Mai/200
Le magnifique Musée du verre et du cristal… le Museo del Vidrio y Cristal de Málaga (2e partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 7e d’une longue série de reportages relatifs à une étourdissante odyssée en Andalousie et en Algarve, un voyage à quatre que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal au printemps 2014
Málaga, Espagne, jeudi 1er mai 2014 — Aujourd’hui en Espagne, c’est jour férié et chômé à l’occasion de la « Journée internationale des travailleurs ». Cette fête, comme un peu partout en Europe, est surtout dédiée aux manifestations de la part des travailleurs… et nous en croiserons effectivement quelques-unes au cours de nos promenades!
Malgré les travailleurs qui manifestent par cette superbe journée où le soleil brille encore dans le ciel, nous consacrons notre troisième jour de visites à Málaga à trois superbes musées : le Musée Picasso, le Musée d’art contemporain et le Musée du verre et du cristal.
Évidemment, nous profitons de la belle température andalouse pour prendre le dîner sur une des accueillantes terrasses de la plaza de la Merced!
Au terme de nos visites du Museo Picasso de Málaga et du Centro de Arte Contemporáneo de Málaga et après le dîner, nous nous rendons au Museo del Vidrio y Cristal de Málaga… où nous avons droit à une visite guidée… en français. Wow!
Photo ci-dessus : Le « Museo del Vidrio y Cristal de Málaga » compte sur une foule de vitraux tous aussi beaux les uns que les autres. Ici un vitrail du Christ titré… « Laissez venir à moi les petits enfants ».
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Notre dîner terminé, nous repartons à 15 heures et filons en direction du Musée de verre et du cristal qui est situé sur la plazuela Santissimo Cristo de la Sangre dans le quartier San Felipe Neri.
À 15 h 20, nous y arrivons après avoir déambulé dans de très jolies petites rues.
Il fait très chaud. Le mercure indique actuellement 27 degrés Celsius.
Photos ci-dessus : Au détour d’une petite rue, nous apercevons une église. C’est la « Iglesia de la Santa Cruz y San Felipe Neri »… et le Musée du verre et du cristal est situé tout en face, dans un ancien palais rénové par l’actuel propriétaire.
La première pierre de l’église Santa Cruz y San Felipe Neri a été posée le 3 mars 1720… Il aurait été intéressant de la visiter, mais, pour l’heure, elle est fermée.
Photo ci-dessus : Sur un mur… une superbe sculpture de la Vierge Marie.
Photo ci-dessus : L’entrée discrète du « Museo Vidrio y Cristal Málaga »!
Photo ci-dessus : Une affiche nous indique que nous sommes bien au « Museo Vidrio y Cristal Málaga »!
Nous entrons et nous sommes accueillis en français! Nous payons 5 € chacun, un prix d’entrée qui inclut une visite guidée en français…
En fait, il s’agit d’une visite guidée privée, puisque nous sommes les seuls visiteurs!
Notre guide est natif de Paris.
« Le musée a ouvert ses portes en 2009, dit-il, dans un palais appartenant à la famille Casrini, un palais datant du XVIIIe siècle, soigneusement restauré, où l’on peut parcourir l’histoire de l’humanité à travers le verre. »
Notre guide mentionne que l’homme qui nous a reçus au guichet d’entrée… est le propriétaire du palais!
« Le musée occupe les trois étages de l’immeuble qui s’agence autour d’une grande cour en portique avec des colonnes originales de marbre noir. »
« La collection qui est exposée ici est privée et elle est composée de quelque 3 000 pièces de verre de différentes époques. »
« Cette collection d’arts décoratifs, ajoute-t-il, comprend notamment des peintures, du mobilier, des objets décoratifs, etc., où le verre et le cristal servent de fil conducteur à la découverte du mode de vie européen, depuis la Grèce du VIe siècle av. J.-C. jusqu’à notre ère. »
« Nous verrons également un important échantillon de vitraux anglais du XIXe et du début du XXe, ajoute-t-il. »
« Un peu partout dans les pièces où nous allons circuler, de nombreuses œuvres picturales, des meubles et des objets décoratifs, qui correspondent fidèlement à chaque période historique qu’ils représentent, ont été ajoutés pour créer un environnement qui nous plonge dans le véritable contexte familial dans lequel vivaient ses premiers propriétaires du palais. »
L’exposition est présentée dans pas moins de 16 salles!
