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«Notre esprit d’équipe pourrait nous propulser vers les plus hauts sommets» – Raphaël John Leblanc

Les nôtres dans les universités et collèges américains

Texte et recherches de Jacques Lanciault

Mirabel, Québec, le 13 janvier 2019 — Raphaël John Leblanc amorcera le 26 janvier prochain sa première saison dans le baseball collégial américain. L’athlète originaire de Shawinigan a connu, nous dit-il, une saison d’automne fort satisfaisante au collège Panola du Texas…

Satisfaisante dans sa bouche, nous indique qu’il pourrait bien faire flèche de tout bois dès sa première saison en première division de la NJCAA (National Junior Athletic Association)!

En étant à ses premiers pas chez nos voisins du Sud, nous souhaitions connaître ses impressions, notamment quant à l’environnement dans lequel il vit au Texas, à son acclimatation en classe tout comme au sein de son équipe de baseball, aux entraînements, à ses entraîneurs et évidemment à sa progression depuis son arrivée!

Nous avons communiqué avec lui par courriel, voici ce qu’il nous a confié.

Photo ci-dessus : Raphaël John Leblanc a connu de fort beaux moments en attaque dans l’uniforme des Voyageurs de Saguenay de la Ligue de baseball junior élite du Québec en 2017. Il a alors frappé pour une moyenne au bâton de 0,330, y allant de 13 doubles et de 7 circuits, tout en produisant 36 points pour les siens. C’est le genre de prestations qu’il souhaite évidemment réaliser avec sa nouvelle équipe du « Panola College » du Texas! (Photo : Kevin J. Raftery, LBJÉQ)

Raphaël John Leblanc a joué au premier but durant la saison d’automne et il croit bien avoir mérité le poste de partant à cette position en vue de la saison hiver-printemps de son équipe du collège Panola, et ce, même s’il pense qu’il pourrait également jouer quelques fois au troisième sac, mais….

« Je crois que mon “ fall” s’est bien passé », avance Raphaël-John. « J’ai eu à apporter des ajustements durant la pré-saison, mais par la suite j’ai tout de même sorti de bons chiffres, je ne suis pas souvent satisfait de moi-même, donc je veux en faire plus, mais j’aborde la saison du bon pied et confiant en mes habiletés et en mon savoir-faire sur un terrain. »

« Selon mes performances, je crois bien que ma place en tant que premier but partant de l’équipe est presque assurée, mais techniquement, les places sur le terrain ne le sont jamais », précise-t-il.

Raphaël John Leblanc, Panola College

Photo ci-dessus : Raphaël John Leblanc porte très fièrement l'uniforme de son équipe des Ponies du Panola College.

« Notre entraîneur, ajoute le jeune homme de 20 ans, nous répète constamment “si tu mérites de jouer, tu vas jouer, si tu es dans une mauvaise passe tu pourrais rester sur le banc, et ce même si tu es mon meilleur joueur”. »

« Compte tenu de ces propos, avoue celui qui est passé des Voyageurs de Saguenay aux Alouettes de Charlesbourg au cours de l’automne, je ne veux surtout rien tenir pour acquis. Ainsi, je veux gagner mon poste chaque fois que je saute sur le terrain. »

Des entraîneurs exigeants, mais très compétents!
Comme nous l’avons souvent mentionné dans nos textes, le baseball dans les universités et les collèges américains est très compétitif… au premier chef, chez les entraîneurs… qui, pour conserver leur emploi, doivent tout simplement gagner.

Ce que nous confie Raphaël John sur ses entraîneurs correspond bien à ce que nous avons souvent écrit.

« Les entraîneurs sont assez sévères, ils coachent pour gagner! »

« Notre entraîneur-chef nous répète souvent “si vous êtes ici pour vous amuser, pour prendre des vacances ou pour participer, vous n’êtes pas au bon endroit”. »

« En fait, résume l’athlète de 6 pieds 2 pouces et 250 livres, ils veulent absolument tirer le meilleur de nous-même en tant qu’athlètes pour que nous atteignions des limites que nous pensions inaccessibles au premier coup d’œil. »

Au Panola College, l’entraîneur-chef est Todd Shelton, est vétéran du coaching dans les collèges américains. Il compte plus de 25 ans d’expérience en tant qu’entraîneur de Junior College.

En 2019, il amorcera sa dixième saison à la barre des Ponies du collège Panola… lui qui en neuf campagnes a mené l’équipe à pas moins de 344 victoires contre seulement 251 défaites!

« Avec son bagage d’expérience, coach Shelton a beaucoup de crédibilité auprès des joueurs, et ce, même s’il est un peu vieux jeu. »

« Ce que je veux dire par là, précise le Québécois qui est un des deux Canadiens de l’équipe, l’autre étant un Torontois, c’est qu’il est un coach qui ne parle pas beaucoup et qui laisse ses assistants s’occuper de l’aspect technique. Lui par contre, voit à tout ce qui est gestion de match. »

La mentalité des entraîneurs dans beaucoup de collèges américains est souvent de penser que techniquement les joueurs ont peut à apprendre rendu à ce niveau… mais qu’ils ont beaucoup à assimiler quant à l’aspect mental du jeu et aux stratégies de match. Et c’est ce qui semble prévaloir au Canola College, comme nous le mentionne Raphaël-John.

