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Zack Allard… comme un poisson dans l’eau au Indian Hills Community College en Iowa!

Les nôtres dans les universités et collèges américains

Texte et recherches de Jacques Lanciault

Zack Allard

Mirabel, Québec, le 25 novembre 2018 — Depuis la mi-août, le baseballeur québécois Zacharie Allard a déménagé ses pénates à Centerville en Iowa… afin d’y étudier… et surtout de joindre les rangs de l’équipe de baseball du Indian Hills Community College, une formation qui évolue en première division de la NJCAA (National Junior Athletic Association)!

Étant à ses premiers pas dans le baseball collégial américain, nous étions curieux de connaître ses premières impressions quant à son nouvel environnement, à son acclimatation en classe tout comme au sein de son équipe de baseball, aux entraînements, à ses entraîneurs, à son équipe… et évidemment à sa progression depuis son arrivée au centre des États-Unis!

Nous nous sommes entretenus avec lui par courriel. Voici ce qu’il nous apprend.

Photo ci-dessus : Au cours de l’été 2018, Zack Allard a porté les couleurs des Alouettes de Charlesbourg de la Ligue de baseball junior élite du Québec. Comme lanceur, il a cumulé un dossier de 4 gains contre 2 revers, y allant de 28 retraits sur des prises en 41 manches de travail. Allard se débrouille également bien avec un bâton entre les mains, puisqu’il a claqué deux coups de circuit au cours de la campagne estivale. (Photo : Kevin J. Raftery, LBJÉQ)

Zacharie Allard, un jeune homme de Québec, rêvait de jouer au baseball dans les collèges américains depuis quelques années déjà. Il s’imaginait que de poursuivre ses études dans un collège aux États-Unis lui permettrait de faire du baseball une priorité. Il ne se trompait vraiment pas, à Centerville en Iowa, il est servi à souhait!

Quelques restaurants, un cinéma, un Wallmart… et le baseball
« L’environnement ici à Centerville est super et vraiment chaleureux », nous indique Allard ! Nous sommes dans un petit campus d’une très petite ville. La plupart des étudiants sur le campus sont des joueurs de baseball! »

En fait, le baseball et l’étude sont pratiquement les seules activités qui s’offrent à lui. Il y a bien quelques restaurants, un cinéma et un Walmart où il peut magasiner, mais c’est pas mal tout…

« On passe beaucoup de temps à jouer et à pratiquer notre sport. Je me doutais que ça allait être comme ça, mais c’est encore mieux que ce que je pensais », précise encore celui qui au Québec porte les couleurs des Alouettes de Charlesbourg de la Ligue de baseball junior élite du Québec (LBJÉQ).

Pour information, Centerville, une communauté située au sud de l’Iowa, tout à l’ouest des Grands Lacs, est toute petite, en fait, la ville compte moins de 5 500 habitants.

Et pourtant, les installations sont dignes des professionnels!
Si la venue de Zack en Iowa était motivée par le baseball, il semble que tout au collège tourne justement autour du baseball… Ainsi, l’institution d’enseignement n’a vraiment pas lésiné pour offrir à ses étudiants les meilleurs installations baseball qui soit!

« Le terrain où l’on dispute nos matchs, mentionne Allard, qui soufflera 20 bougies dans quelques semaines, est tout simplement magnifique! En fait, c’est le plus beau terrain non professionnel que j’ai vu. Nous avons également deux terrains de pratiques. Avec de telles installations, nos exercices au bâton sont beaucoup plus efficaces! »

Et ce n’est pas tout!

« Les installations intérieures sont assez géniales. Nous avons la chance d’avoir un grand gymnase… en fait c’est terrain avec du gazon synthétique et quatre cages de frappeurs amovibles. Nous avons aussi accès à une petite salle de musculation très bien équipée et à une salle pour recevoir des traitements, si nous avons des blessures à soigner. »

De longues journées de travail!
Évidemment, le baseball n’est pas tout au collège Indian Hills. Les jeunes sont dans un collège et ils doivent partager leur journée entre les études et le baseball, ce qui tient les étudiants particulièrement occupés!

« Ici, l’école est un peu différente de chez nous au Québec. Nous avons des cours du lundi au jeudi seulement. Tous nos cours se terminent au plus tard à 14 heures, et ce, pour nous permettre d’aller à notre pratique. Nous nous entraînons de 14 h à 17 h, 17 h 30. Les séances d’entraînement sont la plupart du temps en groupe de joueurs par position. Notre pratique inclut également un entraînement en salle durant cette période. »

Et comme si ce n’était pas suffisant, les jeunes occupent leurs temps libre en soirée… à pratiquer!

« Après le souper, nous en profitons pour faire de l’extra individuellement. En fait, la plupart de mes temps libres je les passe à m’améliorer au baseball… puisqu’il n’y a pas beaucoup de choses à faire ici dans la ville. Cela nous permet donc de passer plus de temps à jouer au baseball. »

Zacharie Allard, Trinidad State College

Photo ci-dessus : Zack Allard est un ancien du programme sport études des Canonniers de Québec.

