Le Barrio de Santa Cruz de Séville : des monuments impressionnants et intéressants!

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 61e d’une longue série de reportages relatifs à une étourdissante odyssée en Andalousie et en Algarve, un voyage à quatre que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal au printemps 2014

Séville, Espagne, jeudi 22 mai 2014 - Au terme de notre très intéressante visite de l’ancien Hospital de los Venerables Sacerdotes et de l’exposition en cours au Centre Velázquez de la Fondation Focus, nous poursuivons notre promenade dans l’ancien quartier juif, aujourd’hui nommé le quartier, le barrio en espagnol, de Santa Cruz…

Plusieurs sites de visite inscrits à notre programme sont malheureusement fermés, d’autres nous sont apparus moins intéressants arrivés sur les lieux, c’est un peu décevant… mais les monuments que l’on retrouve dans ce quartier… Wow!

Finalement, ce sera notre belle flânerie dans les petites calles du quartier et les superbes places que nous y découvrirons qui meubleront des plus agréablement notre après-midi dans ce barrio… avant d’y revenir en soirée pour assister à un excellent spectacle de flamenco sur le beau patio de l’Hôtel Alcántara nommé la Casa del Flamenco!

Photo ci-dessus : Sur une petite place se dresse la jolie statue d’une petite fille lisant, entourée de livres. Le monument vise à rendre hommage à Clara Campoamor dont le militantisme conduisit à l’inscription de l’égalité des femmes et des hommes dans la constitution de l’Espagne.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N. B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Plaza Santa Cruz
Au cours de notre vagabondage dans le Barrio Santa Cruz, nous nous arrêtons sur la Plaza de Santa Cruz, où, au centre de la place, se trouve la Cruz de la Cerrajería, une croix en fer datant de 1692!

Photo ci-dessus : L’affiche nous indiquant que nous sommes sur la « Plaza de Santa Cruz ».

Avant d’être transformé en « place », ce lieu était occupé par l’église primitive de Santa Cruz, elle qui avait été construite en 1391.

Le lieu saint fut exproprié et démoli en 1810 par le gouvernement d’occupation français, dans le cadre d’un vaste plan de réaménagement de la ville créant de nombreux espaces ouverts qui constituent désormais de nombreuses places de Séville.

Toutefois, nous devons son aspect actuel à un aménagement réalisé par l’architecte sévillan Juan Talavera y Heredia (1880-1960) en 1918.

Le petit jardin qui se trouve au centre de la place est dominé par un monument supportant une croix de fer forgé réalisée par Sebastián Conde en 1692.

Cette croix, qui se trouvait jusqu’en 1840 sur la calle Sierpes, a été installé ici lors du réaménagement de la place en 1918…

Photos ci-dessus : La « Cruz de la Cerrajería » prend la forme d’une croix lampadaire d’où sortent quatre serpents, qui font référence à la « Calle Sierpes », son lieu d’emplacement original (sierpes en espagnol signifie serpents).

Photos ci-dessus : Sur les têtes de serpent reposent de petits anges qui portent des lanternes en fer forgé. Selon certains historiens, le vrai nom de la « Cruz de la Cerrajería » fut la « Cruz de las Sierpes » ou la « Croix des serpents ».

Soulignons que la croix processionnelle avec laquelle la confrérie de Santa Cruz ouvre la procession chaque mardi saint dans le quartier est une reproduction basée sur cette croix qui domine la place.

Photo ci-dessus : La « Plaza Santa Cruz » est la place la plus typique du quartier. Elle est entourée d’édifices aux superbes façades blanches et orangé.

Selon nos guides de voyages, il y aurait sur cette place une stèle discrète qui nous rappelle que les restes du grand peintre sévillan Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682) y sont inhumés. Elle devait être très discrète, car nous ne l’avons pas trouvée.

Nous filons maintenant vers la Casa de la Memoria, un centre culturel qui présente des concerts, des expositions et des spectacles de flamenco… le plus traditionnel.

Nous déambulons dans de petites rues charmantes.

Photo ci-dessus : Une plaque en azulejos prend place sur la maison où a vécu et où est mort Francisco Morales Padrón (1924-2010). La plaque nous indique, en espagnol : « Ici a vécu et est mort D. Francisco Morales Padron, historien des terres d’Amérique et de la ville de Séville, une ville qu’il aimât passionnément.

Photo ci-dessus : De très jolie “calles” très étroites.

Nous arrivons.

La Casa de la Memoria est une maison qui a conservé certains éléments de la demeure juive qu’elle était entre les XVe et XVIIe siècles.

Il est possible de visiter la maison ou de se promener dans la boutique qui propose un artisanat original issu de la tradition andalouse et séfarade. Mais, la visite de la Casa, obligatoirement guidée, coûte 22 € par personne! Nous nous contentons de faire le tour de la boutique.

Nous sortons et nous nous mettons à la recherche d’un endroit pour dîner.

Nous nous installons sur une terrasse, celle du restaurant El Jardin de las Tapas en Sevilla situé sur la calle Jamerdana.

Céline commande un plat de poulet, tandis que j’opte pour une salade de thon. Tout est excellent. Nous repartons à 13 h 35.

L’Hôtel Alcántara et sa Casa del Flamenco
En sortant, nous découvrons que le resto est attenant à un petit hôtel, l’hôtel Alcántara, où il y a un beau patio décoré d’une fontaine au centre.

Photo ci-dessus : Un magnifique patio.

L’hôtel Alcántara, situé sur la Calle Ximénez de Enciso, abrite La Casa del Flamenco où tous les soirs des spectacles magiques de flamenco sont présentés.

Photos ci-dessus : C’est le patio principal d’une ancienne maison seigneuriale du XVe siècle qui sert de théâtre pour les spectacles de flamenco.

On nous informe que les lieux bénéficient d’une acoustique privilégiée, qui rend inutile l’utilisation de micros ou d’amplificateurs, en offrant ainsi un son plus naturel et authentique.

De plus, le public est installé tout près de la scène et peut donc sentir, dit-on, toute l’intensité des talons des danseurs qui claquent sur le sol.

Tous ces arguments nous convainquent. Nous achetons nos billets pour le spectacle de ce soir (18 € chacun). Le spectacle a lieu de 19 h 30 à 20 h 30. On nous recommande toutefois d’arriver au moins vingt minutes à l’avance.

Photos ci-dessus : Le patio attenant à la salle de spectacle est très luxuriant. On y retrouve également de belles céramiques.

Nous sortons et poursuivons notre promenade.

Photo ci-dessus : Nous passons devant cette belle place.

Photo ci-dessus : D’une étroite petite rue, nous apercevons le clocher d’une église.

L’iglesia del señor San José
Puis, nous arrivons devant la Iglesia del señor San José, une église catholique construite en 1615 et restaurée et modifiée à moult reprises.

Le clocher a été reconstruit en 1970, en raison de son état de ruine. La reconstruction s’est réalisée à l’identique du clocher érigé vers 1760.

Photo ci-dessus : Sur la façade principale de l’iglesia del señor San José, les cinq panneaux de céramique qui l’ornent actuellement, en bleu, sont de fabrication moderne (1973). Le panneau central, dans lequel est représenté Saint-Joseph avec l’Enfant, reproduit une toile du peintre Antonio de Pereda, conservée au Palais Royal de Madrid. Les sculptures qui prennent place dans les niches sont également contemporaines. Elles représentent Saint-Pierre et Saint Paul. Elles sont des œuvres de 1973 du sculpteur sévillan Manuel Caballero (1928-2007).

Selon nos guides de voyages, l’église abrite de multiples trésors… mais elle est fermée.

À un jet de pierre de l’église, nous nous retrouvons sur la calle Mármoles où, sur un patio, prennent place trois colonnes de 15 mètres de haut.

Photo ci-dessus : Ces trois colonnes appartenaient à un ancien temple romain. Elles sont l’un des rares vestiges qui subsistent de l’ancienne “Colonia Iulia Romula” de Séville, mieux connue à l’époque sous le nom d’Hispalis, le nom que les Romains ont donné à Séville.

Aujourd’hui, le temple est connu sous le nom de “Temple de la rue Mármoles”. Auparavant, il y avait six colonnes dans cette “calle”. Cependant, deux d’entre elles ont été transférées à l’Alameda de Hércules en 1578. Ces colonnes ont servi de base aux célèbres sculptures d’Hercule et de Jules César, les fondateurs de Séville… Des sculptures que nous aurons la chance d’admirer plus tard au cours de notre séjour à Séville.

Le Barrio de Santa Cruz conserve un tracé tortueux typique d’une ancienne médina. Rues sinueuses, étroites et labyrinthiques! Grâce à elles, les Sévillans se sont protégés du soleil brûlant… et aussi des assauts potentiels d’armées d’invasion… l’étroitesse des rues ne permettant le passage que d’un seul soldat lourdement armé à la fois!

Une des rues les plus étroites est la calle Aire… où nous nous retrouvons devant une maison affichant de beaux panneaux de céramique.

Photos ci-dessus : Séville a une “Callejón del Agua”, une ruelle de l’eau, et une “Calle del Aire”, une rue de l’air! À l’angle de la “calle del Aire”, nous apercevons cette maison aux magnifiques panneaux de céramique.

Photos ci-dessus : Beaucoup des petites “calles” de Séville offrent un cadrage parfait pour photographier des clochers d’église.

Nous passons devant le Museo del Baile Flamenco, le “Musée de la danse flamenco”, qui serait selon nos guides de voyages, “le premier et le seul musée au monde dans son genre. Un musée moderne qui conserve son ancrage historique, bien qu’installé dans un magnifique bâtiment du XVIIIe siècle, s’élevant sur les fondations d’un ancien temple romain”… mais sa visite est dispendieuse à 10 € chacun… et nous décidons de ne pas y entrer.

L’iglesia de San Isidoro
Une autre église se dresse devant nous, il s’agit de l’Iglesia de San Isidoro qui a été construite au XIVe siècle. Elle affiche un style gothique mudéjar.

Photos ci-dessus : Le portail de l’iglesia de San Isidoro en pierres dressées en arc en ogive est impressionnant.

Nous traversons la Plaza de Jesús de la Pasión aussi appelée Plaza del Pan…

Photo ci-dessus : Officiellement nommée “Plaza de Jesús de la Pasión” il y a exactement 100 ans, soit en 1914, cette place est toujours dans le cœur des Sévillans, bien que cela fasse allusion à une activité qui a depuis disparu, la “Plaza del Pan”.

Le magnifique monument à Clara Campoamor
Puis, nous nous retrouvons sur la Plaza de la Pescadería où se trouve un impressionnant monument érigé en l’honneur de Clara Campoamor (1888-1972).

Photos ci-dessus : Un monument présentant une fille assise sur une pile de livres, entourée de livres, de souris coquines, d’une mère canard et de ses canetons et d’une grande variété de détails qui la rendent fabuleuse. Ce monument honore la mémoire de Clara Campoamor.

“Clara Campoamor, nous apprend l’encyclopédie libre Wikipédia, a été une féministe et une femme politique connue pour son action en faveur des droits des femmes, dont leur droit de vote, lors de la rédaction de la constitution espagnole de 1931.”

“Issue d’une famille ouvrière, Campoamor commence à travailler comme couturière à l’âge de 13 ans, puis en tant que fonctionnaire jusqu’à son inscription en droit à l’université de Madrid.”

“Elle est active dans un certain nombre d’organisations féministes avant de poser sa candidature à l’assemblée constituante de 1931, où elle est élue avec une autre femme, Victoria Kent, à une époque où les Espagnoles ne disposent pas encore du droit de vote!”

“Son militantisme conduit à l’inscription de l’égalité des femmes et des hommes dans la constitution espagnole de 1931.”

Une histoire vraiment intéressante.

Photo ci-dessus : Une superbe demeure... et une autre croix en fer forgé!

La Plaza del Salvador et le monument à Martínez Montanès
Nous poursuivons notre promenade et arrivons sur la Plaza del Salvador où il y a une église, du même nom, ainsi qu’un monument rendant hommage à Juan Martínez Montanès (1568-1649)… un sculpteur né à Jaén!

La réalisation de ce monument a été promue par un groupe de résidents du quartier de San Lorenzo en 1916. Il fut installé sur la Plaza del Salvador en 1923. Mais, en 1967, le monument a été déplacé sur une place sise tout près de la cathédrale… avant de revenir à son emplacement initial en 1985.

Photos ci-dessus : La sculpture du monument à Juan Martínez Montanès, toute de bronze, représente le sculpteur en position assise, tenant dans ses mains une petite image d’une Immaculée Conception, celle qui l’aurait inspiré pour la réalisation de son œuvre la plus représentative, » La Cieguecita », une sculpture datant 1629 à 1631 et conservée dans la chapelle de l’Immaculée-Conception de la cathédrale de Séville.

Nous traversons la Plaza san Francisco où il y a l’Hôtel de Ville de Séville… elle qui ne se visite que sur rendez-vous du lundi au jeudi à 16 h 30!

La Plaza Nueva et le monument à San Fernando
Et nous arrivons sur la très vaste Plaza Nueva, un haut lieu de rendez-vous des Sévillans et Sévillanes.

Au centre, il y a un imposant monument soutenant une statue équestre de Ferdinand III de Castille.

Photos ci-dessus : Le monument à San Fernando est dédié à Fernando III de Castille, conquérant de Séville en 1248 et déclaré saint par l’Église catholique en 1671. L’œuvre a été réalisée par divers artistes et est située sur la « Plaza Nueva », dans le quartier Arenal.

Photos ci-dessus : Le monument est décoré de plusieurs statues dont celle de Garci Pérez de Vargas, un chevalier castillan du XIIIe siècle, et de Ramón de Bonifaz, un chef naval espagnol représenté avec les chaînes du pont de Barcas à Séville dans sa main droite.

La plaza Nueva est traversée par un tramway!

Photos ci-dessus : Le « MetroCentro » est le tramway de Séville. Il ne possède qu’une seule ligne, appelée T1, qui parcourt 2,2 km dans le centre de la ville entre la plaza Nueva et le pôle d’échanges de la gare de San Bernardo. Le premier tronçon a été inauguré le 28 octobre 2007 entre la plaza Nueva et le Prado de San Sebastián.

Fatigués par notre promenade, nous nous installons à la terrasse d’un petit café, celle d’Amorino où l’on offre des crèmes glacées artisanales, des sorbets, des chocolats et diverses autres gourmandises!

Céline choisit une crème glacée piccola capa… qu’elle adore!

Nous revenons tranquillement vers l’appartement, y allant d’un autre arrêt au El Corte Ingles pour acheter quelques provisions.

Nous arrivons à l’appartement à 16 heures. Mais Céline et Carole repartent presque immédiatement pour aller prendre rendez-vous au salon de coiffure que Maria, la gentille dame de l’agence de location, leur a recommandé. Le salon est situé sur la Calle Bailén, tout près de notre lieu de résidence sévillan.

En fait, elles n’ont d’autres choix que de se rendre pour prendre rendez-vous… leur maîtrise de la langue espagnole étant insuffisante pour réaliser une telle opération par téléphone.

Le salon est grand, super moderne, et ouvert jusqu’à 20 heures tous les soirs. Elles y retourneront finalement pour se faire coiffer demain sur le coup de 17 h 30.

Après leur retour à 17 heures, nous y allons d’une pause réparatrice suivie d’un souper léger.

Photo ci-dessus : Céline pose à notre appartement, quelques minutes avant notre départ pour un spectacle de flamenco.

Superbe spectacle de flamenco
Nous repartons à 18 h 30 pour notre spectacle de flamenco.

Comme prévu, le spectacle a lieu sur le patio couvert de l’Hôtel Alcántara…

Il y a une centaine de spectateurs agglutinés dans un tout petit théâtre. Chanceux, nous sommes installés dans la première rangée.

Photos ci-dessus : Un excellent spectacle de flamenco. Il y avait un chanteur, un guitariste, un danseur et une danseuse… et tous ont été très bons.

Nous sommes de retour à l’appartement à 21 h 15.

Photo ci-dessus : Et j’en profite pour immortaliser Céline dans le superbe patio servant d’entrée à notre appartement à Séville.

À suivre
Autre promenade dans le quartier de Santa Cruz et dans le centre historique de Séville.

Photo ci-dessus : Au cours de notre promenade dans les petites rues de Séville, nous avons croisé une procession de jeunes enfants… probablement pour rendre hommage à San Isodoro.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Andalousie et en Algarve que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal, cliquez sur le lien suivant : Douce chaleur andalouse