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Revue de presse : La sieste, toujours populaire en Espagne

Marie-Claude Lortie, La Presse, Actuel Famille, lundi 2 avril 2007

Ségovie - Il est 16 h 30 dans cette petite ville touristique de Castille et les rues sont absolument vides, voire un peu tristes malgré un soleil frais de fin d'après-midi. On sent que la vie est ailleurs. J'ai l'impression d'être la seule à ne pas faire la sieste.

Même le bureau de tourisme, où je pensais trouver une âme avec qui parler, est vide. Alors je vais voir l'aqueduc romain et j'attends encore et encore que la vie reprenne vers 17 h 30.

Les Madrilènes aiment croire que l'Espagne ne fait plus de sieste, qu'elle est comme le reste de l'Europe et vit à toute vitesse.

Mais à Ségovie, on ne fait même pas semblant d'avoir l'air occupé. Entre 14 h et 17 h, la ville s'éteint.
Et je ne suis même pas dans le fin fond de la Manche ou de l'Andalousie. Je suis à peine à une centaine de kilomètres de la capitale.

«Quand on travaille dans le commerce, il faut se reposer ! C'est fatigant, travailler. Moi, je fais toujours la sieste», me lance Benito Gonzales Gomez, propriétaire d'une quincaillerie, frais et dispos en rouvrant son commerce.

«Cet horaire est nettement mieux (que l'horaire européen). La sieste, c'est une chose formidable. En fait, indispensable, ajoute Guillermo Herrera Garcia, propriétaire d'une librairie non loin. C'est sûr que je fais la sieste. Siempre!»

«Moi, j'adore la sieste et je ne peux pas la faire», rouspète pour sa part Lucìa Huertas, qui travaille dans une petite boutique de souvenirs, non loin du coeur touristique de Ségovie. «Le meilleur horaire, ce sont les fonctionnaires qui l'ont. Car eux, ils arrêtent pour le lunch à 15 h 30 mais ne retournent pas au travail ensuite. Ça, c'est parfait. Tu peux manger, faire ta sieste et tu as toute la soirée pour toi.»

Juste à côté de sa boutique, un panneau sur une porte close nous prévient : «Cerramos los jueves por descanso.» Nous sommes fermés les jeudis. Pour le repos.

Un peu plus loin, Carmen Cepeda, propriétaire d'une boutique de vêtements pour dames, est la seule qui me dit bien haut qu'elle préférerait avoir le même horaire que les autres Européens. «Je ne fais pas la sieste. Je ferme ma boutique uniquement pour manger. Et j'aimerais vraiment avoir mes soirées avec ma famille.»

La tradition?

«Aujourd'hui nous sommes citoyens du monde. Pas d'une nationalité.»

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