Nous montons à l’étage.
Photos ci-dessus : Il y a de beaux fauteuils.
Photos ci-dessus : Deux très belles coupes
Photo ci-dessus : Un vase en verre de Vienne taillé et émaillé, une œuvre du maître verrier et peintre viennois Anton Kothgaßner qui y a représenté la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Un travail réalisé vers 1820-1825.
Photo ci-dessus : Au plafond, un magnifique lustre français en cristal de baccarat.
Dans une vitrine, notre guide nous indique des pièces qui ont plus de 2000 ans! Il y a des contenants pour des parfums, pour des médicaments… et même pour des poisons.
Plusieurs des pièces antiques sont remarquables.
Notre guide nous désigne une armoire contenant des huiliers… en cristal. « Ils proviennent de différents pays et ils ont été réalisés entre les XVIe et XVIIe siècles. »
Dans la pièce, il y a des fauteuils français de l’époque Louis XVI, une corbeille en argent massif provenant de Grenade et des récipients en porcelaine chinoise.
Les salles sont décorées de plusieurs portraits peints.
Photo ci-dessus : Deux superbes fleurs.
Nous voyons des pièces de verre soufflé réalisées entre les Ier et Ve siècles… avant Jésus-Christ!
Dans un salon, une bibliothèque est incrustée dans le mur. Sur les tablettes, on y retrouve plusieurs livres d’histoires.
Photo ci-dessus : Dans la bibliothèque, un pied de lampe tout simplement magnifique.
La salle consacrée au XIXe siècle est dominée par une très belle toile.
Photo ci-dessus : Une toile dans la pièce rapportant au XIXe siècle et devant, une petite table avec de magnifiques pièces en verre.
« Au XXe siècle, le palais a été converti en auberge. Des marchands qui venaient à Málaga pour vendre leurs produits aux différents marchés s’y arrêtaient. »
C’est fou tout ce qu’il y a… des coupes à vin jacobites, une rose des Tudor, des papillons sur verre et même une collection de pièces de cristal décorées d’or datant de l’époque des rois espagnols Charles III et IV.
Une autre vitrine contient des objets provenant d’Angleterre. Des monuments en couleur ont été dessinés sur le verre.
Un grand tapis d’Espagne de couleur bleu, or, vert et jaune… « Il provient de la manufacture royale de tapisserie! »
Notre guide attire notre attention sur une table de salle à manger… « Elle est sur roulette. Cela permettait de transporter la table là où les gens voulaient manger… » Et il ajoute que « c’est probablement de là que vient l’expression “dresser la table”. »
Sur cette table, la vaisselle est de marque Wegwood et date du XIXe siècle. Notre guide précise qu’il s’agit d’un ensemble réalisé en production industrielle.
Dans une petite vitrine, sont exposés des carnets de bal en ivoire ou en nacre!
Sur une table, de jolis pendules, puis un peu plus loin, des objets réalisés selon la technique de « camay »… en cristal et affichant différentes couleurs.
« Ces objets sont très fragiles, très jolis et surtout très dispendieux », précise celui qui nous mène dans les dédales de l’ancien palais.
Dans une des salles où nous entrons, il y a un piano… « Il a été réalisé par un facteur de pianos, de harpes et de clavecins de Strasbourg, Sébastien Érard (1752-1831) ».
Photos ci-dessus : Un buste en marbre de carrare représentant le duc de Rothes, une œuvre de William Brodie.