Une intégration facile
S’intégrer à un nouveau milieu de vie, à un nouveau groupe et ce, dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle est toujours source d’appréhension chez les êtres humains. En arrivant dans un collège américain, le défi est double pour les baseballeurs québécois. Ils doivent faire leur place au sein de l’équipe de balle, tout comme ils doivent s’intégrer au groupe de collégiens qui partagent leurs cours!

Mais, pour Zack Allard, l’intégration, tant au sein de son équipe de baseball que de sa nouvelle école, a été simple comme un jeu d’enfant!

« Mon intégration avec l’équipe a été assez rapide, je ne suis pas une personne qui est gênée, alors je me suis mêlé aux autres facilement et rapidement. De plus, étant donné que le campus est très petit, la plupart de mes collègues de classes sont aussi mes coéquipiers au baseball, ce qui a rendu le tout beaucoup plus facile. »

Et autre aspect non négligeable, à Indian Hills, Allard n’est pas le seul Québécois. En effet, ils sont deux, Deric Lamontagne y est aussi. Ce dernier est d’ailleurs son « coloc » dans les résidences du campus où les chambres sont pour deux étudiants.

D’ailleurs, il semble que les deux francophones profitent de ce que les autres ne comprennent pas leur langue pour s’entraider… en utilisant la langue de Molière.

« Parfois, d’être les seuls francophones peut être vraiment pratique! Lorsque l’un de nous deux ne comprend pas bien un exercice, on a qu’à demander à l’autre, en français, comment faire, et ainsi personne ne s’en aperçoit. »

Par ailleurs, ils ne sont pas les seuls « étrangers » au sein de leur équipe. Leur formation est composée de 7 Canadiens, de 3 Panaméens, de 2 Australiens et de 3 Japonais… les autres sont Américains!

Une mentalité bien différente du Québec
Au Québec, tout comme dans le reste du Canada, ceux qui voient au développement du baseball ont encadré sa pratique de nombreuses règles visant à protéger les athlètes, entre autres, le bras lanceur des jeunes joueurs de baseball. On n’a qu’à penser aux limites de nombre de manches lancées par jour pour un jeune, ou tout simplement au « count pitch » dans les tournois.

Aux États-Unis, ces considérations, même en dehors du baseball collégial et universitaire, sont beaucoup moins présentes.

« La philosophie du développement des baseballeurs est assez différente de celle du Québec », souligne le jeune homme qui aujourd'hui mesure 6 pieds 4 pouces et fait osciller la balance à 200 livres. « Ici, on lance tous les jours et longtemps! L’intensité est également extrême. Chaque chose qu’on fait se doit d’être réalisée avec le maximum d’intensité que nous pouvons déployer. »

« Nos coachs sont assez sévères et très stricts. Le travail doit être fait à la perfection en tout temps. La philosophie de notre entraîneur-chef est que nous sommes ici pour devenir de meilleurs joueurs de baseball et pour avoir de bonnes notes en classes, c’est simple. »

« Lorsque tu es sur la même longueur d’onde et que tu comprends leur philosophie, c’est plus facile. Dans le fond, nous devons leur faire confiance, ils sont très compétents et ont tous un excellent background dans le baseball. Ils savent de quoi ils parlent. »

Zack Allard

D’ailleurs, Allard profite largement des conseils de ses entraîneurs : « On me donne beaucoup de conseils chaque jour et les coachs sont toujours présents pour t’aider à t’améliorer. Présentement, je travaille beaucoup sur ma mécanique, j’essaie de mieux utiliser la pente du monticule pour me donner un meilleur momentum. »

Un poste régulier cet hiver!
La saison d’automne est terminée depuis plus d’un mois en Iowa. Allard est satisfait de ses prestations. Elles lui ont permis de prendre la mesure de ce qu’il devait améliorer en vue de la saison hiver-printemps 2019.

« Lors de la saison d’automne, nous avons joué quelques matchs contre d’autres collèges. Je me suis débrouillé quand même assez bien. Mais, j’ai été déstabilisé sur le monticule, car ce n’est pas la même chose que la LBJÉQ, mais je crois qu’en général mes sorties ont été assez bonnes. Je sais d’ailleurs sur quoi je dois travailler pour être meilleur lorsque la vraie saison va commencer. »

Pour l’heure, la direction de l’équipe n’a pas confirmé aux joueurs la composition de la formation qui entamera sa saison d’hiver en mars prochain… mais, Allard est très confiant.

« Nous n’avons pas encore nos postes pour l’instant, mais étant donné qu’il y a seulement un lanceur qui était présent l’an dernier, mes chances d’obtenir un poste régulier me semblent bonnes. Mais, ma confiance ne m’empêche pas de travailler extrêmement fort chaque jour. Souvent, je suis dans les derniers à quitter le gymnase. Je sais que je dois mettre beaucoup d’efforts pour lancer régulièrement durant la saison. »

Évidemment, nous suivrons Allard, pas à pas, au cours de sa saison hiver-printemps!

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