« Pour être franc, je n’ai pas eu énormément de conseils au niveau technique, par contre nous parlons beaucoup d’approche dans le rectangle des frappeurs et d’y avoir un plan bien définit… un plan qui toutefois doit différer selon la situation à laquelle nous faisons face lors de notre apparition au bâton. »

Être prêt physiquement à souffrir!
Lorsqu’il a signé son entente avec le collège Panola, à l’automne 2017, l’ancien du « Programme Sport plus Études Baseball des Dragons du Collège Laflèche de Baseball CRM » savait déjà que ses premiers pas au collège se feraient sous le signe d’un entraînement physique intense… et il s’était préparé en conséquence.

Raphaël-John Leblanc

Photo ci-dessus : Quelques instants après avoir signé son entente avec le Panola College, Raphaël John Leblanc était fier d'endosser un chandail de son nouveau collège.

« J’ai eu un gros été d’entraînement, je m’attendais à courir énormément, j’ai donc mis beaucoup d’efforts pour arriver prêt. Une fois arrivé ici, les premières semaines ont effectivement été axées à 100 % sur notre forme physique. »

« Je dirais que l’intensité des efforts qu’on attendait de nous était toujours en fonction de nos performances durant les matchs de la saison automnale. Chaque fois, le type d’entraînement et sa rigueur étaient différents. C’est vraiment ce à quoi je m’attendais… et j’étais prêt. »

Des installations haut de gamme
Le collège Panola est situé tout au centre du Texas, dans la petite ville de Carthage, elle qui est connu des Texans et des Américains en général pour son « Musée de la musique country texane ».

Raphaël John nous a confié que Carthage est une ville super agréable où vivre. « Les gens qui travaillent sur le campus sont géniaux et compréhensifs, surtout lorsqu’il s’agit d’un étudiant international ».

Quant aux installations pour le baseball, l’athlète québécois considère qu’elles sont excellentes pour un Junior College.

« Nous possédons un terrain à surface naturel, mais nous allons probablement avoir un terrain à surface synthétique dès l’an prochain. Nos installations sont très belles pour un Junior College. Nous avons accès aux cages de frappeurs en tout temps et pour les journées plus froides, nous avons accès à un terrain synthétique à l’intérieur du Carthage High School. »

« Le collège lui-même a été rénové récemment, donc c’est quasiment tout neuf! »

Tout est mis en place pour faciliter l’intégration au collège et à l’équipe
Chez les baseballeurs québécois qui partent pour les collèges américains, souvent la question de l’intégration au sein de l’équipe de baseball et dans leur groupe scolaire est source d’appréhension. Pourtant, il semble, du moins pour ceux avec qui je me suis entretenu, que ce ne soit jamais un problème. C’est également le cas pour Raphaël-John.

« Mon intégration fut très facile, tant au niveau baseball qu’au niveau académique. L’accueil et l’hospitalité des gens du coin furent incroyables, je ne me suis jamais senti rejeté et je n’ai jamais été gêné de poser des questions. »

« De plus, si j’avais un problème quelconque, je pouvais me référer au International Student Advisor ou même à mon entraîneur-chef. Je dirais que tout est en place pour nous assurer une intégration facile. »

Qui plus est, en demeurant sur le campus, dans des appartements spécialement dédiés aux joueurs de baseball, les jeunes n’ont en fait pas le choix : ça passe ou ça casse!

« L’intégration se passe sans que nous nous en apercevions. Nous avons tous le même but, devenir de meilleur joueur de baseball et nous démarquer en tant qu’équipe au niveau national, donc s’intégrer est la simple normalité. »

« D’ailleurs, affirme le jeune homme, ce que j’aime le plus ici est sans aucun doute, l’équipe. Nous sommes talentueux oui, mais la chimie qui règne entre nous dans notre vestiaire est exemplaire. Nous formons une équipe tissée serrée et je crois par-dessus tout que le fruit de notre talent et de notre esprit d’équipe peut nous propulser vers les plus hauts sommets du baseball collégial américain. »

Photo ci-dessus : Quelques heures avant le grand départ pour le Texas, Raphaël John Leblanc était tout sourire chez lui alors qu'il accordait une entrevue à un journaliste de "L'Hebdo du St-Maurice". (Photo l'Hebdo Patrick Vaillancourt)

Des études en criminologie
Leblanc étudie en « Criminologie » à son collège américain, un programme particulièrement chargé… qui empiète largement sur ses temps libres.

« J’ai de17 à 20 heures de cours par semaine, ce qui fait en sorte que j’ai des journées particulièrement chargées et pas beaucoup de temps libre. »

« Le baseball et les études occupent une grande place de ma vie quotidienne : nous avons des entraînements très tôt le matin, la grande majorité du temps à 5 heures du matin, mais cela peut varier tout dépendant des semaines, ça peut être à 4 heures comme à 6 heures. Après l’entraînement, nous avons nos cours respectifs qui se terminent normalement vers midi. En après-midi, entre 13 et 17 heures nous pratiquons… et en soirée, nous avons des heures d’études obligatoires au Study Hall (8 heures par semaine). »

« Ce que je trouve dommage, c’est que je ne crois pas que tous mes cours seront crédités à mon retour au Québec… mais honnêtement je ne suis pas ici pour les études, je suis aux États-Unis pour vivre l’expérience baseball!… et à ce jour, je la vie à plein! »

La saison de Leblanc au collège Panola prendra son envol les samedi et dimanche 26 et 27 janvier, alors que lui et les siens seront les hôtes de la troupe du Baton Rouge Community College de Louisiane pour une série de trois matchs.

Pour lire nos autres textes portant sur l'automne des Québécois dans les universités et collèges américains, cliquez sur les liens ci-dessous :

Sur le campus, tout est près, terrain, gymn...: c’est génial - Julien Giroux-Harvey

«Je sais que j’ai encore du chemin à faire avant d’être un des meilleurs» - Vincelli-Simard

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