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Le joueur de Québec Édouard Julien se rapproche de son objectif

Revue de presse

Carl Tardif, Le Soleil, 24 décembre 2019

Édouard Julien, Twins du Minnesota

Peu importe le cadeau qui lui est réservé sous le sapin, rien ne fera plus plaisir à Édouard Julien que l’idée de lancer et frapper à nouveau lorsqu’il retournera en Floride, à la mi-janvier. Ayant subi une intervention chirurgicale au coude droit au mois d’août, le joueur de baseball de Québec pourrait faire sa rentrée professionnelle à l’été 2020.

«Au départ, on parlait d’une période de huit mois avant que je puisse recommencer à jouer. Ça nous amène donc en avril ou mai. S’il n’y a pas de complications, mon objectif est de faire une saison de deux ou trois mois», a expliqué au Soleil sous forme de bilan de l’année 2019 celui qui s’est arrêté au dôme du Stade Canac, ces derniers jours.

Photo ci-dessus : Ayant subi une intervention chirurgicale au coude droit au mois d'août, Édouard Julien devrait faire sa rentrée professionnelle à l'été 2020. (Photo : Patrice Laroche, Le Soleil)

Quelques semaines après avoir signé un premier contrat professionnel avec les Twins du Minnesota, l’été dernier, Julien a été victime d’une blessure au coude au moment où il s’alignait avec l’équipe canadienne aux Jeux panaméricains à Lima, au Pérou.

Au mois d’août, il subissait une intervention chirurgicale visant à remplacer le ligament latéral interne par un tendon venant d’une autre partie du corps. On l’appelle l’opération Tommy John à l’égard de l’ancien lanceur des Dodgers de Los Angeles ayant été le premier joueur à la subir. Julien a été soigné à Pensacola (Floride) par le Dr James Andrews, un pionnier dans le domaine.

«Quand je me suis blessé, je n’ai pas pensé que ma carrière était compromise, mais j’ai eu peur d’avoir toujours mal au coude. J’ai parlé avec mon agent, les entraîneurs et les gens qui m’entourent. On m’a dit de ne pas m’en faire avec ça. Cette blessure ne fait plus vraiment peur aux équipes parce que la médecine est avancée et le pourcentage de réussite est élevé. J’ai confiance de pouvoir revenir à 100%. Et comme joueur de position, je n’ai pas à effectuer 100 lancers au maximum par match comme un lanceur», a noté celui qui s’entraîne quotidiennement en Floride avec une demi-douzaine de joueurs de l’organisation tenus à l’écart du jeu pour la même raison.

Déjà, le joueur de 20 ans a noté une nette amélioration de l’état de son coude. La raideur des premières semaines ayant suivi l’intervention a disparu. Il peut faire à peu près tout ce qu’il veut avec son bras, sauf lancer et frapper… jusqu’à son retour à Fort Myers, au site d’entraînement des Twins, en janvier.

Pas trop vite
Il est cependant hors de question que l’organisation le ramène trop vite. Déjà réputé pour son coup de bâton, Julien veut aussi faire sa marque avec son gant lorsqu’il reviendra au jeu.

«Les Twins veulent que je sois en mesure de tout faire sur le terrain à mon retour. Ils n’ont pas l’intention que je revienne juste pour frapper. Et c’est parfait comme ça, parce que je veux aussi me démarquer en défensive, pas juste au bâton», dit-il avec assurance.

Le hasard a voulu qu’il se blesse peu de temps après sa sélection en 18e ronde par les Twins, mais aussi après avoir pris l’importante décision de signer un contrat professionnel et de renoncer à son parcours universitaire.

«Avec cette blessure, je n’aurais pas joué de l’année, on ne sait pas ce qui serait arrivé si j’étais retourné à l’université. Je me suis blessé au Pérou, mais ça aurait aussi bien pu arriver à Auburn ou avec les Twins. Maintenant que je me suis fait opérer, c’est sûr que je suis content d’avoir signé.»

Dans quelques mois, il pourra faire ce qu’il aime le plus: jouer au baseball. L’ancien des Diamants de Québec ne se fixe pas d’échéancier pour atteindre le sommet de la pyramide.

«Présentement, je veux juste retrouver la santé et revenir au jeu. Ça ne donne rien de faire des calculs, de trop penser à l’avenir. Tout ce que je veux, c’est de jouer au baseball tous les jours et de contrôler ce que je peux. Si je le fais, ça va bien aller.»

«Je ne serais pas où je suis si je n’étais pas passé par Auburn»
Sa réputation comme frappeur n’est plus à faire. Lors de son passage de deux saisons avec les Tigers de l’Université Auburn, Édouard Julien s’est vite fait connaître, lui qui était débarqué incognito en Alabama.

En deux saisons là-bas, aucun joueur de l’équipe n’a produit plus de points que lui, soit 126. À sa première campagne, le produit du programme sport-études des Canonniers de Québec a totalisé 17 circuits. Ses 69 points produits lui ont permis de battre le record d’équipe de 68 qui appartenait jusque-là au légendaire joueur des White Sox de Chicago, Frank Thomas.

«C’était quand même pas pire de battre un record de Frank Thomas. Ç’a été le fun à réaliser», constate-t-il avec une touche d’humilité. Thomas fait partie d’une longue liste d’anciens des ligues majeures ayant aussi évolué à Auburn, comme Josh Donaldson, Tim Hudson, Mark Bellhorn et, pas des moindres, Bo Jackson. On pourrait ajouter Charles Barkley (basketball), Cam Newton (football), Tim Cook (pdg d’Apple) et Lionel Richie (chanteur), parmi tant d’autres personnalités à avoir fréquenté l’Université Auburn.

Chose certaine, il n’a jamais regretté sa décision d’y être allé, et ce, même si les Phillies de Philadelphie l’avaient repêché 37e, en 2017.

«Je souhaite à tout le monde d’avoir la chance de jouer au niveau universitaire. Ce fut une très belle expérience, j’ai eu beaucoup de plaisir. Il s’agit de la meilleure chose qui me soit arrivée. Je ne serais pas où je suis si je n’étais pas passé par Auburn», admet-il.

Lorsque le frappeur gaucher a reçu la généreuse offre des Twins, qui lui ont donné un boni de signature digne d’un choix de quatrième ronde et non pas de 18e, Julien a pesé le pour et le contre avant de prendre une décision importante pour la suite des choses.

«J’ai évolué dans la meilleure conférence (SEC). Nos matchs étaient tous à la télévision, on jouait devant des foules de 5000 à 15 000 spectateurs. Ce qui m’a aidé à prendre ma décision, c’est que j’avais vécu ce que j’avais à vivre», note celui qui a réalisé le rêve de tout joueur, soit de se rendre aux Séries mondiales collégiales.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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