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Russell Martin: un dernier tour de piste pour gagner

Revue de presse

Marc Griffin, RDS.CA, le 12 janvier 2019

Russell Martin

Est-ce que Russell Martin aurait aimé porter l’uniforme des Blue Jays cette année? La réponse est oui! Pour accompagner les jeunes, ça prend un vétéran respecté, même si de voir les jeunes passer devant lui prend du temps de jeu. Un rôle qu’il aurait pris au sérieux. Est-ce que Russell Martin préfère porter l’uniforme des Dodgers à l’aube de ses 36 ans? Tellement qu’il a fort probablement dansé dans son salon en apprenant la nouvelle. Russell veut sortir par la grande porte et gagner!

Il sait qu’il ne sera pas le receveur numéro un de l’équipe, mais il se retrouve dans une équipe qui aspirera aux grands honneurs. Il pourra aider le personnel de lanceurs comme il l’a fait avec toutes les équipes avec lesquelles il a évolué. Parce que Russell Martin va bien au-delà des statistiques offensives.

Lorsque Alex Anthopoulos lui a offert un contrat de 82 M$ pour cinq ans avant le début de la saison 2015, plusieurs étaient étonnés d’un tel montant. Russell a certes profité un peu du marché de l’époque, mais Anthopoulos avait insisté sur le fait que Russell allait apporter une nouvelle attitude, celle de gagner à tout prix. Force est d’admettre que la poussée des Jays en 2015 et 2016 a transformé le baseball au Canada et Russell a joué un rôle crucial en apportant, justement, ce rôle de coéquipier qui n’accepte pas la défaite. Il fallait se promener dans le vestiaire des Jays pour comprendre et apprécier l’énorme respect que ses coéquipiers avaient pour lui.

Le jeu en défense d’un receveur est parfois difficile à évaluer, mais ce qui est impressionnant avec Russell, c’est la moyenne de points mérités du personnel de lanceurs lorsqu’il agit comme receveur numéro un de son équipe. En 2015, à sa première saison avec Toronto, les Jays ont terminé au 5e rang de la ligue, mais dès la saison suivante, les Jays ont mené la ligue. Lors des deux saisons à Pittsburgh, les Pirates ont terminé au 3e et au 5e rang, et avec les Yankees, au 4e et au 5e rang. Après ses deux premières saisons dans le baseball majeur, Russell a aidé le personnel de lanceurs des Dodgers à terminer au 1er rang deux années de suite, 2008 et 2009. Sa réputation pour cadrer les tirs, pour guider les lanceurs et pour créer une réelle synergie entre lui et le lanceur lui donne une grande valeur.

Si l’on veut analyser ses statistiques offensives, il est vrai que sa moyenne au bâton n’avait rien d’impressionnant lors des deux dernières saisons. Mais, la moyenne au bâton n’a plus la cote parmi les statistiques importantes. Celle qui rend encore plus justice au réel travail du frappeur est la MPP (moyenne de puissance et présence) ou si vous préférez le OPS en anglais. Russell a conservé une MPP de ,735 en quatre saisons avec les Jays, ce qui est supérieur à la moyenne du baseball en 2018 de ,728. Sa production en 2015 et 2016 était parmi les meilleures pour un receveur avec des saisons de 23 et 20 circuits et de 77 et 74 points produits.

Outre des débuts de saison plus que difficile en attaque, ce sont les blessures qui ont nui à son rendement. Évidemment, un joueur ne cherche jamais à être blessé, mais une moyenne de 110 matchs joués par saison lors de ses quatre saisons à titre de receveur numéro un n’a pas aidé sa cause.

Les Jays vont jouer, pour une sixième saison, deux matchs préparatoires au stade olympique en mars, mais pour la première fois lors des cinq dernières, ils le feront sans le gars de la place. Je me souviens de l’accueil des spectateurs pour Russell en 2015 qui me donne encore des frissons juste à y penser. C’est décevant qu’il n’y soit pas en 2019, mais les Jays vont présenter une jeune équipe des plus excitantes avec entre autres Vlad Guerrero fils. Et ils affronteront les Brewers de Milwaukee qui seront, une fois de plus, une force dans le baseball en 2019.

On tourne donc la page sur cette belle histoire de Russell avec les Jays. Je lui souhaite la meilleure des chances avec les Dodgers, là où il a fait ses débuts spectaculaires en 2006. Un gars de chez nous qui amorcera une 14e saison dans le baseball majeur, il faut le faire!! Un joueur qui a inspiré une génération de jeunes au Québec et au Canada et ce n’est pas un hasard si le baseball est plus populaire que jamais au pays. D’ailleurs, un nombre impressionnant de jeunes joueurs québécois se retrouvent dans les collèges américains et dans le baseball professionnel présentement.

À quelque part, d’avoir un modèle comme Russell laisse croire que tout est possible! Le monde du baseball de la province te remercie, et pourquoi pas une participation à la Série mondiale en 2019 tant qu’à y être!

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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