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Anthony Quirion rêve toujours du baseball majeur

Revue de presse

Sébastien Lajoie, La Tribune, le 10 juillet 2021

Anthony Quirion, Lamar University

SHERBROOKE — Anthony Quirion rêve toujours du baseball majeur. Et lors de la fin de semaine du 11 au 13 juillet, dans le cadre du repêchage annuel de la MLB, il pourrait fort bien trouver preneur. Mais en attendant de connaître avec exactitude la suite de son parcours, c’est avec le Big Bill de Coaticook qu’il gardera la forme.

Cette année, le repêchage annuel de la MLB (Major League Baseball) comptera 20 rondes de sélection, une augmentation substantielle comparativement au repêchage de 2020, qui a été fortement touché par la pandémie de COVID-19.

Le repêchage 2020 de la MLB n’avait que cinq rondes.

Cette décision de raccourcir le repêchage 2020, mais aussi celui de 2021, a été confirmée après une entente entre la ligue et l’association des joueurs.

En contrepartie, les équipes du baseball majeur se voyaient octroyer le droit de signer autant d’agents libres qu’elles le souhaitaient, à raison de 20 000 $ par signature.

Ces cinq rondes de repêchage, en plus des choix compensatoires, ne représentaient qu’un total de 160 joueurs repêchés. Depuis 2012, c’étaient plutôt 40 rondes qui étaient présentées, pour 1217 joueurs repêchés en 2019.

La pandémie a donc un impact important pour les joueurs; un bon nombre de joueurs de talent n’ont donc pas été repêchés, en 2020, à cause du format réduit du repêchage.

Et ce sera probablement le cas également en 2021.

Photo ci-dessus : Âgé de 23 ans, Anthony Quirion évoluera avec le Big Bill de Coaticook (LBMQ) en attendant le repêchage de la MLB, du 11 au 13 juillet.

À noter que les joueurs sont admissibles au repêchage dès qu’ils évoluent en catégorie junior, ou à partir de 21 ans.

Un impact au Canada
Un impact qui se ressent directement aussi pour les joueurs canadiens et québécois. Un peu plus d’une vingtaine de joueurs canadiens ont été repêchés depuis 2011.

La situation s’est légèrement améliorée, cette année, mais pas encore au point d’être revenue à la normale, dit le jeune homme originaire de Dixville.

Il espère que cette fois sera la bonne, lui qui était également admissible au repêchage MLB, l’an passé.

« J’ai parlé à quelques équipes, d’autres m’ont écrit. Les équipes prennent leur info, ils ont déjà des notes sur toi, car ils m’ont vu jouer lorsque j’étais au Texas (Lamar University). Maintenant, je n’ai qu’à attendre, je suis dans le lot des gars admissibles. »

« J’ai des chances d’être repêché, ou même de signer comme agent libre, si le premier scénario ne se manifeste pas. Cette année, le repêchage a été écourté à 20 rondes au lieu de 40, habituellement. J’espère avoir un coup de téléphone, autant pour le repêchage, que pour les agents libres. Mais c’est tellement dur à dire, je n’ai pas le choix que d’attendre, voir comment ça se déroule.

Le jeune estime avoir emprunté la bonne route afin de maximiser ses chances d’accéder au baseball majeur,

Une route qui est longue et sinueuse, notamment pour les joueurs canadiens.

Des statistiques impressionnantes
En 2015, Quirion a aidé Team Québec à remporter le championnat canadien U21. Il a ensuite pris la direction des États-Unis, où il a évolué pendant deux ans avec les Bulldogs de Clarendon, une formation du nord du Texas.

Il y a d’ailleurs conservé des statistiques impressionnantes : en deux ans, il a conservé une moyenne de ,398, avec 35 doubles, neuf triples, 21 coups de circuit, 100 produits, 127 points marqués et 21 buts volés.

Des statistiques éloquentes, qui lui ont ouvert les portes de la NCAA division 1, avec les Cardinals de Lamar University, toujours au Texas.

