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« Parole, paroles… encorde des paroles » – Dalida

État critique : documentaire-réalité de Marcel Jean

Compte rendu critique rédigé par Jacques Lanciault dans le cadre d’un cours de rédaction à l’Université de Montréal.

Montréal, 29 octobre 2003 - Tensions maladives entre les créateurs et leurs juges artistiques, déprime de certains critiques, porte-étendard de la rigueur, quant au galvaudage de leur métier et émergence de la critique-spectacle : voilà trois constats tirés du film documentaire de Marcel Jean intitulé « État critique ». Portrait d’un métier où règne la confusion, non pas des genres, mais bien des compétences.

Les va-et-vient de la caméra et du micro de Marcel Jean, sculptant la pellicule des émotions et des réactions d’artistes et de critiques prises sur le vif, ont sans doute été les précurseurs de cette télé-réalité qui envahit aujourd’hui nos écrans. Mais, quelle belle façon de communiquer le plus vrai de la pensée des uns et des autres.

Marcel Jean nous présente une profession qui fut un temps la sienne sous un angle méconnu du public. Les hauts standards de rigueur qui sont ceux de Robert Lévesque, critique de théâtre, et de Claude Gingras, critique musical, en auront étonné plus d’un. « Quand on critique, il faut mettre les choses en perspective, pour cela il faut de la culture. Avant d’être critique, j’ai fait 25 ans de théâtre, nous révèle d’ailleurs Robert Lévesque. »

Quelle différence par rapport au « critico-spectacle », moins bien préparé, c’est le moins que l’on puisse dire, d’une Chantal Joly. En moins de deux, Marcel Jean nous la montre gauche, imprécise et surtout faisant preuve d’une insouciance irrévérencieuse à l’égard d’une créatrice d’ici, qu’on se demande où s’en va la critique.

Et surtout la découverte de cette tension qui habite les créateurs face à la critique. La crainte : « Je me sens juger en présence de critiques, ce sont mes spectacles les plus difficiles, déclare le comédien Denis Bouchard. » L’insécurité de Léa Pool en attente de réaction nous renverse alors que nous retrouvons un Jean Barbe chambranlant lorsqu’il occupe le fauteuil de critique critiqué.

Pourtant, il ne s’agit que de parole…

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