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L’art religieux du XIIe au XVIIIe siècle à la « Galerie nationale d’art ancien » de Rome!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 7e d’une série de textes relatifs à nos découvertes en Italie avec notre petite-fille Chloé. Un magnifique périple réalisé au cours des vacances scolaires de l’été 2019… alors que Chloé venait de terminer ses études primaires!

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Rome, Italie, samedi 29 juin 2019 – Chloé a grandement apprécié notre première visite de la journée… la fontaine de Trevi!

Et elle est encore sous le coup de l’émotion lorsque nous pénétrons dans le monumental et magnifique palazzo Barberini, l’édifice qui abrite la Galleria nazionali d’arte antica… où elle admirera, encore une fois, des œuvres d’art religieux.

Deux types d’œuvres attireront particulièrement son attention… Les magnifiques peintures sur bois datant du XIIe siècle dont les couleurs sont toujours aussi splendides, et les immenses fresques qui prennent place sur plusieurs… plafonds du palais!

Photo ci-dessus : Une magnifique sculpture intitulée « La Velata… ou la Vestale Tuccia », une œuvre du peintre vénitien Antonio Corradini (1688-1752), un artiste reconnu pour sa maîtrise dans l’exécution des figures voilées.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Nous franchissons les grilles et entrons sur le terrain du palais Barberini… où nous sommes seuls!

Ce n’est pas bon signe. En raison du jour férié d’aujourd’hui, le musée, la « Galerie nationale d’art ancien », que nous voulons visiter, est probablement fermé.

Je m’approche, je pousse la porte… et j’entre. Wow! C’est bien ouvert.

Nous nous présentons au guichet où une jeune femme nous accueille… d’un « Bienvenue » en français!

Elle nous informe qu’aujourd’hui, jour férié, l’entrée au musée est gratuite!

Re wow! Non seulement c’est ouvert, mais en plus c’est gratuit… et nous sommes, pour le moment, les seuls visiteurs!

Le palais dans lequel nous sommes, outre d’être très impressionnant, a été le site de nombreux événements de l’histoire politique de l’Italie… et du Vatican!

Le Palazzo Barberini, dont la construction a pris fin en 1633, fut au cœur de la grande histoire politique de Rome et du Vatican. Toutefois, en 1949, l’État italien en fit l’acquisition pour y installer la « Galerie nationale d’art ancien », la Galleria nazionali d’arte antica.

Mais, ce ne fut pas pour autant la fin de l’histoire politique du palais. En effet, c’est ici que fut signée, le 14 novembre 1950, la Convention européenne des droits de l’Homme!

La Galleria nazionali d’arte antica a été fondée en 1895. Elle a été installée initialement au palais Corsini. Ce n’est qu’avec l’acquisition du palais Barberini par l’État en 1950 que les œuvres de la collection ont été divisées entre les deux palais.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : L’affiche nous indiquant que nous sommes bien à la Galerie nationale d’art ancien.

Ici, nous aurons la chance d’admirer les collections qui rassemblent de nombreuses œuvres de peintres européens majeurs du XIIIe au XVIIIe siècle.

Nous descendons aux sous-sols et laissons nos sacs dans des casiers.

Puis, nous remontons et entrons dans un hall où il y a sept salles décorées, entre 1670 et 1678, selon les goûts du cardinal Francesco Barberini, et ce, en fonction d’épisodes de la mythologie grecque.

Dans la première salle où nous pénétrons, il y a plusieurs œuvres en bois polychrome qui y sont exposées.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Une superbe fresque. Elle s’intitule « Il Parnaso ». Elle a été réalisée en 1559 par le peintre italien Taddeo Zuccari (1529-1566). Le Parnasse, dans la mythologie grecque, est considéré comme la patrie symbolique des poètes.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : « Une croix peinte »… comme nous en avons vu plusieurs en Italie lors de nos précédents voyages. L’œuvre a été réalisée par des « Pittore Lucchese »… des peintres de la ville de Lucques, la prochaine ville sur notre itinéraire en Italie.

Nous arrivons dans une pièce où le plafond est peint… c’est comme une toile exposée au plafond!

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : Dans un premier temps, voici le plafond comme nous l’avons vu… Puis, nous avons tenté l’expérience d’encadrer la fresque comme si c’était une toile!

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : D’autres toiles sur bois… Les œuvres, représentant une « Vierge à l’Enfant » sont du peintre siennois Segna di Bonaventura (1298-1331).