Anthony Quirion a d’ailleurs poursuivi son bon travail à Lamar, à sa saison recrue. Il fut seulement l’un des deux seuls joueurs de l’équipe à participer à tous les matchs (54), évoluant au premier but, au deuxième but et comme frappeur désigné.

En 54 rencontres, il a conservé une moyenne de, 289, avec 57 coups sûrs, dont 12 doubles, deux triples et huit coups de circuit, tout en produisant 26 points et en marquant 25 points. Des statistiques qui le positionnaient avantageusement parmi les meilleurs de l’équipe.

En 2020, une saison écourtée à 17 rencontres par la COVID, Quirion a tout de même trouvé le moyen d’être parmi les meneurs offensifs des Cards, notamment au chapitre de la moyenne au bâton (,324, 2e), pour les points marqués (10, 2e), pour le nombre total de coups sûrs (22, 2e) et premier pour la moyenne de puissance (, 500).

Si ses statistiques offensives furent impressionnantes, il en fut de même pour ses statistiques en défensive; Quirion a en effet été parfait sur les 81 jeux en défensive auxquels il a participé.

Maintenant joueur autonome, après son passage à Lamar, Anthony Quirion s’était entendu pour évoluer dans la IBL (Intercountry Baseball League), une ligue ontarienne, avec les Baycats de Barrie.

L’IBL est une ligue de baseball amateur canadienne, composée d’équipes formées de joueurs universitaires et d’anciens professionnels d’Amérique du Nord et d’ailleurs. Les joueurs ne sont pas payés, afin de maintenir leur admissibilité à la NCAA.

« Le seul hic, c’est que la ligue a repoussé le début de son calendrier à quelques reprises. Les activités vont finalement commencer le 8 juillet. C’est un peu trop tard. Voilà pourquoi j’ai opté pour la LBMQ », explique-t-il.

« J’ai bien hâte! Je connais plusieurs joueurs pour les avoir affrontés, ou même à titre d’anciens coéquipiers, alors ce sera très plaisant de retourner avec cette gang-là! »

Anthony Quirion gère lui-même la suite de sa carrière et c’est lui qui établit les contacts avec les équipes professionnelles.

« Je m’entraîne dans les gyms, ici en région, et je vais aussi à Montréal m’entraîner avec Douglas Toro, le frère d’Abraham Toro, qui joue avec les Astros de Houston. Je me garde en forme, alors ce sera très bien aussi de jouer des matchs, car le plus important, c’est de demeurer actif. »

En 2020, Abraham Toro fut le seul joueur né et ayant grandi au Québec à évoluer dans le baseball majeur.

L’impact d’Abraham Toro
Accéder au baseball majeur américain n’est pas facile, loin de là, confirme Anthony Quirion. Mais la présence d’un Québécois comme Abraham Toro dans la MLB est une véritable décharge d’optimisme.

« C’est très difficile, faire sa place chez les pros, aux États-Unis. C’est certain qu’en tant que Québécois, ça ajoute une couche de difficulté! Par contre, grâce à des gars comme Abraham Toro, qui ont trouvé le moyen de perce malgré tout, c’est très motivant! »

Si l’avenue du baseball professionnel ne se matérialise pas aux États-Unis, Anthony Quirion se tournera vers la Ligue Frontier.

« Mon scénario idéal, c’est d’être repêché, ou d’être signé à titre d’agent libre, et de me joindre au réseau des filiales de l’équipe question en juillet. Sinon, j’ai été approché par l’Équipe Québec, de la ligue Frontier. Patrick Scalabrini (l’entraîneur-chef) m’a confirmé que si je n’avais pas d’options au baseball professionnel, qu’ils auraient une place pour moi, qu’ils aimeraient m’avoir. J’ai aussi une option dans la Pioneer League, alors qu’une équipe m’a déjà approché. J’ai des options pour le baseball indépendant, ce serait donc le chemin, ça pourrait donc être intéressant. »

Les matchs qu’Anthony Quirion disputera avec le Big Bill de Coaticook seront ses premiers en région depuis 2019, alors qu’il avait endossé l’uniforme du Rocket South Shore de Coaticook, de la Ligue de baseball junior élite du Québec.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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