. Mais le revoilà encore au bâton, neuvième frappeur d’une autre bonne manche.

Puis son roulant à l’arrêt-court y met fin. Encore.

Après le match, le moral dans les talons, il avait juste hâte d’aller retrouver de vieux chums montréalais du secondaire venus le visiter pendant la pause des étoiles. Il rangeait ses affaires rapidement dans son casier où trône un genre de bobblehead de l’ancien des Expos Ellis Valentine.

«Je ne le mérite pas pantoute cette année, dit-il au sujet d’une participation au match des étoiles. Mais je veux y retourner dans le futur. Ce serait bien d’être considéré de nouveau un all star après la deuxième moitié de saison.»

Quand on a touché aux étoiles, pas facile de redescendre. Surtout quand on est l’objet de critiques. À Los Angeles, certains partisans s’en donnaient à coeur joie tandis que le receveur de 27 ans était plongé dans une léthargie, il y a deux semaines. On reprochait à la direction d’avoir échangé aux Indians le jeune espoir Carlos Santana, 24 ans, qui a fait ses débuts dans les majeures le mois dernier. Après neuf matchs, il matraquait la balle et frappait pour ,393 ; il a descendu à ,284 depuis.

Fatigue ?
Ne lui parlez pas de fatigue. Il a beau être le receveur qui s’est tapé le plus de travail depuis quatre ans dans les majeures (2e derrière Jason Kendall cette saison), cela n’a rien à voir dans ses insuccès, assure-t-il.

Reste que la puissance n’est vraiment plus au rendez-vous. Vendredi dernier, il réalisait son premier circuit en tout près de 200 présences au bâton, une disette remontant au 11 mai.

«J’aime Russell et j’adore son intensité. Mais parfois elle lui joue des tours, racontait l’entraîneur des frappeurs Don Mattingly après la rencontre. Je crois sincèrement que ce n’est pas un cogneur de circuits. C’est plutôt un frappeur de doubles, un gars qui peut y aller pour la moyenne. Il est bien meilleur quand il pense petit. S’il aborde les choses de cette façon, il frappera 15 ou 20 circuits par saison.»

Confiance
Bon élève, Russell écoute les conseils. Mais en bout de ligne, c’est juste une question de confiance, dit-il.

«Et de constance. C’est ce qui fait défaut. Ce qui m’encourage est que dernièrement j’ai eu de meilleures présences au bâton. Je fais bon contact avec la balle. C’est ce que je dois continuer de faire la majorité du temps. J’ai connu du succès auparavant. Je dois garder le moral, peu importe ce qui arrive.»

Cet aspect est primordial. Le 27 juin, il se retrouvait dans une autre mauvaise passe de 2 en 27. Une autre de ces soirées de 0 en 4 à oublier, avec trois retraits sur des prises en plus. Le dernier, sur décision, a été la goutte qui a fait déborder le trop-plein de frustration.

Enragé, il a fracassé son bâton dans le rectangle des frappeurs en criant à tue-tête ; un bout lui est resté dans les mains. L’arbitre au marbre Chris Guccione l’a aussitôt éjecté.

«J’ai vu la reprise et c’était une prise sur le coin du marbre, racontaitil plus tard. J’ai laissé sortir la frustration. Je ne voulais pas qu’un bout (du bâton) s’envole près de l’arbitre.»

Direction la plage
Même s’il refuse de l’admettre, la fatigue, un moment donné, ça rattrape. «C’est la position qui demande le plus, concède-t-il. C’est plus le côté mental que physique. À la fin d’une saison, tu t’en rends compte. Il y a énormément de préparation qui entre en ligne de compte pour un receveur. Ça taxe un peu.»

À 40 minutes de voiture seulement du Dodger Stadium, dans le féérique Orange County, les étoiles du baseball majeur scintilleront ce soir.

Pas Russell, qui profitera d’un repos bien mérité.

«Ça va être cool de montrer Los Angeles à mes amis. On va profiter de la plage. Je vais me reposer.»

* Le bon oeil au bâton de Russell (42 buts sur balle) lui permet quand même de maintenir une moyenne de présence sur les buts appréciable (,346).

* Quand on se compare, on se console : le partant de la Ligue nationale au marbre ce soir est Yadier Molida des Cards, qui a de loin la pire moyenne au bâton de tous les participants. Il retire cependant sans problème 40 % des coureurs en tentative de voler depuis cinq ans, le meilleur des majeures à ce chapitre.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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