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Jethro Supré : un boulot avec les Expos qui lui a ouvert les portes de la MLB

Revue de presse

Jeremy Filosa, 98,5 Montréal, Sports, 30 mars 2021

Nos jeunes Québécois qui rêvent de devenir agents de joueurs dans le monde du sport n’ont pas énormément d’exemples à suivre, surtout si c’est à l’extérieur du cadre de notre sport national qu’est le hockey.

Mais trois Québécois, fils d’immigrants, ont réussi là où personne d’autre n’avait mis les pieds, ou à peu près.

Sasha Ghavami, Jethro Supré et Nick Mavromaras ont trouvé le moyen de percer là où croirait qu’il est impossible de le faire.

Sasha Ghavami, fils de parents immigrants de l’Iran et de l’Égypte, qui représente entre autres Laurent-Duvernay Tardif et Antony Auclair, est le seul agent du Québec qui représente des joueurs qui évoluent dans la NFL.

Jethro Supré, fils de parents immigrants haïtiens, qui représente entre autres Jesen Therrien, Chadwick Tromp, Otto Lopez, Tayron Guerrero et Charles Leblanc. Il est le seul agent québécois à représenter des joueurs évoluant dans la MLB.

Nick Mavromaras, fils de parents immigrants grecs, qui représente entre autres Jonathan David, Rudy Camacho et James Pantemis, est le seul agent québécois ayant complété un méga transfert de joueur vers l’Europe. Il a notamment complété le transfert de David de la Belgique vers la France pour un montant record pour un Canadien de 30M d’euros.

Le 98.5 Sports vous propose donc d'en apprendre plus sur ces trois histoires inspirantes.

Photo ci-dessus : Jethro Supré pose avec Jesen Therrien alors qu'il venait d'être rappelé par les Phillies de Philadelphie.

Portrait de Jethro Supré
Jethro Supré a débuté son aventure à l’emploi des Expos de Montréal. Il servait d’agent de liaison entre le club et les joueurs. Il n’était qu’un jeune homme à l’époque et il ne se doutait pas qu'il serait un jour le seul Québécois à représenter des joueurs du baseball majeur.

« J’ai lancé ma propre compagnie qui s’appelle BSE Agency. Je suis ce que l’on appelle un agent certifié MLB. En fait, je ne pense même pas que nous sommes 10 au Canada à posséder ce statut. Cela me donne accès aux dirigeants de toutes les équipes dans le but de discuter de contrat et de joueurs. Tu dois posséder des joueurs sur les équipes officielles dans le but d’atteindre ce niveau. »

À l’époque avec les Expos, il avait un contact direct avec les joueurs, ce qui lui a permis de faire plusieurs belles rencontres et d’en apprendre plus sur le métier.

« J’étudiais en administration à l’UQAM, mais j’avais aussi la responsabilité d’accompagner les joueurs lors d’évènements organisés par les commanditaires et donc j’avais accès à ces rencontres. Les discussions auxquelles j’ai pu assister m’ont permis de commencer à en apprendre plus sur le métier. » -Jethro Supré

Mais il y a un joueur qui a cru en Supré et qui l’a encouragé à suivre son rêve.

« Je suis devenu ami avec Orlando Cabrera, il m’a vu aller et il m’a suggéré de pousser la chose pour tenter de devenir agent. C’est d’ailleurs lui qui m’a ouvert les portes de la Colombie. Il m’a présenté plusieurs joueurs comme Guerrero qui a été mon premier à percer les majeures. De fil en aiguille, j’ai pu en signer quelques autres. De là, je suis rentré au Venezuela et à Aruba. »

Mis à part le contact avec le joueur, c’est souvent le parent que l’on doit convaincre.

« Tu te dois de travailler fort et bâtir des liens de confiance. Je veux toujours que mon client et ses parents sentent qu’ils sont entre bonnes mains. Jusqu’à maintenant, je ne pense pas avoir déçu mes clients de mon travail. »

Mais comment faire pour percer le baseball majeur qui est reconnu comme une ligue plus américaine?

« Dans ma stratégie d’affaires, j’ai décidé de développer ma niche. Tu ne peux pas te lancer à droite et à gauche, ça ne fonctionnera pas. À part la zone de l’Amérique centrale, j’ai voulu accompagner nos meilleurs Québécois dans ce processus. Tu vois, je ne représente qu’un seul Américain. »

Comme plusieurs agents, Supré a dû trimer dur avant de pouvoir vivre de son métier.

« Ça peut prendre de cinq à dix ans si les efforts sont là. Les cinq premières années, tu vas vivre de tes économies personnelles. Plus les années passent, plus les joueurs que je représentais sortaient plus tôt au repêchage. Charles Leblanc est quand même sorti au 4e tour, il a reçu un boni de près de 500 000$, là tu commences à voir la lumière au bout du tunnel. »

Mis à part un plan d’attaque ciblé, un jeune agent doit connaitre sur le bout de ses doigts les détails de la convention collective, c’est un incontournable.

« C’est la vie d’une personne que tu tiens dans tes mains, tu ne peux pas te tromper. Si tu fais une erreur, tu mets la vie d’une personne et sa famille à risque. Les clauses doivent être bien ficelées. »

Il n’y a aucun doute que la passion pour le sport y est pour beaucoup dans le succès d’un agent.

« J’adore ce que je fais, c’est ma vie. Autant le baseball, mais aussi l’accompagnement d’une personne dans ce processus. La mise sur pied d’un plan et le travail d’équipe me stimule vraiment. Il faut avoir une vision pour chaque client. »

Supré n’oubliera pas de sitôt le moment où Jesen Therrien est passé dans la grande ligue.

« C’était la nuit, il m’a téléphoné pour me dire que les Phillies l’avaient rappelé. Ç’a été un grand moment d’émotion pour moi, car il était le premier Québécois que j’aidais à atteindre les majeurs. C’était un moment magique pour un Québécois comme moi. Je ne l’oublierai jamais. »

Supré se compte chanceux d’avoir une famille compréhensive, car il doit souvent s’absenter pour des voyages. Il nous a d’ailleurs parlé cette semaine en direct de l’Arizona, où il assiste à plusieurs matchs de ses clients dans la ligue des pamplemousses.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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