29
Nov/09
0

48 heures à Séville

Revue de presse

Louise Leduc, La Presse 29 novembre 2009

Plaza de Toros de la Maestranza de Sevilla, Séville, Andalousie, Espagne

JOUR 1 - 22 h 15 - Arrivée inattendue

Arrivée à la gare Santa Justa, à Séville. Une fois dans le quartier historique de Santa Cruz, fait d'un labyrinthe de petites rues et de passages minuscules, le chauffeur de taxi ne peut plus avancer. C'est que les Espagnols étant des couche-tard invétérés, il arrive que l'on tombe sur une procession religieuse à 22 h passées. Nous voici donc, avec nos valises, à suivre la procession de la Sainte-Croix qui a tout de la Fête-Dieu d'autrefois.Une fois les valises déposées à l'hôtel Alcantara - un deux-étoiles tout ce qu'il y a de bien et de central - nous repartons aussi vite marcher dans le quartier. L'idée de départ était de se rendre du point A au point B, en suivant le plan de la ville. Ailleurs, ça marche. Pas dans le Barrio Santa Cruz. C'est plein de passages étroits qui ne sont pas sur la carte. Nous nous perdons, et c'est tant mieux !

Photo ci-dessus : Les arènes de Séville, les plus anciennes d'Espagne, que l'on peut visiter quand il n'y a pas de corridas. (Photo : Jacques Lanciault, 2014)

JOUR 2 - 9 h 45 - De vrais touristes

Après le petit-déjeuner dans la cour intérieure de l'hôtel, on se dirige vers l'endroit le moins touristique qui soit : la buanderie. Il faut ce qu'il faut.

Mais vers la fin de la matinée, on fait vraiment touristes. Pendant que les Espagnols sont au bureau, nous prenons un petit verre de vin, place Maria La Blanca (notre préférée) entre le lavage et le séchage des vêtements. Au fait, il nous a fallu bien du temps pour comprendre à quel moment les Espagnols travaillent et dorment mais là, on croit comprendre : ils commencent leur journée à peu près à la même heure que nous, travaillent intensivement jusque vers 14 h, dînent puis font la sieste et ensuite, la vie qui bat, quoi (à moins d'être commerçant et de devoir reprendre le boulot pendant quelques heures). Il y a quelques années, par référendum, on a fait voter les Espagnols sur la pertinence de se mettre au rythme de vie européen. Ça a été no, no et no !

12 h 45 - La cathédrale
Voilà la fameuse cathédrale de Séville. Inscrite au patrimoine de l'UNESCO, elle compte cinq nefs, 44 chapelles, dont la Capilla Mayor avec son retable tout en or, qui représente 36 scènes bibliques. Ici et là, des tableaux de Goya, de Murillo, de Zurbaran aux côtés d'oeuvres d'artistes flamands. Moment fort de la visite : le coup d'oeil sur le cercueil de Christophe Colomb, porté par quatre statues qui représentent les monarques des anciens royaumes de Castille, de Léon, d'Aragon et de Navarre. Est-ce bien lui, là-dedans ? Des tests d'ADN auraient démontré que oui, mais des doutes subsistent : c'est que même dans l'au-delà, l'explorateur a vu pas mal de pays, sa dépouille ayant été conservée tantôt à Valladolid, tantôt à Séville, tantôt à Saint-Domingue, tantôt à Cuba...

14 h 15 - Dans le clocher
On monte dans la Giralda, l'ancien minaret transformé en clocher quand on a détruit l'ancienne mosquée pour construire la célèbre cathédrale. De là-haut, on a Séville à nos pieds. Rien de tel pour avoir une vue d'ensemble, pour voir où sont les arènes, pour nous rappeler d'aller voir le Patio de las Naranjas - la Cour des orangers - où les musulmans faisaient autrefois leurs ablutions.

15 h - Des tapas
Les Espagnols émergent tranquillement de leur sieste tandis que les boutiques de la rue Sierpes et des environs s'ouvrent peu à peu. Au bout de la rue, on trouve de bonnes confiseries. On flâne un peu sur la place San Lorenzo, on jette un coup d'oeil à l'église San Lorenzo puis on fait comme d'habitude : on mange des tapas. Là, ce sera chez Carmela, sur la place Maria La Blanca.

Nous prenons ensuite la direction du Parque Maria Luisa et de la place d'Espagne, siège du gouvernement régional. La place prend la forme d'un hémicycle de 200 mètres, au pied duquel sont illustrées sous formes d'azulejos les cartes de chacune des provinces d'Espagne.

Après deux semaines d'Espagne, après deux semaines de tapas, de paellas et autres huevos à la flamenca, en passant devant un restaurant chinois, on s'est dit : pourquoi pas ? Inutile de vous donner l'adresse : la nappe, les ustensiles, tout était sale. Un bon test pour notre système immunitaire.

JOUR 3 - 10 h - L'Alcazar
Le monument le plus visité d'Espagne, c'est l'Alhambra de Grenade. Et pourtant, c'est l'Alcazar de Séville qui nous a fait tomber à la renverse. L'Alcazar se trouve en plein coeur de la ville, tout à côté de la cathédrale, et rien ne laisse présager qu'une fois franchies les murailles de ce palais fortifié, ce sera le coup de foudre. Coup de foudre pour ses jardins, surtout, faits de fontaines, de bassins, d'orangers, de citronniers, de cactus et de rosiers à perte de vue. Et surtout, il y a cet arbre africain - dont on oublie le nom - tout en fleurs roses, à côté de grands lilas. Un peintre, arrivé là avec son chevalet, a bien vu que c'était là et pas ailleurs qu'il fallait être, en ce matin tout baigné de lumière.

14 h 30 - Les arènes
Petit saut aux arènes de Séville, les plus anciennes d'Espagne, que l'on peut visiter quand il n'y a pas de corridas. On y voit la chapelle où les toreros font leurs prières avant d'affronter les bêtes ; on nous apprend que les taureaux sont daltoniens, alors la cape rouge, c'est un peu de la frime ; on nous raconte qu'il y a sur place une salle d'opération. Le dernier décès de toréador à Séville remonte à 1992. Le fait que la viande des taureaux soit offerte gratuitement aux pauvres n'est peut-être pas étranger à la popularité qu'a vite connue la corrida. De nos jours, la viande des taureaux abattus est vendue dans les marchés et bon nombre de restaurants mettent les queues de taureaux au menu.

Nous faisons ensuite une promenade à pied le long du Guadalquivir, promenade que l'on pourrait faire aussi à vélo - comme à Montréal, Séville a aussi son service de location de vélos. On propose également des croisières pour 15 euros.

20 h - Flamenco
Spectacle de flamenco à Los Gallos, petite salle qui accueille tout au plus une centaine de spectateurs. On craignait que le flamenco, ce soit un peu un attrape-touristes. Eh bien ! non. Très pro, le spectacle.

Un Sévillan nous avait dit qu'on ne pouvait pas repartir de l'Andalousie sans avoir goûté au salmonjero. On nous avait prévenus d'avoir un bon verre d'eau pas loin. Nous avons compris en mangeant la soupe. De l'ail, de l'ail et encore de l'ail !

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Remplis sous: Espagne, Voyages Mots clés:
Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant