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Philippe Aumont accroche ses crampons

Revue de presse

Jean-François Plante, Le Droit, le 25 juin 2020

Phillippe Aumont

Le baseball majeur s’est entendu avec ses joueurs pour tenir une saison écourtée de 60 matches, mais ne comptez pas sur Phillippe Aumont pour se rapporter au camp des Blue Jays de Toronto à la reprise.

À 31 ans, le lanceur gatinois est prêt à écrire un nouveau chapitre de sa vie. Il accroche ses crampons. Avec sa conjointe Frédérique Déry, il prend les commandes d’une ferme près du club de golf Le Sorcier à Gatineau. Il a indiqué au Droit que le bail agricole locatif avait été signé jeudi en fin d’après-midi. Le grand droitier s’apprête à devenir fermier!

«Je ne sais pas à quel moment on devient véritablement un fermier. Il y a beaucoup d’étapes à franchir. Pour l’instant, je deviens serriculteur. Nous allons commencer par faire pousser des légumes en serre, mais notre projet est bien plus grand que ça. Nous aurons des animaux aussi. Les gens pourront venir les voir gratuitement en s’achetant des tomates. Nous aurons une ferme de 221 acres, chez nous, à Gatineau. J’ai toujours été passionné par le baseball, mais là, je viens de me trouver une nouvelle passion.»

Photo ci-dessus : Phillippe Aumont dans l'uniforme de l'équipe nationale canadienne.

Ancien choix de première ronde des Mariners de Seattle, Phillippe Aumont range son habit de baseball au moment où il semblait le plus proche de retourner dans le baseball majeur. À 30 ans, il venait de connaître une saison dominante chez les Champions d’Ottawa et avec l’équipe nationale canadienne. Les Blue Jays pourront vraisemblablement inscrire les noms de 60 joueurs sur leur alignement (au lieu de 40). Aumont faisait partie des plans, mais la COVID-19 a tout changé en l’espace de quelques semaines pour celui qui aura disputé 46 matches dans les grandes ligues entre 2012 et 2015.

«Si la saison avait commencé comme prévu, on se parlerait de baseball aujourd’hui. La pause du baseball m’a permis de faire ma propre pause. Ça ne va pas bien aux États-Unis. Il y a des protestations partout. Ça se tue à gauche et à droite. Ça ne me tentait plus de partir seul avec ma valise. Frédérique était all in avec moi dans ce projet que nous avions du plaisir à planifier. Ça devait commencer dans quatre ou cinq ans. La COVID-19 n’a fait que devancer les affaires. Je suis père d’une petite fille maintenant. Nous vivons des moments précieux ensemble.»

Au moment d’annoncer sa retraite, Phillippe Aumont ne savait même pas quand les Blue Jays allaient reprendre l’entraînement.

Le chaos au retour
«Ils ont appelé mon agent pour se tenir au courant de ma forme. J’ai continué de lancer, mais le projet de la ferme m’a tenu occupé. Je ne me voyais pas non plus aller jouer 60 matches devant des estrades vides. Il va y avoir zéro adrénaline. À quel coût ce retour au jeu va-t-il se faire? On va envoyer les joueurs dans la gueule du loup pour faire plaisir au monde qui s’ennuie? On n’a même pas parlé des protocoles à suivre quotidiennement encore. Ça ne sera pas l’fun. Nous étions dans le noir depuis trop longtemps. Mon cerveau fonctionne à 120 miles à l’heure. Après sept ou huit semaines, j’étais en train de devenir fou à la maison.»

C’est à ce moment qu’Aumont est tombé sur une ferme à vendre ou à louer.

«C’est une ferme existante et nous aurons de l’aide de son propriétaire pour nous lancer. Denis Dubé a roulé les Entreprises Horticoles pendant 16 ans en fournissant les épiceries et les marchés. Il était arrêté depuis quatre ans. Nous allons redémarrer l’entreprise et la renommer la ferme Pure Alternative. Je suis un joueur de baseball. Fred a son baccalauréat en administration. Denis Dubé va être notre nouveau coach!»

Fin dominante
Dans la dernière année, Phillippe Aumont avait enfin trouvé l’équilibre parfait entre ses habiletés athlétiques et mentales. Les lanceurs du baseball majeur arrivent à maturité entre 27 et 32 ans. Aumont se trouvait là, mais la COVID-19 lui a fait revoir ses plans. Il n’en est pas du tout amer.

«Les gens d’ici pensent que je suis un phénomène. Chez nous, c’est peut-être vrai, mais aux États-Unis, vous devriez voir les machines qui me font la compétition tous les jours. Ça allait bien au camp des Blue Jays cette année, mais je quitte l’esprit en paix. Dans ma tête, à mon dernier départ, j’ai dominé le Cuba du début jusqu’à la fin (8 manches sans point). Ça se termine bien.»

Justement, le baseball professionnel est peut-être terminé pour le géant de 6’7’’, mais sa fibre patriotique pourrait lui faire remettre ses crampons pour représenter le Canada à nouveau.

«Il reste encore les Jeux olympiques, mais je ne sais pas si je serai capable d’y aller avec ma nouvelle aventure.»

Il ne fermera pas la porte à lancer pour Ottawa à son retour dans la Ligue Frontier en 2021 non plus, mais «l’ouverture n’est pas grande...»

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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