« Actuellement, il y a plus de 1 200 pièces exposées. »
Il y a vraiment de tout : une aquarelle réalisée par Jacques Cartier, le bijoutier, une vitrine d’objets réalisés par René Lalique et d’autres, en cristal, provenant de la Scandinavie.
Photos ci-dessus : De tout pour tous!
Notre guide mentionne que lorsqu’il n’y a pas de visiteurs, il occupe son temps à épousseter les objets, un travail qui demande beaucoup de délicatesse.
Nous croisons nos premiers vitraux… Wow!
Photo ci-dessus : Deux beaux vitraux encadrés dans une fausse fenêtre. Ils représentent l’église Notre-Dame. « Cette œuvre aurait appartenu à Eugène Viollet-le-Duc », précise notre guide.
Photo ci-dessus : Un vitrail du Christ titré… « Laissez venir à moi les petits enfants ». « Ce vitrail a été réalisé pour une église écossaise qui a été détruite depuis. »
Photo ci-dessus : Un lustre en verre.
« La découverte du cristal a été, comme beaucoup d’autres inventions, fortuite. Elle remonte au XVIIe siècle, en Angleterre. »
« En 1973, en raison du “premier choc pétrolier”, les pièces de cristal ont vu leurs prix augmenter considérablement en raison de leur confection dans des fours à haute température. Cette situation a causé une baisse importante des achats d’objets en cristal… et par conséquent la fermeture de nombreux ateliers. »
« Les vitraux exposés ici proviennent en majorité d’Angleterre. »
Photos ci-dessus : Un vitrail représentant Sainte Gertrude… avec à ses pieds un rat.
Pourquoi un rat?
Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont appris que « Des légendes du XVe siècle associaient Sainte Gertrude, de son vrai nom Gertrude de Nivelles (626-659), au fait que son nom était invoqué contre la fièvre, les invasions de rats et de souris dans les Pays-Bas, en Alsace et en Catalogne ».
« Dans l’iconographie médiévale, elle était déjà associée aux rats ou aux souris. En effet, la sainte était souvent représentée avec des rats et des souris lui grimpant le long de la robe ou encore le long de la crosse qu’elle tient. »
Photo ci-dessus : Un vitrail intitulé « Faith », « La foi ». « L’œuvre est de William Morris », spécifie notre guide.
Nos recherches nous ont appris que ce William Morris (1834-1896), un Anglais, était un artiste des plus polyvalent… il a été fabricant, designer textile, imprimeur, écrivain, poète, conférencier, peintre, dessinateur et architecte britannique. Sa célébrité lui vient à la fois de ses œuvres littéraires, de son engagement politique libertaire, de son travail d’édition et de ses créations dans le domaine des arts décoratifs!
Photo ci-dessus : Un autre très beau vitrail représentant le Christ. L’œuvre est titrée « Je suis la vie ».
Photo ci-dessus : Et un autre, celui-ci intitulé « Ave Maria ».
Nous arrivons devant un magnifique bahut en bois magnifiquement travaillé.
Photos ci-dessus : Notre guide ouvre la porte centrale du bahut… où sont rangées une multitude de coupes à vin.
Tout près, il y a trois vitraux assemblés en triptyque… Et, contrairement aux autres vitraux que nous venons de voir, ceux-ci ne représentent pas des scènes religieuses… On y honore plutôt : le commerce, l’industrie et la découverte.
Photo ci-dessus : « Le triptyque est une réalisation de 1850 du fabricant anglais de vitraux, William Warrington (1796–1869) », souligne notre guide.
Nos recherches nous ont appris que « l’entreprise de Warrington opéra de 1832 à 1875 et fut l’une des premières du renouveau médiéval anglais. Elle servit des clients tels que les cathédrales de Norwich et de Peterborough, entre autres ».
