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Un atout certain pour « accrocher » le lecteur : le lead

Texte de Jacques Lanciault rédigé dans le cadre d’un cours de journalisme à l’Univesité de Montréal.

Montréal, le 27 mars 2003 - Des citations jusqu’à plus soif, des exemples à profusion, une centaine d’exercices puisés dans les journaux d’ici et d’ailleurs dans la francophonie, tout cela accompagnés toujours et toujours du même message de l’auteur : « le lead est notre unique certitude de bien réussir notre communication ». Voilà, ce que nous offre Antoine Char dans son ouvrage Comme on fait son lead, on écrit.

Fort de son expérience de plus de trente ans de journalisme, dont une bonne part acquise au sein d’agences de presse, Antoine Char, nous livre sur 199 pages, sur sept chapitres aux titres des plus évocateurs, les trucs et astuces pour rédiger un lead, qui idéalement ne devrait comporter qu’une seule phrase.

Dans sa préface Michel Roy, l’actuel président du Conseil de presse du Québec, a bien résumé la pensée de l’auteur : « Le lead… la locomotive qui entraîne le lecteur malgré lui jusqu’au bout de l’article. » Cette phrase deviendra le leitmotiv de Char tout au long de son bouquin.

La préoccupation de l’auteur de nous offrir une variété d’exemples, dont plusieurs sont de chez nous, doit être louée. Il coule de source que le lecteur québécois se retrouvant en présence de textes de nouvelles publiées dans nos quotidiens, La Presse, Le Devoir, Le Journal de Montréal, etc., pour expliquer, par exemple, comment on peut s’y prendre pour mentionner la source d’une nouvelle à l’intérieur d’un lead, reçoit non seulement le message de l’auteur plus facilement, mais en plus, il prend plaisir à se remémorer les événements de l’actualité mis en scène.

Mais, monsieur Char ne s’est pas limité, pour ses exemples, aux textes de la plume de nos journalistes, il ne se prive pas pour présenter de nombreux textes publiés dans les quotidiens européens, Le Monde, Libération, Le Figaro, etc. et dans une foule de textes d’agences de presse, Associated Press (AP), Reuters, Agence France-Presse (AFP), Presse Canadienne (PC), etc. Le lecteur a donc à sa disposition toute une panoplie d’articles et par le fait même de styles, venant soutenir l’enseignement d’Antoine Char, qui, soit dit en passant, comme bon nombre de journalistes, contribue au développement du métier à titre de professeur à l’Université du Québec à Montréal.

L’hameçon psychologique
« Ce premier paragraphe magique qui fait qu’on nous lit jusqu’au bout », c’est cette phrase que lance l’auteur, d’entrée de jeu, pour nous rappeler les six questions essentielles auxquelles un lead doit répondre : qui ? quoi ? quand ? où ? comment ? pourquoi ? et comment ? Les réponses à ces questions présentées dans un texte simple, concis, dynamique et vivant permettront, au dire de monsieur Char « de férer gentiment le lecteur pour qu’il morde à notre histoire et plonge dans notre récit. »

En Égypte pour bien comprendre le principe qui sous-tend le texte de nouvelle
« Extrêmement importante, très importante, importante, futile » : voici dans quel ordre l’auteur nous recommande de présenter nos informations. La technique de la pyramide inversée. Pour bien intégrer cette technique, M. Char nous lance le défi suivant : « qu’est-ce que vous diriez au téléphone, sachant que la ligne peut être coupée d'une seconde à l'autre? » Une image qui me semble tellement proche de la réalité des chefs de pupitre de nos quotidiens.

Une infinité de types de lead
Au fil des autres chapitres, « Les bonds du kangourou », « La plume du manchot », « La montre du blanc » et « Marcher vers Dieu », Char nous présentera tout près d’une quarantaine de types de leads différents. Toujours accompagné d’exemples et la plupart du temps d’exercices permettant aux lecteurs de bien assimiler, de ne pas s’y perdre.

Il prend même le temps de nous initier à la chaîne de publication reliée au décès d’une personnalité : le flash, composé de trois ou quatre mots, le bulletin, une phrase complète qui tient sur deux lignes, l’urgent qui vient préciser la nouvelle et finalement le bio express, c’est-à-dire un portrait de la personnalité rédigé longtemps à l’avance. C’est ce type de traitement de l’information, à peine modifié, que l’on retrouve aujourd’hui sur plusieurs chaînes de télévision suite à l’émergence de l’information en continu.

La conclusion de l’ouvrage de Char aurait pu lui être dictée par une grande dame du journalisme, décédée récemment, madame François Giroud. Au dire de ses proches, cette dernière ne cessait de répéter à ses collaborateurs alors qu’elle était rédactrice en chef de L’Express : « Mettez vos plus belles fraises sur le dessus du panier. » Quelle belle image pour illustrer le message du bouquin d’Antoine Char!

Bibliographie
CHAR, Antoine, Comme on écrit, on fait son lead, Montréal, Presses de l’Université du Québec, 2002.

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