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Une ancienne ville romaine sort littéralement de terre : Mérida!

Texte et photos Jacques Lanciault

Ce texte constitue le 18e d’une série de reportages sur un magnifique voyage en Espagne effectué en septembre 2005

Le temple impérial romain de Diana. Mérida, Espagne.

Depuis notre arrivée en Espagne, autant à Tolède, à Cordoue, à Grenade, à Málaga, à Ronda, qu’à Séville, partout nous avons été imprégnés des vestiges de la civilisation mauresque. L’architecture de style mudéjar dominait le paysage. Nous voilà maintenant dans une ville où ce n’est pas le cas. Mérida, est différente, très différente. À Mérida, nous arpentons les rues d’une cité où des chefs-d'œuvre de la civilisation romaine sortent littéralement de terre. Que ce soit le théâtre, le monument le plus visité de la ville, l’amphithéâtre, d’une capacité de 14,000 places, le temple impérial de Diana, ou encore les artefacts à peine mis au jour au cœur même des rues de la ville : tout est romain.

Notre photo - En plein cœur de la ville de Mérida, les archéologues ont restauré ce temple impérial romain : le temple de Diana.

N. B. — Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Adieu Andalousie
Voilà, notre merveilleux séjour à Séville prend fin ce matin. Il est à peine 8 heures lorsque le moteur de notre car vrombit de nouveau. Notre prochaine destination, Mérida, l’ancienne capitale de la Lusitanie romaine, est située à 200 km au nord de Séville. Pour nous y rendre, nous empruntons l’ancienne « voie romaine ». La balade s’annonce agréable : du soleil et 32 beaux degrés Celsius sont prévus pour aujourd’hui. D’ailleurs, dès le départ du car, Galarneau nous gratifie de ses tout premiers rayons du jour, illuminant du coup le ciel de toute la gamme des teintes d’orangé.

Peu après avoir quitté Séville, nous traversons El Ronquillo, notre dernier petit village blanc andalou du voyage. Oui, ils nous manqueront désormais!

Estrémadure, nous voici!
Puis, après à peine une heure de route, nous laissons définitivement l’Andalousie derrière nous et nous entrons dans la région de l’Estrémadure, un mot qui signifie « extrêmement dur », c’est-à-dire, un endroit où la vie, pour les Espagnols, a été difficile.

Statue de « Rémus et Romulus », deux personnages légendaires de la mythologie romaine, en plein cœur de la ville de Mérida, Espagne.

Photo ci-dessus : Statue de « Rémus et Romulus », deux personnages légendaires de la mythologie romaine, en plein cœur de la ville de Mérida.

Géographiquement, le pays est constitué de hauts plateaux situés à des altitudes variant entre 400 et 500 mètres. C’est une région peu peuplée où l’agriculture et l’élevage sont rois. Un coin d’Espagne attirant peu les touristes, et ce, malgré la présence de trois sites homologués au patrimoine mondial de l’UNESCO : Mérida, une ancienne capitale romaine, Caceres, un centre urbain du Moyen-âge et Guadalupe un petit village qui abrite un superbe monastère de style mudéjar.

Étrangement, c’est tout de même la région d’Espagne qui compte le plus de Paradors, ces hôtels opérés par le gouvernement espagnol. Au total, il y en a neuf.

 Nid de cigogne sur un monastère de Caceres, Espagne.

L’Estrémadure est le pays des cigognes, l’endroit d’Europe où le ciel est le plus encombré de ces oiseaux qui construisent d’immenses nids que nous retrouvons sur à peu près tout ce qui s’élève en hauteur.

En plus d’être le pays des cigognes, c’est aussi le pays d’où partirent les grands conquistadors espagnols. Pizarro, vainqueur de l’Empire inca, Orellana, qui découvrit le fleuve Amazone, Cortés qui donna le Mexique à l’Espagne, Núñez de Balboa, le découvreur du Pacifique et Hernando de Soto, le conquérant de la Floride, tous des natifs de l’Estrémadure.

Lorsque nous entrons en Estrémadure, nous ne sommes qu’à 70 km de la frontière du Portugal, sur notre gauche, à l’ouest. Le Portugal est le plus vieux pays d’Europe. Ses frontières actuelles prévalent depuis le 13e siècle!

