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Un coup de circuit en affaires

L’ex-voltigeur Marc Bourgeois a abandonné son emploi de la construction pour la fabrication de bâtons

Revue de presse

Sylvie Lemieux, Le Journal de Montréal, Argent, le 23 mars 2019

Marc Bourgeois

Après avoir mis fin à sa carrière au baseball en raison de blessures, Marc Bourgeois, un ancien espoir des Twins du Minnesota, a pris le chemin des chantiers de construction, pour finalement tout lâcher pour la fabrication de bâtons de baseball.

« J’avais un bon travail, mais je n’avais pas la flamme comme lorsque je jouais au baseball. Ce que j’aimais le plus, c’était de frapper la balle. De là l’idée de faire mes propres bâtons », raconte le voltigeur québécois.

Ce diplômé en génie a travaillé pendant quelques années comme chargé de projet pour une firme d’ingénierie avant de tout laisser tomber pour se lancer dans la fabrication de bâtons de baseball. Ébéniste à ses heures, il trouvait ainsi le moyen de marier ses deux passions.

Photo ci-dessus : L’ex-joueur du baseball majeur Marc Bourgeois compte comme clients des joueurs tels que Russell Martin, Lourdes Gurriel et plusieurs autres joueurs professionnels de la MLB.

L’aide de la famille
Il a alors emprunté 250 $ à sa mère pour acheter un tour à bois et a demandé à son père de couper un érable sur sa terre à bois pour développer ses premiers prototypes. C’est ainsi qu’est née son entreprise, Märk Lumber Co, en 2015.

« Je ne connaissais pas grand-chose à la fabrication de bâtons de baseball, reconnaît-il. J’ai passé des jours et des nuits à faire des tests pour finalement arriver à mettre au point un produit convenable. »

Que ce soit en termes d’esthétique et de performance, Marc Bourgeois vise des standards élevés de qualité pour ses bâtons et perfectionne constamment ses modèles.

« Je fais dans le haut de gamme. Mes bâtons sont en érable, comme ceux que j’utilisais quand j’étais joueur. C’est un bois performant qui est aussi le préféré des joueurs professionnels. »

Première fabrication
Ses premiers bâtons, il les a fabriqués dans son petit atelier de 500 pieds carrés qu’il a pu développer grâce à un financement de Futurpreneur et à sa carte de crédit.

« Il va me falloir quelques années pour finir de la payer », lance-t-il.

Devenir entrepreneur représentait un enjeu financier important, mais ce n’était rien pour le décourager « J’ai une grande tolérance au risque, je crois finalement que je suis fait pour être en affaires. »

C’est sa femme, Roxann, architecte de profession, qui a conçu la signature graphique de Märk Lumber. « Elle m’a épaulé dès le début du projet, je n’y serais pas arrivé sans son appui. »

Les derniers mois ont été particulièrement chargés pour l’entrepreneur qui a fait la tournée des camps d’entraînement du baseball majeur. Il venait de quitter celui des Twins du Minnesota, à Fort Myers, en Floride, quand il nous a accordé l’entrevue. La semaine précédente, il était en Arizona pour rencontrer le responsable de l’équipement d’une dizaine d’équipes, dont les Padres de San Diego et les Indians de Cleveland.

« Les ligues majeures, c’est un marché très difficile à percer. Le baseball est un monde de contacts. Le fait d’être un ancien joueur aide jusqu’à un certain point à ouvrir des portes. C’est la deuxième année que je visite les camps du printemps, et je sens qu’il y a une plus grande ouverture. »

Russell Martin
Märk Lumber a reçu sa certification du baseball professionnel en janvier 2018. Des cogneurs de renom ont depuis adopté ses bâtons, dont le Québécois Russell Martin, des Dodgers de Los Angeles, et l’arrêt-court Lourdes Gurriel Jr, des Blue Jays de Toronto.

« Depuis un an, j’ai quintuplé le nombre de bâtons vendus aux équipes professionnelles. C’est parfois long avant que des joueurs acceptent de se commettre envers le produit, mais une fois qu’ils l’ont adopté, ils restent fidèles », constate Marc Bourgeois.

Durant l’été, il fait la tournée des équipes des ligues mineures. « C’est une bonne porte d’entrée pour moi. Plusieurs joueurs testent actuellement mes bâtons, qu’ils vont continuer d’utiliser une fois dans les ligues majeures. »

En 2018, il a vendu au-delà de 2500 bâtons. « Je double mes ventes chaque année. »

Pour faire face à la croissance de ses affaires, il a déménagé son atelier dans un plus grand espace. Il a aussi embauché un employé à temps plein qui l’aide à la production.

Lui qui était déçu d’avoir mis fin à sa carrière trop vite est aujourd’hui comblé par sa nouvelle vie d’entrepreneur qui lui permet de faire un retour dans les ligues majeures.

« J’ai parfois regretté ma décision. Le jour où j’ai démarré l’entreprise, j’ai enlevé un grand poids de mes épaules. Je peux à nouveau vivre du baseball », dit-il.

UNE DE NOS MEILLEURES DÉCISIONS
« De m’engager à 100 % dès le démarrage de l’entreprise. Cela m’a permis de lui donner une impulsion. »

UNE DE NOS PIRES DÉCISIONS
« De vouloir tout faire moi-même au début. J’aurais dû demander de l’aide pour la comptabilité plutôt que d’économiser sur les frais. Un spécialiste t’aide à prendre les décisions les plus appropriées. J’ai fait des erreurs qui m’ont impacté. »

MARC BOURGEOIS, 30 ANS
Baccalauréat en génie de la construction, University of Southern Mississippi, 2011
Contrôleur de projets de construction, Services EXP, 2015 à 2016
Fondateur de Märk Lumber, 2015

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