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Une autre « Vierge à l’Enfant », celle-ci est de Bartolo di Fredi (1353-1410), un autre peintre de l’école de Sienne.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Deux tableaux représentant San Cipriano et Sant Erasmo, Saint Cyprien et Saint Érasme! Des œuvres datant de la première partie du XIVe siècle, des tableaux réalisés par des artistes byzantins de Venise.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Une des superbes œuvres de la galerie nationale d’Art ancien. Elle s’intitule « Annunciazione e due donatore », mais les experts la nomment « L’Annonciation du Palazzo Barberini ». Il s’agit d’une œuvre de Filippo Lippi, une huile sur panneau de bois réalisée par l’artiste italien entre 1440 et 1445.

Évidemment, les salles que nous traversons exposent des œuvres qui sont pratiquement toutes à connotation religieuse.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : Une salle au plafond peint… d’oiseaux et d’angelots!

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : « La visione del beato Amadeo Menez de Sylva », en français « La vision du bienheureux Amedeo Menez de Sylva », est une peinture sur bois réalisée par l’Espagnol Pedro Fernández de Murcia (1503-1523). L’œuvre provient de l’église de l’ermitage de Montorio Romano, à Sabina, où le franciscain d’origine portugaise Amedeo Menez da Sylva eut ses visions.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Chloé est maintenant presque aussi grande que les adultes du moyen-âge.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : « Portrait de l’épouse de l’artiste », une toile du peintre français Jean-Baptiste Greuze (1725-1805).

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Un superbe bas-relief dans une niche.

Nous montons un gigantesque escalier menant à l’étage supérieur. Dans le centre, il n’y a pas de toit, c’est un ancien escalier emprunté par des chevaux, selon nous.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : Des escaliers impressionnants.

Nous entrons dans une première salle où il y a une toile du Tintoret!

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : Le Christ et la femme adultère… un chef d’œuvre de Jacopo Robusti, dit « Le Tintoret » (1519-1594).

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : Deux toiles, côte à côte de l’artiste de Tolède en Espagne, El Greco (1541-1614). La première représente le baptême du Christ, tandis que la deuxième est l’adoration de Jésus par les bergers.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : « Bethsabée au bain », une toile du peintre hollandais Jan Gerritsz van Bronkhorst (1603-1661).

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Un très beau « Caravage » intitulé « Saint-François en méditation ». L’œuvre de Michelangelo Merisi da Caravaggio (1571-1610) probablement peinte dans les années 1600 a été redécouverte en 1968! Le tableau représente François d’Assise en profonde méditation devant un crâne humain qu’il tient à la main. Un grand crucifix est posé devant lui, et le décor très sombre et indistinct focalise toute l’attention du spectateur sur le seul personnage, et ce, dans le plus pur style du Caravage.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Une toile intitulée « Portrait de femme » de l’artiste-peintre suisse Pier Francesco Mola (1612-1666).

Nous arrivons dans une grande salle où au plafond il y a une immense et magnifique fresque. Elle est l’œuvre d’Andréa Sacchi (1599-1661) et a été réalisée entre 1629 et 1633.

Andrea Sacchi a peint le plafond de la plus grande salle de l’aile occupée par Anna Colonna, l’épouse de Taddeo Barberini. Sacchi a peint ici la fresque identifiée comme « L’allégorie de la sagesse divine ».

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : La fresque d’Andrea Sacchi célèbre la Sagesse divine. L’iconographie complexe découle du « Livre de la Sagesse » de l’Ancien Testament, texte attribué au roi Salomon, modèle du roi sage et éclairé… auquel le pape Urbain VIII, le commanditaire de l’œuvre, se compare.

Nous pouvons lire que « la personnification de la Sagesse Divine est assise sur un trône au centre de la connaissance. Elle est entourée de onze personnages féminins incarnant ses attributs divins, soit : la Noblesse (la couronne d’Ariane), l’Éternité (le serpent se mordant la queue), la Douceur (la lyre), la Divinité (le triangle), la Justice (les écailles), la Force (le gourdin), la Bienfaisance (l’épi de blé), la Sainteté (la croix et l’autel flamboyant), la Pureté (le cygne), la Perspicacité (l’aigle) et la Beauté (les cheveux de Bérénice).

Chaque vertu identifie une constellation, enregistrant la conjonction astrale qui s’est produite dans la nuit du 5 au 6 août 1623, soit lors de l’élection du pape Barberini.

La voûte décorée de fresques était destinée à servir de talisman protecteur au destin de la famille. L’ordre, la symétrie et les tons pastel rappellent la fresque au style classique de la peinture baroque, dont Andrea Sacchi était l’un des principaux représentants. »

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Une toile intitulée « Judith avec la tête d’Holophernes », une œuvre du peintre flamand Jan Metsys (1509-1515).