« Warrington était un historien du verre médiéval et il a publié un livre illustré intitulé The History of Stained Glass. »
Le guide nous permet de toucher plusieurs objets en cours de visite, et ce, afin que nous ressentions la finesse du travail.
Nous entrons dans une salle où est exposé un service de porcelaine nommé Spode. La particularité de cette porcelaine est que de la poudre d’os d’animaux broyés est incorporée dans la vaisselle.
Nos lectures nous ont permis d’apprendre que « Spode est une marque anglaise de poterie et d’articles ménagers produits par la société du même nom, basée à Stoke-on-Trent, en Angleterre.
Spode a été fondée par Josiah Spode (1733–1797) en 1770. Ce dernier s’était donné pour mission de perfectionner deux techniques extrêmement importantes et qui sont devenues cruciales dans le succès mondial de l’industrie de la poterie anglaise au cours du siècle qui suivit ».
Photo ci-dessus : Un vitrail intitulé « Saint Pierre et le roi David ».
Les pièces présentées sont hétéroclites… Nous nous arrêtons devant la maquette en bois d’une église!
Photo ci-dessus : Une maquette en bois d’une église.
Photo ci-dessus : Un autre grand vitrail, celui-ci intitulé « Melpomène ». Il représente justement Melpomène, la muse du Chant, de l’Harmonie musicale et de la Tragédie dans la mythologie grecque. Deux de ses attributs sont d’ailleurs le masque et le poignard… qui sont visibles dans l’œuvre. Le vitrail est une réalisation de A. L. Moore. Notre guide précise que ce vitrail provient de la maison de la danseuse américaine Isadora Duncan (1877-1927).
Photo ci-dessus : Un autre triptyque en vitrail, une œuvre intitulée : « La vérité ».
Nous terminons la visite à 17 h 20… et nous remercions chaleureusement notre guide avant de quitter. Ce fut une visite très intéressante.
Photo ci-dessus : Notre guide pose ici entre Claude et Céline.
Nous sortons et nous marchons tranquillement jusqu’à la plaza de la Merced.
En cours de route nous passons devant le Teatro Cervantes…
Photo ci-dessus : Le « Teatro Cervantes » est l’un des plus anciens espaces scéniques de la capitale de la Costa del Sol. Il date de 1870 et sa salle de spectacle compte 1 200 sièges.
Photos ci-dessus : Nous voilà de retour sur la « Plaza de la Merced », là où nous avons dîné ce midi.
Photos ci-dessus : Une murale soulignant le 125e anniversaire de la naissance de Picasso… Un anniversaire pourtant fêté en 2006… (1881-2006)
Photo ci-dessus : L’affiche du bar à tapas… Picasso!
Il est 17 h 45 quand nous grimpons dans l’autobus.
Nous descendons à l’arrêt « Andaluccia »… car il est situé tout près de la gare routière où nous désirions nous informer des heures de départ des autobus dont la destination est Marbella.
Le départ qui nous intéresse est celui où l’autobus quitte la Estación de Autobuses sise sur le paseo de los Tilos dès 9 heures. Nous y serons.
Nous cherchons une épicerie pour acheter quelques provisions pour le souper et le petit-déjeuner demain, mais tous les commerces sont fermés en raison du jour férié!
Finalement, nous sommes de retour à l’appartement à 18 h 45, sans provision.
Une mauvaise surprise attendait Carole et Claude… un dégât d’eau dans leur salle de bain.
Après avoir joint le proprio pour lui signaler le problème, nous redescendons pour prendre une bouchée au Espéranza Café, situé tout juste en bas de notre appartement.
À venir
Expédition à Marbella où nous nous arrêtons au Musée du bonsaï pour notre première visite de la journée.
Photo ci-dessus : Le « Museo del Bonsai » de Marbella est situé dans le parc Arroyo de la Represa, sur une propriété privée. Tout près, il y a un très beau pont à haubans.
Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Andalousie et en Algarve que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal, cliquez sur le lien suivant : Douce chaleur andalouse
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