Sur notre route, nous croisons des élevages de cochons à pattes noires qui se promènent dans de vastes enclos, mangeant des glands de chênes.

Au cours des 30 dernières années, le gouvernement espagnol a construit de grands lacs artificiels, des lacs de barrage, qui permettent l’irrigation des terres, favorisant ainsi l’agriculture. Et l’on peut constater que l’investissement a porté fruit : dans les champs, il y a des vignes à perte de vue. Au moment où nous traversons le pays, c’est la période des vendanges. On y produira un vin rouge corsé.

En raison de l’intervention de l’État, l’Estrémadure renaît. Alors que par le passé les habitants de cette région émigraient, aujourd’hui la population est fière d’y rester.

La région compte trois universités, dont celle de Caceres où la population estudiantine dépasse les 17,000.

Une des entrées du théâtre romain de Mérida, Espagne.

Mérida, une ville romaine!
Mérida, la capitale de la Communauté autonome d’Estrémadure depuis 1983, est une ville importante comptant une population de 50,000 habitants. La cité s’élève sur les bords du fleuve Guadiana qui se jette dans l'océan Atlantique après une petite incursion au Portugal.

Dès notre arrivée à Mérida, nous apercevons le magnifique pont moderne de Lusitania, et non loin de lui, l’ancien pont romain qui a été inscrit à la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. C’est le plus grand pont romain jamais construit, il est long de 792 mètres.

La scène du théâtre romain de Mérida vue d’une des entrées. Mérida, Espagne.

Après notre descente du car, nous nous dirigeons directement vers le site du théâtre romain qui jouxte l’amphithéâtre. Les deux vestiges de l’époque romaine ont été mis au jour par les archéologues en 1910. Plusieurs colonnes de marbre sont demeurées intactes, comme en font foi les photographies ci-dessus et ci-dessous.

Un mur de colonnades du théâtre romain de Mérida, Espagne.

Le théâtre, au décor corinthien, est doté de treize portes, son acoustique est excellente. D’ailleurs, aujourd’hui encore, pour des événements spéciaux, on y donne des spectacles.

Une autre vue des colonnes du théâtre romain de Mérida, Espagne.

À l’époque romaine, les femmes occupaient les gradins supérieurs. En fait, le théâtre est composé de trois sections : la summa, la section supérieure, la média, la section du milieu et la céna, tout en bas, la section réservée à l’Élite de la société du temps.

Statue de Céres, déesse romaine de l’abondance, Mérida, Espagne.

Entre les colonnes du théâtre, il y a une magnifique statue de Céres, la déesse de l’abondance.

Notre groupe dans les gradins du théâtre romain de Mérida en Espagne.

Tous, nous sommes attentifs aux explications fournies par notre guide-accompagnateur, Patrick Daubert, dans les gradins du théâtre romain de Mérida.

Place centrale de l’amphithéâtre romain de Mérida en Espagne.

L’amphithéâtre, où pouvaient prendre place 14,000 spectateurs, est situé tout près du théâtre. Il y a une arène où avaient lieu des spectacles nautiques, des spectacles avec des animaux, des combats de gladiateurs et aussi, très certainement, quelques exécutions.

Avant de prendre une petite pause pour le lunch, nous visitons le Musée national d’art romain de Mérida, qui présente moult objets de l’auguste civilisation retrouvés lors des fouilles de la ville.

Devant le temple de Diana, les fouilles continues. Mérida, Espagne.

Une petite promenade dans les rues de Mérida, nous permet de constater la permanence des fouilles archéologiques dans la ville. Devant le temple de Diana, un chantier de fouilles accueille encore des archéologues.

Un mur restauré orné de statues dans les rues de Mérida, Espagne.

Un mur romain restauré et orné de statues dans les rues de Mérida.

Des amphores! Mérida, Espagne.

Des amphores, ces vases qui servaient à conserver les aliments, ont été retrouvées sous terre à Mérida.

Rue commerciale principale de Mérida, Espagne.

La rue commerciale principale de Mérida, un lieu agréable pour la promenade.

À suivre…

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