Nous arrivons dans le gigantesque « Hall du palais Barberini »… où prend place au plafond une fresque de plus de 400 mètres carrés. Elle s’intitule « Le triomphe de la divine Providence sous le pontificat d’Urbain VIII ».

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : L’œuvre est de Pietro da Cortona intitulée « Le triomphe de la divine Providence sous le pontificat d’Urbain VIII » a été réalisée entre 1632 et 1639.

Le thème iconographique des fresques est complexe. Il a été inspiré par le poète Franchesco Bracciolini da Pistoia… afin d’exalter les vertus du pape, de sa famille et de l’Église catholique!

Nous passons à une autre grande salle où se trouve une magnifique statue représentant une femme voilée.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : « La Velata - Vestale Tuccia », une sculpture d’Antonio Corradini.

Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont appris ce qui suit relativement à cette superbe statue.

« Le thème de la femme voilée a marqué toute la carrière du sculpteur Antonio Corradini. Cette version, sculptée en 1743 pendant un séjour à Rome, éveilla l’étonnement du public et des amateurs d’art.

Le voile, même dans les draperies richement élaborées du vêtement tout en plis et en tissages, est si impalpable qu’il laisse transparaître les formes sous-jacentes, en particulier le sein luxuriant.

Le sculpteur a privilégié le point de vue frontal, alors que l’arrière est juste esquissé. Néanmoins, selon le point de vue, la statue offre des vues toujours nouvelles et suggestives.

D’un point de vue iconographique, le voile est lié au thème de la modestie et de la chasteté, sur lequel est centré l’histoire de la “Vestal Tuccia”.

Les vestales étaient, dans la Rome antique, un ordre sacerdotal féminin chargé de maintenir le feu du temple de Vesta. Les prêtresses avaient l’obligation absolue de chasteté et, en cas de violation, elles étaient condamnées à être enterrées vivantes.

Tuccia, injustement accusée, a réussi, avec l’aide de la déesse Vesta, à échapper à la condamnation atroce, en réussissant l’épreuve visant à prouver son innocence… épreuve impossible, soit de recueillir les eaux du Tibre dans un tamis, ce que la statue tient de la main gauche. »

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Un magnifique buste d’un empereur romain.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Une décoration superbe du palazzo Barberini.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : Par une fenêtre nous apercevons la cour du palais où il y a une fontaine.

Chloé et moi décidons de nous rendre dans cette cour qui nous semble très belle. Céline, qui a mal au pied, décide de prendre une pause sur un des bancs du musée.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photo ci-dessus : Pour sortir, nous empruntons un long escalier circulaire. J’en profite pour photographier Chloé qui descend plus rapidement que moi.

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Galerie nationale d’art ancien, Palazzo Barberini, Rome, Italie

Photos ci-dessus : Pour nous rendre dans le jardin, nous devons emprunter un long corridor à l’air libre qui passe sous le palais.

Le jardin est actuellement un grand chantier de construction. Nous revenons sur nos pas pour rejoindre Céline.

Nous sortons finalement à 11 heures 30. C’était un très beau palais, bien décoré, et un très intéressant musée.

Le Palazzo Massimo, l’un des quatre musées composant le Musée National romain, est le prochain musée que nous allons visiter.

Nous filons donc dans sa direction… mais nous passons devant un magasin de souliers… qui, malgré le jour férié, est ouvert. Céline s’y engouffre avec la ferme intention de régler son douloureux problème de mal de pieds.

Finalement, pour 63 €, elle achète une paire de souliers de course! Évidemment, pas très élégants, mais confortables. Elle abandonne ses souliers neufs achetés à Montréal, sachant qu’elle ne les portera plus jamais.

Puis, nous entrons dans un restaurant grand et moderne, « La Cucina Nazionale », situé justement sur la via Nazionale.

Céline commande une salade de poulet, Chloé, une assiette de saumon servie avec des patates rôties, un accompagnement de salade et un tiramisu pour dessert. Quant à moi, j’opte pour un spaghetti carbonara.

Nous accompagnons notre repas d’une limonade (Chloé), d’une bouteille d’eau (Céline) et d’une bière (Jacques)… Un excellent dîner, le tout pour 50 €.

Nous sortons à 12 h 45 et arrivons au musée, qui est situé tout près.

À suivre…
Le palazzo Massimo alle Terme, un édifice du XIXe siècle qui jouxte les thermes de Dioclétien et qui abrite une partie des collections du Musée national romain.

Musée national romain, Rome Italie

Photo ci-dessus : Une magnifique sculpture intitulée « Un boxeur au repos ». Une statue de bronze datant du IVe siècle avant J.-C. qui a été retrouvée sur les pentes du Quirinal.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Italie avec Chloé, cliques sur le lien suivant : Italie du nord

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